Connaître et comprendre le lieu, les hommes, les événements et la mémoire du Chemin des Dames
jeudi 31 décembre 2009
V comme Vauclair (abbaye)
- Abbaye fondée en 1134 par Bernard de Clairvaux à la demande de l’évêque de Laon (c’est la 15e « fille » de Clairvaux).
- NB : Vauclair s’écrivait autrefois Vauclerc
- L’abbaye de Vauclair comprend un premier monastère de plan bernardin classique et un deuxième de style gothique, inspiré de l’abbaye de Longpont (près de Villers-Cotterêts). Elle souffre beaucoup de la guerre de Cent Ans et des guerres de religion et elle est définitivement démantelée pendant la Révolution (transformée en exploitation agricole). En 1907, on classe le bâtiment des convers (le seul à peu près intact) pour essayer de le préserver.
- A partir de septembre 1914, les Allemands entrent en fait en possession d’un véritable petit hameau, composé de 2 fermes et de 4 maisons depuis la vente de l’abbaye en 1791. L’ensemble a déjà souffert des premiers combats mais possèdent encore plusieurs bâtiments qui peuvent servir d’abri.
- Au printemps 1917, les bombardements français achèvent de ruiner l’abbaye, en particulier le bâtiment des convers long de 70 mètres et jusque là presque intact.
- Aujourd’hui, il ne reste plus que des ruines, sauvées par une association locale et classées monuments historiques en 1970.
- En novembre 2009, on inaugure un site qui offre des reconstitutions en 3D de l’abbaye et qui a vocation à être enrichi dans les mois suivants …
http://www.abbaye-vauclair.fr/
Source principale :
Lettre du Chemin des Dames n°17
Quelques sites à visiter :
http://philippe.tourteau.free.fr/index.htm
http://home.scarlet.be/vauclair/
http://www.mes-ballades.com/02/abbaye-de-vauclair.htm
http://photos.piganl.net/2009/vauclair/vauclair.html
mardi 29 décembre 2009
J comme Jünger (Ernst)
- Ecrivain allemand
- 1895 – 1998
- Rebelle dans sa jeunesse, Ernst Jünger s’engage dans la légion étrangère française en 1912. Mais il se porte volontaire sous l’uniforme allemand en août 1914.
- Il combat notamment dans le secteur de la ferme du Godat au début de 1915.
- Blessé 14 fois, il est promu sous-officier puis officier et reçoit les plus hautes distinctions de l’armée allemande.
- En 1920, Ernst Jünger publie Orages d’acier, dans lequel il décrit son vécu de la guerre mais aussi sa fascination pour l’expérience du combat. Deux ans plus tard c’est Le combat comme expérience intérieure.
- Il mène une carrière d’écrivain et de journaliste tout en ayant des activités parmi les associations d’anciens combattants. Chantre du nationalisme, il ne se laisse cependant pas séduire par les nazis. Ernst Jünger participe aussi à la seconde guerre mondiale, notamment à la campagne de France.
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- 1895 – 1998
- Rebelle dans sa jeunesse, Ernst Jünger s’engage dans la légion étrangère française en 1912. Mais il se porte volontaire sous l’uniforme allemand en août 1914.
- Il combat notamment dans le secteur de la ferme du Godat au début de 1915.
- Blessé 14 fois, il est promu sous-officier puis officier et reçoit les plus hautes distinctions de l’armée allemande.
- En 1920, Ernst Jünger publie Orages d’acier, dans lequel il décrit son vécu de la guerre mais aussi sa fascination pour l’expérience du combat. Deux ans plus tard c’est Le combat comme expérience intérieure.
- Il mène une carrière d’écrivain et de journaliste tout en ayant des activités parmi les associations d’anciens combattants. Chantre du nationalisme, il ne se laisse cependant pas séduire par les nazis. Ernst Jünger participe aussi à la seconde guerre mondiale, notamment à la campagne de France.
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dimanche 27 décembre 2009
V comme Vallée Guerbette
- Lieu-dit proche d’Allemant et du château de La Motte (haut d’un vallon qui s’ouvre jusqu’à Pinon)
- La zone, allemande depuis septembre 1914, se trouve à proximité immédiate de la ligne de front après le retrait allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917 puis les combats de l’offensive Nivelle du printemps.
- Le 23 octobre, après un intense bombardement, les Français du 30e RI (2e bataillon) s’en emparent lors des toutes premières heures de la bataille de La Malmaison. « Le mouvement s’effectue avec un élan superbe ; les tranchées ennemies ont été très bouleversées par le tir de notre artillerie. Des mitrailleurs ennemis en position dans des trous d’obus se défendent désespérément er nous causent des pertes. »
- L’artillerie allemande réagit violemment le lendemain, mais les Français progressent et éloignent les combats de la zone…
Source : JMO du 30e RI
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- La zone, allemande depuis septembre 1914, se trouve à proximité immédiate de la ligne de front après le retrait allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917 puis les combats de l’offensive Nivelle du printemps.
- Le 23 octobre, après un intense bombardement, les Français du 30e RI (2e bataillon) s’en emparent lors des toutes premières heures de la bataille de La Malmaison. « Le mouvement s’effectue avec un élan superbe ; les tranchées ennemies ont été très bouleversées par le tir de notre artillerie. Des mitrailleurs ennemis en position dans des trous d’obus se défendent désespérément er nous causent des pertes. »
- L’artillerie allemande réagit violemment le lendemain, mais les Français progressent et éloignent les combats de la zone…
Source : JMO du 30e RI
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vendredi 25 décembre 2009
E comme Enthousiasme
« Depuis quelques jours, les bruits du front augmentent sans cesse. Les routes sont encombrées de poilus bleus et jaunes qui s’en vont tous du même côté, accompagnés de trains entiers d’artillerie, de camions chargés de munition et de matériel.
On regarde passer ces immenses convois en hochant la tête et l’on pense : « Qu’est-ce qu’ils vont prendre les Boches ! »
Parfois, nous allons sur les hauteurs voisines pour voir les lignes. Chaque fois nous trouvons des fumées plus nombreuses et plus hautes. Depuis hier, tout un pan du plateau de Craonne nage dans un brouillard qui va s’épaississant.
Devant ce panorama de la bataille gigantesque qui se prépare et dont nous serons les acteurs, nous poussons des exclamations d’étonnement et d’enthousiasme. »
Jules Ninet (89e RI) près de Ventelay début avril 1917, in Copains du front
Source : G. Lachaux, op. cit., page 103
On regarde passer ces immenses convois en hochant la tête et l’on pense : « Qu’est-ce qu’ils vont prendre les Boches ! »
Parfois, nous allons sur les hauteurs voisines pour voir les lignes. Chaque fois nous trouvons des fumées plus nombreuses et plus hautes. Depuis hier, tout un pan du plateau de Craonne nage dans un brouillard qui va s’épaississant.
Devant ce panorama de la bataille gigantesque qui se prépare et dont nous serons les acteurs, nous poussons des exclamations d’étonnement et d’enthousiasme. »
Jules Ninet (89e RI) près de Ventelay début avril 1917, in Copains du front
Source : G. Lachaux, op. cit., page 103
dimanche 20 décembre 2009
C comme Casse-Tête
- Tranchée allemande située à proximité du fort de La Malmaison, très proche au sud du Chemin des Dames entre les carrières de Bohéry (qu’elle traverse) et le carrefour du Panthéon
- Après le repli allemand sur les hauteurs du plateau consécutif à l’offensive Nivelle, la tranchée du Casse-Tête marque leur première ligne, en hauteur par rapport aux Français.
- C’est à sa proximité que l’avion de Jacques d’Arnoux s’écrase, le 6 septembre 1917.
- La tranchée du Casse-Tête est un objectif prioritaire le 23 octobre, aux premières heures de la bataille de La Malmaison. En effet, ne pouvant être attaquées de front, les carrières de Bohéry doivent être contournées (l’autre tranchée, à gauche, est celle de la Fourragère jaune).
- « A 1 heure une patrouille [du RICM] avait constaté qu’il y avait encore du monde dans la tranchée du Casse-Tête. Ca s’était un peu calmé, mais à partir de 4 heures, quel déluge ! » « A 5h15 le 3e bataillon du 4e régiment [de zouaves] a couru vers la tranchée du Casse-Tête, dévastée par 3 000 bombes à ailettes ; personne ne la voit et elle n’arrête personne. » (RG. Nobécourt, op.cit., pages 314 et 317) L’intervention des chars qui « nettoient » le terrain facilite grandement la tâche des fantassins.
- La voie vers le fort de La Malmaison puis le plateau de l’Orme est alors ouverte …
vendredi 18 décembre 2009
A comme Arnoux (Jacques d')
- « 1 000 tomberont à ta gauche et 10 000 à ta droite mais toi tu ne seras pas atteint… »
- Aviateur français
- Seignelay (Yonne) 1896 – Les Arcs (Var) 1980
- Engagé volontaire à 18 ans en 1914 (116e puis 62e RI, que son père commande), le lieutenant Jacques d’Arnoux rejoint l’aviation en novembre 1916 après une blessure en Champagne, une longue convalescence puis une participation à la bataille de Verdun. « Adolescent très turbulent, d’une allégresse impatiente, dévoré par un feu dont il ignorait la nature, il était de ces garçons auxquels la guerre apporterait l’occasion de leur vie et dont elle déterminerait le destin. » (R.G. Nobécourt, page 289)
- Le 6 septembre 1917, il est aux côtés de l’adjudant Carré qui pilote un Sopwith chargé d’intercepter un avion allemand dont les reconnaissances fréquentes gênent l’armée française (un des nombreux « Fantôme-As » évoqués par les soldats). Jacques d’Arnoux raconte : « Voici le Chemin des Dames, le chemin maudit qui s’allonge sur la crête chauve et décharnée. Nous montons légèrement : le fort de La Malmaison s’élève dans un halo… Fantôme-As ! Fantôme-As ! C’est lui. Je l’ai vu ! Il évolue au-dessous, mitraille, virevolte et lance ses fusé »es. Sans l’inclinaison des ailes dans les renversements, on croirait qu’il roule au sol. Nous piquons sur lui, et dans un virage d’attaque … Dès les premières balles il se dérobe et s’enfuit à tire-d’aile vers le nord… C’est un traquenard. […] Soudain, deux avions couplés débouchent de l’ombre et fondent sur nous comme deux condors… « Les croix noires ! Les croix-noires ! » Je fais volte-face, les mitrailleuses sont braquées sur les assaillants et à genoux sur ma banquette je tire farouchement. Les rapaces grossissent, grossissent et arrivent dans le sillage de l’appareil… » L’adjudant Carré est tué par une rafale, l’avion s’écrase à quelques mètres de la tranchée du Casse-Tête.
- Le lieutenant d’Arnoux est grièvement blessé. Après 26 heures passées dans le no man’s land sous le feu de l’artillerie ennemie (une patrouille allemande s’approche de lui sans l’aider ni l’achever), il est secouru par des zouaves du 4e régiment mixte (les détails de ce sauvetage périlleux, douloureux et héroïque sont racontés par R.G. Nobécourt, op. cit., page 290)
Cf. le JMO du 4e Régiment mixte de zouaves et tirailleurs
- Victime d’une fracture de la colonne vertébrale et d’une lésion de la moelle épinière, le jeune homme de 21 ans reste hospitalisé jusqu’en 1922 et développe un sentiment religieux très intense.
- En 1925, Jacques d’Arnoux publie Paroles d’un revenant, auquel J. Norton Cru reproche ses excès (l’auteur est selon lui « une nature à la fois mystique, exaltée, fervente, plus que cela : frénétique »).
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- Aviateur français
- Seignelay (Yonne) 1896 – Les Arcs (Var) 1980
- Engagé volontaire à 18 ans en 1914 (116e puis 62e RI, que son père commande), le lieutenant Jacques d’Arnoux rejoint l’aviation en novembre 1916 après une blessure en Champagne, une longue convalescence puis une participation à la bataille de Verdun. « Adolescent très turbulent, d’une allégresse impatiente, dévoré par un feu dont il ignorait la nature, il était de ces garçons auxquels la guerre apporterait l’occasion de leur vie et dont elle déterminerait le destin. » (R.G. Nobécourt, page 289)
- Le 6 septembre 1917, il est aux côtés de l’adjudant Carré qui pilote un Sopwith chargé d’intercepter un avion allemand dont les reconnaissances fréquentes gênent l’armée française (un des nombreux « Fantôme-As » évoqués par les soldats). Jacques d’Arnoux raconte : « Voici le Chemin des Dames, le chemin maudit qui s’allonge sur la crête chauve et décharnée. Nous montons légèrement : le fort de La Malmaison s’élève dans un halo… Fantôme-As ! Fantôme-As ! C’est lui. Je l’ai vu ! Il évolue au-dessous, mitraille, virevolte et lance ses fusé »es. Sans l’inclinaison des ailes dans les renversements, on croirait qu’il roule au sol. Nous piquons sur lui, et dans un virage d’attaque … Dès les premières balles il se dérobe et s’enfuit à tire-d’aile vers le nord… C’est un traquenard. […] Soudain, deux avions couplés débouchent de l’ombre et fondent sur nous comme deux condors… « Les croix noires ! Les croix-noires ! » Je fais volte-face, les mitrailleuses sont braquées sur les assaillants et à genoux sur ma banquette je tire farouchement. Les rapaces grossissent, grossissent et arrivent dans le sillage de l’appareil… » L’adjudant Carré est tué par une rafale, l’avion s’écrase à quelques mètres de la tranchée du Casse-Tête.
- Le lieutenant d’Arnoux est grièvement blessé. Après 26 heures passées dans le no man’s land sous le feu de l’artillerie ennemie (une patrouille allemande s’approche de lui sans l’aider ni l’achever), il est secouru par des zouaves du 4e régiment mixte (les détails de ce sauvetage périlleux, douloureux et héroïque sont racontés par R.G. Nobécourt, op. cit., page 290)
Cf. le JMO du 4e Régiment mixte de zouaves et tirailleurs
- Victime d’une fracture de la colonne vertébrale et d’une lésion de la moelle épinière, le jeune homme de 21 ans reste hospitalisé jusqu’en 1922 et développe un sentiment religieux très intense.
- En 1925, Jacques d’Arnoux publie Paroles d’un revenant, auquel J. Norton Cru reproche ses excès (l’auteur est selon lui « une nature à la fois mystique, exaltée, fervente, plus que cela : frénétique »).
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mercredi 16 décembre 2009
E comme Echos du Plateau de Craonne
- Journal de tranchée de la 23e compagnie du 218e RI (« Ceci est un journal de bonne Compagnie », peut-on lire sous le titre du journal)
- Il paraît entre 1915 et 1917. « Ni mensuel, ni même trimestriel, il se déclare annuel dans son second numéro du jour de l’an 1916. » (G. Lachaux)
- « Nous ne pensions pas lorsque, l’an dernier à pareille époque, nous remuions déjà de la terre près de Vassogne et des creutes, que le Journal de la 23e aurait un deuxième numéro. Mais beaucoup d’autres se sont trompés dans leurs prévisions : par exemple, Guillaume II, empereur d’Allemagne.
Nous nous sommes remis à l’œuvre et maintenant, entraînés, nous ne voyons pas d’inconvénients à publier un troisième numéro quotidien le jour de l’an 1917, un quatrième en 1918 etc… Nos lecteurs peuvent tout attendre de notre dévouement. Malheureusement, la Rédaction peut aussi tout craindre de la destinée. »
- Souvent humoristique, on y trouve des dessins et des photographies, notamment de la zone de Moussy-sur-Aisne et de la ferme du Metz.
Source : G. Lachaux, op. cit, pages 60/61
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- Il paraît entre 1915 et 1917. « Ni mensuel, ni même trimestriel, il se déclare annuel dans son second numéro du jour de l’an 1916. » (G. Lachaux)
- « Nous ne pensions pas lorsque, l’an dernier à pareille époque, nous remuions déjà de la terre près de Vassogne et des creutes, que le Journal de la 23e aurait un deuxième numéro. Mais beaucoup d’autres se sont trompés dans leurs prévisions : par exemple, Guillaume II, empereur d’Allemagne.
Nous nous sommes remis à l’œuvre et maintenant, entraînés, nous ne voyons pas d’inconvénients à publier un troisième numéro quotidien le jour de l’an 1917, un quatrième en 1918 etc… Nos lecteurs peuvent tout attendre de notre dévouement. Malheureusement, la Rédaction peut aussi tout craindre de la destinée. »
- Souvent humoristique, on y trouve des dessins et des photographies, notamment de la zone de Moussy-sur-Aisne et de la ferme du Metz.
Source : G. Lachaux, op. cit, pages 60/61
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lundi 14 décembre 2009
N comme Neuville (La)
- Village disparu proche de Berry-au-Bac et du canal de l’Aisne à la Marne, sur le ruisseau Loivre.
- En 1914, La Neuville est un hameau d’environ 50 habitants dépendant de la commune de Cormicy, de l’autre côté du canal. Il est situé à proximité d’un port fluvial et d’un pont que les deux armées vont se disputer.
- Le 1er septembre 1914, les Allemands entrent dans un village évacué en hâte, qui redevient français après de très durs combats le 14 et a déjà été en grande partie ruiné.
- A partir de cette date, La Neuville se trouve sur la ligne de front pendant toute la guerre.
- Le 14 février 1916, c’est dans ce secteur que les Français réalisent leur première attaque au gaz (chlore) par les compagnies Z (une autre a lieu le 13 juin)
- Le 16 avril 1917, l’offensive Nivelle ne permet pas aux Français de réaliser la percée espérée vers le Mont Spin et Aguilcourt. Dans les jours suivants, le front se déplace à peine à quelques hectomètres à l’Est de La Neuville et se stabilise pendant plusieurs mois.
- Le secteur connaît à nouveau la déferlante allemande du 27 mai 1918 puis la contre-offensive alliée en octobre.
- Le hameau de La Neuville est entièrement détruit. Seules quelques maisons sont reconstruites, ne formant plus un ensemble cohérent. Une mise en valeur des traces de l’ancien village est réalisée par l’association « Cormicy, ma ville, son histoire ».
samedi 12 décembre 2009
P comme Prouvais
- Village situé à l’Est de l’A26, au Nord-Est de Juvincourt
- 390 habitants
- Prouvais est en possession des Allemands de septembre 1914 (bien qu’atteint par certains bataillons du 332e RI à la pointe de la contre-offensive alliée) à octobre 1918. Le village se trouve à proximité de la ligne de front (environ 7 kilomètres).
- En 1917, c’est l’un des premiers objectifs des troupes françaises (notamment les chars) qui attendent le long de la Miette, après Juvincourt et Guignicourt. Mais elles sont arrêtées à hauteur du bois de Claque-Dents et ne peuvent s’approcher de Prouvais.
- Le village est libéré par les troupes françaises autour du 18 octobre 1918.
- La population de Prouvais chute fortement à cause de la guerre : alors que près de 370 personnes y vivent au recensement de 1911, elles ne sont plus que 215 à celui de 1921 (le chiffre repasse progressivement ensuite au-dessus des 300).
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- 390 habitants
- Prouvais est en possession des Allemands de septembre 1914 (bien qu’atteint par certains bataillons du 332e RI à la pointe de la contre-offensive alliée) à octobre 1918. Le village se trouve à proximité de la ligne de front (environ 7 kilomètres).
- En 1917, c’est l’un des premiers objectifs des troupes françaises (notamment les chars) qui attendent le long de la Miette, après Juvincourt et Guignicourt. Mais elles sont arrêtées à hauteur du bois de Claque-Dents et ne peuvent s’approcher de Prouvais.
- Le village est libéré par les troupes françaises autour du 18 octobre 1918.
- La population de Prouvais chute fortement à cause de la guerre : alors que près de 370 personnes y vivent au recensement de 1911, elles ne sont plus que 215 à celui de 1921 (le chiffre repasse progressivement ensuite au-dessus des 300).
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jeudi 10 décembre 2009
V comme Vallières (Pierre des)
- Militaire français
- Paris 1868 – Juvigny 1918
- Cavalier de formation, le général Pierre des Vallières prend le commandement de la 151e DI le 20 mai 1917, à la suite du général Lanquetot.
- Le général Duchêne lui confie la charge de s’emparer de l’isthme d’Hurtebise le 16 août. Il obtient que l’attaque soit élargie jusqu’au plateau de Californie, entêté malgré les premiers refus de son supérieur. L’attaque est minutieusement préparée, répétée à l’entraînement sur un terrain qui reconstitue les lieux et les tranchées existantes.
- La préparation d’artillerie commence le 29 août, l’assaut terrestre le 31. Les Français progressent, difficilement, certains soldats du 403e parviennent au-delà de l’isthme ; Vallières les y fait revenir, malgré le courroux de Duchêne (« Vous m’avez fixé des objectifs, je m’y tiens. Il ne s’agit pas d’aller le plus loin possible pour être reconduit ensuite mais de garder les positions les meilleures. Les marges vues qu’elles nous donnent sur la vallée de l’Ailette ont retourné la situation à notre avantage. C’est ce que vous m’avez demandé et c’est ce que j’ai fait. »)
- Les contre-attaques allemandes sont nombreuses et la relève promise n’arrive pas : « Il suce jusqu’au bout mes troupes qui, après avoir fourni l’attaque, en sont à leur huitième nuit sans sommeil. Je refuse, devant tous les officiers, de serrer la main du général Mazillier [commandant du 1er corps colonial]. » La 151e DI est enfin relevée le 8 septembre. Le général de Vallières va lui-même saluer ses soldats, rendre compte à Pétain de la « victoire » d’Hurtebise et obtient la croix de guerre pour le 403e RI qui a mené l’attaque. Plusieurs cérémonies ont lieu, à Soissons, Versailles et Saint-Germain.
- En permission à Paris pour fêter ses noces d’argent, le général des Vallières est rappelé le 27 mai 1918 au PC de la 151e DI, à Chavigny, pour faire face à l’offensive Ludendorff. Le 28, il le déplace à Juvigny et parcourt toutes les unités sous ses ordres. Au retour de Clamecy, que ses soldats défendent, il ne se doute pas que « les Allemands se sont approchés de Juvigny. Ils en tiennent les issues et quand la voiture du général des Vallières, portant son fanion rouge et blanc de divisionnaire, arrive par la route de Leury au carrefour à l’est du village, une mitrailleuse ennemie, dans la haie d’un talus, ouvre le feu à bout portant. Le chauffeur Loisel accélère : à 10 mètres la mitrailleuse crible l’auto de ses balles. « Je suis touché » murmure le général. Il s’affaisse et il meurt. » Son corps est déposé dans un boyau proche par les autres passagers du véhicule. En fin de journée, ses hommes qui cherchent à reprendre Juvigny organisent une opération pour ramener son corps dans le camp français.
- Son fils Jean, lui aussi militaire, apprend la nouvelle depuis le camp où il est prisonnier (à Magdebourg).
- Un monument est élevé à l’endroit de sa mort par plusieurs régiments de la 151e DI.
Source principale : R.G. Nobécourt, op. cit., pages 280 à 285 et pages 292/293
- Paris 1868 – Juvigny 1918
- Cavalier de formation, le général Pierre des Vallières prend le commandement de la 151e DI le 20 mai 1917, à la suite du général Lanquetot.
- Le général Duchêne lui confie la charge de s’emparer de l’isthme d’Hurtebise le 16 août. Il obtient que l’attaque soit élargie jusqu’au plateau de Californie, entêté malgré les premiers refus de son supérieur. L’attaque est minutieusement préparée, répétée à l’entraînement sur un terrain qui reconstitue les lieux et les tranchées existantes.
- La préparation d’artillerie commence le 29 août, l’assaut terrestre le 31. Les Français progressent, difficilement, certains soldats du 403e parviennent au-delà de l’isthme ; Vallières les y fait revenir, malgré le courroux de Duchêne (« Vous m’avez fixé des objectifs, je m’y tiens. Il ne s’agit pas d’aller le plus loin possible pour être reconduit ensuite mais de garder les positions les meilleures. Les marges vues qu’elles nous donnent sur la vallée de l’Ailette ont retourné la situation à notre avantage. C’est ce que vous m’avez demandé et c’est ce que j’ai fait. »)
- Les contre-attaques allemandes sont nombreuses et la relève promise n’arrive pas : « Il suce jusqu’au bout mes troupes qui, après avoir fourni l’attaque, en sont à leur huitième nuit sans sommeil. Je refuse, devant tous les officiers, de serrer la main du général Mazillier [commandant du 1er corps colonial]. » La 151e DI est enfin relevée le 8 septembre. Le général de Vallières va lui-même saluer ses soldats, rendre compte à Pétain de la « victoire » d’Hurtebise et obtient la croix de guerre pour le 403e RI qui a mené l’attaque. Plusieurs cérémonies ont lieu, à Soissons, Versailles et Saint-Germain.
- En permission à Paris pour fêter ses noces d’argent, le général des Vallières est rappelé le 27 mai 1918 au PC de la 151e DI, à Chavigny, pour faire face à l’offensive Ludendorff. Le 28, il le déplace à Juvigny et parcourt toutes les unités sous ses ordres. Au retour de Clamecy, que ses soldats défendent, il ne se doute pas que « les Allemands se sont approchés de Juvigny. Ils en tiennent les issues et quand la voiture du général des Vallières, portant son fanion rouge et blanc de divisionnaire, arrive par la route de Leury au carrefour à l’est du village, une mitrailleuse ennemie, dans la haie d’un talus, ouvre le feu à bout portant. Le chauffeur Loisel accélère : à 10 mètres la mitrailleuse crible l’auto de ses balles. « Je suis touché » murmure le général. Il s’affaisse et il meurt. » Son corps est déposé dans un boyau proche par les autres passagers du véhicule. En fin de journée, ses hommes qui cherchent à reprendre Juvigny organisent une opération pour ramener son corps dans le camp français.
- Son fils Jean, lui aussi militaire, apprend la nouvelle depuis le camp où il est prisonnier (à Magdebourg).
- Un monument est élevé à l’endroit de sa mort par plusieurs régiments de la 151e DI.
Source principale : R.G. Nobécourt, op. cit., pages 280 à 285 et pages 292/293
lundi 7 décembre 2009
G comme Gaudy (Georges)
- Ecrivain français
- Saint-Junien 1895 – 1987
- Georges Gaudy est mobilisé à partir de février 1916 et combat jusqu’à la fin de la guerre au sein du 57e RI.
- Le 16 avril 1917, il est sur le Chemin des Dames, dans le secteur de Vassogne, pour exploiter le supposé succès des régiments de première ligne vers Laon. Il peut donc observer l’offensive, son échec et décrire les dégâts (notamment sur les troupes sénégalaises).
- Les 5 et 6 mai, il participe à l’attaque sur le plateau des Casemates.
- Début juin 1918 il combat à nouveau dans l’Aisne, au Sud de Soissons, près de Vauxbuin.
- Après guerre, Georges Gaudy commence une carrière d’écrivain et s’engage aux côtés de l’Action française. Il publie ses souvenirs en 4 volumes : Les trous d’obus de Verdun (1922), Le Chemin des Dames en feu (1923), L’agonie du Mont-Renaud (1921) et Le drame à Saconin et l’épopée sur l’Ingon (1930).
Jean Norton Cru est assez sévère avec lui. « L'œuvre de Gaudy reste l'œuvre d'un jeune qui n'a pas su acquérir à la guerre la maturité que d'autres ont acquise. Il sait nous donner le pittoresque, rarement le poignant, et jamais ce qui est vraiment profond. » (Témoins)
Réponse de Georges Gaudy
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- Saint-Junien 1895 – 1987
- Georges Gaudy est mobilisé à partir de février 1916 et combat jusqu’à la fin de la guerre au sein du 57e RI.
- Le 16 avril 1917, il est sur le Chemin des Dames, dans le secteur de Vassogne, pour exploiter le supposé succès des régiments de première ligne vers Laon. Il peut donc observer l’offensive, son échec et décrire les dégâts (notamment sur les troupes sénégalaises).
- Les 5 et 6 mai, il participe à l’attaque sur le plateau des Casemates.
- Début juin 1918 il combat à nouveau dans l’Aisne, au Sud de Soissons, près de Vauxbuin.
- Après guerre, Georges Gaudy commence une carrière d’écrivain et s’engage aux côtés de l’Action française. Il publie ses souvenirs en 4 volumes : Les trous d’obus de Verdun (1922), Le Chemin des Dames en feu (1923), L’agonie du Mont-Renaud (1921) et Le drame à Saconin et l’épopée sur l’Ingon (1930).
Jean Norton Cru est assez sévère avec lui. « L'œuvre de Gaudy reste l'œuvre d'un jeune qui n'a pas su acquérir à la guerre la maturité que d'autres ont acquise. Il sait nous donner le pittoresque, rarement le poignant, et jamais ce qui est vraiment profond. » (Témoins)
Réponse de Georges Gaudy
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samedi 5 décembre 2009
H comme Hameret
- Ferme du plateau du Chemin des Dames, entre Ostel et Aizy-Jouy
- La ferme Hameret (exploitation agricole de grande taille et à l’architecture très riche) est située en 1914 sur les premières pentes qui mènent à Aizy. Elle est occupée par les Allemands dès septembre, qui utilisent les creutes proches comme abris.
- Les Français du 355e RI sont stoppés à proximité le 19 avril 1917, après avoir pris difficilement Aizy. Il décide un nouvel assaut pour le 20. « Le 6e bataillon attaquera la ferme Hameret par surprise avec l’appui de sa compagnie de mitrailleuses et du peloton de 37, sans préparation d’artillerie. […] Le mouvement se fait par infiltration, en utilisant d’anciens boyaux, les chemins creux et les couverts de toute nature. » Les soldats progressent en rebord de plateau « sans que l’ennemi ait éventé le mouvement. » Grâce à l’appui des mitrailleuses la ferme Hameret est prise vers 16h30 par la 21e compagnie (une vingtaine d’Allemands s’en enfuient).
- Dans les heures qui suivent le 355e RI « nettoie » les creutes voisines capturant de nombreux prisonniers.
(JMO)
- Pendant plusieurs jours, le front reste à hauteur de la ferme, puis s’éloigne de quelques centaines de mètres début mai.
- Ses ruines deviennent un lieu de repos fragile pour les soldats et d’évacuation des blessés.
- Entièrement détruite, la ferme Hameret est reconstruite à quelques hectomètres de son emplacement original (qui correspondait aux actuelles maisons ouvrières), au bord de la D15, sur le plateau.
jeudi 3 décembre 2009
N comme Norton Cru (Jean)
- Ecrivain français
- Labatie d’Andaure (Ardèche) 1879 – 1949
- Installé aux Etats-Unis, Jean Norton Cru est mobilisé d’octobre 1914 à février 1917, combattant notamment à Verdun. Bilingue (sa mère est anglaise), il est affecté à l’arrière comme traducteur avant de repartir aux Etats-Unis à la fin de la guerre, où il devient enseignant dans le Massachusetts.
- En 1929 paraît son ouvrage Témoins, dont le sous-titre est Essai d’analyse et de critique des souvenirs de combattants édités en français de 1915 à 1928. Il étudie plus de 300 récits publiés de soldats. Le livre entraîne une vive polémique, car il remet en cause aussi bien Le Feu de Barbusse que les écrits de Roland Dorgelès.
- Le livre est réédité en 1993, ce qui lui vaut une deuxième « popularité » alors que le débat fait rage entre historiens à propos de la valeur des témoignages et de leur intérêt pour cerner les motivations des combattants de la première guerre. On peut citer par exemple l’ouvrage de Frédéric Rousseau, La Guerre des témoins : le procès des témoins de la Grande Guerre. L’affaire Norton Cru (2003). C’est à nouveau cet historien qui préface une nouvelle édition de l’œuvre accompagnée de documents permettant de comprendre la polémique, en 2006 (compte-rendu).
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- Labatie d’Andaure (Ardèche) 1879 – 1949
- Installé aux Etats-Unis, Jean Norton Cru est mobilisé d’octobre 1914 à février 1917, combattant notamment à Verdun. Bilingue (sa mère est anglaise), il est affecté à l’arrière comme traducteur avant de repartir aux Etats-Unis à la fin de la guerre, où il devient enseignant dans le Massachusetts.
- En 1929 paraît son ouvrage Témoins, dont le sous-titre est Essai d’analyse et de critique des souvenirs de combattants édités en français de 1915 à 1928. Il étudie plus de 300 récits publiés de soldats. Le livre entraîne une vive polémique, car il remet en cause aussi bien Le Feu de Barbusse que les écrits de Roland Dorgelès.
- Le livre est réédité en 1993, ce qui lui vaut une deuxième « popularité » alors que le débat fait rage entre historiens à propos de la valeur des témoignages et de leur intérêt pour cerner les motivations des combattants de la première guerre. On peut citer par exemple l’ouvrage de Frédéric Rousseau, La Guerre des témoins : le procès des témoins de la Grande Guerre. L’affaire Norton Cru (2003). C’est à nouveau cet historien qui préface une nouvelle édition de l’œuvre accompagnée de documents permettant de comprendre la polémique, en 2006 (compte-rendu).
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lundi 30 novembre 2009
A comme Apollinaire (Guillaume)
« Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour, ô Lou, ma bien aimée,
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l’armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur. »
Lettre à Lou, 30 janvier 1915
- Poète français
- Rome 1880 – Paris 1918
- De nationalité polonaise (son vrai nom est Kostrowitzky), Guillaume Apollinaire tente de s’engager dans l’armée française en 1914 : on le lui refuse en août, puis on l’accepte en décembre (il est naturalisé en 1916).
- Affecté au 38e RAC puis sous-lieutenant au 96e RI, il combat notamment sur le front de Champagne en 1915.
- Début mars 1916, son régiment est affecté au Bois-des-Buttes (près de Pontavert). Apollinaire y est blessé à la tempe le 17 mars par un éclat d’obus qui traverse son casque.
- Après des soins très difficiles (accident cérébral le 4 mai qui entraîne une trépanation) et une longue convalescence, il reprend ses activités littéraires.
- Guillaume Apollinaire meurt de la grippe espagnole le 9 novembre 1918. Il est enterré au Père-Lachaise.
- Une stèle est érigée à l’endroit où il a été blessé grâce à une initiative et à un don d’Yves Gibeau.
A consulter : Le site « Terres des écrivains »
vendredi 27 novembre 2009
C comme Croix-sans-Tête
- Plateau qui est une avancée de celui du Chemin des Dames, situé à l’Est d’Ostel, à quelques hectomètres au Nord de la ferme de la Cour-Soupir
- La zone est en possession des Allemands à partir de septembre 1914, les Anglais puis les Français ne parvenant pas à reprendre pied sur les hauteurs après leur contre-offensive.
- Elle est essentielle car on peut surveiller le ravin d’Ostel d’une part mais aussi, et surtout, le canal de l’Aisne à l’Oise d’autre part. La Croix sans Tête est donc parcourue par un important réseau de tranchées, constituant une deuxième ligne de défense après celle de la vallée vers Soupir : tranchées de Brody, du Courant, etc.
- C’est le 106e RI qui est chargé de « s’emparer des organisations du plateau de la Croix sans Tête » le 16 avril 1917 : il s’agit en théorie du « deuxième bond » du régiment après le franchissement de la première ligne de tranchée située à Soupir (en rouge sur la carte).
- Les soldats franchissent le bois des Gouttes d’Or mais sont stoppés sur les hauteurs par des réseaux de barbelés et des mitrailleuses.
- A 16h50, le général de la 56e DI (dont il dépend) écrit qu’ « il faut que l’offensive se poursuive avec énergie de manière à prendre pied ce soir même sur le plateau de la Croix sans Tête. » Le régiment reprend l’offensive, aidé par le seul 49e BCP ; en effet, « le 65e BCP qui devait opérer à la droite du bataillon, ne peut être trouvé. » « Les mitrailleuses continuent à tirer, l’obscurité, le terrain marécageux et boisé, rendent l’avance très difficile. Les compagnies s’organisent sur place et passent la nuit en alertes continuelles, à cause des patrouilles ennemies. »
- Le bilan du 16 avril pour le régiment est de 51 tués, 170 blessés, 36 disparus et 16 prisonniers.
- Après une nuit « relativement calme », l’attaque est censée se poursuivre le 17 mais est finalement annulée à 5h30 (« La journée se passe dans le plus grand calme, le terrain conquis est organisé. ») puis prévue à 17h30. Quelques avancées ont lieu à droite, dans le bois de la Bovette, vers la caverne de Coblentz, mais le plateau n’est toujours pas pris.
- Bilan : 19 morts, 96 blessés, 10 disparus.
- Le 18, la progression est plus efficace, notamment avec la prise de la caverne de Coblentz (environ 200 prisonniers sont capturés) et l’avancée dans le vallon d’Ostel. « Le 106e poursuit sa marche en avant, protégé par une rafale de neige, qui rend les plus grands services en masquant notre mouvement, et nous permet, sans pertes, d’atteindre la 2e position ennemie et de pousser plus loin. » Ceci entraîne un retrait allemand du plateau de la Croix sans Tête. « Tous nos éléments avancés aperçoivent sur tout le front les boches s’enfuyant dans le plus grand désordre, batteries attelées, colonnes d’infanterie sur lesquelles le feu de nos mitrailleuses est ouvert. »
- Les anciennes tranchées allemandes sont intégrées au système défensif français. Le bilan n’est « que » de 5 morts et 32 blessés.
- Le 19, le front atteint la proximité du Chemin des Dames lui-même (en bleu sur la carte). Le plateau de la Croix sans Tête et les ravins qui l’encadrent sont entièrement en possession des Français (bilan : 2 morts et 9 blessés)
- Le 106e RI est relevé par le 350e dans la nuit du 19 au 20 et va cantonner à Brenelle.
Source : JMO du 106e RI
mercredi 25 novembre 2009
V comme Villers-Franqueux
- Village de la Marne proche de la D 1044 et de l’A 26, à quelques kilomètres de Loivre et Courcy
- 300 habitants
- Après la contre-offensive de septembre 1914, Villers-Franqueux est à proximité du front, aux mains des Français. C’est une base arrière lors des attaques vers le canal de l’Aisne à la marne et le fort de Brimont.
- Le village connaît donc une très grande activité au moment de l’offensive Nivelle, au printemps 1917. Georges Guynemer y remporte une de ses dernières victoires, en juillet.
- Le 28 mai 1918, Villes-Franqueux est pris par les Allemands, qui le conservent jusqu’au début du mois d’octobre.
- Le village subit des destructions importantes, comme ses voisins. L’église Saint-Théodulphe est reconstruite dans un style très moderne. Au recensement de 1911, 293 personnes vivaient à Villers-Franqueux ; il n’y en a plus que 207 à celui de 1921.
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- 300 habitants
- Après la contre-offensive de septembre 1914, Villers-Franqueux est à proximité du front, aux mains des Français. C’est une base arrière lors des attaques vers le canal de l’Aisne à la marne et le fort de Brimont.
- Le village connaît donc une très grande activité au moment de l’offensive Nivelle, au printemps 1917. Georges Guynemer y remporte une de ses dernières victoires, en juillet.
- Le 28 mai 1918, Villes-Franqueux est pris par les Allemands, qui le conservent jusqu’au début du mois d’octobre.
- Le village subit des destructions importantes, comme ses voisins. L’église Saint-Théodulphe est reconstruite dans un style très moderne. Au recensement de 1911, 293 personnes vivaient à Villers-Franqueux ; il n’y en a plus que 207 à celui de 1921.
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dimanche 22 novembre 2009
C comme Coty (René)
- Homme politique français
- Le Havre 1882 – Le Havre 1962
- Avocat, René Coty obtient son premier mandant électoral en 1907.
- Engagé volontaire au sein du 129e RI (il avait été réformé car « trop maigre »), il participe notamment à la bataille de Verdun.
- En 1917, le régiment de René Coty est envoyé pour combattre sur le Chemin des Dames (dans le secteur de Laffaux), mais un mouvement de mécontentement des soldats éclate le 28 mai, près de Soissons. Quatre soldats sont fusillés et le régiment est éloigné.
- Le 129e RI participe à la contre-offensive alliée de 1918 et combat à nouveau près de Laffaux début septembre.
- René Coty devient député en 1923 et poursuit sa carrière politique qui le mènera jusqu’à la présidence de la République en 1953.
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- Le Havre 1882 – Le Havre 1962
- Avocat, René Coty obtient son premier mandant électoral en 1907.
- Engagé volontaire au sein du 129e RI (il avait été réformé car « trop maigre »), il participe notamment à la bataille de Verdun.
- En 1917, le régiment de René Coty est envoyé pour combattre sur le Chemin des Dames (dans le secteur de Laffaux), mais un mouvement de mécontentement des soldats éclate le 28 mai, près de Soissons. Quatre soldats sont fusillés et le régiment est éloigné.
- Le 129e RI participe à la contre-offensive alliée de 1918 et combat à nouveau près de Laffaux début septembre.
- René Coty devient député en 1923 et poursuit sa carrière politique qui le mènera jusqu’à la présidence de la République en 1953.
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jeudi 19 novembre 2009
B comme Blanc-Sablon
- Château proche de Craonnelle, sur les hauteurs.
- A l’origine, le château de Blanc-Sablon est peut-être un pavillon de chasse.
- Il est cité dans les Cahiers de guerre de Vincent Constant en octobre 1914. « Tous les soirs nous couchons à Cuiry-lès-Chaudardes où nous sommes tranquilles. De là on monte au Château du Blanc Sablon où le patron du château fut fusillé par les Français. C'était un espion. »
- Le château du Blanc Sablon est à proximité immédiate de la ligne de front entre 1914 et 1917. Il est le point de rassemblement des soldats français avant l’offensive Nivelle (le 33e RI par exemple). On y trouve aussi un poste de secours.
- Il est entièrement détruit par le conflit, et reconstruit au même endroit mais en plus petit.
A consulter : la Base Mérimée
- A l’origine, le château de Blanc-Sablon est peut-être un pavillon de chasse.
- Il est cité dans les Cahiers de guerre de Vincent Constant en octobre 1914. « Tous les soirs nous couchons à Cuiry-lès-Chaudardes où nous sommes tranquilles. De là on monte au Château du Blanc Sablon où le patron du château fut fusillé par les Français. C'était un espion. »
- Le château du Blanc Sablon est à proximité immédiate de la ligne de front entre 1914 et 1917. Il est le point de rassemblement des soldats français avant l’offensive Nivelle (le 33e RI par exemple). On y trouve aussi un poste de secours.
- Il est entièrement détruit par le conflit, et reconstruit au même endroit mais en plus petit.
A consulter : la Base Mérimée
lundi 16 novembre 2009
N comme Naegelen (René)
« Le Chemin des Dames, dont le nom évoque toute la galanterie du XVIIIe siècle et qu’on imaginerait volontiers sous de charmants ombrages, est un plateau nu et désolé, déchiré par le fer, frémissant sous les coups. » (Les Suppliciés)
- Journaliste et homme politique français
- Belfort 1894 – La Villeneuve (Haute-Vienne) 1976
- Apprenti pâtissier, René Naegelen adhère à la SFIO en 1911.
- Il est mobilisé en 1915 au sein du 172e RI, participant aux combats en Champagne puis à ceux de Verdun et de la Somme en 1916.
- En décembre 1916, son régiment est envoyé dans l’Aisne, alors « secteur calme ». Il suit les Allemands dans leur repli sur la ligne Hindenburg en mars 1917 (Margival, Pont-Rouge) puis observe de près les préparatifs de l’offensive Nivelle.
« Et cette nuit-là, tandis que , torturés, geignent des milliers d’hommes, Montmartre étincelle. […] L’orchestre entame un tango langoureux, les couples s’enlacent, des bouteilles de champagne sautent joyeusement, pendant que, là-bas, un petit gars de la classe 15 implore une peu d’eau et qu’un blessé se traîne douloureusement jusqu’à l’entonnoir d’un 150 pour happer un peu d’eau verdâtre. Paris s’illumine, mais le vers Chemin des Dames, le ciel invisible descend sur les hommes comme pour les écraser. »
Les Suppliciés (16 avril 1917)
- Le 16 avril, il attaque dans le secteur de Soupir, vers le bois des Gouttes d’Or puis Ostel. Relevé le 21, il apprend la mort de son frère à Craonne quelques jours plus tôt.
- Du 8 au 23 mai, René Naegelen remonte en première ligne dans le secteur de la ferme des Bovettes. Il y apprend par les soldats chargés du ravitaillement les nouvelles des mutineries.
- En retrait dans les Vosges, le 172e RI combat ensuite au printemps 1918 en Picardie puis participe à la 2e bataille de la Marne.
- Après la guerre, il devient journaliste (notamment pour Le Populaire, tout en essayant, en vain, de devenir député sous les couleurs de la SFIO (il est finalement élu brièvement, en 1946, dans l’Assemblée constituante).
- En 1927, il publie Les Suppliciés. Histoire vécue. Il s’agit du témoignage fidèle de ce qu’il a vécu, le seul élément inventé étant le nom de son héros.
- NB : René est le frère cadet de Marcel-Edmond Naegelen, député socialiste, ministre de l’Education entre 1946 et 1948 puis Gouverneur général de l’Algérie jusqu’en 1951.
Sources principales : CRID 14-18 et site de l’Assemblée nationale
- Journaliste et homme politique français
- Belfort 1894 – La Villeneuve (Haute-Vienne) 1976
- Apprenti pâtissier, René Naegelen adhère à la SFIO en 1911.
- Il est mobilisé en 1915 au sein du 172e RI, participant aux combats en Champagne puis à ceux de Verdun et de la Somme en 1916.
- En décembre 1916, son régiment est envoyé dans l’Aisne, alors « secteur calme ». Il suit les Allemands dans leur repli sur la ligne Hindenburg en mars 1917 (Margival, Pont-Rouge) puis observe de près les préparatifs de l’offensive Nivelle.
« Et cette nuit-là, tandis que , torturés, geignent des milliers d’hommes, Montmartre étincelle. […] L’orchestre entame un tango langoureux, les couples s’enlacent, des bouteilles de champagne sautent joyeusement, pendant que, là-bas, un petit gars de la classe 15 implore une peu d’eau et qu’un blessé se traîne douloureusement jusqu’à l’entonnoir d’un 150 pour happer un peu d’eau verdâtre. Paris s’illumine, mais le vers Chemin des Dames, le ciel invisible descend sur les hommes comme pour les écraser. »
Les Suppliciés (16 avril 1917)
- Le 16 avril, il attaque dans le secteur de Soupir, vers le bois des Gouttes d’Or puis Ostel. Relevé le 21, il apprend la mort de son frère à Craonne quelques jours plus tôt.
- Du 8 au 23 mai, René Naegelen remonte en première ligne dans le secteur de la ferme des Bovettes. Il y apprend par les soldats chargés du ravitaillement les nouvelles des mutineries.
- En retrait dans les Vosges, le 172e RI combat ensuite au printemps 1918 en Picardie puis participe à la 2e bataille de la Marne.
- Après la guerre, il devient journaliste (notamment pour Le Populaire, tout en essayant, en vain, de devenir député sous les couleurs de la SFIO (il est finalement élu brièvement, en 1946, dans l’Assemblée constituante).
- En 1927, il publie Les Suppliciés. Histoire vécue. Il s’agit du témoignage fidèle de ce qu’il a vécu, le seul élément inventé étant le nom de son héros.
- NB : René est le frère cadet de Marcel-Edmond Naegelen, député socialiste, ministre de l’Education entre 1946 et 1948 puis Gouverneur général de l’Algérie jusqu’en 1951.
Sources principales : CRID 14-18 et site de l’Assemblée nationale
samedi 14 novembre 2009
L comme Lutzow
- Tranchée allemande du bastion de Chevreux, à l’Est de Craonne (elle tire son nom d’un militaire prussien de l’époque napoléonienne)
- La tranchée de Lutzow est la 3e position défensive de la première ligne allemande dans la zone des « courtines » situées au Nord du bois de Beaumarais (Clairière, Sablière, Carrière, Persane). C’est l’un des premiers objectifs lors de l’offensive Nivelle en 1917, pour dégager la route vers Corbeny.
- Le 208e RI est chargé de l’offensive dans ce secteur. Mais il signale dès avant le 16 que la préparation d’artillerie n’a pas détruit les abris de mitrailleuses allemandes dans le bois de Mandoline, située juste devant la tranchée.
De plus, le colonel qui commande le régiment est coupé de l’arrière, les lignes téléphoniques ayant été endommagés par les obus allemands. « De très rares agents de liaison arrivaient de l’avant, entre deux rafales, avec des renseignements pratiquement nuls. » Il tente donc en fin de journée de parvenir à cette « obsédante tranchée de Lutzow » mais revient en loques, sans succès.
Aucune progression n’est possible et les pertes sont terribles. Le régiment doit être organisé dans les jours suivants (sources : Adrien Zeller cité par A. Loez dans N. Offenstadt (dir.), op. cit., page 200 ; JMO du 208e RI, pages 9 et 10)
- Le 17 avril, le 27e BCA attaque la tranchée, sans succès (selon certaine sources, il y parvient mais ne peut s’y maintenir). Un statu quo s’établit alors, aucun des deux armées ne parvenant à prendre le dessus malgré les bombardements intensifs.
- Le 22 mai, le 77e RI tente à nouveau de progresser vers la tranchée de Lutzow.
Il a trois objectifs successifs : la Courtine de la Clairière, la tranchée Turque et enfin la tranchée de Lutzow. « La 1ère vague atteint le 1er objectif avant que le barrage ait été levé. » « Le mouvement en avant se continue suivant de très près le barrage mobile. Le terrain est complètement bouleversé ; la tranchée Turque est inexistante ; quelques débris de rails indiquent vaguement la place d’une voie ferrée étroite. » Mais le bataillon formant l’avant du régiment est coupé en deux ; un peloton doit permettre la réunion et « boucher ce trou. Il progresse de trou d’obus en trou d’obus sous le feu des mitrailleuses de gauche » et parvient à mettre pied dans la partie droite de la tranchée Lutzow.
Pendant plusieurs heures, « la situation reste inchangée sous le feu des deux artilleries. » Le 23 dans la soirée, les Allemands tentent une contre-attaque, qui est repoussée.
Le 24, un seul bataillon du régiment reste en ligne pour aider le 32e RI dans une nouvelle poussée. Il progresse dans la tranchée mais ne contrôle toujours pas l’extrémité gauche de celle-ci. Ce bataillon rejoint ensuite l’ensemble du régiment en repos à l’arrière.
(JMO du 77e RI, pages 48 à 52)
- Dans les jours suivants, les Français parviennent à progresser, toujours très difficilement. Ils atteignent la ligne allemande suivante, les tranchées du Marteau et de l’Enclume. Cf. la carte de la 47e DI en date du 5 juin.
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jeudi 12 novembre 2009
A comme Aisne dévastée
- Association aidant à la reconstruction du département
- L’Aisne dévastée est créée en 1917, sous le patronage de personnalités locales et nationales. L’œuvre est notamment gérée par des dames de la haute bourgeoisie. (source : Caverne du Dragon, Dossier de presse de l’exposition « Après la guerre », page 9)
- Une cloche de l’église de Chevregny, par exemple, est offerte par l’Aisne dévastée et la Croix Rouge américaine.
- A voir: une affiche de l’Aisne dévastée réalisée par Théophile Steinlen
- NDLA : L’Aisne dévastée est aussi le titre d’un film de 36 minutes réalisé par Denis Rolland à partir des images d’archives issues du survol des zones de combat par un dirigeable fin 1918 / début 1919.
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- L’Aisne dévastée est créée en 1917, sous le patronage de personnalités locales et nationales. L’œuvre est notamment gérée par des dames de la haute bourgeoisie. (source : Caverne du Dragon, Dossier de presse de l’exposition « Après la guerre », page 9)
- Une cloche de l’église de Chevregny, par exemple, est offerte par l’Aisne dévastée et la Croix Rouge américaine.
- A voir: une affiche de l’Aisne dévastée réalisée par Théophile Steinlen
- NDLA : L’Aisne dévastée est aussi le titre d’un film de 36 minutes réalisé par Denis Rolland à partir des images d’archives issues du survol des zones de combat par un dirigeable fin 1918 / début 1919.
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dimanche 8 novembre 2009
A comme Automne
mercredi 4 novembre 2009
F comme Fuleta
- Tranchée allemande et creute situées en limite de plateau, au sud de Cerny-en-Laonnois (à proximité de l’actuel cimetière militaire)
- Le 16 avril 1917, à 6 heures, le régiment de tirailleurs marocains attaque dans le ravin de Chivy. « Les Marocains se retrouvent dans un piège " classique " du Chemin des Dames. Au passage des assaillants, les Allemands rentrent dans des abris souterrains, des grottes, les fameuses creutes de la région, puis ressortent, mettant en batterie une ou plusieurs mitrailleuses ; les assaillants se retrouvent alors pris entre deux feux : c'est ce qui arrive aux tirailleurs coincés au fond du ravin de Chivy. » (http://www.edulyautey.org/~marocomb/articles.php?lng=fr&pg=65) Il parvient cependant à s’emparer de la tranchée, dans laquelle il se réorganise après ses très grosses pertes, avant d’attaquer le bois du Paradis.
- Le front se stabilise ensuite pendant plusieurs mois à proximité de la tranchée intégrée au système défensif français, près du Chemin des Dames et de la sucrerie de Cerny.
- Début mai, c’est le refus de remonter en ligne dans la tranchée de Fuleta qui entraîne la mutinerie au sein du 321e RI, notamment la désertion d’Auguste Jaumes.
Le plateau vers Cerny vu depuis Chivy
mardi 3 novembre 2009
H comme Hermonville
(MAJ septembre 2010)
- Village de la Marne, à l’est de l’A26, sur les premières pentes qui mènent aux plateaux du sud de l’Aisne
- 1 300 habitants
- Un millier de personnes environ vivent à Hermonville quand éclate la guerre. Un temps envahi par les Allemands, le village est en possession des Français pendant presque toute la guerre. Il est situé à proximité immédiate du front et des combats pour la possession de Loivre et le contrôle du canal de l’Aisne à la Marne.
