- Village proche de Laffaux, en bordure du plateau rive droite du vallon de la Jocienne
- 110 habitants
- Avant 1914, Neuville-sur-Margival compte environ 130 habitants, qui voient les Allemands occuper le village le 31 août. Ceux-ci s’y installent pour plusieurs années et utilisent la zone comme base arrière, notamment au moment de la bataille de Crouy (janvier 1915).
- Après le retrait allemand sur la ligne Hindenburg, les Français reprennent possession de Neuville le 27 mars 1917 (224e puis 64e RI) ; les ruines du village se trouvent pendant plusieurs mois à proximité du front et des combats de Vauxaillon ou du Moulin de Laffaux, servant de base de départ à ceux-ci.
- Réoccupé le 27 mai 1918, Neuville-sur-Margival est définitivement libéré par le 8e de marche de zouaves le 5 septembre.
- Le village est presque entièrement détruit en 1918 et doit être reconstruit. La population chute fortement à cause de la guerre et des non-retours après celle-ci ; au recensement de 1921, le chiffre n’est encore que de 64 habitants (il remonte autour de la centaine avant la seconde guerre mondiale).
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Connaître et comprendre le lieu, les hommes, les événements et la mémoire du Chemin des Dames
vendredi 30 avril 2010
mercredi 28 avril 2010
R comme Roucy (mutinerie de)
- En avril 1916 a lieu à Roucy, un peu en retrait du front, un mouvement de désobéissance collectif. C’est l’un des plus importants avant les mutineries de 1917.
- Dans le courant du mois de mars 1916, deux bataillons du 96e RI sont envoyés au sein de la 55e DI dans le secteur du Bois-des-Buttes, que les Allemands viennent de prendre (c’est alors que Guillaume Apollinaire y est blessé). Les 25, 26 et 27 avril, ces unités participent à de violents combats dans la zone.
- Le 30 avril, apprenant qu’ils doivent remonter en ligne, certains soldats se révoltent et refusent pendant une heure d’obéir. « Cependant, le commandement n'était pas du tout satisfait ; il trouva les résultats à peu près nuls pour une si grande dépense de munitions. Il demanda des explications et exigea de connaître les responsables. Tout retomba sur quatre soldats du 96e qui furent exécutés après un jugement qui n'est pas en faveur de la justice militaire. Les victimes appartenaient au 1er Btn. Ce bataillon, relevé de première ligne dans la nuit, était arrivé dans la matinée au repos au camp du Faité, bien en arrière. Comme après chaque relève, on laissait un peu de liberté aux soldats dont beaucoup profitaient pour se rendre chez le marchand de vin. Mais lorsque le Cdt Riols reçoit l'ordre de remonter en ligne dans la matinée même, le rassemblement fut difficile. Il y eut même des protestations d'abord, puis des cris ensuite et des commencements de désobéissance, car certains avaient du vent dans les voiles. L'intervention des officiers put ramener le calme, et tout le monde monta finalement en ligne. Le Cdt Riols crut devoir signaler les faits au Général de la 55e D.I., sous les ordres duquel nous étions passés depuis notre détachement provisoire dans ce secteur (nous étions coupés de notre D.I. et de notre colonel resté à Fismes). Lorsque le Commandement réclama des responsables, le Général grossit les incidents du 96e. Il ordonna l'arrestation des plus excités, qui furent jugés et exécutés sur le champ, sans même que notre Colonel ait eu le temps d'intervenir. L'affaire eut une répercussion douloureuse dans le Régiment. De l'avis même de nos officiers, on avait exagéré, car si une punition exemplaire était nécessaire, la peine de mort était excessive. Le Cdt Riols n'avait désigné que les fortes têtes, des soldats réputés indisciplinés et certainement peu recommandables, mais la justice doit être toujours la justice. » Par la suite les choses rentrent dans l’ordre.
