- Homme d’Eglise français
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Saint-Trélody (Gironde) 1881 – Saint-Emilion 1950
- Prêtre en
1904, Daniel Bergey devient curé de Saint-Emilion en 1911 tout en étant un
militant acharné de la défense du catholicisme. En 1914, réformé pour cause de
santé, il s’engage et devient aumônier de la 36e DI, tout en
participant activement à certains combats (au sein du 18e RI
notamment) : il est donc dans le secteur du Chemin des dames à partir de
septembre 1914.
- « Nous étions encore à Muscourt pour le
1er novembre 1914. C’est un souvenir pour moi inoubliable : l’abbé
Bergey, aumônier de la 36e division, célèbre la messe en plein air
sur l’arrière d’un caisson. IL nous adresse la parole avec son éloquence habituelle,
sachant toucher le cœur des soldats et il finit en disant : “Maintenant,
je m’adresse aux artilleurs, je leur demande de ne pas tirer à partir de 14
heures, je compte sortir des tranchées de la première ligne de la ferme de la
Creute et d’Hurtebise. Avec des fleurs sous les bras, j’irai les déposer sur
les restes de ceux qui sont tombés entre les tranchées allemandes et
françaises.”
Vous comprenez avec quelle curiosité tout le
monde, muet, attendit ce moment. Nous étions dans tous les observatoires et, à
l’heure dite, nous vîmes, en effet, comme il l’avait dit, l’abbé Bergey sortir
des tranchées et accomplir son geste inoubliable. Pas un coup de feu n’a été
tiré sur lui, les Allemands avaient compris. » (Lieutenant Mercié,
cité par René Courtois, Le Chemin des
Dames)
- Le 27 janvier
1915, il est blessé lors de l’attaque allemande réussie sur la ferme de la
Creute :
« Très forte canonnade
de notre côté à 9h. M. l’abbé Bergey est blessé par 3 éclats d’obus à la face à
la poitrine dans le trajet de Beaurieux à Cuissy-ferme vers 5h soir : le
shock a été assez fort : le portefeuille a empêché une blessure très grave
au niveau de la pointe du cœur. » (
JMO du Groupe de brancardiers de la36e DI – orthographe et ponctuation originelles conservées)
- De retour au
front titulaire de la Légion d’Honneur, l’aumônier Bergey est particulièrement
actif dans la création et la rédaction de journaux de tranchée : Le Poilu Saint-Emilionnais, Le Rayon (en occitan) et Nos Filleuls, qui se concentre sur la
recherche de marraines pour les soldats originaires des zones occupées.
- Début mai
1917, l’abbé Bergey participe à la reprise de l’offensive Nivelle en direction
du plateau de Californie : « le
4 mai, debout sur les ruines de l’église de Craonne, il bénissait les 2e
et 3e bataillons [du 18e RI] partant à l’assaut. Cette
bénédiction était peut-être d’abord une présence amicale, un regard fraternel
et compatissant. » (RG Nobécourt, Les
fantassins du Chemin des Dames)
- Quelques
jours plus tard, le régiment connaît une importante qui se traduit par l’exécution
de plusieurs soldats à Maizy, en présence de l’aumônier Bergey, le 12 juin :
Alphonse Didier, Jean-Louis Laplacettes et Casimir Canel (Vincent Moulia s’étant
échappé).
- Après la
guerre, il s’engage en politique et devient député de 1924 à 1932.
Biographiecomplète sur le site de l’Assemblée Nationale
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