Connaître et comprendre le lieu, les hommes, les événements et la mémoire du Chemin des Dames
samedi 27 février 2010
R comme Reims
- Ville et sous-préfecture de la Marne
- 185 000 habitants aujourd’hui (près de 300 000 pour l’aire urbaine)
- Reims est une ville de 115 habitants environ lorsque commence la guerre. C’est un centre militaire important, avec nombreuses casernes et champs de manœuvres. C’est aussi un des lieux qui a vu la naissance de l’aviation au début du siècle, et l’on trouve un aérodrome au nord de la ville.
- Prise par les Allemands, Reims est récupérée difficilement par les Français lors de la contre-offensive de la Marne. Mais le front se stabilise à proximité immédiate, ce qui place la ville à portée des obus allemands, qui la détruisent en grande partie. La cathédrale « martyrisée » (à partir du 19 septembre 1914) devient un leitmotiv chez les poilus (Etienne Tanty par exemple) et un objet de propagande chez les Français : édition de cartes postales, évocation dans les feuillets, etc.
- Le magazine Le Miroir publie plusieurs numéros sur ce thème, à grand renfort de photographies « choc ». Anatole France écrit dans Le Petit Parisien : « Pour moi, je ne cesserai d’élever ma faible voix contre les barbares qui déchirent la belle robe de pierre dont nos aïeux ont paré la France. » (Source : Joëlle Beurier, Images et violence 1914-1918. Quand Le Miroir racontait la Grande Guerre …, pages 40 à 53)
- Au printemps 1917, Reims est un front passif au milieu des combats des Monts de Champagne à l’Est et du canal de l’Aisne à la Marne à l’Ouest.
- « Reims, ville martyre… Ca avait commencé en 1914 au moment de la Marne et, depuis, les Allemands ne lui avaient jamais tourné le dos. Toute la partie nord était en secteur allemand, et, à cet endroit-là, les tranchées couraient dans la ville-même. Pour le reste, les bombardements successifs, en particulier celui du moment, avaient rasé les maisons à la hauteur du premier, maximum du deuxième étage. Et les déblais entassés au milieu de la rue formaient un remblai qui atteignait à peu près la hauteur du premier étage. On ne pouvait passer que dans des boyaux creusés au ras des maisons. Les Allemands concentraient leurs tirs sur la cathédrale, parce qu’ils savaient qu’en haut des tours il y avait des postes d’observation et que la neutralité n’était pas toujours respectée par nous. » (Louis Maufrais, J’étais médecin dans les tranchées, page 271 ; le lendemain, 1er mai, il assiste à l’incendie de l’hôtel de ville, dont il photographie les ruines)
- Seuls 25 000 habitants sont présents quand le conflit se termine ; il n’y a que 77 000 personnes recensées en 1921, et le chiffre de 1914 n’est atteint qu’avant la deuxième guerre mondiale.
- Reims est presqu’entièrement détruite. En juillet 1919, le président Poincaré vient remettre la légion d’honneur à la « ville martyre ».
jeudi 25 février 2010
A comme Agasses
- Forêt du versant Nord du Chemin des Dames, près de la ferme Malval
- Jusqu’à l’automne 1917, la forêt des Agasses est aux mains des Allemands, qui en aménagent les pentes qui mènent au plateau et offrent des abris assez sûrs face aux bombardements français.
- Avec l’offensive Nivelle, le front se rapproche aux abords du bois, occasionnant d’importants dégâts.
- Après la victoire française de La Malmaison, fin octobre 1917, les Allemands se replient sur l’Ailette, abandonnant les Agasses.
- Ils récupèrent le bois lors des premières minutes de l’offensive Ludendorff, le 27 mai 1918. Ce sont les Italiens qui font la reconquête définitive de la zone, le 11 octobre 1918.
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- Jusqu’à l’automne 1917, la forêt des Agasses est aux mains des Allemands, qui en aménagent les pentes qui mènent au plateau et offrent des abris assez sûrs face aux bombardements français.
- Avec l’offensive Nivelle, le front se rapproche aux abords du bois, occasionnant d’importants dégâts.
- Après la victoire française de La Malmaison, fin octobre 1917, les Allemands se replient sur l’Ailette, abandonnant les Agasses.
- Ils récupèrent le bois lors des premières minutes de l’offensive Ludendorff, le 27 mai 1918. Ce sont les Italiens qui font la reconquête définitive de la zone, le 11 octobre 1918.
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mardi 23 février 2010
S comme Singes (Mont des)
- Lieu-dit à proximité immédiate de Vauxaillon, au nord-est, le long de la voie ferrée Laon-Soissons
- En zone allemande à partir de septembre 1914, le Mont des Singes se retrouve en première ligne, poste fortifié important de la ligne Hindenburg au printemps 1917. C’est une des clefs de la réussite de l’offensive Nivelle à l’Ouest du Chemin des Dames.
- La 3e Division d’Infanterie Coloniale (notamment le 7e RIC) attaque le Mont des Singes le 16 avril 1917 au matin à partir du Bois Mortier. Elle parvient à s’en emparer au prix de pertes terribles, mais doit se retirer dans la soirée malgré les ordres de tenir la position coûte que coûte : « survinrent la grêle, le tonnerre et une bourrasque diluvienne que les Allemands utilisèrent pour s’infiltrer parmi les Sénégalais désemparés » (RG Nobécourt, op.cit, page 177). Les mêmes difficultés que dans les autres secteurs d’attaque expliquent l’échec : « nos vagues d’assaut tombent sous les feux croisés de mitrailleuses embusquées […] par surcroît, les réseaux ennemis ont été insuffisamment endommagés par l’artillerie. » (JMO du 7e RIC) Elle tente à nouveau de prendre le mont les 5 et 6 mai, sans réussite.
- Un statu quo précaire se met progressivement en place, pendant plusieurs mois …
- Le Mont des Singes devient français après la victoire de La Malmaison, le 23 octobre 1917. Repris par les Allemands fin mai 1918, il est à nouveau le lieu de durs combats mi septembre, lors de la contre-offensive française.
dimanche 21 février 2010
S comme Somalis
- Le Bataillon des Tirailleurs somalis est constitué en 1916 à Madagascar, à partir de population originaires de la Côte française des Somalis (colonie française correspondant à l’actuelle Djibouti), mais aussi du Yémen ou des Comores. 2 434 tirailleurs sont recrutés, un peu plus de 2 000 combattent en France. Ils sont intégrés au RICM (Régiment d’infanterie coloniale du Maroc).
- Arrivés à Fréjus en juin, ils s’illustrent en octobre lors de la reprise du fort de Douaumont.
- Le 15 avril 1917, le bataillon somali arrive au Chemin des Dames. « Ils forment un groupe à part bien que, depuis Douaumont, ils aient accompagné le régiment sur ses chemins de gloire. Bergers, ils étaient hier encore dans leur désert calciné de sable et de pierrailles, au milieu de leurs troupeaux étiques, appuyés sur leurs bâtons à crosse. Aujourd’hui, résignés, ils grelottent dans le froid de l’automne et les pans de leurs capotes trop grandes battent leurs jambes d’échassiers. » (H. Noullet, Les Chevaliers de la coloniale, le RICM)
- Le RICM n’étant pas directement engagé dans l’offensive Nivelle, il séjourne dans les « creutes marocaines », près de Moulins (un accident de grenade entraîne plusieurs blessés le 17), puis au « village nègre » de Vassogne. Dans les jours suivants, les somalis assurent le ravitaillement en vivres et munitions du RICM lorsque celui-ci participe aux combats.
- Le 27, un obus allemand tombe sur le « village nègre », occasionnant de nouvelles pertes.