(Pierre Bellet, Ma grande guerre au 96e, cité ici)
- Quatre hommes sont désignés comme meneurs : Lucien Baleux, Emile Lhermenier, Félix Milhau et Paul Regourdt. Ils sont condamnés à mort par le tribunal de guerre de la 55e DI et exécutés à Roucy le 22 mai 1916 par un peloton du 246e RI. Ils reposent dans la nécropole de Pontavert.
Extraits de témoignages sur cet épisode
Le blog d’Eric Viot
Fiche des 4 fusillés sur le Mémorial virtuel du Chemin des Dames
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lundi 26 avril 2010
C comme Crue de l'Aisne
- Depuis le 8 janvier 1915, l’état-major français cherche à renforcer la tête de pont qu’il contrôle au Nord de l’Aisne près de Soissons (bataille de Crouy). En effet, la position des soldats est fragile car ils sont séparés des réserves et surtout de l’artillerie par la rivière, dont beaucoup de ponts ont été détruits ou endommagés (ceux qui restent sont sous la menace permanente des canons allemands situés sur les hauteurs).
- Or, « deux semaines de pluie ont copieusement alimenté les bassins fluviaux en amont, et provoquent une crue de l’Aisne qui va menacer les ponts de la vallée de Soissons à partir du 11 janvier. » (F. Beauclerc)
- Dans les heures suivantes, sept ponts ou passerelles (anciens ou construits par le Génie) sont détruits par les flots. « A l’aube du 12, la situation est inquiétante : la crue menace à terme tous les ponts de Soissons à Missy. Cela signifie qu’en cas d’attaque allemande, le 5e GDR [Groupe de division de réserve] éprouverait les pires difficultés à envoyer des renforts sur la rive droite ou à replier les troupes, des milliers d’hommes risquant d’être pris dans la nasse. » (F. B.)
- La crue de l’Aisne est souvent présentée comme une cause essentielle de la défaite française lors de la bataille de Crouy, qui voit le front se reporter sur la rivière et se rapprocher de la ville de Soissons.
- Au lendemain de la défaite, le 14 janvier, le communiqué officiel déclare : « La crue persistante de l’Aisne a déjà emporté plusieurs des ponts et des passerelles que nous avions jetés, rendant ainsi précaires les communications de nos troupes. Dans ces conditions, nous nous sommes établis au sud de la rivière. »
- La thèse est ensuite souvent répétée, puis reprise par la plupart des historiens, tel RG Nobécourt : « il s’y ajouta le 12, à 16 heures, un autre drame. […] Cette crue interdisait l’arrivée de renforts – des radeaux étaient partis à la dérive – et elle bloquait sur la rive droite nos unités désemparées, accablées de projectiles, à bout de forces après six jours et six nuits de combats ininterrompus. » (op. cit., page 74)
- Il est vrai que bien que prévue et finalement pas exceptionnelle, la crue a été mal gérée, notamment parce que l’Aisne n’avait pas été nettoyée de tous les déchets consécutifs aux combats et aux destructions de l’automne.
- Pourtant, comme le montre F. Beauclerc, plusieurs dizaines de bataillons et de canons ont pu franchir la rivière en crue entre le 11 et le 14 janvier. « Ceci démontre catégoriquement que la crue de l’Aisne n’a ni empêché les renforts d’intervenir, ni bloqué les troupes sur la rive nord, contrairement à ce qu’a affirmé le GQG et à ce qu’ont répété ensuite les historiens. » « L’argument commode de la catastrophe naturelle » sert de prétexte et dissimule en réalité les autres causes de la défaite, et notamment les erreurs et les tâtonnements de l’artillerie et du haut commandement.
Source principale : F. Beauclerc, op. cit., pages 58/59 et pages 142 à 145
samedi 24 avril 2010
F comme Fruty
- Isthme où le plateau se resserre entre les vallons qui descendent vers l’Aisne (par Nanteuil-la-Fosse, un d’eux portant le nom de Fruty d’ailleurs) et ceux qui plongent sur l’Ailette (par Allemant) ; proche du moulin de Laffaux, traversé par la RN2, on y trouve notamment des carrières.
- La zone est allemande de septembre 1914 jusqu’à l’automne 1917, transformée en un point de défense central après le retrait sur la ligne Hindenburg.
