- Outre la
proximité géographique qui a créé de longue date des liens historiques entre la
Belgique et l'Aisne et la nationalité de certaines grandes figures bien connues
du Chemin des Dames (le père René Courtois par exemple), les Belges sont
présents dans la région à plusieurs reprises pendant la première guerre
mondiale.
L'exode
des civils belges
- Dans les
derniers jours d'août 1914, les premiers civils belges en fuite traversent
l'Aisne, contribuant à propager dans la population les craintes des exactions
allemandes.
- A contrario,
les populations en mouvement servent d'argument au chanoine P. de Larminat, professeur
au séminaire de Soissons, pour convaincre les civils de Missy-aux-Bois de ne
pas partir, le 30 août : « Puis leur montrant le défilé des
malheureux Belges je leur demandai si la perspective de suivre ce pitoyable
convoi leur paraissait fort enviable et je les exhortai vivement, pour
conclure, à rester chez eux. »
Les
Belges de la Légion étrangère
- L’Armée
belge lutte essentiellement dans les Flandres entre 1914 et 1918. Cependant, on
retrouve aussi des jeunes hommes, Belges ou naturalisés, qui combattent au sein
de l’Armée française, engagés dans la Légion Etrangère (2e Régiment de marche du 2e Etranger).
- Celle-ci se
retrouve autour de Craonnelle à partir de fin octobre 1914 et jusqu’en juin
1915.
- Plusieurs y
perdent la vie et certains sont aujourd’hui enterrés à la Nécropole nationale.
On peut citer par exemple le caporal Arthur Vandevelde, mort le 30 octobre dès
le premier jour aux tranchées, près de Blanc-Sablon
Les
Belges et la Reconstruction
- Face à
l'ampleur des dégâts et au manque de main d'œuvre locale après 1918, l'appel à
l'immigration est massif au Chemin des Dames (comme ailleurs) : des
travailleurs belges nombreux viennent ainsi participer à la Reconstruction de
l'Aisne et perpétuer un courant humain traditionnel – depuis plusieurs
décennies déjà les Belges travaillaient dans la région.
- Même s'ils
ne sont pas toujours bien vus des populations locales, ils sont cependant mieux
considérés que d'autres immigrés lorsqu'il s'agit de les employer ou de leur
vendre certains biens, tels les propriétaires effrayés par la tâche et
préférant céder leurs droits aux dommages de guerre « au Belges de
préférence » (Robert Attal). « C'est ainsi que des Flamands
achetèrent de nombreuses propriétés entre l'Aisne et l'Ailette et plus
particulièrement sur le plateau de Craonne » (Stéphane Bedhome). Les
nouveaux possédants sont souvent plus ouverts à la modernisation agricole, bousculant
parfois des habitudes ou des envies de retour à la situation antérieure.
_
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire