(MAJ septembre 2010)
- « Créneaux de la mémoire, ici nous accoudâmes
Nos désirs de vingt ans au ciel en porte à faux.
Ce n’était pas l’amour, mais le chemin des Dames,
Voyageur, souviens-toi du moulin de Laffaux »
(« Plus belle que les larmes », dans Les Yeux d’Elsa, 1945)
- Poète, écrivain et journaliste français
- Neuilly-sur-Seine 1897 – Paris 1982
- Bénéficiant d’un sursis pour cause d’études de médecine, Louis Aragon n’est incorporé qu’en juin 1917 au Val-de-Grâce pour devenir médecin aux armées ; il en sort en avril 1918, adjudant-chef. Pendant cette période, il lit Le Feu, de Barbusse, qui le marque énormément.
- En juin, Aragon rejoint le 355e RI dans l’Oise. Il le suit après la 2e bataille de la Marne jusque près de Braine, sur la Vesle.
- Le 6 août, à Couvrelles, il doit soigner ses hommes sous un bombardement qui l’ensevelit à plusieurs reprises (acte qui lui vaut la Croix-de-guerre). De retour sur les lieux quelques jours plus tard, Louis Aragon découvre une croix à son nom dans le cimetière temporaire aménagé après les combats (on avait trouvé sa vareuse et une de ses lettres).
- « Il y avait devant la croix fichée en terre une bouteille
Dedans une lettre roulée à mon adresse Etait-ce vrai
Si c’était moi Si j’étais mort Si c’était l’enfer Tout serait
Mensonge illusion moi-même et toute mon histoire après
Tout ce qui fut l’Histoire un jeu de l’enfer un jeu du sommeil
Comme s’explique alors ce sentiment d’une longue agonie
Et ma vie et le monde et qui pourrait encore y croire
Tout ceci n’était que l’enfer qui jongle devant son miroir
Je suis mort en août mil neuf cent dix-huit sur ce coin de terroir
Ca va faire pour moi bientôt trente-huit ans que tout est fini. »
(Le roman inachevé, 1956)
Source : Lettre du Chemin des Dames n° 14 (à lire aussi deux autres extraits de poèmes sur cet épisode)
- Après la guerre, son ami André Breton commence à publier ses écrits ; plusieurs évoquent la guerre et ses souvenirs. Aragon est l’un des fondateurs du mouvement surréaliste à ses côtés et devient compagnon de route du Parti communiste.
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