- En janvier
1915, le 34e régiment d’infanterie, unité du sud-ouest, occupe le
secteur autour de la ferme de la Creute. Au sein de la 5e compagnie,
on trouve deux camarades, le sergent Jean-Baptiste Narp et le sergent fourrier
Pauillac. Celui-ci écrit à la fin du mois à la fiancé du premier, décédé :
« Mademoiselle, comme vous le
saviez nous étions à Hurtebise. Le matin du 25, bombardement intense de nos
tranchées. […] Les Allemands
arrivent, mais ils tombent fauchés par notre feu. Le capitaine m’envoie porter
l’ordre au sergent Narp de se porter en avant avec sa demi-section. Je le fais
au moment ! “C’est bien, me dit-il ! En avant”Puis il me serre la
main, me dit adieu … “et surtout s’il m’arrive quelque chose, n’oublie pas ta
promesse.”Je le voyais en tête, fier et crâne, puis il s’arrête au milieu d’un
talus. Les Allemands sont là : “ Feu” cria t-il, et la salve de
décimer les rangs ennemis. Mais cette fusillade a attiré l’attention sur lui.
Tout d’un coup il lève les bras pour crier à nouveau mais il tombe à la
renverse ! Pas un cri pas un râle ! Il est mort. La balle lui a
traversé le cœur. Ainsi c’était fini. […] A la nuit tombante, je pars pour m’assurer de sa mort. Le doute ne
pouvait exister. Il était là, froid. La main gauche sur son cœur d’où s’échappait
un flot de sang. Je pris alors sur lui, cette dernière lettre de vous et lui
laissait votre petite photo. Voilà, Mademoiselle, le récit de sa mort vraiment
belle. »
-
Jean-Baptiste Narp, 21 ans, obtient la Croix de Guerre, avec en outre citation à l’ordre
de la Division : « A
brillamment conduit ses hommes à la contre attaque. A été tué. »
Fiche MPF du
sergent Narp
Sources
principales : Joël Rocafort, Avant
oubli. Soldats et civils de la Côté basque durant la Grande Guerre
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