mardi 13 novembre 2012

D comme Debacker



- Soldat français
- 18 ? – 19 ?


- Après une longue période d’instruction, le 32e RI (18e DI) est tenu prêt à intervenir le 16 avril 1917 près de Concevreux, mais ne participe finalement pas directement aux combats. Durant plusieurs jours, une certaine incertitude règne : il passe et repasse l’Aisne, bivouaque entre le bois des Couleuvres et Ventelay, avant d’être envoyé à Hourges (près de Fismes), en retrait du front.

- Le 1er mai 1917, alors que le régiment s’apprête à partir vers Chevreux, le soldat Debacker crie devant son supérieur, le sergent Malouet : « A bas la guerre ! Vive l’anarchie ! Vive la révolution ! Si les camarades agissaient comme moi, la guerre serait vite finie. » Son capitaine décide alors de le faire monter en ligne sans arme ; Debacker suit sa compagnie jusqu’à Cuiry-les-Chaudardes puis s’échappe, errant pendant 3 jours autour de Courlandon avant de prendre un train vers Paris. Il est arrêté le 16 mai puis condamné à mort par le conseil de guerre de la 17e DI (Debacker avait déjà été puni de 2 ans de prison en 1916 pour ne pas s’être rendu à son poste).
- Malgré les demandes du général Maistre qui souhaite qu’il y ait une exécution à la 18e DI, le président de la République gracie Debacker (peine commuée en 20 ans de prison), qui lui a écrit une lettre évoquant le fait qu’il s’est engagé avant d’être appelé (« je ne suis pas un anarchiste comme mes propos pourraient le laisser penser »).



Source principale : Denis Rolland, La grève des tranchées, page 54


mercredi 7 novembre 2012

P comme Préfet



 
- Carrière située au nord du fort de La Malmaison, en bordure occidentale du plateau de l’Orme (près de la ferme du même nom)

- Jusqu’en octobre 1917, la carrière du Préfet est allemande.
- Le RICM s’en empare, le 23 octobre, aux premiers moments de la bataille de la Malmaison.
- « Je rassemble rapidement mes hommes et nous parvenons peu après à la carrière du Préfet, ancien poste de secours boche, qui se présente comme un cratère à fond plat et aux pentes abruptes, creusé par l’homme avant la guerre pour l’extraction du grès. La carrière est occupée par une compagnie de porteurs somalis qui sont assis pêle-mêle auprès des charges qu’ils viennent de transporter. Une grande fatigue et une inquiétude constante se lisent sur ces visages café au lait, et leurs criailleries rauques causent un tapage énervant qui donne l’impression du désordre. Au centre de la carrière, on a rassemblé tous les détritus qui encombraient ce lieu en y traînant également quelques cadavres allemands qui, emmêlés dans des positions grotesques, achèvent de pourrir en répandant une odeur nauséabonde. » (René Germain, Il revint immortel de la grande bataille)


- Aujourd’hui, la carrière se trouve en bordure immédiate de la N2 depuis la modernisation de celle-ci.



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vendredi 2 novembre 2012

B comme Bucard (Marcel)



- « L'aiguille aimantée revient toujours vers le Nord. Nous, les vrais de la guerre, nous aimons remonter au Front. Mais en sommes-nous jamais redescendus ? Là, nous sommes chez nous. Là, nous respirons large. Là, nous pouvons nous re­charger l'âme à fond. Les sentiments, l'émotion indicible des heures merveilleuses et atroces res­suscitent. » (Marcel Bucard, La Légende de Marcq)

- Soldat et homme politique français
- Saint-Clair-sur-Epte 1895 – Fort de Châtillon 1946

- Séminariste, Marcel Bucard s’engage à l’âge de 19 ans en 1914. Au sein du 4e RI, il est particulièrement remarqué pour son courage et ses actions, gravissant rapidement les grades : il est sous-lieutenant au moment où son unité arrive dans le secteur du Chemin des Dames, début 1917.
- Il participe à l’offensive Nivelle en direction de Juvincourt, à travers le bois des Boches et la Nationale 44, aux côtés de Léandre Marcq (à qui il consacre un ouvrage en 1925, La légende de Marcq), se faisant à nouveau remarquer par sa bravoure.
- Le 4e RI, où Bucard est devenu lieutenant, reste toute l’année 1917 dans le secteur de la Miette.


- Après la guerre, Marcel Bucard se montre actif au sein des organisations d’anciens combattants et s’engage dans la vie politique à l’extrême-droite, fondant notamment le Mouvement franciste en 1933. « Deux mots sur ce Bucard : c'est un de ces garçons qui ont été tout à fait désaxés par la guerre. Il était séminariste avant la guerre. Il fit bien la guerre, y gagna dix citations et les galons de capitaine. Fils de boucher, il ne put trouver à la démobilisation, dans son milieu social, l'équivalent de prestige qu'il avait à l'armée. » (Georges Valois, L’Homme contre l’argent, 1928)

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