- C’est donc un lieu très fréquenté par les soldats au repos et une réserve pour les attaques françaises ; on y trouve aussi un centre de soins et un cimetière (407 tombes françaises et 99 allemandes, déplacées après-guerre)
- Roland Dorgelès y séjourne longuement au début de 1915. « Hermonville se vide. Emus par les derniers « coups durs », les habitants f… le camp. 200 sont partis, dont la plupart des commerçants. Tas d’idiots !! Restant là, ils n’ont rien à craindre. S’ils s’en vont, la troupe va prendre possession de leurs bicoques, et mon Dieu, ils ne retrouveront rien de ce qui peut être transformé en bois de chauffage : buffets, portes, persiennes, tables, etc. » (lettre du 24 février 1915)
- En avril 1917, il sert de base arrière à l’armée française, qui s’abrite notamment dans ses champignonnières.
Voir par exemple les cahiers de Constant Vincent (60e RI).
- Les 87e et 272e RI, qui y séjournent dans les premiers jours de mai, connaissent plusieurs abandons de poste. (CRID 14-18)
- Hermonville est occupé par les Allemands de la fin mai à octobre 1918, ce qui cause maintes destructions (endommageant fortement, notamment, la sublime église Saint-Sauveur et son porche magnifique) et parachève la fuite d’une grande partie de la population.
- En conséquence de quoi, Hermonville ne retrouve pas après-guerre sa population antérieure : il n’y a que 790 habitants recensés en 1921, et à peine 700 dans les années 1930. La guerre et l’exode rural ont fait leur œuvre.
- Hermonville reçoit la Croix-de-guerre en octobre 1920.
- En bordure du village, à proximité des vignes, on a aménagé un cimetière britannique dans lequel repose 244 soldats, morts pour la plupart lors de l’offensive surprise allemande du 27 mai 1918.
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- Village de la Marne, à l’est de l’A26, sur les premières pentes qui mènent aux plateaux du sud de l’Aisne
- 1 300 habitants
- Un millier de personnes environ vivent à Hermonville quand éclate la guerre. Un temps envahi par les Allemands, le village est en possession des Français pendant presque toute la guerre. Il est situé à proximité immédiate du front et des combats pour la possession de Loivre et le contrôle du canal de l’Aisne à la Marne.
- C’est donc un lieu très fréquenté par les soldats au repos et une réserve pour les attaques françaises ; on y trouve aussi un centre de soins et un cimetière (407 tombes françaises et 99 allemandes, déplacées après-guerre)
- Roland Dorgelès y séjourne longuement au début de 1915. « Hermonville se vide. Emus par les derniers « coups durs », les habitants f… le camp. 200 sont partis, dont la plupart des commerçants. Tas d’idiots !! Restant là, ils n’ont rien à craindre. S’ils s’en vont, la troupe va prendre possession de leurs bicoques, et mon Dieu, ils ne retrouveront rien de ce qui peut être transformé en bois de chauffage : buffets, portes, persiennes, tables, etc. » (lettre du 24 février 1915)
- En avril 1917, il sert de base arrière à l’armée française, qui s’abrite notamment dans ses champignonnières.
Voir par exemple les cahiers de Constant Vincent (60e RI).
- Les 87e et 272e RI, qui y séjournent dans les premiers jours de mai, connaissent plusieurs abandons de poste. (CRID 14-18)
- Hermonville est occupé par les Allemands de la fin mai à octobre 1918, ce qui cause maintes destructions (endommageant fortement, notamment, la sublime église Saint-Sauveur et son porche magnifique) et parachève la fuite d’une grande partie de la population.
- En conséquence de quoi, Hermonville ne retrouve pas après-guerre sa population antérieure : il n’y a que 790 habitants recensés en 1921, et à peine 700 dans les années 1930. La guerre et l’exode rural ont fait leur œuvre.
- Hermonville reçoit la Croix-de-guerre en octobre 1920.
- En bordure du village, à proximité des vignes, on a aménagé un cimetière britannique dans lequel repose 244 soldats, morts pour la plupart lors de l’offensive surprise allemande du 27 mai 1918.
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samedi 31 octobre 2009
A comme Astoul (Louis)
- Soldat français
- Théil (Orne) 1892 – Chemin des Dames 1917
- Né d’un père inconnu, Louis né Boudet (dont la mère est fleuriste) est reconnu par Jean-Pierre Astoul en 1902.
- Le 16 avril 1917, Louis Astoul est sous-lieutenant à la 3e Compagnie du 70e Bataillon de Tirailleurs sénégalais. Il est porté disparu près de Paissy vers 16h, alors que le bataillon est bloqué par les mitrailleuses et les premières contre-offensives allemandes à la grenade.
- Louis Astoul n’a pas de sépulture connue. Sa famille fait ériger un monument en son honneur à proximité du Poteau d’Ailles et de la tranchée de Franconie après la guerre. On peut y lire : « A la mémoire de notre fils bien aimé, le sous-lieutenant Louis Astoul, du 70ème Sénégalais, tombé glorieusement dans ces parages à l'âge de 24 ans au cours de l'assaut du 16 avril 1917 et de ses camarades. » Le monument, situé en plein champ, est déplacé au bord de la D18 en 1983.
Source principale : Mémorial du Chemin des Dames
jeudi 29 octobre 2009
G comme Gargousse
- Tranchée allemande proche de La Royère. « La Gargousse était une tranchée solide, avec des abris, précédée d’un double réseau continu de barbelés monté sur piquets et large de 2 mètres. Elle courait en oblique au sud du Chemin des Dames, entre une ancienne sente qui descendait au nord vers la source Sainte-Berthe, et un chemin creux qui descendait au sud vers la ferme Certeaux. » (RG Nobécourt, op. cit., page 278)
- En armement, la gargousse est la charge de poudre d'une bouche à feu contenue dans une enveloppe de tissu ou de papier.
- Pendant plusieurs semaines, a l’été 1917, après la progression française vers les hauteurs, la tranchée de la Gargousse est au cœur des combats.
- Après les reconquêtes allemandes du mois de juillet, qui repoussent à nouveau les Français sur le versant Sud du plateau, ceux-ci décident de prendre une initiative vers la Gargousse et sa voisine, la tranchée du Salpêtre. « C’est la tranchée de la Gargousse qui va entrer dans les souvenirs – et les mémentos funèbres – des anciens combattants du Chemin des Dames. » (RG Nobécourt)
- Le 68e Bataillon de Chasseurs à Pied s’empare de la tranchée le 30 juillet, au prix de pertes importantes.
Après 20h, les soldats partent à l’assaut. « Quelques obus français arrivent dans cette ligne d’assaut, causent quelque hésitation mais n’arrêtent pas les assaillants qui partent avec un merveilleux entrain, atteignent leur objectif, font des prisonniers et, emportés par leur élan, franchissent le Chemin des Dames et gagnent même la ferme de la Royère. » « La tranchée Salpêtre Gargousse assez endommagée par notre tir a été retournée. Elle ne renferme aucun abri sauf quelques niches de tireurs. Quelques fils de fer sont placés en hâte. » (JMO du 68e BCP)
- Les Français du 27e BCP doivent résister à une très violente attaque allemande le 10 août (« un marmitage inouï, véritable nappe de feu qui s’abat sur nous ») mais parviennent à se maintenir après « un combat acharné […] à coups de grenades, de pelles, de pioches entre les chasseurs et les Allemands. […] Il n’y a plus un seul « Boche » vivant dans la tranchée de la Gargousse, de nombreux cadavres ennemis gisent en avant de nos lignes» (Louis Pain)
- Jusqu’à la bataille de La Malmaison, fin octobre, la tranchée de la Gargousse reste un enjeu pour les deux armées.
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mardi 27 octobre 2009
R comme Rogez (Auguste)
- Guide bénévole puis salarié de la Caverne du Dragon
- 1911 – 1992
- Auguste Rogez succède à Alphonse Hanras (qu’il accompagnait) comme guide non officiel de la Caverne du Dragon.
- En 1968, il devient salarié du Souvenir français dans le cadre du musée créé par celui-ci. Il exerce jusqu’en 1981.
Source : Lettre du Chemin des Dames n° 16 (été 2009)
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- 1911 – 1992
- Auguste Rogez succède à Alphonse Hanras (qu’il accompagnait) comme guide non officiel de la Caverne du Dragon.
- En 1968, il devient salarié du Souvenir français dans le cadre du musée créé par celui-ci. Il exerce jusqu’en 1981.
Source : Lettre du Chemin des Dames n° 16 (été 2009)
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dimanche 25 octobre 2009
B comme Berméricourt
- Village du Nord-Ouest de Reims, proche de Loivre et de Brimont (département de la Marne)
- 110 habitants
- Environ 90 personnes vivent à Berméricourt en 1914, proximité du canal de l’Aisne à la Marne, sur la ligne de chemin de fer Laon-Reims.
- Le village est allemand pendant toute la durée de la guerre mais le front est à quelques hectomètres à l’ouest, et s’en rapproche encore en 1917.
- Le 16 avril, en effet, le 23e RI parvient à progresser plus que d’autres, s’empare de Loivre et parvient aux abords de Berméricourt, avec pour objectif le fort de Brimont. Mais l’attaque est stoppée par la résistance allemande et par les difficultés des autres régiments.
- Dans les jours suivants, le JMO du 23e RI évoque fréquemment une mitrailleuse installée sur le pont de Berméricourt, qui cause beaucoup de pertes parmi les soldats.
- Le village est profondément détruit, mais dès le recensement de 1921, Berméricourt a retrouvé son niveau de population antérieur à la guerre.
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- 110 habitants
- Environ 90 personnes vivent à Berméricourt en 1914, proximité du canal de l’Aisne à la Marne, sur la ligne de chemin de fer Laon-Reims.
- Le village est allemand pendant toute la durée de la guerre mais le front est à quelques hectomètres à l’ouest, et s’en rapproche encore en 1917.
- Le 16 avril, en effet, le 23e RI parvient à progresser plus que d’autres, s’empare de Loivre et parvient aux abords de Berméricourt, avec pour objectif le fort de Brimont. Mais l’attaque est stoppée par la résistance allemande et par les difficultés des autres régiments.
- Dans les jours suivants, le JMO du 23e RI évoque fréquemment une mitrailleuse installée sur le pont de Berméricourt, qui cause beaucoup de pertes parmi les soldats.
- Le village est profondément détruit, mais dès le recensement de 1921, Berméricourt a retrouvé son niveau de population antérieur à la guerre.
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vendredi 23 octobre 2009
H comme Historiographie (France)
- « Les grandes batailles demeurent dans la mémoire des peuples, et d’abord celles où s’affirme l’identité nationale dans la volonté d’arrêter un agresseur » (Antoine Prost à propos de Verdun dans Les Lieux de mémoire). Le Chemin des Dames, lui, n’est pas devenu un de ces lieux de mémoire, tandis que la bataille elle-même n’est pas « un événement-mémoire de stature nationale », ce qui conforte les propos de l’historien.