- Lorsque les troupes françaises stationnées à proximité de Laffaux attaquent le 16 avril 1917 et parviennent (difficilement) à gagner quelques hectomètres, elles ont devant elle « l’isthme de Fruty, bande étroite entre le plateau du Moulin de Laffaux et le plateau de l’Ange gardien, dont le versant Nord est plus abrupt encore. Ces pentes, ici et là, sont naturellement percées de creutes, de tunnels, d’abris profonds, nids de mitrailleuses et repaires de réserves que notre artillerie voit mal. » (RG Nobécourt, op. cit., page 327)
- L’offensive Nivelle est bloquée aussi dans ce secteur, même si les combats se poursuivent.
- « Le 5 mai, à 4h45, « à l’aube d’une splendide journée de printemps » (qu’avaient pollué pendant plus de six heures nos obus toxiques déversés dans les ravins où s’abritaient les Allemands), les fantassins qui attaquaient l’ouest du Chemin des Dames étaient des cuirassiers […] auxquels il incombait, à partir des pentes occidentales du plateau de Laffaux, d’atteindre, au-delà du moulin, un front Vallée Guerbette-carrières de Fruty où la 2e division coloniale prendrait en charge la poursuite. » Mais le 11e cuirassiers qui attaque dans cette direction se heurte aux tirs de mitrailleuses qui proviennent des carrières. L’offensive se poursuit le lendemain mais se solde finalement par un échec, malgré l’appui des chars (dont c’est le 2e engagement sur le front français) ; les premières lignes se stabilisent au niveau du moulin de Laffaux. Les carrières servent de base aux tentatives allemandes dans les semaines qui suivent.
- Le 23 octobre 1917, après une intense préparation d’artillerie, « les carrières de Fruty sont rapidement encerclées dès le départ de l’attaque. » La progression est rapide, « alors que le bataillon de deuxième ligne du 75 [RI] achève, avec des lance-flammes et des chars, de réduire et de nettoyer les carrières de Fruty, les chars annihilant aussi des résistances qui se manifestaient encore en arrière du grand mont [de Laffaux]. » (RG Nobécourt, page 328, et JMO du 75e RI)
- Les carrières de Fruty sont à nouveau le lieu de combats terribles le 14 septembre 1918 ; les fusiliers marins y sont engagés et subissent des pertes importantes (18 officiers et 430 soldats tués notamment) ; finalement les Français s’en emparent et les compagnies Schilt les « nettoient » au lance-flammes; elles en portent encore les traces aujourd’hui.
- En 1938 est élevé un monument en l’honneur des fusiliers marins ; la stèle est offerte par M. Messager, ingénieur carrier à Soissons et réalisée par l’architecte Aubled, grand prix de Rome. (source : JF Jagielski in N. Offenstadt dir., op. cit., page 278)
Voir aussi : http://1418bd.free.fr/labase/dosmonummarinsLaffaux.pdf
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jeudi 22 avril 2010
L comme Leroy-Beaulieu (Pierre)
- Enseignant, écrivain et homme politique français
- Olmet-et-Villecun (Hérault) 1871 – Anizy-le-Château 1915
- Polytechnicien, Pierre-Leroy-Beaulieu est capitaine de réserve dans l’artillerie quand la guerre commence. Il est issu d’une famille prestigieuse : petit-fils de l’économiste Michel Chevalier et fils de Paul Leroy-Beaulieu, lui aussi économiste et co-fondateur de l’actuelle Science Po. Il a été élu député de l’Hérault en 1907 puis 1910 (républicain progressiste), notamment en s’inspirant des méthodes « modernes » des partis politiques américains. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de « géopolitique ».
- A 43 ans, père de 6 enfants, Pierre Leroy-Beaulieu se porte volontaire ; il est mobilisé au 19e Régiment d’artillerie.
