mardi 28 avril 2009

C comme Cherêt

(MAJ  décembre 2013)




« Au fond d'un val sans horizons,
Dans un site voilé d'ombrages,
Une église et quelques maisons,
C'est là Chérêt, humble village ! »
(Charles Charpentier, poète)


- Village proche de Bruyères-et-Montbérault, au sud-est de Laon
- 130 habitants

- Début septembre 1914, les Allemands ne sont que passer à Chérêt (dont la population est déjà de 130 habitants) ; seule une compagnie d'aérostiers s'installe, qui va y faire des entraînements pendant environ 18 mois.
- Avec le repli organisé consécutif à la bataille de la Marne, tout change : le village devient une base arrière importante dans le dispositif allemand. C'est un lieu de repos pour les soldats de retour de première ligne, un hôpital est mis en place dans l'église.

- Un nouveau cap est franchi début 1917, lorsque s'annonce l'offensive Nivelle. En février, les hommes valides sont envoyés séjourner dans les carrières de Parfondru : ils sont employés à la construction d'une gare près d'Eppes destinée à amener hommes et matériel en renfort (le premier train utilisant cette gare, chargé de munitions, la fait en grande partie exploser …). Au cours de ce séjour dans les carrières, 4 hommes meurent à cause de leurs conditions de vie et de travail.
- Pendant ce temps, le reste du village est évacué (sauf deux familles) en direction de Liesse ; la population entière survivante se regroupe autour de Trélon, fin 1917.

- Lorsqu'elle rentre à Chérêt, début 1919, il n'y a plus que ruines, champs incultes et dépôts de munitions. Une coopérative de reconstruction rassemble les villages du secteur, autour de Bruyères (dirigée par M. Ghidossi puis par le maire de Bruyères, Pouillart, enfin par le docteur Devauchelle. Plus de 6 millions de francs valeur 1914 de dégâts sont déclarés par les 292 propriétaires participant. Les architectes Lhotellier et Muller et les entreprises Rey, Bertin, Prainville et Gouverneur sont chargés des travaux (en 1925, une coopérative plus petite est créée pour accélérer les travaux : elle regroupent Chérêt, Martigny, Monthenault).

- Chérêt reçoit la croix-de-guerre avec 45 autres localités de l'arrondissement de Laon.

- « Ces souvenirs, tragiques ou émouvants, s'estompent aujourd'hui dans la grisaille du passé, qui sera bientôt la nuit des temps. Le vallon de Chérêt a repris sa ceinture verdoyante qui encadre la douce blancheur de ses maisons et le gris bleu de ses toitures. La nature paraît oublier le violences qui lui ont été faites pour prodiguer ses trésors aux hommes de bonne volonté. Il est bon que ceux-ci conservent le souvenir des âges révolus, dont l'histoire est une leçon pour qui sait la comprendre. »



Source principale : Maxime de Sars, Chérêt et la commune de Bruyères, 1936

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lundi 27 avril 2009

P comme Pinon



- Village de la rive gauche de l’Ailette (et du canal de l’Aisne à l’Oise), au nord de Laffaux
- 1 800 habitants

- En 1914, Pinon est un village de 530 habitants environ.
- Il est pris par les Allemands dès le mois de septembre et organisé pour servir de base arrière au front du Chemin des Dames.

- En 1917, l’église est complètement rasée, le village en grande partie, lors des bombardements préparant l’offensive de La Malmaison en octobre. Des combats se déroulent cependant aux abords de Pinon dès le 16 avril, notamment au Mont des Singes tout proche. La zone devient française le 25 octobre 1917, notamment grâce à l’intervention des chars Saint-Chamond.

- La reconstruction de Pinon est facilitée par le CARD. La population retrouve rapidement son niveau antérieur après le conflit ; 610 habitants sont recensés en 1921.

A voir
http://02pinon.ifrance.com/
(rubrique « Histoires » notamment)

samedi 25 avril 2009

M comme Madagascar


- « Le nom de Madagascar » a été donné par les poilus à l’accident du terrain qui, survolé, ressemble en effet à l’île du même nom, au milieu du golfe qui s’ouvre sur l’Aisne entre Chavonne et Oeuilly et se termine à la falaise par les bassins de Braye, de Beaulne, de Vendresse, de Paissy. Les habitants disaient « la Butte » ou « la Montagne de Comin ». Haute de 169 mètres, longue de 2 km, large de plus de 600 mètres, elle eut son château qui fut en 1589 l’une des plus puissantes citadelles royalistes. La marée verte qui l’entoure la recouvre aussi. Elle y submerge, dans sa partie haute, les entrées d’innombrables creutes préhistoriques. Les premiers occupants en descendirent pur planter leurs cabanes auprès de la rivière : ce sera Bourg. Fénelon, qui visita ces creutes sans doute lors d’un de ses séjours à Soupir, y aurait imaginé la grotte de Calypso de son Télémaque. »

RG Nobécourt, op cit, page 113 (note 1)

mercredi 22 avril 2009

M comme Mangin (Charles)

- Général français
- Sarrebourg 1866 – Paris 1925

- Elève de Saint-Cyr, Charles Mangin participe à de nombreuses campagnes en Afrique : Soudan, expédition Marchand (donc Fachoda), conquête du Maroc sous les ordres de Lyautey. Il se passionne pour l’Afrique noire.
En 1910, il publie la Force noire, livre dans lequel il préconise l’utilisation rapide et massive des troupes coloniales en cas de guerre en Europe.

- En 1914, il remporte la victoire de Charleroi puis combat dans la Marne et l’Artois.
- A Verdun, fin 1916, il participe à la reconquête du fort de Douaumont puis de la côte du poivre


- Lors de l’offensive Nivelle du 16 avril 1917, Mangin est à la tête de la VIe Armée, chargée de s’engouffrer dans la percée supposée du petit matin et de parvenir à Laon dans la soirée … Il fait placer « ses » troupes coloniales aux extrémités du front, autour de Vauxaillon et d’Hurtebise, mais l’échec est là aussi au rendez-vous, et il doit se contenter d’intervenir pour maintenir les quelques positions gagnées dans les premières heures de l’offensive.
- Mangin devient « le boucher » ou « le broyeur de Noirs ». Il est limogé en même temps que Nivelle mais obtient en décembre le commandement d’un corps d’armée.


- Au printemps 1918, il participe à la seconde bataille de la Marne puis à la reconquête : il réalise la contre-attaque de Villers-Cotterêts, reprend Soissons et Laon.
Après l’armistice, il occupe la Rhénanie aux cotés de Fayolle.

- Il meurt en 1925 dans des circonstances troubles. Sa femme refuse la médaille militaire à titre posthume, pour ne rien devoir à Pétain. Sa statue est détruite en 1940 par les Allemands, puis reconstruite après-guerre.

mardi 21 avril 2009

M comme Montchâlons

- Village proche de Festieux et de la D 1044
- 70 habitants

- L’armée allemande s’empare de Montchâlons en septembre 1914 ; le village compte alors environ 120 habitants. Ceux-ci subissent pendant plus de 4 ans les contraintes, réquisitions et évacuations imposées par l’armée d’occupation.

- Les préparatifs de l’offensive Nivelle puis la libération du village le 13 octobre 1918 par l’armée italienne entraînent d’importantes destructions.

- Toute la population de Montchâlons ne revient pas après-guerre : il n’y a qu’environ 80 personnes recensées en 1921.

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dimanche 19 avril 2009

I comme Indochinois


- Formés dès les années 1880, les Bataillons de Tirailleurs Indochinois envoient près de 100 000 combattants en métropole pendant la Grande Guerre. Ils sont surtout engagés comme soldats-travailleurs dans des travaux liés aux combats (terrassement, remise en état du matériel et des zones de combat) mais rarement directement au feu.