- Trois ouvrages majeurs seulement traitent de l’offensive Nivelle comme objet principal. « Tous ont en commun d’être fortement typés. » Dans Les grandes heures du général Pétain. 1917 et la crise du moral, le lieutenant-colonel Henri Carré utilise la bataille pour la mettre au service de la réhabilitation de la mémoire du maréchal Pétain. Les fantassins du Chemin des Dames de René-Gustave Nobécourt veut laisser une trace de l’expérience des combattants. Enfin, en 1997, Pierre Miquel publie Le Chemin des Dames.
- Parmi les histoires générales du conflit, le livre de Pierre Renouvin, La crise européenne et la Première Guerre mondiale (1969, réédition corrigée d’un ouvrage de 1934 – le passage sur le Chemin des Dames est identique dans les deux éditions) « n’a cessé d’être considéré comme le livre de référence par tous les historiens. » Il sert de base à un « Que sais-je ? » de 1965 sans cesse réédité depuis. Les ouvrages n’apportent aucun renouvellement à la vision de la bataille : « au contraire, ils perpétuent et pétrifient celui élaboré durant l’entre-deux-guerres. »
- Le cinquantenaire de l’armistice est l’occasion de publications importantes sur la guerre. Le général Gambiez et le colonel Suire développent peu la bataille elle-même et, même s’ils reconnaissent des torts à Nivelle, insistent surtout sur les interférences des politiques dans la conduite de la guerre. Un autre ancien d’Indochine, le général Valluy, reprend la même thématique, sans évoquer l’âpreté des combats (les photos présentées ne concernent pas les combats eux-mêmes ou la souffrance des soldats). Enfin, Marc Ferro « impute clairement la responsabilité du choix de la doctrine de guerre aux politiques », tout en critiquant fortement le commandement militaire et en évoquant l’ampleur des pertes.
- Dans La Grande Guerre des Français (1994), Jean-Baptiste Duroselle « est l’un des premiers à exprimer en quelques lignes la vanité et l’horreur de l’assaut du 16 ». Jean-Noël Grandhomme, dans un ouvrage de 2002, a la même tonalité, même s’il insiste plus sur le désastre humain.
- En 2003, on fait paraître l’ouvrage de l’historien britannique mondialement reconnu John Keegan sur la première guerre mondiale. Il emploie pour la première fois le terme de « massacre » pour évoquer le 16 avril mais rejoint les auteurs précédents pour établir un lien direct entre l’échec et les mutineries.
- Deux histoires militaires françaises sont aussi à analyser. Dans L’Histoire militaire de la France, Guy Pedroncini ne dit rien de la bataille d’infanterie mais évoque son échec, tout en le relativisant : la chronologie finale évoque l’ « insuccès de l’offensive du général Nivelle ». Dans le même ouvrage une plus grande place est accordée à Verdun et à la Somme. Pedroncini consacre davantage de place aux mutineries et met en avant Pétain. William Serman et Jean-Paul Bertaud (1998) insistent davantage sur l’échec « sanglant » et reprennent eux aussi le lien entre celui-ci et les mouvements de contestation des soldats.
- Globalement donc, tous les historiens font le lien entre échec de l’offensive et mutineries. « Cependant, la façon dont les mutineries longtemps présentées comme un drame national se sont transformées en non-événement mérite une mention spéciale. »
- Pedroncini et ses héritiers présentent Pétain comme sauveur de l’armée et de la République. Jean-Jacques Becker et ses successeurs font évoluer cette vision : ils soulignent le côté dramatique de la situation mais excluent un péril généralisé, les soldats refusant seulement de remonter en première ligne. Stéphane Audouin-Rouzeau et Annette Becker insistent sur le fait qu’il y a eu finalement peu de mutineries au regard de la longueur et de la dureté des combats, ce qui sert leur thèse : « On verra un bon exemple de la vieille complaisance historiographique pour les refus plutôt que pour les consentements dans le fait que le premier ouvrage émanant d’un historien (et non d’un témoin) paru sur le monde combattant ait pris comme sujet d’étude l’exception (la mutinerie de quarante mille hommes au total) et non la règle qui fut le consentement du plus grand nombre (deux millions de combattants étaient alors présents sur le front) … » (dans 14-18, retrouver la guerre, 2000). Les mutineries sont ainsi totalement absentes du musée de Péronne …
- Tous les historiens s’accordent aussi sur un partage des responsabilités entre militaires et politiques, chacun selon ses sensibilités privilégiant les uns ou les autres. « Mais la bataille elle-même intéresse peu les historiens », surtout si on la compare à celle de Verdun.
- « Il existe bien une euphémisation des effets de la guerre, mais elle est le fait des historiens et non des témoins. » Ce sont les anciens combattants qui transmettent la mémoire des hommes ayant participé aux batailles du Chemin des Dames depuis cinquante ans, mais leur influence sur le travail des historiens est finalement très réduite. « Il y aurait donc certainement lieu d’interroger le mutisme et le conformisme de ces derniers. L’invocation de la trop fameuse et mythique « objectivité » de l’historien sert trop souvent d’alibi au discours convenu, politiquement et idéologiquement « normalisé » selon une orientation non assumée. On touche ici aux enjeux souterrains et non explorés du récit de la bataille du Chemin des Dames. »
Source : Frédéric Rousseau, « Chemin des Dames, lieu d’amnésie nationale … Un parcours au sein de l’historiographie des trois semaines sanglantes depuis 1945 », dans N. Offenstadt (dir.), op. cit., pages 360 à 370
- Trois ouvrages majeurs seulement traitent de l’offensive Nivelle comme objet principal. « Tous ont en commun d’être fortement typés. » Dans Les grandes heures du général Pétain. 1917 et la crise du moral, le lieutenant-colonel Henri Carré utilise la bataille pour la mettre au service de la réhabilitation de la mémoire du maréchal Pétain. Les fantassins du Chemin des Dames de René-Gustave Nobécourt veut laisser une trace de l’expérience des combattants. Enfin, en 1997, Pierre Miquel publie Le Chemin des Dames.
- Parmi les histoires générales du conflit, le livre de Pierre Renouvin, La crise européenne et la Première Guerre mondiale (1969, réédition corrigée d’un ouvrage de 1934 – le passage sur le Chemin des Dames est identique dans les deux éditions) « n’a cessé d’être considéré comme le livre de référence par tous les historiens. » Il sert de base à un « Que sais-je ? » de 1965 sans cesse réédité depuis. Les ouvrages n’apportent aucun renouvellement à la vision de la bataille : « au contraire, ils perpétuent et pétrifient celui élaboré durant l’entre-deux-guerres. »
- Le cinquantenaire de l’armistice est l’occasion de publications importantes sur la guerre. Le général Gambiez et le colonel Suire développent peu la bataille elle-même et, même s’ils reconnaissent des torts à Nivelle, insistent surtout sur les interférences des politiques dans la conduite de la guerre. Un autre ancien d’Indochine, le général Valluy, reprend la même thématique, sans évoquer l’âpreté des combats (les photos présentées ne concernent pas les combats eux-mêmes ou la souffrance des soldats). Enfin, Marc Ferro « impute clairement la responsabilité du choix de la doctrine de guerre aux politiques », tout en critiquant fortement le commandement militaire et en évoquant l’ampleur des pertes.
- Dans La Grande Guerre des Français (1994), Jean-Baptiste Duroselle « est l’un des premiers à exprimer en quelques lignes la vanité et l’horreur de l’assaut du 16 ». Jean-Noël Grandhomme, dans un ouvrage de 2002, a la même tonalité, même s’il insiste plus sur le désastre humain.
- En 2003, on fait paraître l’ouvrage de l’historien britannique mondialement reconnu John Keegan sur la première guerre mondiale. Il emploie pour la première fois le terme de « massacre » pour évoquer le 16 avril mais rejoint les auteurs précédents pour établir un lien direct entre l’échec et les mutineries.
- Deux histoires militaires françaises sont aussi à analyser. Dans L’Histoire militaire de la France, Guy Pedroncini ne dit rien de la bataille d’infanterie mais évoque son échec, tout en le relativisant : la chronologie finale évoque l’ « insuccès de l’offensive du général Nivelle ». Dans le même ouvrage une plus grande place est accordée à Verdun et à la Somme. Pedroncini consacre davantage de place aux mutineries et met en avant Pétain. William Serman et Jean-Paul Bertaud (1998) insistent davantage sur l’échec « sanglant » et reprennent eux aussi le lien entre celui-ci et les mouvements de contestation des soldats.
- Globalement donc, tous les historiens font le lien entre échec de l’offensive et mutineries. « Cependant, la façon dont les mutineries longtemps présentées comme un drame national se sont transformées en non-événement mérite une mention spéciale. »
- Pedroncini et ses héritiers présentent Pétain comme sauveur de l’armée et de la République. Jean-Jacques Becker et ses successeurs font évoluer cette vision : ils soulignent le côté dramatique de la situation mais excluent un péril généralisé, les soldats refusant seulement de remonter en première ligne. Stéphane Audouin-Rouzeau et Annette Becker insistent sur le fait qu’il y a eu finalement peu de mutineries au regard de la longueur et de la dureté des combats, ce qui sert leur thèse : « On verra un bon exemple de la vieille complaisance historiographique pour les refus plutôt que pour les consentements dans le fait que le premier ouvrage émanant d’un historien (et non d’un témoin) paru sur le monde combattant ait pris comme sujet d’étude l’exception (la mutinerie de quarante mille hommes au total) et non la règle qui fut le consentement du plus grand nombre (deux millions de combattants étaient alors présents sur le front) … » (dans 14-18, retrouver la guerre, 2000). Les mutineries sont ainsi totalement absentes du musée de Péronne …
- Tous les historiens s’accordent aussi sur un partage des responsabilités entre militaires et politiques, chacun selon ses sensibilités privilégiant les uns ou les autres. « Mais la bataille elle-même intéresse peu les historiens », surtout si on la compare à celle de Verdun.
- « Il existe bien une euphémisation des effets de la guerre, mais elle est le fait des historiens et non des témoins. » Ce sont les anciens combattants qui transmettent la mémoire des hommes ayant participé aux batailles du Chemin des Dames depuis cinquante ans, mais leur influence sur le travail des historiens est finalement très réduite. « Il y aurait donc certainement lieu d’interroger le mutisme et le conformisme de ces derniers. L’invocation de la trop fameuse et mythique « objectivité » de l’historien sert trop souvent d’alibi au discours convenu, politiquement et idéologiquement « normalisé » selon une orientation non assumée. On touche ici aux enjeux souterrains et non explorés du récit de la bataille du Chemin des Dames. »
Source : Frédéric Rousseau, « Chemin des Dames, lieu d’amnésie nationale … Un parcours au sein de l’historiographie des trois semaines sanglantes depuis 1945 », dans N. Offenstadt (dir.), op. cit., pages 360 à 370
mercredi 21 octobre 2009
C comme Cabaret (Jules)
(MAJ septembre 2013)
- Entrepreneur français
- Directeur de l’entreprise
Maroteaux-Cabaret de Vassogne dans l’après-guerre, Jules Cabaret
participe à de multiples chantiers entre Jumigny et Craonnelle.
