- Doyen est le nom d’un colonel du 8e RI (2e DI) qui combat autour de Pontavert et à proximité de la ferme du Choléra lorsque le front se stabilise, à partir du 14 septembre 1914.
- René Louis Doyen est né à Meulan (Seine-et-Oise, actuellement Yvelines) en 1860. Il prend le commandement par intérim de la 4e Brigade le 2 septembre 1914 en remplacement de Pétain, nommé général à la 6e DI.
- Le 16, le 8e RI reçoit l’ordre d’attaquer les positions allemandes autour de la ferme du Choléra : échec. L’assaut reprend le lendemain, sans plus de succès. Les pertes des deux côtés, surtout chez les Français, sont considérables, y compris chez les officiers et sous-officiers. Le colonel Doyen est « tué d’une balle en pleine poitrine » (il est remplacé le 21 par le commandant de Clausade, promu colonel). Au cours des mêmes combats, le lieutenant-colonel Rougeot « grièvement blessé est coupé en deux par un obus sur le brancard où on l’avait placé pour le transporter à l’ambulance, deux des brancardiers sont tués du même coup. »
- René Doyen est inhumé au cimetière Montparnasse, à Paris. Une rue porte son nom à Saint-Omer, lieu de casernement du 8e RI.
- En son honneur, les survivants du régiment baptisent du nom de Doyen une hauteur qui borde, au nord, la route entre Pontavert et la ferme du Choléra et la Miette (NDLA : je n’ai pas trouvé de confirmation dans les documents, mais il s’agit d’une hypothèse fort plausible). L’endroit conserve ce toponyme pendant tout le conflit.
- Le Mont Doyen marque le sommet de la Butte aux vents, auquel il est souvent assimilé dans les documents d’époque.
- Son altitude est d’un peu plus de 70 mètres (contre 55 sur les bords de la Miette).
Carte issue du JMO du 201e RI (janvier 1915)
- Aux mains des Français après la contre-offensive de septembre 1914, le Mont Doyen est en première ligne pendant plusieurs mois. La butte est garnie d’observatoires, de nids de mitrailleuses, parcourues de tranchées et de boyaux. La fin de l’année 1914 est marquée par des combats quasi permanents de la part des deux camps, qui cherchent à améliorer leurs positions dans le secteur.
- Il faut attendre les maigres succès français d’avril 1917 (prise du Bois-des-Buttes et progression jusqu’à la Nationale 44 puis au-delà) pour que le Mont Doyen retrouve un calme relatif, tout en gardant son importance stratégique.
Fiche MPF de René Doyen
Fiche MPF de Jules Rougeot
JMO du 8e RI
A consulter : le blog d’Hervé Toulotte
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Connaître et comprendre le lieu, les hommes, les événements et la mémoire du Chemin des Dames
lundi 27 juin 2011
vendredi 24 juin 2011
M comme Message
- Le 28 octobre 1914, le 352e RI s’installe sur le plateau de Vregny, au nord de Bucy-le-Long, en première ligne. Les soldats de la 22e compagnie (6e bataillon) aménagent les réseaux de tranchées existant, en construisent de nouvelles encore plus proches des Allemands, « malgré le clair de lune et un feu de salve ».
- « L’adjudant Alessandri, commandant cette section, ayant aperçu un drapeau planté sur une crête au nord-ouest de sa tranchée, et croyant voir dans ce fanion un point de repère pour l’artillerie ennemie, ou un signal quelconque, n’hésite pas à l’enlever. Ce fanion, aux couleurs allemandes, porte sur une feuille de papier cousue sur l’étoffe : ‟PAUVRES FRANCAISES, SAUVE QUI PEUT ! ANVERS EST TOMBE, BELFORT, LILLE, TOUL ET DUNKERQUE EST PERDU, 350 000 ANGLAISES ET FRANCAISES AUSSI, 300 000 RUSSES SONT EN PRISON ET GRACE A DIEU BIENTOT C’EST A VOUS. UN SIMPLE GRENADIER.ˮ »
- L’incident n’a pas de suite ; l’adjudant Alessandri est cité à l’ordre de la brigade mixte. Il ets grièvement blessé le 13 janvier 1915, lors de la bataille de Crouy.
