dimanche 13 juillet 2014

C comme cyclistes


Frank Henry (source: BNF - Gallica)

- Au moins deux cyclistes français ayant participé au Tour de France dans ses premières années sont décédés dans le secteur du Chemin des Dames, parmi les nombreux MPF que compte le peloton du début du siècle (parmi eux, citons notamment Lucien Petit-Preton, vainqueur des Tours 1907 et 1908 ou Octave Lapize, lauréat en 1910).

- Arthur Adrien Héloin, né à Vervins dans l’Aisne en 1889, participe au Tour de France au sein de l’équipe Alcyon ; il abandonne au cours de la 7e étape Nice-Nîmes, gagnée par le luxembourgeois François Faber (lui aussi meurt au combat). Mobilisé au 352e RI (19e compagnie), il combat sur l’Aisne à l’ouest de Soissons puis autour de Vénizel à partir d’octobre 1914, remplaçant les Britanniques.
- Le 13 janvier 1915, les Allemands lancent une puissante offensive sur les positions françaises au nord de l’Aisne (ceci faisant partie de l’ensemble des combats dits « bataille de Crouy »). Le 352e positionné sur le plateau de Vregny au nord de Bucy-le-Long est balayé, comme les unités voisines. Les pertes sont terribles : à chaud, on comptabilise 33 morts, 118 blessés et 617 disparus. Parmi eux, Adrien Héloin, dont le corps n’est jamais retrouvé et qui n’a donc pas de sépulture connue.

- Un an avant Héloin, Michel Joanny (né à Baron, Saône-et-Loire, lui aussi en 1889) abandonne son unique Tour de France qu’il accomplit en tant que coureur « isolé » dès la 3e étape, Metz-Belfort.
- Le 4 mai 1917, son régiment, le 174e, est chargé de reprendre l’offensive sur le canal de l’Aisne à la Marne, à la hauteur de la ferme du Godat. La bonne défense allemande empêche une réelle progression française ; le 174e RI perd 57 tués, 210 blessés et 153 disparus, dont Michel Joanny, qui n’a pas de sépulture connue.



- Parmi les autres cyclistes ayant perdu la vie autour du Chemin des Dames, on peut citer le jeune espoir Frank Henry, 22 ans en 1914, né à Landerneau. Champion de France des indépendants et vainqueur du Critérium du Midi en 1913, il est détaché auprès du GQG (état-major de la 1ère Armée) comme estafette à vélo en août 1914.
- Le 9 novembre, au cours d’une mission, il meurt dans des conditions qui ne sont pas très claires (explosion accidentelle d’une grenade ? d’un obus ?) à Courcelles-sur-Vesle, près de Braine. Il est enterré dans le cimetière communal du village.

(Pour plus de détails sur Frank Henry, consulter la Lettredu Chemin des Dames n°23)

 

A lire : Jean-Paul Bourgier, Le Tour de France 1914


vendredi 4 juillet 2014

P comme Première décoration britannique



- Le 20 octobre, la London Gazette annonce que le roi George V a attribué sa première récompense officielle de la guerre. Surprise : celle-ci va à une jeune française. « Le Roi a conféré la décoration de la Croix-Rouge royale à Mlle Eugénie Antoine [résidant rue de Bersault], pour son courage et les soins qu’elle a rendus aux blessés anglais, à l’ambulance de Vailly-sur-Aisne, pendant que ce village était bombardé. » (source : Le Figaro, 21 octobre 1914)

- En effet, dès que les britanniques sont bloqués sur les pentes nord de l’Aisne, le 14 septembre 1914, ils installent un hôpital de campagne dans l’église de Vailly et dans trois maisons adjacentes (dont celle du docteur Lancry, parti lors de l’invasion), bien que les lieux soient sous le feu des obus allemands. Le personnel de la 8th Field Ambulance est immédiatement débordé par le nombre de blessés et la gravité de leur état. «  A l’école il y avait cinq ou six jeunes françaises qui avaient des connaissances sur les premiers secours et qui se rendirent très utiles. Le flux de blessés était incessant et nous dûmes nous occuper de 500 d’entre eux pendant les premières 48 heures. » (Lieutenant H. Robinson, cité par Paul Kendall dans Aisne 1914 : the dawn of trench warfare)

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