samedi 14 novembre 2009

L comme Lutzow



- Tranchée allemande du bastion de Chevreux, à l’Est de Craonne (elle tire son nom d’un militaire prussien de l’époque napoléonienne)

- La tranchée de Lutzow est la 3e position défensive de la première ligne allemande dans la zone des « courtines » situées au Nord du bois de Beaumarais (Clairière, Sablière, Carrière, Persane). C’est l’un des premiers objectifs lors de l’offensive Nivelle en 1917, pour dégager la route vers Corbeny.




- Le 208e RI est chargé de l’offensive dans ce secteur. Mais il signale dès avant le 16 que la préparation d’artillerie n’a pas détruit les abris de mitrailleuses allemandes dans le bois de Mandoline, située juste devant la tranchée.
De plus, le colonel qui commande le régiment est coupé de l’arrière, les lignes téléphoniques ayant été endommagés par les obus allemands. « De très rares agents de liaison arrivaient de l’avant, entre deux rafales, avec des renseignements pratiquement nuls. » Il tente donc en fin de journée de parvenir à cette « obsédante tranchée de Lutzow » mais revient en loques, sans succès.
Aucune progression n’est possible et les pertes sont terribles. Le régiment doit être organisé dans les jours suivants (sources : Adrien Zeller cité par A. Loez dans N. Offenstadt (dir.), op. cit., page 200 ; JMO du 208e RI, pages 9 et 10)

- Le 17 avril, le 27e BCA attaque la tranchée, sans succès (selon certaine sources, il y parvient mais ne peut s’y maintenir). Un statu quo s’établit alors, aucun des deux armées ne parvenant à prendre le dessus malgré les bombardements intensifs.


- Le 22 mai, le 77e RI tente à nouveau de progresser vers la tranchée de Lutzow.
Il a trois objectifs successifs : la Courtine de la Clairière, la tranchée Turque et enfin la tranchée de Lutzow. « La 1ère vague atteint le 1er objectif avant que le barrage ait été levé. » « Le mouvement en avant se continue suivant de très près le barrage mobile. Le terrain est complètement bouleversé ; la tranchée Turque est inexistante ; quelques débris de rails indiquent vaguement la place d’une voie ferrée étroite. » Mais le bataillon formant l’avant du régiment est coupé en deux ; un peloton doit permettre la réunion et « boucher ce trou. Il progresse de trou d’obus en trou d’obus sous le feu des mitrailleuses de gauche » et parvient à mettre pied dans la partie droite de la tranchée Lutzow.
Pendant plusieurs heures, « la situation reste inchangée sous le feu des deux artilleries. » Le 23 dans la soirée, les Allemands tentent une contre-attaque, qui est repoussée.
Le 24, un seul bataillon du régiment reste en ligne pour aider le 32e RI dans une nouvelle poussée. Il progresse dans la tranchée mais ne contrôle toujours pas l’extrémité gauche de celle-ci. Ce bataillon rejoint ensuite l’ensemble du régiment en repos à l’arrière.
(JMO du 77e RI, pages 48 à 52)

- Dans les jours suivants, les Français parviennent à progresser, toujours très difficilement. Ils atteignent la ligne allemande suivante, les tranchées du Marteau et de l’Enclume. Cf. la carte de la 47e DI en date du 5 juin.

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