Source : JMO du 352e RI
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- « L’adjudant Alessandri, commandant cette section, ayant aperçu un drapeau planté sur une crête au nord-ouest de sa tranchée, et croyant voir dans ce fanion un point de repère pour l’artillerie ennemie, ou un signal quelconque, n’hésite pas à l’enlever. Ce fanion, aux couleurs allemandes, porte sur une feuille de papier cousue sur l’étoffe : ‟PAUVRES FRANCAISES, SAUVE QUI PEUT ! ANVERS EST TOMBE, BELFORT, LILLE, TOUL ET DUNKERQUE EST PERDU, 350 000 ANGLAISES ET FRANCAISES AUSSI, 300 000 RUSSES SONT EN PRISON ET GRACE A DIEU BIENTOT C’EST A VOUS. UN SIMPLE GRENADIER.ˮ »
- L’incident n’a pas de suite ; l’adjudant Alessandri est cité à l’ordre de la brigade mixte. Il ets grièvement blessé le 13 janvier 1915, lors de la bataille de Crouy.
Source : JMO du 352e RI
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dimanche 19 juin 2011
V comme Vauxmérons
- Vallon et bois de l’est de Braye-en-Laonnois (orthographié aujourd’hui Vaumerons)
- Après la stabilisation du front, en septembre 1914, le secteur est aux mains des Allemands. Ceux-ci profitent des carrières qui se trouvent en bordure de plateau et des obstacles naturels parsemant les pentes pour établir leurs défenses, garnissant en outre le bois de réseaux de barbelés. L’ensemble Vau(x)merons / Grelines / Bois Brouzé devient une zone redoutable pour les soldats d’en face …
- Le 146e RI, avec à sa gauche le 153e (39e DI), est chargé de s’emparer des Vauxmérons dès les deux premières heures de l’offensive Nivelle, le 16 avril 1917. Espoir déçu, puisque le régiment est longuement bloqué autour de Chivy par des mitrailleuses, avant d’atteindre le plateau du Mont de Beaulne en fin d’après-midi (pertes : 61 tués, dont 6 officiers ; 199 blessés, 2 disparus, soit un total de 262).
- Le 17, « à l'aube, des patrouilles du 26ème [RI] se rendent compte que sous la pression des attaques des deux jours précédents, l'ennemi s’est retiré sur le plateau où passe la ligne Hindenburg. Il a évacué Braye et l'éperon de Braye, mais il occupe solidement le rebord du plateau et les têtes de ravin de la ferme Froidmont et des Vauxmérons, ayant ainsi des vues sur toute la cuvette de Braye et la tenant sous ses feux. » (Historique 2e BCP)
- Pendant les jours suivants, le 146e butte sur la résistance allemande dans les tranchées de la Voile et du Mât, juste au sud du Chemin des Dames, après s’être emparé de celle de la Saale (176 nouvelles pertes jusqu’à la relève du 21 avril). Pendant ce temps, les mitrailleuses allemandes des Vauxmérons nuisent considérablement aux Français et bloquent toute tentative de progression dans le secteur.
Carte issue du JMO du 146e RI
- Le 5 mai, l’offensive est relancée avec comme ambition de franchir le Chemin des Dames et de contrôler toutes les hauteurs. Une compagnie du 37e RI est chargée spécifiquement de « nettoyer » le ravin et les carrières pour permettre la progression de ses camarades, à droite et à gauche. De son côté le 79e RI est chargé de prendre pied sur le plateau au nord des Vauxmérons et des Grelines par la gauche. Le 2e bataillon de ce régiment gagne « avec facilité son premier objectif avec la 7e compagnie pendant que la 6e compagnie nettoye la carrière en Y dans les Vauxmérons et progresse dans la Tranchée de la Mouette. Cette progression dans les Vauxmérons se fait normalement, en liaison avec une compagnie du 160e qui aborde la Tranchée de la Mouette par le sud. » Les pertes sont très limitées et la progression au-delà des restes de la route se poursuite convenablement. Vers midi, la réaction allemande oblige à un repli vers les carrières de Vauxmérons (JMO 79e RI).