- Le 13 janvier 1915, lors de la bataille de Crouy, il dirige une batterie de 90 sur le plateau de Vregny, au nord de Bucy-le-Long (plateau du Moncel). Tous ses soldats ayant été tué ou évacués, il reste seul pour servir la pièce (par esprit de sacrifice ou hasard des combats ?). Les Allemands s’approchent de sa position. L’un deux, Walter Ambroselli, raconte : « Maintenant nous attaquions […] une hauteur sur laquelle un canon ennemi tirait encore. […] Là, un capitaine d’artillerie français se trouvait le dernier, seul à la pièce d’artillerie, il allait chercher les munitions, chargeait et tirait. Alors que nous arrivions, il essayait justement d’abattre avec son revolver le plus avancé d’entre nous, le sous-officier Finder. Cependant, celui-ci fut plus rapide et tira une balle dans la tête du capitaine. » Evacué vers Anizy-le-Château, il y meurt quatre jours plus tard.
- Son médecin en informe sa femme et lui envoie ses affaires personnelles. Les Allemands organisent des obsèques solennelles pour Pierre Leroy-Beaulieu, qui figure aussi dans le communiqué et la presse allemands dans les jours suivants.
http://www.jstor.org/pss/2222501?cookieSet=1
(document signalé ici)
- Un des ses fils, Marc, lieutenant, meurt lors de la bataille de Montcornet, au nord-est de Laon, le 16 mai 1940.
- Une rue du hameau du Montcel, en contrebas du plateau de Vregny où il a été tué porte aujourd’hui le nom de Pierre Leroy-Beaulieu
Fiche MPF de Pierre Leroy-Beaulieu
Source principale : F. Beauclerc, op. cit., pages 109/110
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- Olmet-et-Villecun (Hérault) 1871 – Anizy-le-Château 1915
- Polytechnicien, Pierre-Leroy-Beaulieu est capitaine de réserve dans l’artillerie quand la guerre commence. Il est issu d’une famille prestigieuse : petit-fils de l’économiste Michel Chevalier et fils de Paul Leroy-Beaulieu, lui aussi économiste et co-fondateur de l’actuelle Science Po. Il a été élu député de l’Hérault en 1907 puis 1910 (républicain progressiste), notamment en s’inspirant des méthodes « modernes » des partis politiques américains. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de « géopolitique ».
- A 43 ans, père de 6 enfants, Pierre Leroy-Beaulieu se porte volontaire ; il est mobilisé au 19e Régiment d’artillerie.
- Le 13 janvier 1915, lors de la bataille de Crouy, il dirige une batterie de 90 sur le plateau de Vregny, au nord de Bucy-le-Long (plateau du Moncel). Tous ses soldats ayant été tué ou évacués, il reste seul pour servir la pièce (par esprit de sacrifice ou hasard des combats ?). Les Allemands s’approchent de sa position. L’un deux, Walter Ambroselli, raconte : « Maintenant nous attaquions […] une hauteur sur laquelle un canon ennemi tirait encore. […] Là, un capitaine d’artillerie français se trouvait le dernier, seul à la pièce d’artillerie, il allait chercher les munitions, chargeait et tirait. Alors que nous arrivions, il essayait justement d’abattre avec son revolver le plus avancé d’entre nous, le sous-officier Finder. Cependant, celui-ci fut plus rapide et tira une balle dans la tête du capitaine. » Evacué vers Anizy-le-Château, il y meurt quatre jours plus tard.
- Son médecin en informe sa femme et lui envoie ses affaires personnelles. Les Allemands organisent des obsèques solennelles pour Pierre Leroy-Beaulieu, qui figure aussi dans le communiqué et la presse allemands dans les jours suivants.
http://www.jstor.org/pss/2222501?cookieSet=1
(document signalé ici)
- Un des ses fils, Marc, lieutenant, meurt lors de la bataille de Montcornet, au nord-est de Laon, le 16 mai 1940.
