mardi 25 septembre 2012

Grimaldi (Louis)



- Militaire et prince monégasque
- Baden Baden 1870 – Monaco 1949

- Stagiaire à Saint-Cyr (promotion « Soudan », 1891-1893), Louis Grimaldi sert dans les colonies françaises avant de quitter l’Armée en 1899.
- En 1914, l’héritier du prince régnant Albert Ier s’engage aux côtés de la France et rejoint l’état-major de la Ve Armée ; il y devient chef d’escadron fin 1916.

- Louis Grimaldi obtient une troisième citation lors de l’offensive Nivelle (la Ve Armée du général Mazel mène l’attaque dans la partie orientale du front). « Le Prince Louis de Monaco, chef d’escadron à l’état-major de la Ve Armée. Officier vigoureux, qui a fait preuve le 16 avril 1917, au Chemin des Dames, et les jours suivants, de l’activité la plus intelligente. Officier de liaison de l’armée auprès des divisions engagées, a parcouru maintes fois, sans le moindre souci du danger, les terrains les plis violemment battus par le feu, allant chercher sur place les renseignements nécessaires, et portant partout sa bonne humeur réconfortante, son calme que rien n’émeut, son inébranlable foi au succès. »



- Après la guerre, il remplit diverses missions militaro-diplomatiques pour la France ; en 1922, il démissionne de l’Armée pour succéder à son père sur le trône de Monaco.




- A lire : un article de Alexandre Hepp dans Le Gaulois du 14 février 1923

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vendredi 21 septembre 2012

C comme Capture "regrettable"



Le contexte

- En mars 1917, alors que se prépare l’offensive Nivelle, l’état-major allemand demande à ses troupes sur tout le front de mieux connaître les intentions ennemies. Il se forge l’idée que l’attaque aura lieu sur le front de l’Aisne et de la Marne. « L’attitude adoptée par l’ennemi, du jour où il a eu vent de nos projets, a été celle d’une défensive très active. Aéronautique très mordante et très pénétrante, cherchant avec audace à se rendre compte. Artillerie très active […]. Infanterie très vigilante, lançant ses ‟strosstruppˮ en coups de main presque quotidiennement sur tous les points du front. »
- Un de ces coups de main, le 4 avril, « mérite une attention particulière ».


L’opération militaire

- C’est sur le secteur tenu par le 3e régiment de Zouaves (lieutenant-colonel Philippe) et par le 267e RI que porte cette attaque, autour de la Neuville, à proximité du canal de l’Aisne à la Marne. Face à eux, un régiment allemand (le 37e de réserve), le groupe des pionniers et un Sturm Bataillon.

- Après une forte préparation d’artillerie pendant trois heures, les fantassins attaquent en masse à 18h30 et parviennent à percer le front français, progressant rapidement jusqu’au canal et pénétrant dans les ruines de la Neuville. Les bastions du Tonkin et de l’Annam sont contournés et ne peuvent empêcher la progression, parvenant cependant à empêcher la capture de tous les occupants ; ceux d’Isly et des Serbes connaissent le même sort, tandis qu’un groupe d’hommes autour du sous-lieutenant Derache parvient à défendre le bastion de Sidi-Brahim.
- La soirée permet un léger rétablissement de la situation : vers 21 heures les compagnies de réserve contre-attaquent, « mais à cause de la boue on ne peut plus se servir du fusil, et les grenades se font rares. »
- Dans les jours suivants, le terrain est progressivement repris …


Le bilan immédiat et à moyen terme

- Au 267e RI, le bilan est très lourd : 6 morts (dont un officier), 19 blessés (idem), 316 disparus, la plupart prisonniers (dont 6 officiers) pour la seule journée du 4 avril.
- Au 3e Zouaves, c’est encore pire, avec plus de 400 prisonniers, mais aussi une désorganisation complète des lignes.

- A moyen terme aussi, les conséquences sont très graves.  « Pendant l’attaque, un capitaine du 3e Zouaves, serré de près, avait confié à son sergent-major sa sacoche contenant, entre autres documents, le plan d’engagement de son bataillon. Or, le sous-officier avait disparu ; et le plan d’engagement en question résumait, malgré les ordres donnés, toute la manœuvre des 7e et 32e C.A. » (général de Bazelaire, commandant du 7e CA, dans un compte-rendu adressé au général Mazel – Ve Armée). « Il était malheureusement trop tard pour modifier le plan d’action d’ensemble de l’Armée. D’ailleurs on pouvait encore douter que le document fut tombé aux mains de l’ennemi, ou tout au moins parvenu au Commandement.
Ce n’est que quelques jours après la bataille qu’un communiqué de l’Agence Wolff en a donné la certitude. »

- « Sans rien exagérer, on peut affirmer que cet incident regrettable ne nous a pas facilité la besogne. On peut lui attribuer, en partie, la résistance acharnée que nous avons rencontrée au sud de l’Aisne, le recul des batteries allemandes dans les derniers jours de la préparation d’artillerie, l’échelonnement en profondeur des troupes de contre-attaques, que l’adversaire, au courant de notre manœuvre et de sa rapide audace, tenait tout préparées. »




Sources

JMO Ve armée (page 62)

JMO 7e CA

JMO 3e zouaves

JMO 267e RI

(Service Historique de la Défense)