jeudi 10 décembre 2009

V comme Vallières (Pierre des)

- Militaire français
- Paris 1868 – Juvigny 1918

- Cavalier de formation, le général Pierre des Vallières prend le commandement de la 151e DI le 20 mai 1917, à la suite du général Lanquetot.

- Le général Duchêne lui confie la charge de s’emparer de l’isthme d’Hurtebise le 16 août. Il obtient que l’attaque soit élargie jusqu’au plateau de Californie, entêté malgré les premiers refus de son supérieur. L’attaque est minutieusement préparée, répétée à l’entraînement sur un terrain qui reconstitue les lieux et les tranchées existantes.
- La préparation d’artillerie commence le 29 août, l’assaut terrestre le 31. Les Français progressent, difficilement, certains soldats du 403e parviennent au-delà de l’isthme ; Vallières les y fait revenir, malgré le courroux de Duchêne (« Vous m’avez fixé des objectifs, je m’y tiens. Il ne s’agit pas d’aller le plus loin possible pour être reconduit ensuite mais de garder les positions les meilleures. Les marges vues qu’elles nous donnent sur la vallée de l’Ailette ont retourné la situation à notre avantage. C’est ce que vous m’avez demandé et c’est ce que j’ai fait. »)
- Les contre-attaques allemandes sont nombreuses et la relève promise n’arrive pas : « Il suce jusqu’au bout mes troupes qui, après avoir fourni l’attaque, en sont à leur huitième nuit sans sommeil. Je refuse, devant tous les officiers, de serrer la main du général Mazillier [commandant du 1er corps colonial]. » La 151e DI est enfin relevée le 8 septembre. Le général de Vallières va lui-même saluer ses soldats, rendre compte à Pétain de la « victoire » d’Hurtebise et obtient la croix de guerre pour le 403e RI qui a mené l’attaque. Plusieurs cérémonies ont lieu, à Soissons, Versailles et Saint-Germain.


- En permission à Paris pour fêter ses noces d’argent, le général des Vallières est rappelé le 27 mai 1918 au PC de la 151e DI, à Chavigny, pour faire face à l’offensive Ludendorff. Le 28, il le déplace à Juvigny et parcourt toutes les unités sous ses ordres. Au retour de Clamecy, que ses soldats défendent, il ne se doute pas que « les Allemands se sont approchés de Juvigny. Ils en tiennent les issues et quand la voiture du général des Vallières, portant son fanion rouge et blanc de divisionnaire, arrive par la route de Leury au carrefour à l’est du village, une mitrailleuse ennemie, dans la haie d’un talus, ouvre le feu à bout portant. Le chauffeur Loisel accélère : à 10 mètres la mitrailleuse crible l’auto de ses balles. « Je suis touché » murmure le général. Il s’affaisse et il meurt. » Son corps est déposé dans un boyau proche par les autres passagers du véhicule. En fin de journée, ses hommes qui cherchent à reprendre Juvigny organisent une opération pour ramener son corps dans le camp français.
- Son fils Jean, lui aussi militaire, apprend la nouvelle depuis le camp où il est prisonnier (à Magdebourg).

- Un monument est élevé à l’endroit de sa mort par plusieurs régiments de la 151e DI.


Source principale : R.G. Nobécourt, op. cit., pages 280 à 285 et pages 292/293

1 commentaire:

Anonyme a dit…

A l'attention de GIL ALCAIX: Dans votre livre 1918 du chemin des dames à la marne vous indiquez page 73 "le 26 mai le général DES VALLIERES était à Paris pour se marier.Or R.G NOBECOURT dans son livre "Les fantassins du Chemin des Dames"indique p.392 que le géréral DES VALLIERES était effectivement en permission à PARIS mais pour y fêter "ses noces d'argent"
MERCI de me lireJ.KESSIS joel.thierache@orange.fr