- Une rue du hameau du Montcel, en contrebas du plateau de Vregny où il a été tué porte aujourd’hui le nom de Pierre Leroy-Beaulieu
Fiche MPF de Pierre Leroy-Beaulieu
Source principale : F. Beauclerc, op. cit., pages 109/110
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dimanche 18 avril 2010
C comme Commémoration du 16 avril 2010
- Pour la 4e fois cette année, le Conseil général de l’Aisne organise autour de Craonne une journée de commémoration à l’occasion du 93e anniversaire de l’offensive Nivelle, « Sans casque et sans arme ». Cette journée repose essentiellement sur 3 temps et bénéficie d’une météo clémente.
- Le matin, à partir de 5h30, un millier de personnes environ marche sur les traces des soldats français, guidées par le toujours passionné Noël Genteur, maire de Craonne. Parmi eux on note la présence, entre autres, de Frédéric Rousseau et Rémy Cazals, historiens éminents et membres du CRID 14-18, mais aussi d’une groupe de lycéens corses, « invités d’honneur » de la journée.
- Au départ du village actuel, le groupe traverse les champs avant qu’un feu d’artifice n’illumine les crêtes du plateau de Californie et du Chemin des Dames. Les premières lueurs du jour accompagnent les marcheurs qui s’infiltrent (malgré l’embouteillage!) à travers le saillant du Tyrol pour rejoindre le vieux Craonne au moment où se lève un magnifique soleil rouge, qui contraste avec les conditions météorologiques de 1917 …
- C’est ensuite la poursuite de la montée vers le plateau de Californie puis la traversée de celui-ci par les chemins et les vestiges de boyaux. Après quelques chants corses, des colombes sont lâchées dans le ciel bleu à proximité du belvédère. Vient ensuite le temps de la redescente vers Craonne.
- En fin d’après-midi, un spectacle intense et émouvant est donné en l’église de Craonne par Dominique Grange et Jacques Tardi.
- A la nuit tombée, une nouvelle marche mène la foule (plus familiale que le matin) à travers le Ravin sans nom et les rebords du plateau des Casemates vers Craonnelle, où le cimetière est illuminé de centaines de bougies : vision sublime et ô combien émouvante. Après les Basques et les Bretons, ce sont les Corses qui cette année chantent pour l’occasion, accompagnant l’extinction progressive des bougies.
- Il faut au passage saluer le travail et l’investissement de tous, au niveau municipal ou départemental, et les remercier pour leur investissement et leur compétence.
Reportage de France 3 Picardie
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mercredi 14 avril 2010
B comme Battet (Georges)
- Militaire français
- Lille 1893 – Beaurieux 1917
- Saint-cyrien, Georges Battet est officier au 201e RI, avec lequel il participe à toutes les grandes batailles de la guerre.
- Le 16 avril 1917, il est entre Craonne et Craonnelle pour prendre d’assaut le plateau de Californie. « Notre 4e bataillon est commandé par une jeune capitaine de 23 ans, le capitaine Battet, qui a autant de coup d’œil que de sang froid. De l’endroit où il se tient, au pied du saillant de Jutland, il a découvert à la jumelle, qu’à la gauche de notre secteur, il y a au sud du Tourillon de Vauclerc, un élément de tranchée non occupé par l’ennemi. Il a conçu l’idée de s’infiltrer par là, et d’entrer à la grenade dans la tranchée du Balcon, en la prenant par un bout puisqu’on ne peut l’aborder en face. » Vers midi, « à la tête d’une section de grenadiers, il se jette par surprise sur le Tourillon de Vauclerc, pénètre à l’extrémité de la tranchée du Balcon, et de vive force, en chasse les défenseurs. »
- Le 17, les Allemands contre-attaquent sur la tranchée. « Le capitaine Battet tombe frappé mortellement d’une balle à la tête, au bord de la petite carrière, un peu au nord du Tourillon de Vauclerc. » La contre-attaque est repoussée. « Le capitaine Battet, le héros de la journée, n’est pas tombé entre leurs mains, on l’emporte mourant à l’ambulance de Beaurieux. » Il y décède le lendemain. On ne connaît pas son lieu de sépulture.
