- Entrepreneur et soldat français
- Saint-Etienne 1896 – Saint-Etienne 1974
- Après avoir obtenu son baccalauréat, Joseph Tézenas du Montcel devance l’appel et s’engage dans l’armée en 1915. Il devient caporal puis sergent à la fin de l’année, affecté dans le secteur de Mourmelon.
- En 1916, il combat à Verdun et dans la Somme, gravissant peu à peu les échelons de la hiérarchie militaire.
- Le 16 avril 1917, Joseph Tézenas du Montcel est sous-lieutenant au 5e RIC, dans le ravin de Troyon. « Nous devrons nous ébranler à H + 10 minutes, mais Dieu seul sait quand et où nous nous arrêterons, car l’objectif du régiment n’est rien moins que Laon qui se trouve à plus de vingt kilomètres au nord de notre front. Cela suppose une belle confiance de la part de nos chefs, et nous fait plaisir. Sans doute la partie la plus dure pour nous sera-t-elle la première partie, l’enlèvement de ces lignes de tranchées successives qui constituent une puissante organisation de défense. D’après la carte – puisqu’accrochés comme nous le sommes à la pente nous ne voyons rien – il semble que la deuxième tranchée boche soit un peu plus élevée que la première et sensiblement au sommet de la crête d’où l’on doit découvrir tout l’autre versant. Nous verrons alors ce que nous avons en face de nous. » (cité par RGN, page 142)
- Mais il n’en a pas l’occasion et la vague d’assaut est vite stoppée : « Nous abordons la première tranchée boche. Tout y est bouleversé à un point incroyable… Nous nous arrêtons une seconde, le temps de souffler et de reprendre un peu l’alignement… Nous repartons et, comme nous avançons toujours, les premiers cadavres nous apparaissent, dispersés çà et là, de nos camarades qui, il y a quelques minutes, sont partis devant nous, et tout à coup… Une terrible rafale nous cloue sur place. » (idem, page 160)
- Le 17, il est toujours dans la tranchée de Munster ; « Abruti, entièrement vidé, je pense seulement que toutes mes capacités, tous mes moyens intellectuels et physiques sont devenus quelque chose d’insignifiant, de ridicule, que tout cela va disparaître, volatilisé en une seconde et je serre les dents, effroyablement seul. Seul ? Il y a bien Palmier qui est là, contre moi. Sans doute serons-nous tués tous les deux ensemble… La nuit et la pluie nous apportent le ralentissement et le fin des violences épuisantes. » (idem, page 184) Son régiment est relevé le lendemain.
- A nouveau dans la Somme en juillet 1918, il s’y signale par son courage. Lieutenant, il participe à l’occupation de la Ruhr par les troupes françaises puis est démobilisé à l’été 1919. Il devient alors chef d’entreprise à Saint-Etienne. Il est promu capitaine dans la réserve en 1927. Mobilisé en 1939 sur la ligne Maginot, il est affecté à Perpignan en raison de son âge et de sa charge de famille.
- En 1960, Tézenas du Montcel publie ses souvenirs dans L’Heure H. Etapes d’infanterie 14-18.
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