- Après le 160e, c’est au tour du 418e RI d’occuper le secteur à partir du 14 mai : « le ravin des Vauxmérons n’est pas tenu, le flanc du régiment est donc découvert. Mais le fond du ravin est marécageux et nous tenons les deux pentes. Le danger n’est donc pas tel qu’on pourrait le croire au début. La situation nécessite néanmoins une vigilance toute spéciale. »
- La situation évolue peu, entre coups de main, bombardements et travaux défensifs qui modifient peu les lignes.
- Le mois de juin et marqué par un certain « calme » souligné par les comptes-rendus du 74e RI. Les Vauxmérons deviennent une sorte de no man’s land dans lequel seules des patrouilles s’aventurent, les inconvénients liés à la nature du terrain et les risques liés à la présence de mitrailleuses des deux camps autour du ravin rendant toute installation trop risquée – pour un bénéfice très limité.
- Le front reste figé tout l’été, plus tranquille que les secteurs situés quelques hectomètres à l’est. Il faut attendre le repli allemand sur l’Ailette, le 2 novembre, pour que les Vauxmérons deviennent français.
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- Après la stabilisation du front, en septembre 1914, le secteur est aux mains des Allemands. Ceux-ci profitent des carrières qui se trouvent en bordure de plateau et des obstacles naturels parsemant les pentes pour établir leurs défenses, garnissant en outre le bois de réseaux de barbelés. L’ensemble Vau(x)merons / Grelines / Bois Brouzé devient une zone redoutable pour les soldats d’en face …
- Le 146e RI, avec à sa gauche le 153e (39e DI), est chargé de s’emparer des Vauxmérons dès les deux premières heures de l’offensive Nivelle, le 16 avril 1917. Espoir déçu, puisque le régiment est longuement bloqué autour de Chivy par des mitrailleuses, avant d’atteindre le plateau du Mont de Beaulne en fin d’après-midi (pertes : 61 tués, dont 6 officiers ; 199 blessés, 2 disparus, soit un total de 262).
- Le 17, « à l'aube, des patrouilles du 26ème [RI] se rendent compte que sous la pression des attaques des deux jours précédents, l'ennemi s’est retiré sur le plateau où passe la ligne Hindenburg. Il a évacué Braye et l'éperon de Braye, mais il occupe solidement le rebord du plateau et les têtes de ravin de la ferme Froidmont et des Vauxmérons, ayant ainsi des vues sur toute la cuvette de Braye et la tenant sous ses feux. » (Historique 2e BCP)
- Pendant les jours suivants, le 146e butte sur la résistance allemande dans les tranchées de la Voile et du Mât, juste au sud du Chemin des Dames, après s’être emparé de celle de la Saale (176 nouvelles pertes jusqu’à la relève du 21 avril). Pendant ce temps, les mitrailleuses allemandes des Vauxmérons nuisent considérablement aux Français et bloquent toute tentative de progression dans le secteur.