Fiche MPF
Source principale :
Abbé Achille Liénart, Journal de guerre 1914-1918, Presses universitaires du Septentrion, 2008 (pages 66/67)
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- Lille 1893 – Beaurieux 1917
- Saint-cyrien, Georges Battet est officier au 201e RI, avec lequel il participe à toutes les grandes batailles de la guerre.
- Le 16 avril 1917, il est entre Craonne et Craonnelle pour prendre d’assaut le plateau de Californie. « Notre 4e bataillon est commandé par une jeune capitaine de 23 ans, le capitaine Battet, qui a autant de coup d’œil que de sang froid. De l’endroit où il se tient, au pied du saillant de Jutland, il a découvert à la jumelle, qu’à la gauche de notre secteur, il y a au sud du Tourillon de Vauclerc, un élément de tranchée non occupé par l’ennemi. Il a conçu l’idée de s’infiltrer par là, et d’entrer à la grenade dans la tranchée du Balcon, en la prenant par un bout puisqu’on ne peut l’aborder en face. » Vers midi, « à la tête d’une section de grenadiers, il se jette par surprise sur le Tourillon de Vauclerc, pénètre à l’extrémité de la tranchée du Balcon, et de vive force, en chasse les défenseurs. »
- Le 17, les Allemands contre-attaquent sur la tranchée. « Le capitaine Battet tombe frappé mortellement d’une balle à la tête, au bord de la petite carrière, un peu au nord du Tourillon de Vauclerc. » La contre-attaque est repoussée. « Le capitaine Battet, le héros de la journée, n’est pas tombé entre leurs mains, on l’emporte mourant à l’ambulance de Beaurieux. » Il y décède le lendemain. On ne connaît pas son lieu de sépulture.
Fiche MPF
Source principale :
Abbé Achille Liénart, Journal de guerre 1914-1918, Presses universitaires du Septentrion, 2008 (pages 66/67)
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dimanche 11 avril 2010
C comme Courtine du Poteau d'Ailles
- Tranchée située de part et d’autre de la route qui descend vers Ailles à partir du carrefour du Poteau
- La tranchée de la Courtine appartient au saillant de Deimling. Elle est le prolongement oriental de la tranchée de Franconie ; son sort est donc très lié à celui de sa « voisine », et elle connaît le même lot d’attaques et de contre-attaques pendant tout l’été 1917.
- Devenue française le 16 avril 1917, elle se trouve au cœur des combats : « les vagues allaient et venaient, mais elles étaient le ressac d’un flot qui s’étendait tout au long de la courtine d’Ailles jusqu’au promontoire de la Bovelle » (RG Nobécourt).
- Pendant tout le mois de juin les Allemands « rabotent » le saillant de Deimling et rendent les positions françaises fragiles. Fin juin, ils reprennent la Courtine ; le 119e RI est chargé de sa reprise, ce qui est fait le 1er juillet (« la 2e compagnie […] parvient à occuper à l’est la Courtine d’Ailles » ; « la 3e compagnie réussit à progresser à la grenade dans la Courtine d’Ailles et établit un barrage dans cette tranchée » - JMO du 119e RI)
- Les combats sont acharnés pendant tout le mois de juillet ; les Français ne parviennent pas à s’installer durablement sur les hauteurs et doivent faire face en permanence aux coups de mains allemands. « Il semble qu’il ne faille pas escompter quelque succès si l’on ne parvient pas à rendre inhabitables par des émanations de gaz répétées les tunnels où ils se protègent contre nos bombardements. Encore est-il qu’il faudrait en tenir les issues, au-delà de Franconie. Nous nous préparons à réattaquer. L’ennemi nous devance. Le 25, à 18h30, il déclenche un puissant assaut sur un front de 3 kilomètres, d’Heurtebise à la Courtine du Poteau d’Ailles. Il atteint la crête. » (RG Nobécourt, page 271) Les Français essayent de reconquérir la tranchée le 28, sans succès.
- La situation évolue peu jusqu’au retrait allemand consécutif à la bataille de La Malmaison, le 2 novembre.
