samedi 30 août 2008

N comme Nobécourt (René-Gustave)

(MAJ janvier 2011)



- « Quand l’ombre s’allongera sur notre solitude et sur notre fatigue, nous apercevrons toujours, émergeant de notre souvenir et couronnant toute notre vie, cette cime embrasée. » (R.G. Nobécourt cité par son fils Jacques)

- Journaliste et écrivain français
- Dieppe 1897 – Rouen 1989

- René-Gustave Nobécourt publie en 1965 Les Fantassins du Chemin des Dames, somme fondamentale et premier livre consacré à cette bataille jusque là délaissée et reléguée au second plan de la mémoire nationale. Il utilise abondamment les témoignages et souvenirs des combattants.


- L’auteur a été lui-même acteur de ce qu’il décrit ; dans son livre, il use de pseudonymes pour parler de lui-même. Aspirant au 28e RI, il connaît son baptême du feu pour la première fois début juin 1917 près de la ferme des Bovettes.
- Le 31, il est blessé à proximité de la tranchée de Berne, dans le saillant de Deimling. « Au carrefour l’aspirant Bernard Lannier dressait une barricade ; un éclair jaune frangé de rouge l’aveugle et il ressent à l’épaule un coup qui le stupéfie. Il pense : « C’est cela être blessé ». Pierre Mauguy, près de lui, dans le même éblouissement, s’est effondré : « c’est cela mourir ». Le sang coule le long du bras de Bernard – car voici l’aspirant Lannier redevenu l’enfant Bernard que l’aumônier de la 6e division, l’abbé Fernand Carrel, recueille au détour du boyau d’Avesnes, tranquillise, oriente et auquel il donne du chocolat : « je vais écrire à vos parents … » La vie a de ces moments singuliers, inhabituels, qui la changent d’un coup sans qu’on le sache aussitôt, sans qu’on s’aperçoive encore ce qu’ils viennent de révéler. Bernard Lannier saura-t-il jamais pourquoi c’est Pierre Mauguy qui est mort, à deux pas de lui ? Bien d’autres mouraient au Chemin des Dames pendant que, dans une creute de Paissy, le médecin nettoyait et bandait l’épaule de l’aspirant. » (Les fantassins du Chemin des Dames, page 275)

- Blessé à nouveau près de Saint-Quentin en octobre, Nobécourt devient sous-lieutenant. Après une troisième blessure en août 1918, il est affecté dans l’artillerie d’assaut (les chars).


- Dès 1919, Nobécourt commence une carrière de journaliste, d’abord en Normandie puis à l’échelon national. Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages (L’année du 11 novembre 1918 par exemple), notamment sur la première et la deuxième guerre mondiale, dans laquelle il s’engage volontairement en 1940, combattant en Normandie.

- René-Gustave Nobécourt revient fréquemment au Chemin des Dames, la dernière fois en 1987.



Source (en dehors de son ouvrage cité) : Lettre du Chemin des Dames n°7 – juillet 2005

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

http://www.france-catholique.fr/Rene-Gustave-Nobecourt-1897-1989.html