- Après quelques jours de repos à Pargnan, le bataillon est engagé dans la bataille les 5 et 6 mai (un nouvel accident de grenade touche les soldats) pour « nettoyer » les abris allemands après le passage des vagues d’assaut dans le secteur du saillant de Deimling. « Le combat que mènent les Somalis est plus silencieux malgré son acharnement. C’est au couteau, au coupe-coupe, à coups de crosse qu’ils règlent leur différend avec les Loups gris » (H. Noullet, op.cit.). A l’heure H, les somalis sortent de la tranchée de Franconie et de la Courtine du Poteau d’Ailles, parviennent à progresser un peu et font des prisonniers ; mais la contre-attaque allemande du 6 les repousse vers leur point de départ. Les pertes sont considérables ; le bataillon est renvoyé à Pargnan puis vers l’arrière.
- Les Somalis reviennent sur le plateau de Paissy à la mi-juin pour des travaux d’aménagement du terrain. Le 2 juillet, une mutinerie éclate parmi les soldats, qui refusent de remonter au front, à Villers-en-Prayère, sur l’Aisne (source : G. Pedroncini). Le bataillon est alors déplacé vers l’Artois.
- En octobre, les Somalis participent à la victoire de La Malmaison, notamment à la prise des carrières de Bohéry et au ravitaillement du RICM qui progresse vers le fort puis Chavignon.
- Le bataillon combat encore sur l’Aisne au printemps 1918 puis lors de la reconquête de l’automne. 517 Somalis meurent au cours des combats ; le nombre de blessés est difficile à estimer.
Sources :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/article_imprim.php3?id_article=70300
http://www.stratisc.org/TC_3.htm
JMO du bataillon somali
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vendredi 19 février 2010
V comme Varenne (Joseph)
- Soldat et écrivain français
- Chavigny (Meurthe-et-Moselle) 1894 – Carcassonne 1980
- Joseph Varenne est mobilisé en 1915 au sein du 414e RI. Il combat en Artois et à Verdun notamment.
- Du 7 au 9 mai 1917, il est au Chemin des Dames : « Enfin, on sort du boyau pour se retrouver tout à coup face à face avec une énorme masse de terre qui semble nous écraser. On l’escalade. Des pierres dégringolent sous les pas et, par un sentier étroit, on traverse un monde de décombres.
C’est Craonne en ruines. »
- « Après dix jours de repos – si on peut le considérer comme tel, dans le perpétuel vacarme de nos batteries qui secoue le bois, et après de pénibles travaux de terrassement au cours desquels nous essuyons des feux de barrage qui nous causent encore des pertes – on parle tout bas de remettre ça… Les permissions n’ont pas été rétablies, et ceux qui comptaient fuir un instant la guerre pour se retremper dans la quiétude de la famille, envisagent la rage au cœur, ce retour en lignes qui peut leur être fatal. Le découragement gagne les rangs. Déjà l’échec de l’offensive dernière a porté un rude coup au moral, et malgré l’isolement dans lequel nous tient le haut commandement l’écho des mutineries nous arrive et accentue le cafard. Le 19 mai à 20 heures, les vivres de réserve roulés dans la toile de tente, nous quittons le camp sans joie. Par le boyau Jutland, nous atteignons les premières pentes du Chemin des Dames, et malgré notre déception, nous nous sentons tout heureux en restant en réserve dans les abris Electra. » Il assiste aussi à la mutinerie des soldats du 416e RI au Blanc-Sablon, qui finissent cependant par monter à l’assaut.
- Varenne est blessé le 31 mai au sud de Fismes alors qu’il part en zone de repos par un véhicule qui roule sur sa jambe et lui brise le péroné.
- Après sa rééducation, il est fin août dans le secteur de Laffaux puis près de Soissons en septembre. Son régiment est à nouveau à proximité de Laffaux à la fin octobre 1917 mais n’est finalement pas engagé dans la bataille de La Malmaison, et il apprend les nouvelles de la victoire depuis une creute à Clamecy. Il est encore engagé au Bois Mortier en novembre, avant de partir vers la Somme.