Carte issue du JMO du 146e RI
- Le 5 mai, l’offensive est relancée avec comme ambition de franchir le Chemin des Dames et de contrôler toutes les hauteurs. Une compagnie du 37e RI est chargée spécifiquement de « nettoyer » le ravin et les carrières pour permettre la progression de ses camarades, à droite et à gauche. De son côté le 79e RI est chargé de prendre pied sur le plateau au nord des Vauxmérons et des Grelines par la gauche. Le 2e bataillon de ce régiment gagne « avec facilité son premier objectif avec la 7e compagnie pendant que la 6e compagnie nettoye la carrière en Y dans les Vauxmérons et progresse dans la Tranchée de la Mouette. Cette progression dans les Vauxmérons se fait normalement, en liaison avec une compagnie du 160e qui aborde la Tranchée de la Mouette par le sud. » Les pertes sont très limitées et la progression au-delà des restes de la route se poursuite convenablement. Vers midi, la réaction allemande oblige à un repli vers les carrières de Vauxmérons (JMO 79e RI).
- Après le 160e, c’est au tour du 418e RI d’occuper le secteur à partir du 14 mai : « le ravin des Vauxmérons n’est pas tenu, le flanc du régiment est donc découvert. Mais le fond du ravin est marécageux et nous tenons les deux pentes. Le danger n’est donc pas tel qu’on pourrait le croire au début. La situation nécessite néanmoins une vigilance toute spéciale. »
- La situation évolue peu, entre coups de main, bombardements et travaux défensifs qui modifient peu les lignes.
- Le mois de juin et marqué par un certain « calme » souligné par les comptes-rendus du 74e RI. Les Vauxmérons deviennent une sorte de no man’s land dans lequel seules des patrouilles s’aventurent, les inconvénients liés à la nature du terrain et les risques liés à la présence de mitrailleuses des deux camps autour du ravin rendant toute installation trop risquée – pour un bénéfice très limité.
- Le front reste figé tout l’été, plus tranquille que les secteurs situés quelques hectomètres à l’est. Il faut attendre le repli allemand sur l’Ailette, le 2 novembre, pour que les Vauxmérons deviennent français.
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mercredi 15 juin 2011
C comme Cuvier (Georges)
- Soldat français
- 18 ? – 19 ?
- Georges Cuvier est soldat au 162e RI le 16 avril 1917, qui attaque dans le secteur de la ferme du Choléra vers le bois de Claque-Dents jusqu’au retrait du front le 7 mai.
- Après Verdun et la Lorraine, il participe à la contre-offensive de l’été 1918, à la prise de Soissons puis à la progression vers Laffaux fin septembre et début octobre.
- Après la guerre les Editions du Combattant publie ses souvenirs, La Guerre sans galons. A l’aventure avec le Cent-Six-Deux : des révoltes à la victoire. Il y décrit notamment les mutineries de Ronchères (22-24 mai 1917), auxquelles il ne participe pas (« Je les excuse, certes, comprenant que pour certains la coupe ait débordé »).
Cf. un article de Nicolas Offenstadt qui évoque la position de G. Cuvier dans ce domaine
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- 18 ? – 19 ?
- Georges Cuvier est soldat au 162e RI le 16 avril 1917, qui attaque dans le secteur de la ferme du Choléra vers le bois de Claque-Dents jusqu’au retrait du front le 7 mai.
- Après Verdun et la Lorraine, il participe à la contre-offensive de l’été 1918, à la prise de Soissons puis à la progression vers Laffaux fin septembre et début octobre.
- Après la guerre les Editions du Combattant publie ses souvenirs, La Guerre sans galons. A l’aventure avec le Cent-Six-Deux : des révoltes à la victoire. Il y décrit notamment les mutineries de Ronchères (22-24 mai 1917), auxquelles il ne participe pas (« Je les excuse, certes, comprenant que pour certains la coupe ait débordé »).
Cf. un article de Nicolas Offenstadt qui évoque la position de G. Cuvier dans ce domaine
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dimanche 12 juin 2011
H comme Hurtebise (ferme)
- Ferme de l’extrémité est du plateau du Chemin des Dames
- En 1914, la ferme d’Hurtebise est déjà un lieu célèbre grâce à Napoléon et à la bataille dite de Craonne. Située sur l’isthme d’Hurtebise, c’est est un lieu stratégique très disputé de tout temps qui permet d’obtenir des vues essentielles sur les vallées de l’Ailette et de l’Aisne.