- Du 5 au 7 mai 1917, le 7e Bataillon indochinois est engagé au sein de la 12e DI au Chemin des Dames, au nord de Soupir (21 tués, près de 100 blessés et 67 disparus). « Ses compagnies suivent dans l’attaque les régiments auxquels elles sont rattachées et participent, soit au ravitaillement, soit au nettoyage des tranchées, soit à l’organisation du terrain conquis. »
- « Le 5 avril 1917, le 21e bataillon est employé dans la région de l’Aisne à la réfection des routes, à la garde des terrains d’atterrissage, puis à des travaux d’assainissement du champ de bataille. »

- On forme aussi 15 bataillons d’étape, dont certains sont au Chemin des Dames. « Les quinze bataillons d’étapes furent employés immédiatement derrière les armées pour assurer ses communications et son ravitaillement. Ils construisirent des chemins de fer à voie étroite, des routes, des hôpitaux d’évacuation, travaillant parfois sous des bombardements assez meurtriers. Des bataillons subirent des pertes, notamment à Vailly (Aisne) bombardés nuit et jour ; d’autres, moins proches, entendaient toutefois les obus et reçurent quelques bombes d’avions. »

- Ces bataillons sont dissous à leur retour en Indochine, entre février et avril 1919.

Sources principales:
Emmanuel Bouhier, Les troupes coloniales d’Indochine en 1914-1918, Institut de Stratégie Comparée, Commission Française d'Histoire Militaire, Institut d'Histoire des Conflits Contemporains

Voir aussi le site de l’ANAI
(Association Nationale des Anciens et Amis de l’Indochine et du Souvenir indochinois)



Merci à Mathilde Molet ;)
pour l'idée et m'avoir fait découvrir la tombe du cimetière de Cerny-en-Laonnois

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samedi 18 avril 2009

A comme Américains

- Le 6 avril 1917, les Etats-Unis entrent en guerre mais ne disposent pas d’une armée conséquente (à peine 200 000 hommes). Ils envoient donc leurs hommes se former à la guerre de tranchées en France, après leurs classes au pays.

- Arrivée en France en octobre 1917, la 26e Division d’infanterie américaine (intégrée au 11e Corps d’armée français) vient s’installer sur la partie ouest du Chemin des Dames, de Pinon à Braye-en-Laonnois, le 5 février 1918, après plusieurs semaines d’entraînement dans la région de Neufchâteau.
- Les soldats laissent leurs traces de façon abondante dans les creutes qu’ils occupent : Froidmont, Montparnasse, Rouge-Maison, etc. Ils sont envoyés au repos à Soissons ou Vailly-sur-Aisne.
- Les soldats américains sont au Chemin des Dames à un moment où ce front est considéré comme « calme », c’est-à-dire marquée seulement par quelques escarmouches (certaines s’avérant meurtrières)

- Ils sont relevés entre le 18 et le 21 mars pour être envoyés vers Toul (ils participent à la bataille de Château-Thierry en juillet).


Source principale : Lettre du Chemin des Dames n°13
NDLA : à voir aussi le petit film réalisé par Denis Rolland à base d’archives montrant les soldats américains à leur arrivée vers Soissons.

mardi 14 avril 2009

C comme Craonne



- Village de l'est du Chemin des Dames, et bien plus …
- 70 habitants

- Craonne (à prononcer « crane ») tire son nom du mot celte craon, la petite pierre issue de l’extraction ou de la taille dans les carrières, nombreuses dans la zone.


- Souvent dévastée dans l’histoire (lors des guerres de religion par exemple), Craonne est en 1814 le théâtre d’une des dernières victoires de Napoléon.





- Avant 1914, le village de Craonne compte plus de 600 habitants et possède trois rues principales, très abruptes et bordées de maisons aux caves voûtées. Il est situé sur les premières pentes du plateau du Chemin des Dames, nommé à cet endroit « plateau de Craonne ». Avec l’arrivée du train (CBR) à Chevreux et la crise du phylloxéra, l’activité viticole traditionnelle a été délaissée au profit du maraîchage.
- A proximité, sur le plateau, Henry Vasnier a développé son lieu de loisirs et de plaisir, la « Californie » …


- En septembre 1914, Craonne est occupé par les Allemands et sa population déplacée. Le village se trouve en effet en plein sur la ligne de front et appartient au réseau de fortifications prévu par Hindenburg.




- L’offensive Nivelle entraîne sa destruction totale. Une première offensive est bloquée le 16 avril, engendrant des pertes considérables ; plusieurs tentatives échouent dans les jours suivants, même si les combats ont lieu à l’intérieur du village. Finalement, le 4 mai, alors que des obus achèvent de détruire l’église Saint-Martin, le 18e RI s’empare de Craonne en ruines (en jouant sur l’effet de surprise) et parvient à s’y maintenir.
- Les combats à proximité et les bombardements se poursuivent cependant pendant plusieurs semaines.





