- Concepts qui divisent les historiens français en deux « écoles ».
- Depuis une vingtaine d’années, l’historiographie de la première guerre mondiale repose sur deux éléments essentiels, la place à accorder aux témoignages et la question fondamentale mais complexe : « Comment ont-ils tenu ? »
- Certains historiens défendent la thèse du « consentement ». On les surnomme parfois « l’Ecole de Péronne » car leurs représentants principaux sont ceux qui ont mis en place et supervisent l’Historial de la Grande Guerre : Stéphane Audouin-Rouzeau, Annette Becker, Jean-Jacques Becker (les deux premiers ont notamment publié 14-18, retrouver la guerre en 2000). Selon eux, une « culture de guerre » aurait existé avant 1914 et pendant le conflit, préparant et conditionnant les Européens au combat et aux souffrances qui l’accompagnèrent. Cette culture expliquerait la brutalisation des sociétés, qui allait entraîner des conséquences terribles dans les décennies suivantes. Ils minimisent l’impact de la désobéissance et des mutineries.
C’est par exemple cette thèse qu’ils mettent en avant dans le documentaire 14-18 le bruit et la fureur, diffusé par France 2 le 11 novembre 2008. Leur influence est grande : commémorations officielles, manuels scolaires, etc.
- En réaction, d’autres historiens et chercheurs insistent sur la thèse dite de la « contrainte ». Ils sont regroupés essentiellement au sein du CRID 14-18 et leur lieu-référence est le Chemin des Dames (le siège du CRID 14-18 est à Craonne) : Nicolas Offenstadt, Rémy Cazals, Frédéric Rousseau, etc. Eux mettent en avant les différentes formes de la contrainte (hiérarchie, pression sociale, regard des autres) qui s’impose aux soldats et dénoncent la notion de « culture de guerre », qui est celle des élites et de l’arrière. Ils privilégient l’approche par les témoignages des simples combattants.
Plusieurs films de fiction récents et très populaires vont dans leur sens : Un long dimanche de fiançailles, Joyeux Noël, Les fragments d’Antonin.
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