vendredi 12 septembre 2008

L comme Loivre

(MAJ septembre 2010)





- Village de la Marne, au nord-ouest de Reims, entre l’A26 et le canal reliant l’Aisne à la Marne
- 1 200 habitants

- Le 13 avril 1914, les Français du 28e RI parviennent à chasser les Allemands de Loivre, que ceux-ci occupent depuis quelques jours et où ils ont installé une artillerie puissante. Cependant, la progression s’arrête sur le canal et le village devient cette fois un élément de la défense française face aux contre-attaques ennemies.
Pour les détails sur les combats et des témoignages :
http://vlecalvez.free.fr/Loivre_sept1914/Loivre.html
- Finalement, les Allemands reprennent Loivre, qui se situe alors entre la première et la deuxième ligne de leur réseau défensif pendant plus de deux ans.
(cf. la carte en date du 15 avril dans le JMO de la 14e DI par exemple)




- Le 16 avril 1917, Loivre est à pris dans la journée. A 10 heures, les troupes du 133e RI parviennent dans le cimetière ; « le 23e [RI] progressant vers la verrerie de Loivre, la 9e Cie [du 133e] se lance dans le village », s’emparant d’un abri important (plus de 120 prisonniers), ce qui affaiblit considérablement les défenses allemandes. « Le capitaine fait sonner la charge, le village est pris d’assaut et est nettoyé tranche par tranche. La Sucrerie est visitée et nettoyée à son tour. » En début d’après-midi, les troupes des 23e et 133e RI dépassent le village, franchissent le canal mais sont bloquées au niveau de la voie ferrée qui sépare Loivre et Berméricourt par manque de soutien des autres unités (sources : JMO du 133e RI).

- C’est l’un des seuls succès notables de l’offensive Nivelle, devenu immédiatement objet de propagande et célébré pendant plusieurs années. La prise de Loivre, « racontée à deux reprises dans L’Illustration et sur laquelle Charles Delvert revient longuement dans Quelques héros, est érigée en cas d’école militaire par le général Buat en 1922 », qui écrit Un incomparable fait d’armes. La prise de Loivre par le 3e bataillon du 133e (16 avril 1917). (Ph. Olivera dans N. Offenstadt (dir.), op. cit., page 309)
Voir L’Illustration du 19 mai 1917


- Le front s’installe durablement sur la voie ferrée, et la situation du village change donc peu, toujours sur la ligne de feu, cette fois-ci côté français, jusqu’aux combats du printemps 1918.



- Le village, la sucrerie et la distillerie de Loivre sont entièrement anéantis quand la guerre se termine. Le territoire communal est classé en zone rouge, mais là aussi les habitants parviennent à la faire reculer et à remettre en état les champs. La croix de guerre est remise en octobre 1920.
- La population passe de 1 400 habitants avant-guerre à 558 au recensement de 1921 (chiffre stable par la suite).





- Le monument aux morts de Loivre, construit sur une hauteur en bordure ouest du village, rend aussi hommage à différents régiments ayant combattu dans le secteur : 24e, 28e, 133e.




- Au carrefour de la D30 et de la route de Courcy, un autre monument a été édifié en 1930 en l’honneur du 363e RI, présent dans la zone dès janvier 1917, qui a participé à la prise de Loivre le 16 avril 1917.

- Tous les deux sont aujourd’hui très dégradés et les inscriptions difficilement lisibles.
Voir aussi ici





- Un cimetière allemand a été créé par les autorités françaises près de Loivre : isolé au milieu des champs, on le rejoint par un chemin de terre. 4 312 soldats y sont inhumés (1 913 dans des ossuaires); la plupart ont été tués en 1918. Comme pour les autres nécropoles, les croix de bois ont été remplacées par des croix de fer dans les années 1970, assez endommagées aujourd’hui.





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