- Après guerre, le site de Craonne est classé en zone rouge (47% de sa superficie en 1922) ; on envisage de ne pas le reconstruire. Seuls quelques dizaines d’habitants rentrent vivre dans les caves ou des abris de fortune (44 au recensement de 1921). Mais la ténacité de ces habitants et des élus infléchit la volonté première de l’Etat.

- Le nouveau village est donc construit de 1922 à 1927 (l’église jusqu’en 1938 pour les finitions), à quelques hectomètres au sud-ouest, un peu en contrebas, dans un endroit plus propice à l’agriculture moderne (400 ouvriers travaillent au chantier, tous extérieurs au département). Bordeaux et Cannes, mais aussi les Etats-Unis, le Canada et la ville de Stockholm fournissent une aide financière importante. Toutefois, seules 28 maisons sur les 152 d’origine sont rebâties, notamment par manque de subventions : plusieurs habitants ne peuvent acheter les terrains laissés libres pour la reconstruction.

- La population craonnaise revient en partie, mais on ne compte guère que 150 habitants environ avant la deuxième guerre.


- Le vieux Craonne est classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 2003. Un arboretum occupe son emplacement, et l’on peut se promener tout en découvrant le monument aux morts (à l’architecture recherchée), les restes des rues, de l’église Saint-Martin ou du cimetière, guidé par des panneaux d’information et des notices. C’est en effet l’un des rares lieux du Chemin des Dames vraiment mis en valeur dans un but éducatif et mémoriel.



- Son maire actuel est Noël Genteur.


- NDLA - Une visite à Craonne ne peut être sans suite. Elle entraîne forcément une réflexion, un retour, tôt ou tard. Ce lieu vous aimante et fascine par chacun de ses mètres carrés, si divers et chargés d’histoire. Dans le soleil et la verdure d’un mois de mai ou sous le ciel bas de l’automne, parcouru de promeneurs, de lycéens ou absolument vide, le petit village apparemment anodin de Craonne est un lieu extra-ordinaire …


Le 14 avril 2008, le jour où tout a commencé ...

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samedi 11 avril 2009

V comme Vorges

- Village proche de Laon et de Bruyères-et-Montbérault, sur les premières pentes
- 380 habitants

- Début septembre 1914, l’armée allemand s’empare de Vorges et l’utilise comme base arrière au service de la guerre (en 1918, par exemple, les cloches de l’église sont fondues et transformées en canons). Les Vorgiens sont soumis aux réquisitions et au travail forcé. La population est progressivement évacuée, notamment face aux préparatifs de l’offensive française de 1917.

- Vorges subit d’importants dégâts. Le village est adopté par Vincennes dans le cadre de la reconstruction. Il compte beaucoup moins d’habitants quand la guerre se termine (260 habitants en 1921).

http://1917.vorges.net/

jeudi 9 avril 2009

M comme Monts de Champagne


- Région située au Nord-Est de Reims, constituée de collines et de buttes (Mont Haut 256m, Mont Cornillet 206m, le Casque 245m, Mont sans Nom 209m, Téton 237m, etc.)
- C’est le lieu d’une bataille de la première guerre, d’avril à juillet 1917.


- Depuis 1914, les Allemands contrôlent les hauteurs, qui sont d’excellents points d’observation ; les Français sont installés dans la plaine, au Sud.


- Le 17 avril 1917, à 4h45, sur un peu moins de 20 kilomètres, les Français lancent une attaque qui entre dans la cadre de l’offensive Nivelle. Cette attaque doit être reliée aux combats du Chemin des Dames (au sens large, de l’Ailette aux Cavaliers de Courcy), malgré la présence entre les deux fronts de celui de Reims, inactif.

- Les résultats de la première journée sont décevants pour les autorités françaises, mais la première ligne allemande est franchie. Le 20, les Français parviennent sur les hauteurs mais ils doivent faire face à des contre-attaques terribles. Les Allemands utilisent notamment le tunnel du Cornillet pour faire parvenir en première ligne des renforts en relative sécurité. Les soldats français parviennent à s’accrocher tant bien que mal à leurs positions, tandis qu’un nouvel assaut est lancé et qu’un obus endommage le tunnel le 20 mai, évacué après l’asphyxie de 600 Allemands.

