vendredi 5 septembre 2008

L comme Laby (Lucien)

(MAJ octobre 2010)



- Médecin français
- Reims 1892 – 1982

- Elève à l’Ecole du Service de santé militaire de Lyon en 1914, Lucien Laby devient aspirant au sein de la 56e DI au titre de médecin auxiliaire ; il se trouve notamment à l’ouest de Soissons après la bataille de la Marne. C’est avec un certain enthousiasme nationaliste qu’il vit ses premiers temps de la guerre.
- En avril 1915, il est affecté à sa demande au 294e RI, médecin de bataillon chargé des premiers soins et des évacuations. Laby suit alors son régiment de la Champagne à la Somme, en passant par Verdun.


- Début mars 1917, Lucien Laby arrive dans la vallée de la Vesle, autour de Fismes et Braine qui reçoivent fréquemment de gros obus allemands. Le 17, il est à proximité de Soupir où « le secteur est plus agité qu’on ne pensait. Des 105 arrivent toute la journée sur les passerelles ». Déçu de constater que les Allemands ne se replient pas dans cette zone comme ailleurs sur le front, il doit subir au contraire les attaques et les bombardements tout en écoutant les rumeurs d’une prochaine offensive.
- Le 28, son régiment se place vers Bourg-et-Comin ; le 3 avril, un dépôt d’obus explose après avoir reçu un obus de 77 allemand (« explosion formidable, telle que je n’ai encore jamais entendue »).
- Le 8, retrait du front vers Dhuizel puis Chacrise. Le 10, « le colonel nous réunit pour nous faire le speach [sic] d’usage avant chaque casse-gueule : ‟Dernière bataille… Victoire assurée… Préparation d’artillerie telle que les Boches seront tous tués, etc.ˮ Je veux bien le croire et irai encore de bon cœur faire tout mon devoir. Mais, plus d’excentricités, hein ! N.I. ni [sic] c’est fini ce petit jeu. Si je suis amoché, ce sera certes pas de ma faute. »


- Le 15 avril au soir, Lucien Laby part pour Dhuizel d’où il assiste à l’échec de l’offensive Nivelle (« de fait, on s’attendait à trouver peu de chose devant nous, et maintenant, on tombe sur un beau bec… », le 17 ; « les choses ne doivent pas marcher tout droit », le 18). Cependant, le 19, il participe à la poursuite qui suit le repli allemand dans le secteur de Chavonne-Soupir jusqu’au Chemin des Dames, près de la ferme des Bovettes. « On nous fait installer le secteur. Notre offensive serait-elle donc encore loupée, une fois de plus ? … On se stabilise. Alors ? J’aimerais mieux attaquer – pour en finir tout de suite avec cette mauvaise plaisanterie qui, à force, finit par démoraliser. » (29 avril)


- Après trois jours de repos, le régiment participe à la relance de l’offensive, le 5 mai. « On a beau faire la malin et avoir un certain entraînement, ça vous donne tout de même le petit frisson… Quelle boucherie encore on va voir !! C’est bien fait pour moi et je n’ai pas le droit de me plaindre : je suis l’un des nombreux imbéciles qui ont poussé le chauvinisme jusqu’à souhaiter la guerre. Eh bien, je suis servi ! Je dois boire le calice jusqu’à la lie, sans me plaindre… » Les pertes et les conditions de travail pour le médecin sont terribles.
- Le 9 mai, retrait du front pour Vasseny ; retour aux Bovettes le 21 (« Quel drôle de repos alors qu’on nous avait promis 45 jours à l’arrière ! ») avant les permissions tant attendues à partir de la fin du mois …



- A partir d’octobre 1917, il s’éloigne du front, participant aux opérations chirurgicales à l’arrière (« embusquage de première classe ») ; malade au printemps puis à l’été (grippe espagnole), il n’a pas le temps d’être reversé dans l’infanterie avant l’armistice.


- Après la guerre, Lucien Laby achève ses études et s’installe à Marle.
- Ses Feuilles de route rédigées pendant le conflit sont publiées en 2001 sous le titre Les carnets de l’aspirant Laby.





A lire :
http://www.histoireaisne.fr/memoires_numerises/chapitres/tome_50/Tome_050_page_187.pdf

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