vendredi 8 octobre 2010

T comme Tyrol



- Saillant situé à l’est du vieux Craonne, en bordure du village, qui tire son nom de la célèbre région alpine.
- C’est le pendant du saillant de Jutland, situé à l’ouest.


- Le saillant du Tyrol est un des bastions défensifs essentiels pour les Allemands dans le secteur lors de l’offensive Nivelle. Il est l’un des points où les troupes françaises sont bloquées et perdent beaucoup d’éléments.

- Le 8e RI attaque vers ces hauteurs le 16 avril 1917, mais les défenseurs du Tyrol font des ravages en son sein ; « notre attaque est prise d’enfilade par les mitrailleuses du saillant du Tyrol et de la Californie, qui sont intactes. » (général Guignabaudet, commandant de la 2e DI). « Toute progression devient dorénavant impossible ; à chaque tentative les canons revolvers de l’arrête Est du plateau de Californie, les mitrailleuses de Craonne, les mitrailleuses et fusils mitrailleurs du saillant de Tyrol, de même que les mitrailleuses des ouvrages Sud de Chevreux fauchent tout ce qui passe. » (JMO)

- Le 233e RI se trouve juste à gauche du 8e, bloqué aussi par les défenses allemandes ; la liaison entre les deux régiments est impossible tant les pertes ont lourdes et l’avancée bien moindre que prévue.
- La progression se fait mètre par mètre en direction de Craonne dans les jours suivants. Le saillant du Tyrol est finalement pris, mais soumis aux contre-attaques allemandes il doit être organisé défensivement.


- Pendant plusieurs semaines, le Tyrol est au cœur des combats autour de Craonne et du plateau de Californie.
- Sa dangerosité diminue lorsque la première ligne s’éloigne, le 2 novembre 1917, les Allemands se repliant sur l’Ailette. Ne restent alors que les ruines et les traces des combats, avant que la végétation, après-guerre, devienne la véritable maîtresse du saillant du Tyrol. « Le soir, nous quittons l’Ouvrage de la Corne dans le bois de Beaumarais, où nous sommes en soutien et au repos depuis 6 jours, et nous montons en première ligne sur le plateau de Craonne, face à Bouconville. […] Depuis le bois de Beaumarais jusqu’au haut du plateau, il y a une pente abrupte. Il faut monter d’abord par des boyaux rampants et tortueux jusque dans les ruines du bourg de Craonne. De là, nous passons près des décombres de l’église et du cimetière. » (Paul Clerfeuille, 16 avril 1918, cité par R. Cazals)

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