- L’offensive sur les Monts de Champagne s’arrête après le 20 mai 1917, sur cette « victoire » française (environ 6 000 Allemands sont prisonniers).


- Après guerre, la zone est totalement dévastée. Classée en zone rouge, elle comprend plusieurs villages disparus (Moronvilliers, Nauroy), dont les communes sont fusionnées avec leurs voisines. Un camp militaire s’installe dans cette région ; le Commissariat à l’Energie Atomique y possède des infrastructures.





- A proximité des Monts de Champagne a été érigé en 1957 un monument « Aux héros et martyrs des offensives d’avril 1917 » (érigé par « Ceux de Verdun »), au message on ne peut plus clair. La date tardive et l’origine de ceux qui sont à l’origine du monument montrent bien les difficultés de commémorer ces batailles de 1917 …



Pour plus de détails :
http://souterrains.vestiges.free.fr/spip.php?article34
http://pagesperso-orange.fr/champagne1418/bataille/avril17/bataille17.htm

mercredi 8 avril 2009

B comme Bouconville-Vauclair


- Village situé à proximité de l’Ailette, au nord de Craonne et au nord-ouest de Corbeny
- 160 habitants

- 396 personnes vivent à Bouconville en 1911.

- Les Allemands occupent Bouconville dès début septembre 1914. La zone est proche de la ligne de front pendant toute la guerre, ce qui entraîne des destructions majeures et donc son classement en zone rouge après 1918.

- En 1923, les communes de Bouconville et de Vauclerc (orthographié Vauclair), qui n’est pas reconstructible, fusionnent. Les indemnités pour La Vallée Foulon-Vauclerc sont partagées entre Bouconville et Oulches. La population n’est plus que de 168 habitants à Bouconville, reconstruit selon le plan originel.

dimanche 5 avril 2009

T comme Terny-Sorny

- Village au Nord de Soissons et à l’Ouest de Laffaux, sur l’autre versant surplombant le ruisseau Jocienne
- 350 habitants

- En 1914, environ 330 personnes vivent dans cette commune, qui regroupe le village de Terny et le hameau de Sorny.

- Jusqu’à leur retrait sur la ligne Hindenburg, Terny-Sorny est aux mains des Allemands.
- Libéré mais anéanti, le village sert de base de départ aux offensives de mai 1917 vers le moulin de Laffaux puis d’octobre dans la cadre de la bataille de La Malmaison.

- Le 2 juin, un bataillon du 308e RI cantonnant à proximité est touché par une mutinerie, une majorité des hommes refusant de relever des troupes dans le secteur de Laffaux (ils sont au repos depuis la veille seulement) ; cette action s’arrête dès le lendemain.

- Terny-Sorny à nouveau allemand en mai 1918, les combats pour sa reprise sont très violents au mois de septembre. Ce qu’il reste du corps expéditionnaire russe (environ 400 hommes affectés à la division marocaine) s’en empare mais y perd son aumônier, le 2 septembre.


- La population chute fortement: il n’y a encore que 237 habitants au recensement de 1921, le village souffrant en outre d’exode rural vers Soissons. La reconstruction est longue et difficile, s’étalant tout au long des années 1920 (comme dans toute la région, d’ailleurs …).

vendredi 3 avril 2009

B comme Bièvres

- Village proche de Chamouille et, aujourd’hui, du plan d’eau de l’Ailette, sur le ruisseau Bièvre
- 80 habitants

- L’armée allemande s’empare de Bièvres en septembre 1914 ; le village, au pied du Mont de Coupy, compte alors environ 150 habitants. Ceux-ci subissent pendant plus de 4 ans les contraintes, réquisitions et évacuations imposées par l’armée d’occupation.

- Les préparatifs de l’offensive Nivelle puis la libération du village le 13 octobre 1918 par l’armée italienne entraînent d’importantes destructions.

- La population de Bièvres est divisée par deux à la fin des combats ; seuls 89 habitants sont recensés en 1921 (une centaine dans les années 1930).

lundi 30 mars 2009

R comme Ravin sans nom



- Lieu-dit situé entre Craonne et Craonnelle

- Le « ravin sans nom » est le no man’s land que doivent franchir les troupes françaises (notamment les 1er et 201e RI) qui attaquent vers la tranchée du Balcon et le plateau de Californie au petit matin du 16 avril 1917.