- Le 6 juin 1918, lors du repli consécutif à l’offensive Ludendorff, Joseph Varenne est gravement blessé au crâne (paralysé du côté droit, il perd temporairement l’usage de la parole). Après une difficile rééducation, il fait carrière dans l’administration des finances tout en menant une activité d’écrivain et en ayant des responsabilités dans les associations d’anciens combattants.
- En 1950, son ami Joë Bousquet le décore de sa propre rosette d’officier de la Légion d’honneur, que le Président de la République vient de lui accorder …
- En 1933 paraît L’aube ensanglantée, récit de ses trois années de guerre d’après ses carnets de route. Le livre est réédité, enrichi d’annexes, en 2004.
Sources :
Joseph Varenne, L’Aube ensanglantée. Récit de guerre d’un poilu, L’Harmattan, 2004
Gérard Lachaux, op. cit., page 124
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- Chavigny (Meurthe-et-Moselle) 1894 – Carcassonne 1980
- Joseph Varenne est mobilisé en 1915 au sein du 414e RI. Il combat en Artois et à Verdun notamment.
- Du 7 au 9 mai 1917, il est au Chemin des Dames : « Enfin, on sort du boyau pour se retrouver tout à coup face à face avec une énorme masse de terre qui semble nous écraser. On l’escalade. Des pierres dégringolent sous les pas et, par un sentier étroit, on traverse un monde de décombres.
C’est Craonne en ruines. »
- « Après dix jours de repos – si on peut le considérer comme tel, dans le perpétuel vacarme de nos batteries qui secoue le bois, et après de pénibles travaux de terrassement au cours desquels nous essuyons des feux de barrage qui nous causent encore des pertes – on parle tout bas de remettre ça… Les permissions n’ont pas été rétablies, et ceux qui comptaient fuir un instant la guerre pour se retremper dans la quiétude de la famille, envisagent la rage au cœur, ce retour en lignes qui peut leur être fatal. Le découragement gagne les rangs. Déjà l’échec de l’offensive dernière a porté un rude coup au moral, et malgré l’isolement dans lequel nous tient le haut commandement l’écho des mutineries nous arrive et accentue le cafard. Le 19 mai à 20 heures, les vivres de réserve roulés dans la toile de tente, nous quittons le camp sans joie. Par le boyau Jutland, nous atteignons les premières pentes du Chemin des Dames, et malgré notre déception, nous nous sentons tout heureux en restant en réserve dans les abris Electra. » Il assiste aussi à la mutinerie des soldats du 416e RI au Blanc-Sablon, qui finissent cependant par monter à l’assaut.
- Varenne est blessé le 31 mai au sud de Fismes alors qu’il part en zone de repos par un véhicule qui roule sur sa jambe et lui brise le péroné.
- Après sa rééducation, il est fin août dans le secteur de Laffaux puis près de Soissons en septembre. Son régiment est à nouveau à proximité de Laffaux à la fin octobre 1917 mais n’est finalement pas engagé dans la bataille de La Malmaison, et il apprend les nouvelles de la victoire depuis une creute à Clamecy. Il est encore engagé au Bois Mortier en novembre, avant de partir vers la Somme.
- Le 6 juin 1918, lors du repli consécutif à l’offensive Ludendorff, Joseph Varenne est gravement blessé au crâne (paralysé du côté droit, il perd temporairement l’usage de la parole). Après une difficile rééducation, il fait carrière dans l’administration des finances tout en menant une activité d’écrivain et en ayant des responsabilités dans les associations d’anciens combattants.
- En 1950, son ami Joë Bousquet le décore de sa propre rosette d’officier de la Légion d’honneur, que le Président de la République vient de lui accorder …
- En 1933 paraît L’aube ensanglantée, récit de ses trois années de guerre d’après ses carnets de route. Le livre est réédité, enrichi d’annexes, en 2004.
