- « Enfin se présentait le point vital de
la défense, la ligne Hindenburg, véritable forteresse qui, dans le secteur du
régiment, prenait le nom de la Danse. »(René Germain, du RICM)
- Tranchée allemande située à proximitédu fort de la Malmaison (immédiatement à l’ouest), qu’elle défend avec sa
voisine (tranchée de la Carabine, qui la prolonge aussi à l’est – à l’ouest,
elle est poursuivie par celle du Hérisson).
- A partir du
retrait allemand sur le Chemin des Dames, le 20 avril 1917, la tranchée de la
Danse est le cœur du dispositif dans ce secteur : située à proximité des
carrières de Bohéry, elle est l’axe de la défense allemande.
- Le 23
octobre 1917, elle constitue donc le tout premier objectif du RICM lors du
déclenchement de la bataille de La Malmaison.
- Suivons René
Germain (aspirant au 8e bataillon du commandant Alix, tué avant même
l’assaut d’infanterie) :
- « Je veille à ce que le mouvement ne
s’accentue pas trop vers la gauche, et cherche les hommes de l’autres
demi-bataillon qui doit se joindre au nôtre. Le boyau des Besogneux, point de
jonction, est jusqu’ici invisible, absorbé sans doute pat cette multitude
d’entonnoirs. Voici les hommes de gauche. Nous reprenons notre marche de front.
Je trouve enfin quelques tronçons encore intacts des Besogneux, pleins de
cadavres en décomposition. Il fait jour maintenant. Le ciel est gris sale, de
gros nuages pendent très bas. »
- Le groupe de
René Germain est alors pris, comme d’autres, sous le feu de mitrailleuses
situées dans la tranchée de la Danse (selon le JMO de l’unité, « il ne reste dans la tranchée de la Danse que trois abris, dont un entièrement bétonné en bon état. Ces abris sont
nettoyés et de nombreux prisonniers y sont faits. »).
- Face aux
assauts français et au bombardement, beaucoup d’Allemands préfèrent se rendre. « Mais ceux qui sont devant moi
semblent vouloir tenir jusqu’au bout et tirent toujours. Nous sommes pourtant à
10 mètres. Je fais un signe à mes hommes et d’un bond je me précipite vers eux,
me trouvant face à l’engin au pied duquel ne restent que deux hommes qui râlent
… Les autres sont descendus dans la cheminée d’un de ces abris perfectionnés et
doivent être barricadés dans la chambre souterraine. Je me penche au-dessus de
l’orifice mais un coup de feu venu d’en bas me salue en me frôlant la joue.
Tant pis pour eux ! Je fais venir un lance-flammes et un jet de feu
s’engouffre dans le puits. Des hurlements affreux sortent de là-dessous en même
temps qu’une lourde fumée noire qui plane sur ce coin meurtrier. Tout à coup, une
espèce de démon jaillit à 5 mètres en contrebas, sortant de l’abri par la
sortie principale : c’est une torche vivante et de courtes flammes le
mangent tout entier. Il saute comme un fou, s’abat, se roule par terre, retombe
et finalement meurt avec des gestes de pantin … C’est horrible … Mes hommes mis
en fureur se ruent sur l’abri ouvert et commencent à massacrer à coups de
baïonnette les occupants encore indemnes malgré leur supplications et leurs
bras levés. Je réussis à arrêter cette boucherie et à faire évacuer la dizaine
de Boches encore vivants, paralysés par la peur qui décompose vilainement leurs
figures terreuses. Dieu que c’est laid un homme qui a peur et qui le
montre ! »
- « Nous voici enfin dans la Danse ! »,
qui pourtant « n’existe presque plus »
à cause des bombardements des deux adversaires et que les hommes du RICM
doivent donc réaménager à la hâte, pour se protéger.
- Pendant 2
heures environ, les Français doivent résister aux tentatives de
contre-attaques, avant de poursuivre leur progression vers les pentes nord du
plateau et vers la ferme de l’Orme.
JMO du
RICM :
(source :
SHD)
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