(La Courtine du Poteau d'Ailles se trouvait à peu près à l'emplacement du chemin de terre actuel)
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jeudi 8 avril 2010
G comme Grinons
- Plateau sur les hauteurs en rive droite de l’Aisne, près de Chavonne (« Crinons » sur les cartes actuelles)
- Après la contre-offensive alliée de septembre 1914 puis les combats qui permettent aux Allemands de contrôler Chavonne et de repousser les Français en rive gauche dans ce secteur, « l’éperon des Grinons » (R.G. Nobécourt) se trouve en première ligne. C’est un élément essentiel dans le dispositif allemand, grâce à ses creutes aménagées en particulier (par exemple la Krüger Höhle).
- Le 16 avril 1917, le 355e RI attaque vers les Grinons, sous le feu de l’artillerie allemande des hauteurs ; les soldats sont bloqués sur les tranchées Siegfried et Krupp, mais certains parviennent à pénétrer dans Chavonne en ruines (connaissant de grosses difficultés pour s’y maintenir).
- Le lendemain, le régiment recommence son assaut, appuyé par des Tirailleurs sénégalais et le 25e BCP. Les difficultés sont nombreuses : « toute l’après-midi, l’AL [artillerie lourde] tire trop court sur nos premières lignes aux Grinons malgré les demandes d’allongement de tir faites par nos fusées. » Cependant, « à l’heure d’attaque, 17h30, nos mitrailleuses et les canons de 374 exécutent soudainement des tirs rapides sur les mitrailleuses ennemies et réussissent à en réduire au silence la plus grande partie. » A la troisième tentative, les troupes françaises parviennent à mettre pied sur la hauteur en fin de journée. Les carrières souterraines sont nettoyées par les Sénégalais et au lance-flammes par les compagnies Schilt ; de nombreux prisonniers sont aussi capturés. « Il est impossible d’en faire plus, le terrain escarpé des 100 derniers mètres et l’avantage irréductible qu’en tire l’ennemi tournent à un échec certain tous nos efforts sur ce point qui n’est pas abordable de front. » (JMO du 355e RI)
- Le 18, le retrait allemand sur le Chemin des Dames permet de dégager complètement la zone.
- En 1918, les Grinons voient à nouveau passer les Allemands le 27 mai. Puis, le 2 octobre, ce sont les Italiens qui font la reconquête de la zone, où une nouvelle fois la résistance allemande est plus forte qu’ailleurs grâce aux avantages offerts par le terrain.
Sources : R.G. Nobécourt, op. cit., pages 175 et 191
JMO du 355e RI
- Après la contre-offensive alliée de septembre 1914 puis les combats qui permettent aux Allemands de contrôler Chavonne et de repousser les Français en rive gauche dans ce secteur, « l’éperon des Grinons » (R.G. Nobécourt) se trouve en première ligne. C’est un élément essentiel dans le dispositif allemand, grâce à ses creutes aménagées en particulier (par exemple la Krüger Höhle).
- Le 16 avril 1917, le 355e RI attaque vers les Grinons, sous le feu de l’artillerie allemande des hauteurs ; les soldats sont bloqués sur les tranchées Siegfried et Krupp, mais certains parviennent à pénétrer dans Chavonne en ruines (connaissant de grosses difficultés pour s’y maintenir).
- Le lendemain, le régiment recommence son assaut, appuyé par des Tirailleurs sénégalais et le 25e BCP. Les difficultés sont nombreuses : « toute l’après-midi, l’AL [artillerie lourde] tire trop court sur nos premières lignes aux Grinons malgré les demandes d’allongement de tir faites par nos fusées. » Cependant, « à l’heure d’attaque, 17h30, nos mitrailleuses et les canons de 374 exécutent soudainement des tirs rapides sur les mitrailleuses ennemies et réussissent à en réduire au silence la plus grande partie. » A la troisième tentative, les troupes françaises parviennent à mettre pied sur la hauteur en fin de journée. Les carrières souterraines sont nettoyées par les Sénégalais et au lance-flammes par les compagnies Schilt ; de nombreux prisonniers sont aussi capturés. « Il est impossible d’en faire plus, le terrain escarpé des 100 derniers mètres et l’avantage irréductible qu’en tire l’ennemi tournent à un échec certain tous nos efforts sur ce point qui n’est pas abordable de front. » (JMO du 355e RI)
- Le 18, le retrait allemand sur le Chemin des Dames permet de dégager complètement la zone.
