vendredi 19 février 2010

V comme Varenne (Joseph)

- Soldat et écrivain français
- Chavigny (Meurthe-et-Moselle) 1894 – Carcassonne 1980

- Joseph Varenne est mobilisé en 1915 au sein du 414e RI. Il combat en Artois et à Verdun notamment.


- Du 7 au 9 mai 1917, il est au Chemin des Dames : « Enfin, on sort du boyau pour se retrouver tout à coup face à face avec une énorme masse de terre qui semble nous écraser. On l’escalade. Des pierres dégringolent sous les pas et, par un sentier étroit, on traverse un monde de décombres.
C’est Craonne en ruines. »


- « Après dix jours de repos – si on peut le considérer comme tel, dans le perpétuel vacarme de nos batteries qui secoue le bois, et après de pénibles travaux de terrassement au cours desquels nous essuyons des feux de barrage qui nous causent encore des pertes – on parle tout bas de remettre ça… Les permissions n’ont pas été rétablies, et ceux qui comptaient fuir un instant la guerre pour se retremper dans la quiétude de la famille, envisagent la rage au cœur, ce retour en lignes qui peut leur être fatal. Le découragement gagne les rangs. Déjà l’échec de l’offensive dernière a porté un rude coup au moral, et malgré l’isolement dans lequel nous tient le haut commandement l’écho des mutineries nous arrive et accentue le cafard. Le 19 mai à 20 heures, les vivres de réserve roulés dans la toile de tente, nous quittons le camp sans joie. Par le boyau Jutland, nous atteignons les premières pentes du Chemin des Dames, et malgré notre déception, nous nous sentons tout heureux en restant en réserve dans les abris Electra. » Il assiste aussi à la mutinerie des soldats du 416e RI au Blanc-Sablon, qui finissent cependant par monter à l’assaut.


- Varenne est blessé le 31 mai au sud de Fismes alors qu’il part en zone de repos par un véhicule qui roule sur sa jambe et lui brise le péroné.

- Après sa rééducation, il est fin août dans le secteur de Laffaux puis près de Soissons en septembre. Son régiment est à nouveau à proximité de Laffaux à la fin octobre 1917 mais n’est finalement pas engagé dans la bataille de La Malmaison, et il apprend les nouvelles de la victoire depuis une creute à Clamecy. Il est encore engagé au Bois Mortier en novembre, avant de partir vers la Somme.


- Le 6 juin 1918, lors du repli consécutif à l’offensive Ludendorff, Joseph Varenne est gravement blessé au crâne (paralysé du côté droit, il perd temporairement l’usage de la parole). Après une difficile rééducation, il fait carrière dans l’administration des finances tout en menant une activité d’écrivain et en ayant des responsabilités dans les associations d’anciens combattants.
- En 1950, son ami Joë Bousquet le décore de sa propre rosette d’officier de la Légion d’honneur, que le Président de la République vient de lui accorder …


- En 1933 paraît L’aube ensanglantée, récit de ses trois années de guerre d’après ses carnets de route. Le livre est réédité, enrichi d’annexes, en 2004.



Sources :
Joseph Varenne, L’Aube ensanglantée. Récit de guerre d’un poilu, L’Harmattan, 2004
Gérard Lachaux, op. cit., page 124

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