Sources :
Joseph Varenne, L’Aube ensanglantée. Récit de guerre d’un poilu, L’Harmattan, 2004
Gérard Lachaux, op. cit., page 124
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samedi 13 février 2010
A comme Anniversaire
- Le 26 janvier 1916, à la veille de l’anniversaire de l’empereur Guillaume II, le général Franchet d’Esperey envoie une note au général commandant le 18e Corps d’Armée, qui tient les positions autour d’Hurtebise et de Cerny-en-Laonnois.
- « A l’occasion de l’anniversaire de naissance de l’Empereur d’Allemagne, toutes les batteries de l’armée étant réglées sur des cantonnements ou bivouacs reconnus occupés par les Allemands, exécuteront un tir le 27 janvier à 11 heures précises (heure française). On tirera sur chacun de ces camps ou cantonnements environ : 100 coups de 75 et 20 coups d’A.L. [artillerie lourde] »
Source : Alain Malinowski, op.cit., page 35
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- « A l’occasion de l’anniversaire de naissance de l’Empereur d’Allemagne, toutes les batteries de l’armée étant réglées sur des cantonnements ou bivouacs reconnus occupés par les Allemands, exécuteront un tir le 27 janvier à 11 heures précises (heure française). On tirera sur chacun de ces camps ou cantonnements environ : 100 coups de 75 et 20 coups d’A.L. [artillerie lourde] »
Source : Alain Malinowski, op.cit., page 35
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vendredi 12 février 2010
G comme Garnung (Raymond)
- Soldat français
- Mios ? (Gironde) 1897 – ?
- Tout juste lauréat du baccalauréat, Raymond Garnung se porte engagé volontaire en juillet 1915 ; il est incorporé dans l’artillerie, au 37e RAC.
- Après sa formation, il combat dans la Somme en 1916 puis en Champagne.
- Le 24 mars 1917, Garnung arrive à proximité de Craonne, dans le bois de Beaumarais ; il devient sous-lieutenant et participe à la préparation d’artillerie qui précède l’offensive Nivelle (« Aujourd’hui, nous avons tiré sur un village et démoli quelques maisons avec les boches qu’il y avait dedans… » 6 avril)
- Le 13 avril, il est blessé par plusieurs éclats d’obus à la cuisse et au genou ; évacué, il séjourne à l’hôpital de Montigny-sur-Aisne. « Je n’aurai pas eu le plaisir de faire l’offensive sur Craonne et Corbeny, dont vous avez pu voir le compte-rendu dans les journaux, puisque j’ai été blessé deux jours avant. J’ai entendu la canonnade toute la nuit, et j’ai appris que le résultat a été bon. » (17 avril)
- Raymond Garnung est envoyé en convalescence dans les Vosges puis à Lyon.
- Il est démobilisé en août 1919.
- En 2003 est publié Je vous écris depuis les tranchées, recueil des lettres de Raymond Garnung, aux éditions de l’Harmattan.
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- Mios ? (Gironde) 1897 – ?
- Tout juste lauréat du baccalauréat, Raymond Garnung se porte engagé volontaire en juillet 1915 ; il est incorporé dans l’artillerie, au 37e RAC.
- Après sa formation, il combat dans la Somme en 1916 puis en Champagne.
- Le 24 mars 1917, Garnung arrive à proximité de Craonne, dans le bois de Beaumarais ; il devient sous-lieutenant et participe à la préparation d’artillerie qui précède l’offensive Nivelle (« Aujourd’hui, nous avons tiré sur un village et démoli quelques maisons avec les boches qu’il y avait dedans… » 6 avril)
- Le 13 avril, il est blessé par plusieurs éclats d’obus à la cuisse et au genou ; évacué, il séjourne à l’hôpital de Montigny-sur-Aisne. « Je n’aurai pas eu le plaisir de faire l’offensive sur Craonne et Corbeny, dont vous avez pu voir le compte-rendu dans les journaux, puisque j’ai été blessé deux jours avant. J’ai entendu la canonnade toute la nuit, et j’ai appris que le résultat a été bon. » (17 avril)
- Raymond Garnung est envoyé en convalescence dans les Vosges puis à Lyon.
