dimanche 19 juin 2011

V comme Vauxmérons

- Vallon et bois de l’est de Braye-en-Laonnois (orthographié aujourd’hui Vaumerons)

- Après la stabilisation du front, en septembre 1914, le secteur est aux mains des Allemands. Ceux-ci profitent des carrières qui se trouvent en bordure de plateau et des obstacles naturels parsemant les pentes pour établir leurs défenses, garnissant en outre le bois de réseaux de barbelés. L’ensemble Vau(x)merons / Grelines / Bois Brouzé devient une zone redoutable pour les soldats d’en face …


- Le 146e RI, avec à sa gauche le 153e (39e DI), est chargé de s’emparer des Vauxmérons dès les deux premières heures de l’offensive Nivelle, le 16 avril 1917. Espoir déçu, puisque le régiment est longuement bloqué autour de Chivy par des mitrailleuses, avant d’atteindre le plateau du Mont de Beaulne en fin d’après-midi (pertes : 61 tués, dont 6 officiers ; 199 blessés, 2 disparus, soit un total de 262).
- Le 17, « à l'aube, des patrouilles du 26ème [RI] se rendent compte que sous la pression des attaques des deux jours précédents, l'ennemi s’est retiré sur le plateau où passe la ligne Hindenburg. Il a évacué Braye et l'éperon de Braye, mais il occupe solidement le rebord du plateau et les têtes de ravin de la ferme Froidmont et des Vauxmérons, ayant ainsi des vues sur toute la cuvette de Braye et la tenant sous ses feux. » (Historique 2e BCP)

- Pendant les jours suivants, le 146e butte sur la résistance allemande dans les tranchées de la Voile et du Mât, juste au sud du Chemin des Dames, après s’être emparé de celle de la Saale (176 nouvelles pertes jusqu’à la relève du 21 avril). Pendant ce temps, les mitrailleuses allemandes des Vauxmérons nuisent considérablement aux Français et bloquent toute tentative de progression dans le secteur.
Carte issue du JMO du 146e RI


- Le 5 mai, l’offensive est relancée avec comme ambition de franchir le Chemin des Dames et de contrôler toutes les hauteurs. Une compagnie du 37e RI est chargée spécifiquement de « nettoyer » le ravin et les carrières pour permettre la progression de ses camarades, à droite et à gauche. De son côté le 79e RI est chargé de prendre pied sur le plateau au nord des Vauxmérons et des Grelines par la gauche. Le 2e bataillon de ce régiment gagne « avec facilité son premier objectif avec la 7e compagnie pendant que la 6e compagnie nettoye la carrière en Y dans les Vauxmérons et progresse dans la Tranchée de la Mouette. Cette progression dans les Vauxmérons se fait normalement, en liaison avec une compagnie du 160e qui aborde la Tranchée de la Mouette par le sud. » Les pertes sont très limitées et la progression au-delà des restes de la route se poursuite convenablement. Vers midi, la réaction allemande oblige à un repli vers les carrières de Vauxmérons (JMO 79e RI).


- Après le 160e, c’est au tour du 418e RI d’occuper le secteur à partir du 14 mai : « le ravin des Vauxmérons n’est pas tenu, le flanc du régiment est donc découvert. Mais le fond du ravin est marécageux et nous tenons les deux pentes. Le danger n’est donc pas tel qu’on pourrait le croire au début. La situation nécessite néanmoins une vigilance toute spéciale. »
- La situation évolue peu, entre coups de main, bombardements et travaux défensifs qui modifient peu les lignes.


- Le mois de juin et marqué par un certain « calme » souligné par les comptes-rendus du 74e RI. Les Vauxmérons deviennent une sorte de no man’s land dans lequel seules des patrouilles s’aventurent, les inconvénients liés à la nature du terrain et les risques liés à la présence de mitrailleuses des deux camps autour du ravin rendant toute installation trop risquée – pour un bénéfice très limité.

- Le front reste figé tout l’été, plus tranquille que les secteurs situés quelques hectomètres à l’est. Il faut attendre le repli allemand sur l’Ailette, le 2 novembre, pour que les Vauxmérons deviennent français.

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