- En 1918, les Grinons voient à nouveau passer les Allemands le 27 mai. Puis, le 2 octobre, ce sont les Italiens qui font la reconquête de la zone, où une nouvelle fois la résistance allemande est plus forte qu’ailleurs grâce aux avantages offerts par le terrain.
Sources : R.G. Nobécourt, op. cit., pages 175 et 191
JMO du 355e RI
mardi 6 avril 2010
Casimir-Périer (Claude)
- Homme politique français
- Pont-sur-Seine (Aube) 1880 – Crouy 1915
- Héritier d’une illustre famille et fils de l’ancien président de la République, Claude Casimir-Périer est un intellectuel brillant marié à l’actrice Pauline Benda. Il échoue au printemps 1914 aux élections législatives dans l’Hérault. Depuis 1912, son secrétaire particulier est le romancier Alain-Fournier.
- Officier de réserve, Casimir-Périer est capitaine au 276e RI lorsque celui-ci se retrouve dans le Soissonnais après la bataille de la Marne.
- Il participe aux combats de l’automne dans le secteur puis à la bataille de Crouy en janvier 1915. Il est tué le 12 à la cote 132.
- Claude Casimir-Périer repose dans la nécropole militaire de Crouy. Mort sans héritier, il est le dernier représentant de la dynastie.
Fiche MPF
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samedi 3 avril 2010
C comme Center Parcs
- Lieu de loisirs situé au bord du plan d’eu de l’Ailette, sur les communes de Chamouille et Neuville-sur-Ailette
- Au début des années 2000, la compagnie néerlandaise Center Parcs travaille sur l’implantation d’un troisième centre en France (après la Normandie et la Sologne) en partenariat avec la société Pierre et Vacances et avec le soutien du Conseil général de l’Aisne et du Conseil régional de Picardie. Le chantier commence en 2005.
http://www.aisne.com/fiche_actu.asp?id_actu=266
http://www.aisne.com/fiche_actu.asp?id_actu=285
- Le 28 septembre 2007, le Center Parcs du Domaine de l’Ailette est inauguré, en présence de Xavier Bertrand (ministre du Travail) et Luc Chatel (secrétaire d’Etat à la Consommation). Une semaine plus tôt, près de la Caverne du Dragon, aucun représentant du gouvernement n’est présent à la cérémonie d’inauguration de la Constellation de la Douleur.
- L’installation du centre de loisirs au cœur de la région qui a connu de si terribles combats fait débat. Certains mettent en avant l’incongruité d’une telle construction dans ce lieu de mémoire. D’autres insistent sur les retombées sur l’économie et les lieux de mémoire de la région.
- « A ce propos, je dois dire que j’ai d’abord été choqué par l’idée qu’un Center Parcs allait être construit là, près de l’Ailette. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Mais, à la réflexion, même si le passé est si fort, il faut arrêter de vivre dans le passé seulement. C’est bien qu’un nouveau public soit amené à découvrir ce qu’est le Chemin des Dames. Il y a un travail d’histoire à entreprendre toujours, un travail d’éducation. » (François Mayu dans la Lettre du Chemin des Dames n°18, mars 2010)
- Les premiers résultats du Center Parcs de l’Ailette sont satisfaisants et semblent profiter à d’autres sites de la région, telle la Caverne du Dragon.
http://www.pro-evasion-aisne.com/var/picardie/storage/original/application/a1e09178b7477572ccc16f8f0b8f74c6.pdf
http://www.evasion-aisne.com/fr/Archives/1er-anniversaire-1er-bilan-au-Domaine-du-lac-d-Ailette/
- L’année 2009 se révèle plus difficile …
http://www.slideshare.net/CDTAisne/espace-aisne-center-parcs-bilan-2009
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