jeudi 13 octobre 2011

R comme Ra(m/n)stadt


- Boyau allemand devenu français en mai 1917, sans doute baptisé d’après la ville allemande du Bade-Wurtemberg
- Il est orthographié de différentes façons selon les sources, le « n » remplaçant parfois le « m » sur certaines cartes tandis que Georges Gaudy écrit « Rastadt » dans son ouvrage Le Chemin des Dames en feu.

- Le Boyau de Ramstadt est essentiel à la défense du plateau des Casemates puisqu’il relie la tranchée du Balcon, en première ligne, aux lisières de la forêt de Vauclerc (Ouvrage de la Lisière ou Talus de Gérardmer), en passant par la Grande Tranchée, qui joue un rôle central.
(carte)

- C’est l’axe d’attaque du 57e RI (1er bataillon, dont fait partie Georges Gaudy), le 5 mai 1917, avec comme objectif la prise de la totalité des hauteurs du plateau ; face à lui le 2e régiment de la Garde et le 56e du Munster.
- En fin de journée, la Grande Tranchée est atteinte, mais les positions sont difficilement tenues, notamment à cause de la résistance des installations défensives allemandes bétonnées qui donnent son nom au lieu : « combats à la grenade sur le plateau des Casemates avec des groupes ennemis qui tentent de s’infiltrer jusque dans le boyau de Ranstadt d’où ils sont définitivement chassés vers 19 heures par l’intervention concordante de la 11e compagnie (David) et de la compagnie Weil du 144e RI. » (JMO 57e RI)

- “La situation ne se modifiera plus jusqu’au 6 mai, à 10 heures, où, sur les indications du colonel commandant la Brigade, notre ligne est reportée sur toute la longueur du boyau de Ranstadt, sa pointe extrême à 40 mètres au sud du point 2115. » (idem)
- Plusieurs contre-attaques sont alors repoussées, avant que les Français se rendent maîtres de l’ensemble des plateaux dans l’après-midi.

- Le 6 au soir, « le silence tombe, inattendu. Les munitions sont épuisées. La poudre s’envole et le boyau se révèle épouvantable. Dans toute l’étendue visible, des corps gisent étendus.
C’est un cimetière.
Il est semé de fusils, de cartouches, de bandes de mitrailleuses, de chargeurs boches ou français.
Dans ce premier coup d’œil je comprends les combats de la nuit. Les cadavres au masque tordu, crispant leurs mains durcies sur l’arme qu’ils n’ont pas lâchée, le racontent. Ils forment par endroits des grappes de cinq, six hommes, jetés en tas l’un sur l’autre. »
(Gaudy)


- Pendant plusieurs semaines, le boyau de Ramstadt est fréquemment attaqué par les Allemands, qui s’en rapprochent sans jamais parvenir à le reprendre. Ce n’est qu’après leur repli du 2 novembre sur l’Ailette que la situation devient plus calme.

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