Connaître et comprendre le lieu, les hommes, les événements et la mémoire du Chemin des Dames
samedi 30 mai 2009
S comme Soupir
- Village de la rive droite de l’Aisne, proche de la D 925
- 280 habitants
- Quand la guerre commence, près de 400 personnes vivent à Soupir.
- Le village de Soupir est repris aux Allemands par la Brigade des Gardes britannique (« Brigade of Guards ») le 14 septembre 1914 et, durant des jours, des combats terribles ont lieu dans la cour de la ferme de Soupir. Des postes de secours sont établis au Château de Soupir et dans la ferme. Le village est à nouveau pris par les Allemands entre le 2 et le 6 novembre 1914.
- Il demeure très proche de la ligne de front pendant quasiment toute la durée du conflit. Soupir est dès lors presque entièrement anéanti, notamment le château qui faisait sa réputation (que l’on comparait à un « petit Chambord »).
- Les 16 et 17 avril 1917, de très violents combats opposent Français et Allemands dans tout le secteur de Soupir ; ces derniers finissent par se replier en bon ordre vers les hauteurs du Chemin des Dames. La zone devient alors plus calme pendant quelques mois …
- De retour au printemps 1918, les Allemands sont chassés par le corps d’armée italien du général Albricci début octobre.
- Seuls 134 habitants recensés à Soupir en 1921, moins de 300 en 1926, avant que la barre des 400 soit à nouveau dépassée dans les années 1930, quand le village a fini sa reconstruction.
- Soupir est un lieu de mémoire important, qui regroupe plusieurs nécropoles de différentes nationalités. Rien pourtant, comme en d’autres endroits du Chemin des dames, n’a été fait pour réellement mettre en valeur le site ni « profiter » de la présence très symbolique de tous ces combattants en ce même lieu …
- Situé dans la vallée de l'Aisne, le long de la D 925, le cimetière national de Soupir n°1 est créé par les autorités françaises à partir d'un cimetière édifié au cours du conflit à proximité d'un poste de secours. Il rassemble 7 808 corps, dont 3 088 dans 3 ossuaires. Ce cimetière militaire compte également 4 fosses collectives regroupant 266 corps qui proviennent des sites de Vieil-Arcy, Athies-sous-Laon, Glennes et de Pargny-Filain.
Le regroupement de corps provenant de divers cimetières du Chemin des Dames a été entrepris dès 1920, mais face à la découverte de nouveaux corps, la création d’une seconde nécropole (Soupir n°2) a été nécessaire en 1934. Celle-ci se situe en face de cette première nécropole, de l’autre côté de la route : 2 829 corps.
En 1954, 545 corps de combattants français décédés lors de la campagne de France en mai-juin 1940 y sont rassemblés. En 1988, les tombes de trente-trois victimes civiles belges, tuées au cours de ce conflit, sont également été regroupées dans ce cimetière militaire ; elles proviennent du cimetière communal de Laon. La nécropole de Soupir n°2 regroupe également des sépultures « vides », les corps de combattants étant occasionnellement retrouvés dans les secteurs du Chemin des Dames.
- Un cimetière allemand est édifié par les autorités françaises en 1920 afin de regrouper, jusqu'en 1924, les tombes provenant de 143 lieux différents (anciens cimetières et tombes isolées) situés dans un rayon de 30 kilomètres. Aujourd’hui, cette nécropole abrite 11 089 corps de combattants allemands dont 5 134 en tombes individuelles et collectives et 5 955 dans un ossuaire (dont seuls 794 ont pu être identifiés). Les combattants allemands inhumés dans cette nécropole ont combattu sur le secteur allant de Soissons à Reims (Chemin des Dames, Vesle, Marne) et sont morts principalement en 1914, 1917 et 1918.
- On trouve aussi à proximité une nécropole italienne (593 corps), au saillant du Mont Sapin, et un cimetière des tombes du Commonwealth (36 sépultures) ; 16 autres tombes britanniques se trouvent dans le cimetière communal.
Source principale : Mémorial virtuel du Chemin des Dames
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mercredi 27 mai 2009
P comme Parfondru
- Village au Sud-est de Laon, au pied des hauteurs qui surplombent la vallée de l’Ailette
- 350 habitants
- Parfondru est une commune de 300 habitants en 1914.
- Les Allemands l’occupent pendant toute la guerre ; c’est une base arrière pour eux, à l’abri des bombardements français.
- Les destructions sont limitées et la population chute à un peu plus de 200 personnes à la fin du conflit.
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- 350 habitants
- Parfondru est une commune de 300 habitants en 1914.
- Les Allemands l’occupent pendant toute la guerre ; c’est une base arrière pour eux, à l’abri des bombardements français.
- Les destructions sont limitées et la population chute à un peu plus de 200 personnes à la fin du conflit.
