- Le 27 juin 1917, lors d’un comité secret de la Chambre, le député Albert Favre donne le chiffre de 1,2 millions d’hommes présents côté français pour participer à l’offensive Nivelle du 16 avril. Ce chiffre, depuis lors fréquemment repris, est-il le bon ?
- Les trois armées en présence (les deux de rupture, la Ve et la VIe, et celle de poursuite, la Xe), regroupent 53 divisions : d’où les impressions des témoins d’être en présence d’une « masse » considérable, ce qui laisse penser à une victoire presque assurée.
- Cependant, il faut entrer dans le détail de la disposition en profondeur des régiments pour se faire une idée précise des effectifs en présence côté français, le 16 avril 1917.
- La première ligne est constituée par les troupes qui attaquent les positions allemandes le 16 avril à 6h du matin. Cela représente environ 180 000 hommes.
- La deuxième ligne est la plus nombreuse ; c’est celle des troupes de soutien, situées entre le front et l’Aisne au petit matin du 16. On y trouve des fantassins, la quasi-totalité de l’artillerie et les régiments territoriaux attachés aux corps d’armée de tête. Au total environ 250 000 soldats. Comme la première ligne, ils sont sous le feu constant de l’artillerie allemande.
- La pointe de l’armée de poursuite constitue la troisième ligne : 120 000 hommes, qui s’avancent dans la vallée de l’Aisne le matin du 16 et qui, pour beaucoup, franchissent la rivière avant de connaître l’échec et donc le changement de rôle qui leur sera attribué.
- La quatrième ligne avance aussi vers le front mais reste bloquée entre Vesle et Aisne (près de Fismes notamment), et n’a pas de vision du champ de bataille dans l’immédiat. On peut l’évaluer à 180 000 soldats.
- Enfin, une cinquième ligne se trouve sur la Marne, près de Château-Thierry : 55 000 hommes placés là en vue de la poursuite à longue distance des Allemands.
- Au total, ce sont donc près de 750 000 soldats français qui sont concernés par l’offensive du 16 avril. Il faut leur ajouter leurs « voisins » des Monts de Champagne, qui attaquent le lendemain ; même s’il n’y a pas exactement le même échelonnement qu’à l’ouest de Reims, on peut y comptabiliser au total plus de 150 000 hommes. L’ensemble des forces rassemblées avoisine donc le million de combattants, côté français.
Source : Philippe Olivera in N. Offenstadt (dir.), op. cit., pages 78 à 80
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