Conseiller municipal puis maire de sa commune, ami de Henri de
Rillart de Verneuil, il profite de solides réseaux pour faire
fructifier son entreprise ; son oncle, Auguste Maroteaux, le
fondateur de l’entreprise (qu’il lui a légué faute de
descendance), conseiller municipal lui aussi, participe à la
Commission du déblaiement.
- Cabaret reçoit ses commandes de
la Coopérative de reconstruction de Beaurieux, et parfois
d’avantages en marge de la légalité ; c’est ainsi qu’on
lui confie l’édification du nouveau lavoir de Vassogne sans passer
par l’appel d’offres habituel.
- C’est aussi Jules cabaret qui
est chargé des chantiers de la mairie-école et de la nouvelle
église Sainte-Geneviève de Vassogne.
- L’argent gagné est investi
dans trois domaines : Jules Cabaret et Auguste Maroteaux
rachètent des dommages de guerre de plusieurs familles ayant de ne
pas revenir dans leurs communes d’origine, ils acquièrent de
nombreuses terres, enfin se constituent un important portefeuille
d’actions.
- Cependant, après la seconde
guerre mondiale, les chutes combinées du franc et de l’immobilier
ainsi que le manque d’investissement dans l’avenir (Jules Cabaret
n’a pas de successeur) entraînent la ruine de l’entreprise.
Source principale : Stéphane
Bedhome, Reconstruire le Chemin des Dames (1919-1939), thèse
de doctorat (2012) disponible en ligne
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dimanche 18 octobre 2009
H comme Hurtebise (monument)
- Monument rendant hommage à la fois aux soldats de 1814 (les « Marie-Louise ») et aux combattants de la première guerre mondiale, inauguré le 30 octobre 1927.
- En 1914, sur suggestion du notaire Tordeux de Beaurieux et selon des plans de Georges Ermant, architecte maire de Laon, est érigé sur l’isthme d’Hurtebise un premier monument à l’occasion du centenaire de la bataille de Craonne, menée par Napoléon. Il se trouve à proximité de l'actuel parking de la Caverne du Dragon, à quelques centaines de mètres du monument actuel. On peut y lire : "Héros obscurs n'ayant pas de tombeau / Frères, gardez dans la mort l'espérance / De voir un jour des Français vos amis / Couvrir de fleurs cette terre de France / Où pour toujours vous êtes endormis".
- Le 13 septembre, le zouave Eugène Geyer (cité par R.-G. Nobécourt) y poursuit les Allemands : « A proximité, sur le monument des Marie-Louise, il y avait des gerbes de fleurs desséchées. »
- Mais le front se stabilise à proximité, et dès le 17 il est détruit par les premiers bombardements sur le Chemin des Dames. Des tranchées allemandes sont alors construites dans la zone …
- A partir du 16 avril 1917, on se bat sur son emplacement pendant plusieurs mois. Le 4e Zouaves s’en « empare » le 19 ; le 25, la Garde impériale tente une attaque, repoussée. Et ainsi se poursuivent offensives et contre-offensives autour de la position.
- Le 25 juin, quand les soldats français partent à l’assaut de la Caverne du Dragon, « la stèle des Marie-Louise de 1814, c’est toujours “le monument” qu’on prend, qu’on perd et qu’on reprend, comme s’il était toujours intact parmi ces cratères, comme si seulement un petit tas de pierres brisées indiquaient au moins qu’il se trouvait là. Il n’en subsiste rien qui ne soit de la poussière confondue, malaxée avec cette terre mille fois retournée, des cailloux broyés avec ceux que mille éruptions ont arrachés au socle de la falaise, avec des ossement réapparus. » (R.-G. Nobécourt, op. cit., page 264)
- Après-guerre, on décide d’ériger un nouveau monument (suggéré par Henri Rillart de Verneuil), qui fait l’objet d’une importante cérémonie d’inauguration, le 30 octobre 1927. Il est réalisé par Maxime Real del Sarte, après souscription de l’Union Nationale des Combattants. Sur une plaque de marbre est écrit : « A la vaillance / de la / jeunesse française / Marie-Louise de 1814 et Bleus de 1914 / unis dans la même gloire ».
- Il déclenche aussi de violentes critiques, notamment celles d’Eugène Dabit et des pacifistes.
samedi 17 octobre 2009
H comme Harangue
- Le 16 avril 1917, le 313e RI attend l’offensive le long de la Miette, entre Berry-au-Bac et les premières pentes du Chemin des Dames.
- Le lieutenant-colonel Goranflaux de la Giraudière, commandant le régiment, s’adresse à ses troupes. Il termine son ordre par ces mots : « En avant donc, et pour nos enfants ! Que chacun se lance dans la mêlée au chant de la Marseillaise comme le firent nos anciens de la Révolution. La victoire finale est à ce prix. »
- Face à la résistance allemande, notamment des nids de mitrailleuse, il demande des renforts en milieu de matinée. Mais un ordre est reçu de la 9e DI « informant le Lieutenant-colonel qu’il n’est pas possible d’envoyer des renforts, qu’il ne doit compter que sur ses propres forces. » Peu après, il engage son peloton de réserve et, entouré de ses officiers, « se porte en avant à l’assaut » ; les bataillons en difficulté peuvent ainsi se replier, regagnant les tranchées de départ en fin de journée.
- Le 19, le régiment est relevé et va s’établir près de Ventelay.
Source : JMO du 313e RI, 16 avril 1917, pages 10 et suivantes
- Le lieutenant-colonel Goranflaux de la Giraudière, commandant le régiment, s’adresse à ses troupes. Il termine son ordre par ces mots : « En avant donc, et pour nos enfants ! Que chacun se lance dans la mêlée au chant de la Marseillaise comme le firent nos anciens de la Révolution. La victoire finale est à ce prix. »
- Face à la résistance allemande, notamment des nids de mitrailleuse, il demande des renforts en milieu de matinée. Mais un ordre est reçu de la 9e DI « informant le Lieutenant-colonel qu’il n’est pas possible d’envoyer des renforts, qu’il ne doit compter que sur ses propres forces. » Peu après, il engage son peloton de réserve et, entouré de ses officiers, « se porte en avant à l’assaut » ; les bataillons en difficulté peuvent ainsi se replier, regagnant les tranchées de départ en fin de journée.
- Le 19, le régiment est relevé et va s’établir près de Ventelay.
Source : JMO du 313e RI, 16 avril 1917, pages 10 et suivantes
vendredi 16 octobre 2009
S comme Senghor (Léopold Sedar)
- Ecrivain et homme politique sénégalais
- Joal (Sénégal) 1906 – Verson 2001
- Un des fondateurs de la négritude, Senghor combat en France pendant la seconde guerre mondiale. Il est président de son pays de 1960 à 1980.
- En 1983, juste avant d’être élu à l’Académie française, Léopold Sédar Senghor fait apposer une plaque dans la chapelle de Cerny-en-Laonnois en l’honneur de ses frères morts au Chemin des Dames et de tous les combattants d’Afrique.
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mercredi 14 octobre 2009
J comme Jaumes (Auguste)
- Soldat français
- Aigues-Mortes 1886 – Agde 1956
- Auguste Jaumes, marié en 1912, est sergent en 1914. Il devient sous-lieutenant à titre provisoire en mai 1916.
- Affecté au 321e RI en janvier 1917, il fait partie des troupes provenant du dépôt divisionnaire qui viennent renforcer le régiment affaibli par les premiers jours de l’offensive Nivelle, le 1er mai. Il disparaît dans la nuit du 2 au 3 mai, dans le cadre des événements qui traduisent le mécontentement des soldats dans le secteur de Vendresse.
- Jugé par contumace le 24 août 1917, Auguste Jaumes est condamné à mort.
- Il est rayé du contrôle des déserteurs en 1938.
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- Aigues-Mortes 1886 – Agde 1956
- Auguste Jaumes, marié en 1912, est sergent en 1914. Il devient sous-lieutenant à titre provisoire en mai 1916.
- Affecté au 321e RI en janvier 1917, il fait partie des troupes provenant du dépôt divisionnaire qui viennent renforcer le régiment affaibli par les premiers jours de l’offensive Nivelle, le 1er mai. Il disparaît dans la nuit du 2 au 3 mai, dans le cadre des événements qui traduisent le mécontentement des soldats dans le secteur de Vendresse.
- Jugé par contumace le 24 août 1917, Auguste Jaumes est condamné à mort.
- Il est rayé du contrôle des déserteurs en 1938.
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mardi 13 octobre 2009
B comme Bétheny
- Ville de la banlieue nord de Reims (département de la Marne)
- 6 000 habitants
- En 1914, Bétheny est un bourg d’environ 1 400 habitants, situé à quelques kilomètres de la ville de Reims. La proximité de l’aérodrome en fait un lieu important lors des débuts de l’aviation.
- Après la contre-offensive alliée de septembre 1914, le front se stabilise à proximité immédiate de Bétheny : la ligne de front marque un saillant à hauteur du village, celui-ci étant entièrement parcouru de tranchées et de boyaux français. Par conséquent la population est évacuée.
- La zone se trouve dans le secteur passif de Reims lors de l’offensive Nivelle, en avril 1917, les combats se déroulant à proximité, près des Cavaliers de Courcy.
- Bétheny change à nouveau de maître en 1918 : le 31 mai, les Allemands s’en emparent, et le village ruiné et vidé est repris le 5 octobre par les troupes alliées (21e RIC).
- Détruit à près de 100%, Bétheny voit sa population considérablement diminuer : il n’y a encore que 780 habitants au recensement de 1921 (mais déjà près de 1 700 à la fin des années 1920)
A consulter :
http://betheny1418.free.fr/
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- 6 000 habitants
- En 1914, Bétheny est un bourg d’environ 1 400 habitants, situé à quelques kilomètres de la ville de Reims. La proximité de l’aérodrome en fait un lieu important lors des débuts de l’aviation.
- Après la contre-offensive alliée de septembre 1914, le front se stabilise à proximité immédiate de Bétheny : la ligne de front marque un saillant à hauteur du village, celui-ci étant entièrement parcouru de tranchées et de boyaux français. Par conséquent la population est évacuée.
- La zone se trouve dans le secteur passif de Reims lors de l’offensive Nivelle, en avril 1917, les combats se déroulant à proximité, près des Cavaliers de Courcy.
- Bétheny change à nouveau de maître en 1918 : le 31 mai, les Allemands s’en emparent, et le village ruiné et vidé est repris le 5 octobre par les troupes alliées (21e RIC).
- Détruit à près de 100%, Bétheny voit sa population considérablement diminuer : il n’y a encore que 780 habitants au recensement de 1921 (mais déjà près de 1 700 à la fin des années 1920)
A consulter :
http://betheny1418.free.fr/
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