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dimanche 24 mai 2009
P comme Presles-et-Boves
- Village situé sur le canal latéral à l’Aisne, en rive gauche, face à Chavonne
- 350 habitants
- La population avant-guerre de Presles-et-Boves est d’environ 260 habitants.
- Après les combats de l’automne 1914 et l’offensive allemande sur Vailly au début de 1915, le village se trouve à proximité immédiate du front, côté français, jusqu’à l’offensive Nivelle.
- Le village souffre beaucoup du retrait allemand en septembre 1918 ; l’église en particulier est très endommagée, tandis que le château du Bois-Morin est entièrement anéanti.
- La population baisse très légèrement mais se rétablit rapidement dans les années 1920.
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- 350 habitants
- La population avant-guerre de Presles-et-Boves est d’environ 260 habitants.
- Après les combats de l’automne 1914 et l’offensive allemande sur Vailly au début de 1915, le village se trouve à proximité immédiate du front, côté français, jusqu’à l’offensive Nivelle.
- Le village souffre beaucoup du retrait allemand en septembre 1918 ; l’église en particulier est très endommagée, tandis que le château du Bois-Morin est entièrement anéanti.
- La population baisse très légèrement mais se rétablit rapidement dans les années 1920.
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samedi 23 mai 2009
S comme Suippe
- Rivière d’environ 60 km de long, affluent de l’Aisne
- Elle prend sa source à Somme-Suippe (Haute-Marne) et se jette dans l’Aisne à Condé-sur-Suippe (tout près de l’A26).
- La Suippe marque la limite orientale de la grande offensive alliée (prise au sens large) du printemps 1917, à l’Est des Monts de Champagne, près d’Auberive.
- Certains éclaireurs parviennent à proximité de la confluence Aisne-Suippe aux premières heures de l’offensive Nivelle dans le secteur de Berry-au-Bac, mais doivent rebrousser chemin ou sont tués sur place faute de renforts. La rivière reste donc en secteur allemand pendant presque toute la durée du conflit (les Alliés parviennent à la Suippe en octobre 1918).
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- Elle prend sa source à Somme-Suippe (Haute-Marne) et se jette dans l’Aisne à Condé-sur-Suippe (tout près de l’A26).
- La Suippe marque la limite orientale de la grande offensive alliée (prise au sens large) du printemps 1917, à l’Est des Monts de Champagne, près d’Auberive.
- Certains éclaireurs parviennent à proximité de la confluence Aisne-Suippe aux premières heures de l’offensive Nivelle dans le secteur de Berry-au-Bac, mais doivent rebrousser chemin ou sont tués sur place faute de renforts. La rivière reste donc en secteur allemand pendant presque toute la durée du conflit (les Alliés parviennent à la Suippe en octobre 1918).
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jeudi 21 mai 2009
O comme Oulches-La-Vallée-Foulon
- Village situé au sud de la ferme d’Hurtebise, en contrebas du Chemin des Dames, près du Monument des Basques.
- 50 habitants
- En 1914, Oulches et La-Vallée-Foulon sont deux communes différentes, cette dernière associée à Vauclerc.
- Leur population cumulée est d’environ 150 personnes.
- Dès septembre 1914, le secteur se trouve sur la ligne de front entre Français et Allemands. Ceux-ci contrôlent les hauteurs et la « Caverne du Dragon », les Français étant en contrebas.
- Un peu à l’abri, le hameau de Oulches souffre peu des bombardements jusqu’en juin 1917 (mis à part l’église Saint-Pierre, dont le clocher sert d’observatoire), tandis que La-Vallée-Foulon, point de départ des assaillants en avril 1917, est anéanti par les combats.
- Le 16 avril, des combats très violents ont lieu dans ce secteur, où attaquent notamment les Tirailleurs sénégalais. Le 21, le 273e RI de Paul Clerfeuille y combat ; celui-ci raconte notamment comment il va chercher le ravitaillement en eau à Oulches sous le déluge de bombes allemandes …
- Pendant des semaines, la zone est hachée par l’artillerie des deux camps, jusqu’à ce que la prise de la Caverne du Dragon par les Français calme un peu les choses …
- En 1921, seuls 66 habitants sont recensés dans le village, chiffre qui remonte difficilement autour de la centaine avant la 2e guerre.
- En 1923, La-Vallée-Foulon est détachée de Vauclerc pour former une seule commune avec Oulches, dont une partie est classé « Zone rouge ». Il ne reste presque rien en effet du hameau : aujourd’hui, quelques ruines et l’emplacement de l’ancien lavoir témoignent seuls de ce que fut La-Vallée-Foulon. Oulches est reconstruit, notamment avec le parrainage du Puy-de-Dôme ; certains chantiers prennent du retard, comme celui de l’église Saint-Pierre, reconstruite de 1932 à 1934.
Source principale : Base Mérimée
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lundi 18 mai 2009
L comme Longueval-Barbonval
- Village de la rive gauche de l’Aisne, face à Bourg-et-Comin et Oeuilly
- 460 habitants
- En 1914-18, Longueval-Barbonval est situé en léger retrait du front et souffre peu des combats. Ses 300 habitants voient défiler les troupes qui montent à l’assaut du Chemin des Dames ou en reviennent.
