A comme Abbadie (Louis)

(MAJ  07/2021)

     Soldat français fusillé

 

Louis Abbadie naît dans le 11^e arrondissement de Paris le 15 mars 1884.

Quand la guerre éclate, il est courtier en chevaux à Montargis (Loiret). Mobilisé au 246^e RI (24^e compagnie du 6^e bataillon), il combat à Soissons et dans ses environs à partir du 12 septembre 1914, lorsque s’achève le repli allemand consécutif à la bataille de la Marne.

Le 8 novembre, le régiment est mis en alerte en vue d’une éventuelle attaque sur les hauteurs de Crouy. Le 9, il poursuit les travaux de retranchement dans la périphérie nord de Soissons avant de relever le 289^e RI. « Opérations sans incidents » officiellement ; mais c’est alors que Louis Abbadie, qui vient de subir une peine de 15 jours de prison, disparaît de sa compagnie. Il est retrouvé deux jours plus tard, pris en flagrant délit de vol de sucre aux magasins généraux de Soissons. Parvenu à s’échapper, Abaddie est capturé le 15, dans une infirmerie de la ville. Dans sa défense à propos du vol de sucre, il reconnaît l’abandon de poste et se retrouve déféré devant le Conseil de guerre de la 55^e division ; le soldat Ehrlich (276^e RI) est son avocat commis d’office.

Louis Abaddie est condamné à mort le 30 novembre ; son recours en grâce est rejeté par le général Berthelot, qui regrette cette démarche « en faveur d’un lâche doublé d’un voleur ».

« Le 24 décembre le soldat Abbadie du 246^e régiment d’infanterie condamné à la peine de mort est fusillé à Vauxbuin à 7h30. La gendarmerie a assuré le maintien de l’ordre. Le soldat Abbadie n’a pas voulu qu’on lui bande les yeux, il a refusé de se mettre à genoux et est mort très courageusement. » (JMO Prévôté de la 55^e DI). - Bien que fusillé, et même si son nom n’est pas inscrit sur le monument aux morts de sa commune, Louis Abbadie figure dans le fichier des « Morts pour la France » ; sa sépulture se trouve dans la nécropole de Vauxbuin.

 

 

Sources :

Fiche MPF sur le site Mémoire desHommes 

Dossier de condamnation : SHD/GR 11 J 1741 – Conseil de guerre

Frédéric Mathieu, 14-18, les fusillés (page 101)

JMO des différentes unités citées (SHD)

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