samedi 9 juillet 2011

U comme Uniforme(s)

- Fin 1914, l’armée française n’est pas encore homogène concernant son équipement, y compris au sein d’une même unité. En voici un exemple …

- Le 28 décembre, le lieutenant Paul Truffau (246e RI) est à proximité de Soissons, dans les tranchées de première ligne de Crouy, au pied de la Cote 132. Il connaît bien le secteur puisqu’il y est arrivé lorsque la contre-offensive française de septembre a butté sur les hauteurs du Chemin des Dames. « Temps abominable, averses que secouent des bourrasques. Le boyau 5 est un torrent. […] Les hommes s’agitent dans cette glaise gluante qui les enlise et retient l’eau. »
- Les lignes françaises et allemandes sont très proches, le no man’s land à peine identifiable. « En regardant par-dessus le talus, j’ai vu deux cadavres qui sont à vingt-cinq mètres, à l’endroit où la crête militaire disparaît : deux fantassins du 204, un tombé sur la face, avec la nouvelle tenue bleutée et le sac brun ; l’autre, avec le pantalon rouge et la capote bleutée, tombé sur le flanc, et qui tourne vers nous un visage blanc comme du papier détrempé. »



Source : Paul Truffau, 1914-1918. Quatre années sur le front (page 61)

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