- 460 habitants
- En 1914-18, Longueval-Barbonval est situé en léger retrait du front et souffre peu des combats. Ses 300 habitants voient défiler les troupes qui montent à l’assaut du Chemin des Dames ou en reviennent.
samedi 16 mai 2009
T comme Truton (Albert)
(MAJ janvier 2011)
- Soldat français
- Nocé (Orne) 1885 – Pargnan 1917
- Agriculteur en 1914, Albert Truton est mobilisé au 103e puis au 75e RI (juin 1915) ; il devient caporal en 1916 (décoré de la croix de guerre pour sa blessure par éclat d’obus).
- Son régiment prend part à l’offensive sur Saint-Quentin fin mars 1917 puis aux combats du Chemin des Dames près de la Caverne du Dragon (fin mai), où les pertes sont terribles.
- Truton participe à la mutinerie de Pargnan et est condamné par le Conseil de guerre le 10 juin (il aurait frappé deux soldats s’opposant aux mutins selon G. Pedroncini) ; le président Poincaré refuse la grâce le 16.
- Le sergent Guillaume raconte : « Le 18, je suis désigné pour une autre mission encore plus pénible : il s’agit de faire partie de la compagnie devant assister à l’exécution d’un caporal du 75e, accusé d’indiscipline et rébellion et pour ces faits condamné à mort. La compagnie d’honneur, si on peut l’appeler ainsi, arrive à 3 heures sur le lieu d’exécution. Il y a une compagnie du 75e, régiment du condamné, une autre du 140e. Nous formons face sur trois côtés, le poteau est au pied de la côte. Un petit moment après, arrive une voiture cellulaire encadrée de cavaliers. Le moment est des plus graves quand sort de celle-ci le condamné ; l’aumônier se tient près de lui. Le jour pointe ; blême, ce caporal écoute l’acte d’accusation et la sentence du conseil de guerre. Il se dirige vers le poteau, se retourne vers l’ensemble du carré et d’une voix pleine de sanglots, s’écrie : ‟Je demande pardon au Bon Dieu, à la France, aux copains, de la faute que j’ai commise.ˮ Deux secondes après, un ‟au revoirˮ qui nous glace d’effroi, il meurt courageusement sous la fusillade du peloton d’exécution. Il tombe à genoux et ensuite sur le côté, tout près de sa fosse qu’il n’aura sans doute pas dû apercevoir. Nos trois compagnies défilent devant le corps et nous rentrons à Oeuilly tout attristés de ce spectacle des plus douloureux. »
- Le 8 juin, avant son procès, il a écrit une lettre à sa femme saisie par la censure (orthographe originale conservée). « Je pense être aquitté mais je sui cassée de caporal et de grande chance que nous allons être changé de régiment […] Enfin cher petite femme ne te fait pas de mauvais sang, ce nempeche pas de avoire ma permission car ces un droit quand mon tour sera arrivé je partirai comme les autres, mes si tu savais cher femme que je pleure car mois qui a jamais été punis jent ai gros sur le cœur. […] Je termine cher femme ma lettre en desirent quelle te trouve en conne sante et ma cher petite fille. Ton mari qui aime pour la vie et qui ne cesse de penser en tois. Mils bon baisers avent de fermer la lettre. Tant que pour me recrire de ce moment attend que je te donne mon adresse. »
- Albert Truton repose aujourd’hui au cimetière de Cerny-en-Laonnois.
Source principale : Denis Rolland, La Grève des tranchées, page 268
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- Soldat français
- Nocé (Orne) 1885 – Pargnan 1917
- Agriculteur en 1914, Albert Truton est mobilisé au 103e puis au 75e RI (juin 1915) ; il devient caporal en 1916 (décoré de la croix de guerre pour sa blessure par éclat d’obus).
- Son régiment prend part à l’offensive sur Saint-Quentin fin mars 1917 puis aux combats du Chemin des Dames près de la Caverne du Dragon (fin mai), où les pertes sont terribles.
- Truton participe à la mutinerie de Pargnan et est condamné par le Conseil de guerre le 10 juin (il aurait frappé deux soldats s’opposant aux mutins selon G. Pedroncini) ; le président Poincaré refuse la grâce le 16.
- Le sergent Guillaume raconte : « Le 18, je suis désigné pour une autre mission encore plus pénible : il s’agit de faire partie de la compagnie devant assister à l’exécution d’un caporal du 75e, accusé d’indiscipline et rébellion et pour ces faits condamné à mort. La compagnie d’honneur, si on peut l’appeler ainsi, arrive à 3 heures sur le lieu d’exécution. Il y a une compagnie du 75e, régiment du condamné, une autre du 140e. Nous formons face sur trois côtés, le poteau est au pied de la côte. