- « L'année
dernière, un Allemand de marque honora Soissons de sa présence. Descendu au
Lion Rouge, il charma tout le monde par son amabilité et ses largesses. Curieux
des beautés de la nature, il parcourut en auto et visita entre autres choses
les champignonnières de Pasly. Cet Allemand s'appelait Von Kluck. Il a dû
garder un bon souvenir de Soissons, car depuis quatre mois il s'efforce
vainement d'y rentrer. » (Marmita, journal de tranchée du 267e
RI, 10 janvier 1915)
- Dès les
premiers mois de la guerre apparaît une rumeur (parmi le flot de fausses
informations et de « canards » qui circulent) cherchant à expliquer
la bonne organisation défensive des Allemands dans l’Aisne. Cette rumeur ne
fait que s’amplifier lorsqu’on découvre progressivement l’utilisation
pertinente que ces derniers font des creutes de la région. De là à répandre
l’idée que tout cela avait été préparé avant 1914, il n’y a qu’un pas …
- Pas franchi
notamment par le comte Caix de Saint-Aymour dans La Marche sur Paris de l'Aile droite allemande. Ses derniers combats
(26 août-4 septembre 1914) en 1916 (source : JF Jagielski). Un autre
on-dit répand l’idée que l’ancien maire de Soissons, Victor Becker, aurait été
fusillé pour avoir aidé les Allemands à installer leur artillerie dans les
creutes avant la guerre).
- La rumeur ne
s’efface pas totalement, malgré les démentis postérieurs à la guerre (cf. les
mémoires de Georges Muzart, maire de Soissons après 1917) ou les travaux
d’historiens démontrant qu’elle est infondée. On lit par exemple dans un
article destiné au grand public en 1993 : « Ainsi fortifiés, les
Allemands tiennent le terrain jusqu'à la dernière année de la guerre. En fait,
dès leur arrivée sur le site, ils sont en pays de connaissance... Bien avant le
début du conflit, un certain M. Kluck,
"entrepreneur" au fort accent germanique, avait parcouru la région et
fait l'acquisition de souterrains dans le Soissonnais en vue d'une exploitation
industrielle. La guerre venue, le général allemand Alexander von Kluck - c'était lui, l'entrepreneur - met son armée en position sur
le terrain qu'il connaît bien et rend rapidement le plateau imprenable. » (Anne
Pons, L’Express, 14 octobre 1993)
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