- L’offensive y est rapidement bloquée : à la nature du terrain et à la météo s’ajoute l’action des mitrailleuses et de l’artillerie allemandes.
- Dans le creux du ravin se trouve les ruines de la « maison sans nom ». Une fois la tranchée du Balcon atteinte, les murs de celle-ci servent de poste de secours : l’abbé Liénart et le pasteur Nick y soignent et y réconfortent du mieux possible les nombreux blessés en attente d’évacuation.

- Pendant plusieurs semaines, le « ravin sans nom » reste une zone parcourue par soldats et blessés, jonchée de cadavres que l’on tente d’identifier voire d’inhumer, bombardée sans cesse. Avec la prise du plateau de Californie, à l’été, les combats s’éloignent un peu, sans s’arrêter totalement cependant.


- D’abord classé en zone rouge, le secteur est ensuite rendu progressivement et partiellement aux agriculteurs. La « maison sans nom », anéantie, n’est pas reconstruite après 1918.



- « Comme elle n’a pas de nom sur la carte, on l’appelle “ la maison sans nom”. Un petit ruisseau coule devant elle. Quand nous le franchissons, le barrage allemand se déclenche, très violent, devant nos tranchées de départ, c’est-à-dire heureusement trop tard, et derrière nous.
Mais soudain les mitrailleuses entrent en action, et croisant leurs feux, des hauteurs qui nous dominent, criblent de balles nos soldats. A la tranchée du Balcon, on voit la ligne des tireurs allemands, debout, qui fusille de haut en bas nos éléments les plus avancés. Comment gravir dans ces conditions, la falaise qui se dresse devant nous ? »

Achille Liénart, Journal de guerre 1914-1918

vendredi 27 mars 2009

B comme Bohéry


- Ferme, bois et carrières proches de la Malmaison

- En septembre 1914, les Allemands parviennent à se maintenir sur les hauteurs de Bohéry et à repousser la contre-offensive alliée. Ils s’y maintiennent pendant plus de 3 ans.

- Après le repli consécutif à l’offensive Nivelle, la zone de Bohéry accueille la première ligne allemande ; les carrières (près de 800 mètres de long sur 300 mètres de profondeur environ) sont fortifiées et aménagées dans un but défensif, au sommet de la pente qui mène au ravin de Jouy.
- Dès cette date, la ferme est totalement anéantie (elle n’apparaît plus sur les cartes des JMO).

- Le 23 octobre 1917, dès le début de la bataille de La Malmaison, les carrières sont dépassées (notamment avec l’aide des chars) puis prises dans l’après-midi par le Régiment d’infanterie coloniale du Maroc, dirigé par le colonel Debailleul.


- Après guerre, la ferme de Bohéry est reconstruite.




- En 1934, à l’initiative de l’Association des anciens combattants du régiment d’infanterie coloniale, un monument est érigé sur les bords du Chemin des Dames en hommage au bataillon marocain, sculpté par Roland Rombaux.

mercredi 25 mars 2009

R comme Rhullier (Eugène)

- Ecrivain français
- Sailland (Drôme) 1881 – Cuiry-les-Chaudardes 1917

- Avant 1914, il vit en Haute-Garonne
- En 1917, Eugène Rhullier est capitaine au 3e Régiment d’Artillerie coloniale.
- Il meurt le 6 août 1917 près de Cuiry-les-Chaudardes, à la ferme de La Fontaine du Viviers, lors d’un bombardement ennemi sur sa position.

dimanche 22 mars 2009

C comme Condé (fort de)


- Fort dominant l’Aisne, au-dessus de Condé

- Le fort est construit après la défaite contre la Prusse, dans le cadre de la fortification des nouvelles frontières de la France (il appartient à la deuxième ligne de défense de Paris). La majeure partie du chantier est achevée en 1883 et le fort reçoit ses premiers occupants (500 hommes du 67e RI) en 1885.
- Devenu inutile à cause de l’évolution de l’artillerie, le fort de Condé est déclassé en 1912.