- Il est démobilisé en août 1919.
- En 2003 est publié Je vous écris depuis les tranchées, recueil des lettres de Raymond Garnung, aux éditions de l’Harmattan.
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mercredi 10 février 2010
C comme CBR
- Réseau de voies ferrées (Chemin de fer de la Banlieue de Reims) qui s’étend sur environ 400 km à son apogée, dans les départements de l’Aisne et de la Marne
- La compagnie du CBR est fondée en 1894 par le baron Empain. La première ligne (à voie métrique) ouvre en 1896. En 1904, un embranchement est créé entre Soissons et Cormicy, le long de l’Aisne ; l’année suivante, il est prolongé jusqu’à Rethel, avec un tronçon au départ de Roucy vers Pontavert, Craonne (gare située à Chevreux) et Corbeny.
http://www.le-regain-roucy.com/categorie-10692510.html
- Les voies ferrées du CBR jouent un rôle important lors de la première guerre mondiale, pour l’acheminement des troupes, du matériel et l’évacuation des blessés. Certaines servent aussi pour l’artillerie (les CBR sont décorées de la Croix de guerre en 1920).
- La liaison entre Roucy et Corbeny est coupée par la ligne de front au Sud de Chevreux.
- Le réseau du CBR est détruit à 90% par le conflit et reconstruit. Il est aujourd’hui disparu mais son tracé est encore visible (notamment sur ces photos prises près de Chevreux).
A consulter :
http://www.cbr2007.fr/principale.htm
http://dumultien.over-blog.fr/article-22116143.html
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dimanche 7 février 2010
B comme Bois de Mortier
- Bois situé à l’Ouest de Pinon et d’Anizy-le-Château. Il existe aussi une ferme qui porte ce nom à proximité.
- Le Bois de Mortier est occupé par les Allemands à partir de septembre 1914 et se trouve sur la ligne de front après le retrait sur la ligne Hindenburg au printemps 1917, traversé par le réseau de tranchée de l’armée occupante.
- Peu concerné par l’offensive Nivelle, il devient zone disputée après la victoire française de La Malmaison au mois d’octobre.
- « Voici l’Ailette dont les communiqués ont tant parlé. Sur des rondins qui bougent, on la traverse et, immédiatement, un sentier de caillebotis nous engage entre une haie de branchages et un talus d’où filtrent des filets de lumière. […] Une masse sombre aux courbes inégales se découpe dans le ciel : le Bois Mortier. » (Joseph Varenne, L’Aube ensanglantée, pages 179/180)
- Le statu quo s’achève avec l’attaque allemande fin mai 1918 puis la contre-offensive alliée de l’été qui permet la reprise du bois. Celui-ci, en grande partie détruit, est reconstitué après-guerre.
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jeudi 4 février 2010
G comme Guignicourt
- Village situé sur l’Asine (rive droite), à proximité de la confluence avec la Suippe, près de l’A26
- 2 300 habitants
- Avant 1914, Guignicourt compte un peu moins de 800 habitants. Le village est occupé par les Allemands à partir du mois de septembre et se trouve à proximité de la ligne de front, servant de base arrière aux soldats.
- En 1917 notamment, Guignicourt est soumis au bombardement de l’artillerie française, qui entraîne des ruines considérables. C’est l’un des objectifs des troupes qui attaquent vers Berry-au-Bac et Sapigneul, mais le front avance peu.
- Le 12 octobre 1918, le village est libéré par les troupes françaises.
- Guignicourt est en grande partie détruit : l’église Saint-Pierre, en particulier, est anéantie (sa reconstruction ne s’achève qu’en 1932). Le village reçoit la Croix-de-Guerre en 1921. La population retrouve assez vite son niveau d’avant-guerre : près de 700 habitants au recensement de 1921, avec une forte augmentation par la suite.