- Dès septembre 1914, elle connaît de très violents combats.
- Pendant 6 jours, du 13 au 18 septembre, les Zouaves (qui ont repris la ferme) et le 12e RI résistent aux assauts allemands.
- Les propriétaires, la famille Adam, refusent de quitter leur ferme. Ils se réfugient dans la cave, rejoints progressivement par les blessés français, tandis que les bâtiments sont peu à peu incendiés par les bombes, le bétail étant tué par les flammes. Face aux dangers, les douze occupants de la cave sont évacués vers La vallée Foulon.
(Pour tous les détails de ces journées, voir ici)
- Le 26 septembre, un assaut des Allemands contre le 49e RI, qui a remplacé le 12e, leur permet de reprendre possession des lieux (le 49e perd 304 hommes, dont 81 tués). Ils les conservent longuement, confortés après leur victoire de la Creute au début de 1915. La ferme d’Hurtebise brûle encore le 27 ; « la lueur de l’incendie permet d’observer de fortes tranchées allemandes construites sur la face Ouest de la ferme. » (JMO 4e Zouaves)
- A cette date, la ferme n’est plus qu’un amas de ruines parcouru par les réseaux de tranchées qu’un officier allemand prend en photo pendant l’hiver (page 7).
- Après des mois de bombardements, et surtout ceux qui préparent l’offensive Nivelle, il n’en reste presque rien, si ce n’est sur les cartes qui représentent toujours ses vastes bâtiments et dans les communiqués qui lui donnent une renommée encore plus grande.
- La ferme d’Hurtebise retrouve une place centrale dans les combats pendant tout le printemps et l’été 1917. Elle est sans cesse prise et reprise par les deux belligérants, dont aucun ne parvient à stabiliser durablement ses positions dans le secteur.
- Il faut attendre le 2 novembre pour voir le calme revenir autour des anciens bâtiments.
- Le 27 mai 1918, c’est à nouveau un lieu d’affrontements au cours de l’offensive-éclair allemande, cependant accrochée un peu sur l’isthme.
- Après la guerre, la ferme d’Hurtebise est reconstruite pratiquement à l’identique. On s’y bat à nouveau fin mai 1940.
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mercredi 8 juin 2011
500 comme 500e jour de guerre au Chemin des Dames
Le 23 décembre 1915 est le 500e jour de la guerre.
Le Chemin des Dames est un des secteurs « calmes » du front depuis plusieurs mois. Les dernières journées de l’année ne dérogent pas à cette situation, et l’activité des unités françaises et allemandes présentes dans la région est très limitée.
Des deux côtés on prépare Noël tout en soignant les maladies hivernales, qui remplissent les infirmeries de la vallée de la Vesle ou du Laonnois.
Le quotidien des soldats, ce sont les relèves qui font alterner présence en première ligne et position en réserve, souvent dans les creutes. Ce sont les travaux de construction d’abris pour résister aux intempéries du deuxième hiver du conflit.
L’artillerie maintient une activité « normale », à laquelle les soldats se sont habitués (300 obus échangés sur le front tenu par le 37e CA, autour de Soissons). Elle est un peu plus marquée à proximité du Bois des Buttes, où a même lieu un combat à la grenade. Les pertes dans les unités sont cependant partout négligeables, le plus souvent nulles.
Chez les Français, la préoccupation essentielle est la montée des eaux de l’Aisne, dont on surveille la crue chaque jour et qui oblige à des aménagements dans les réseaux de tranchées. Après une forte hausse dans les journées précédentes, la situation s’améliore (27 cm de baisse le 22 décembre et situation stationnaire le 23) avant de redevenir inquiétante lors des derniers jours de 1915. Dans le secteur de la 2e DI, « l’eau inonde complètement la plaine entre la tranchée de la Miette et le boyau Bugeaud. » (étiage à 2m39).