- Les Allemands entrent dans le fort (sans combats) le 1er septembre 1914. Lors de la contre-offensive consécutive à la victoire de la Marne, les Alliés s’en emparent mais ne parviennent pas à le garder.
- Les Allemands l’utilisent comme base pour leur artillerie et comme poste de surveillance de la vallée (un immense phare y est installé).

- Les troupes françaises prennent le fort évacué par les Allemands le 17 avril 1917.

- A nouveau théâtre de (brefs) combats en 1918, le fort est en grande partie ruiné ; il est désarmé en 1927.

- D’abord centre de désobusage, il devient ensuite carrière pour les habitants de la région avant d’être racheté par la commune de Chivres-Val. Mis en valeur, il est ouvert au public depuis 2003.


Le site du fort




Vue vers le Chemin des Dames (Nanteuil) depuis le fort

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jeudi 19 mars 2009

C comme Cuiry-les-Chaudardes



- Village proche de Beaurieux, dans un méandre de l’Aisne (rive droite)
- 40 habitants

- Les 90 habitants de Cuiry-les-Chaudardes se retrouvent à proximité du front, côté français, après la contre-offensive alliée qui chassent les Allemands en septembre 1914.

- Le village est un point de départ pour l’offensive Nivelle, concentrant d’importantes forces d’artillerie. Il est aussi intensément bombardé.
- C’est à Cuiry que les chars d’assaut se regroupent avant puis après l’attaque vers Juvincourt.

- De nouveaux combats ont lieu dans le secteur en 1918, accentuant les dommages matériels.


- Il faut donc reconstruire Cuiry, notamment son église Saint-Gervais-et-Saint-Protais, classée aux Monuments historiques en 1922. La population est en baisse après le conflit (70 habitants au recensement de 1921).

mardi 17 mars 2009

P comme Ployart-et-Vaurseine

- Hameau proche du château de la Bove et de la D 1044
- 20 habitants

- En 1914, Ployart-et-Vaurseine est une commune éclatée d’une centaine d’habitants, qui comprend les hameaux de Ployart, Vaurseine et le moulin qui porte le nom de ce dernier.

- Les Allemands s’emparent de toute la zone en septembre 1914 et, après l’échec français, en font une base pour leur artillerie. Celle-ci est très efficace au moment de l’offensive Nivelle, lorsqu’il s’agit de bombarder Hurtebise ou Craonne.
- Ployart n’est libéré par les troupes italiennes que le 13 octobre 1918.

- Le village a beaucoup souffert des bombardements : les destructions sont nombreuses, l’église Saint-Pierre-aux-Liens et la tour fortifiée (toutes deux classés aux Monuments historiques dans les années 1920) sont fortement endommagées.
- Il n’y a plus que 47 habitants recensés en 1921, chiffre qui ne remonte guère dans les années suivantes (l’exode rural accentuant les effets de la guerre).

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lundi 16 mars 2009

J comme Juvincourt-et-Damary

- Village situé entre l’A26 et la D 1044 et entre Berry-au-Bac et Corbeny, de part et d’autre de la Miette
- 380 habitants

- Juvincourt compte environ 570 habitants en 1914, lorsque la zone est occupée par les Allemands. Ceux-ci la fortifient et réquisitionnent les ressources disponibles.
- Le village se trouve à proximité de la ligne de front et subit des bombardements intenses.

- Juvincourt est l’un des premiers objectifs de l’offensive des chars qui attaquent vers Berry-au-Bac, le 16 avril 1917. Si cette attaque échoue, si l’offensive s’enlise (certains soldats de la 9e DI parviennent cependant à la 2e ligne allemande, aux abords des habitations), le front se rapproche encore du village début mai.

- Entièrement détruit, Juvincourt est adopté par le Cantal et reconstruit dans le cadre d’une coopérative, parfois difficilement (l’église Saint-Rémi et Sainte-Preuve n’est achevée qu’en 1933). La ferme Damary, située quelques hectomètres plus au Nord, est aussi reconstruite.
- La chute de population est très nette à Juvincourt : il n’y a encore que 300 personnes recensées en 1921 (près de 500 à la fin des années 30).


- A proximité du village se trouve aujourd’hui un centre d’essai automobile.


Base Mérimée
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