Site de Guignicourt
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- 2 300 habitants
- Avant 1914, Guignicourt compte un peu moins de 800 habitants. Le village est occupé par les Allemands à partir du mois de septembre et se trouve à proximité de la ligne de front, servant de base arrière aux soldats.
- En 1917 notamment, Guignicourt est soumis au bombardement de l’artillerie française, qui entraîne des ruines considérables. C’est l’un des objectifs des troupes qui attaquent vers Berry-au-Bac et Sapigneul, mais le front avance peu.
- Le 12 octobre 1918, le village est libéré par les troupes françaises.
- Guignicourt est en grande partie détruit : l’église Saint-Pierre, en particulier, est anéantie (sa reconstruction ne s’achève qu’en 1932). Le village reçoit la Croix-de-Guerre en 1921. La population retrouve assez vite son niveau d’avant-guerre : près de 700 habitants au recensement de 1921, avec une forte augmentation par la suite.
Site de Guignicourt
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lundi 1 février 2010
G comme Godat
- Ferme disparue, située entre Cormicy et Loivre, sur le canal de l’Aisne à la Marne (aujourd’hui à quelques mètres de l’A26), près de l’écluse du même nom.
- Fin septembre 1914, les derniers combats, acharnés, de la contre-offensive française après la Marne permettent de délimiter le front ; la ferme de Godat est sur la ligne de combat, côté français. Avec le 119e qui a poussé jusqu’à la ferme Sainte-Marie, c’est le 5e RI qui y stationne pendant plusieurs mois, y perdant 3 lieutenants-colonels. La zone est très agitée pendant plusieurs semaines (on se bat notamment pour le contrôle du pont sur le canal) puis devient plus calme à partir de début novembre : les deux armées organisent leurs positions respectives ; les Français y établissent plusieurs bastions de première ligne, dont celui du Godat.
- L’écrivain allemand Ernst Jünger (auteur d’Orages d’acier) y combat début 1915.
- Le 4 avril 1917, un coup de main allemand sur ce secteur leur permet de s’emparer des plans de l’offensive Nivelle.
- Le 16 avril, le Godat est l’un des points les plus disputés et meurtriers du front. Jacques Duclos y est fait prisonnier dès les premières heures de combats dans le secteur. Même si les Français progressent, le front se déplace peu, la résistance allemande étant acharnée. Le secteur reste donc disputé pendant tout le printemps.
- Anéantie, la ferme n’est pas reconstruite après la guerre (le pont sur le canal non plus).
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- Fin septembre 1914, les derniers combats, acharnés, de la contre-offensive française après la Marne permettent de délimiter le front ; la ferme de Godat est sur la ligne de combat, côté français. Avec le 119e qui a poussé jusqu’à la ferme Sainte-Marie, c’est le 5e RI qui y stationne pendant plusieurs mois, y perdant 3 lieutenants-colonels. La zone est très agitée pendant plusieurs semaines (on se bat notamment pour le contrôle du pont sur le canal) puis devient plus calme à partir de début novembre : les deux armées organisent leurs positions respectives ; les Français y établissent plusieurs bastions de première ligne, dont celui du Godat.
- L’écrivain allemand Ernst Jünger (auteur d’Orages d’acier) y combat début 1915.
- Le 4 avril 1917, un coup de main allemand sur ce secteur leur permet de s’emparer des plans de l’offensive Nivelle.
- Le 16 avril, le Godat est l’un des points les plus disputés et meurtriers du front. Jacques Duclos y est fait prisonnier dès les premières heures de combats dans le secteur. Même si les Français progressent, le front se déplace peu, la résistance allemande étant acharnée. Le secteur reste donc disputé pendant tout le printemps.
- Anéantie, la ferme n’est pas reconstruite après la guerre (le pont sur le canal non plus).
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