L’activité est un peu plus importante autour de la Cote 108, où la guerre des mines continue : le 23, le Génie de la 1ère DI répond aux Allemands qui, la veille, ont fait sauter un camouflet (dans le but de rendre le terrain impropre à la construction d’un tunnel) et lancé de nombreux obus sur zone. Un double camouflet explose tard dans la soirée, vers 23h30, accompagné d’un intense bombardement.
En somme, une journée banale de la guerre pour le Chemin des Dames – à l’image de la plupart des régions traversées par la ligne de front ; devenue banale pour les soldats des deux camps, malgré ses dangers et sa pénibilité permanents.
Sources: JMO des unités présentes dans la région
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Le Chemin des Dames est un des secteurs « calmes » du front depuis plusieurs mois. Les dernières journées de l’année ne dérogent pas à cette situation, et l’activité des unités françaises et allemandes présentes dans la région est très limitée.
Des deux côtés on prépare Noël tout en soignant les maladies hivernales, qui remplissent les infirmeries de la vallée de la Vesle ou du Laonnois.
Le quotidien des soldats, ce sont les relèves qui font alterner présence en première ligne et position en réserve, souvent dans les creutes. Ce sont les travaux de construction d’abris pour résister aux intempéries du deuxième hiver du conflit.
L’artillerie maintient une activité « normale », à laquelle les soldats se sont habitués (300 obus échangés sur le front tenu par le 37e CA, autour de Soissons). Elle est un peu plus marquée à proximité du Bois des Buttes, où a même lieu un combat à la grenade. Les pertes dans les unités sont cependant partout négligeables, le plus souvent nulles.
Chez les Français, la préoccupation essentielle est la montée des eaux de l’Aisne, dont on surveille la crue chaque jour et qui oblige à des aménagements dans les réseaux de tranchées. Après une forte hausse dans les journées précédentes, la situation s’améliore (27 cm de baisse le 22 décembre et situation stationnaire le 23) avant de redevenir inquiétante lors des derniers jours de 1915. Dans le secteur de la 2e DI, « l’eau inonde complètement la plaine entre la tranchée de la Miette et le boyau Bugeaud. » (étiage à 2m39).
L’activité est un peu plus importante autour de la Cote 108, où la guerre des mines continue : le 23, le Génie de la 1ère DI répond aux Allemands qui, la veille, ont fait sauter un camouflet (dans le but de rendre le terrain impropre à la construction d’un tunnel) et lancé de nombreux obus sur zone. Un double camouflet explose tard dans la soirée, vers 23h30, accompagné d’un intense bombardement.
En somme, une journée banale de la guerre pour le Chemin des Dames – à l’image de la plupart des régions traversées par la ligne de front ; devenue banale pour les soldats des deux camps, malgré ses dangers et sa pénibilité permanents.
Sources: JMO des unités présentes dans la région
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mercredi 1 juin 2011
B comme Brassard (Léopold)
- Soldat français
- Saint-Malo 1890 – Bucy-le-Long 1915
- Léopold Brassard est sergent-major à la 21e compagnie du 352e RI lorsque commence la bataille de Crouy en janvier 1915 (il est présent dans le secteur depuis début octobre 1914).
- Il est tué le 13 alors qu’il essaie de résister aux assauts allemands au nord de la ferme de la Montagne, sur le plateau de Vregny (le long de la route Bucy-Pont Rouge). « L’attaque de l’ennemi s’est produite en ligne de tirailleurs très denses (effectif évalué à 1 bataillon). En raison de la faible distance, l’ennemi a pu aborder rapidement nos postes avancées et notre première ligne, non sans subir de fortes pertes. » La section du sergent Brassard réalise un « tir efficace mais de courte durée ; se replie. »
- Un monument lui est élevé en bordure du ravin des Cornants.
Fiche MPF
JMO du 352e RI début janvier 1915, avec détails de la bataille
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