mercredi 8 juin 2011

500 comme 500e jour de guerre au Chemin des Dames

Le 23 décembre 1915 est le 500e jour de la guerre.
Le Chemin des Dames est un des secteurs « calmes » du front depuis plusieurs mois. Les dernières journées de l’année ne dérogent pas à cette situation, et l’activité des unités françaises et allemandes présentes dans la région est très limitée.


Des deux côtés on prépare Noël tout en soignant les maladies hivernales, qui remplissent les infirmeries de la vallée de la Vesle ou du Laonnois.
Le quotidien des soldats, ce sont les relèves qui font alterner présence en première ligne et position en réserve, souvent dans les creutes. Ce sont les travaux de construction d’abris pour résister aux intempéries du deuxième hiver du conflit.
L’artillerie maintient une activité « normale », à laquelle les soldats se sont habitués (300 obus échangés sur le front tenu par le 37e CA, autour de Soissons). Elle est un peu plus marquée à proximité du Bois des Buttes, où a même lieu un combat à la grenade. Les pertes dans les unités sont cependant partout négligeables, le plus souvent nulles.


Chez les Français, la préoccupation essentielle est la montée des eaux de l’Aisne, dont on surveille la crue chaque jour et qui oblige à des aménagements dans les réseaux de tranchées. Après une forte hausse dans les journées précédentes, la situation s’améliore (27 cm de baisse le 22 décembre et situation stationnaire le 23) avant de redevenir inquiétante lors des derniers jours de 1915. Dans le secteur de la 2e DI, « l’eau inonde complètement la plaine entre la tranchée de la Miette et le boyau Bugeaud. » (étiage à 2m39).


L’activité est un peu plus importante autour de la Cote 108, où la guerre des mines continue : le 23, le Génie de la 1ère DI répond aux Allemands qui, la veille, ont fait sauter un camouflet (dans le but de rendre le terrain impropre à la construction d’un tunnel) et lancé de nombreux obus sur zone. Un double camouflet explose tard dans la soirée, vers 23h30, accompagné d’un intense bombardement.


En somme, une journée banale de la guerre pour le Chemin des Dames – à l’image de la plupart des régions traversées par la ligne de front ; devenue banale pour les soldats des deux camps, malgré ses dangers et sa pénibilité permanents.



Sources: JMO des unités présentes dans la région
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