Connaître et comprendre le lieu, les hommes, les événements et la mémoire du Chemin des Dames
samedi 19 septembre 2009
B comme Balcon
- Tranchée allemande proche de Craonne, juste sous le Chemin des Dames
- Elle longe les rebords du plateau de Californie, depuis le tourillon de Vauclerc (aujourd’hui à proximité de la statue Napoléon) jusqu’au saillant du Jutland.
- Le 16 avril 1917, c’est le 201e RI qui attaque en direction de la tranchée du Balcon. « Pour arriver jusqu’à la tranchée du Balcon, il nous faut traverser le Ravin sans nom ; au bord de son ruisseau, des violettes, et la neige tombe. Il y a 8 à 900 mètres de nos tranchées au bord de la falaise. A 6 heures les 5e et 6e bataillons s’élancent avec un entrain splendide. Au fur et à mesure que nous progressons la tranchée du Balcon semble s’élever. Le ruisseau franchi, nos vagues subissent un feu d’enfer. Beaucoup sont touchés. Ceux qui parviennent au pied du Balcon se terrent sous les nappes de balles. » (Charles Augustin, soldat du 201e RI cité par R.-G. Nobécourt)
- Depuis les deux « bastions » du tourillon et de Jutland, le feu des mitrailleuses est en effet particulièrement nourri, « en des points signalés chaque jour au commandement et à l’artillerie par le Service de Renseignements du régiment et l’Officier d’artillerie de liaison au 201e. » (JMO du 201e RI)
- Le régiment atteint le « Balcon », très difficilement, perdant tous ses officiers ; le capitaine Georges Battet et ses hommes du 4e bataillon profitent en effet d’un boyau non gardé pour s’infiltrer dans la tranchée et la nettoyer à la grenade. Le lendemain, le 201e doit la défendre face à la contre-attaque allemande depuis la tranchée suivante, celle des Sapinières, qui communique avec le Balcon par un tunnel. Le capitaine Battet, 23 ans, est blessé mortellement d’une balle à la tête, ses hommes résistant autour de lui ; il meurt au poste de secours de Beaurieux le 18.
- Le 33e RI remplace le 201e tellement éprouvé le 17 avril et parvient à conserver la tranchée du Balcon en fin de journée.
- Pendant plusieurs jours, les Français doivent défendre leur position, qui leur sert de tranchée de repli lorsqu’ils échouent à aller plus avant.
- A noter qu’il existe aussi une tranchée du Balcon tout près de Soupir, elle aussi prise par les Français le 16 avril 1917.
Sources principales : JMO du 201e RI, Lettre du Chemin des Dames n°15 et R.-G. Nobécourt, op. cit., pages 149 et 182 notamment
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Quel dictionnaire ! Quasiment exhaustif !...
Ici la légendaire tranchée du Balcon qui, rien que par son nom, résume toute l'horreur de la situation : Les Allemands étaient bien logés dans leur balcon, en suplomb de nos soldats qui devaient gravir la cote et atteindre ce balcon !
Mais, en plus de la carte IGN qui localise cette tranchée, j'aurais bien vu un morceau de la carte d'EM de l'époque, avec les tranchées rouges et bleues ...
Sylvain (monte-au-creneau)
Enregistrer un commentaire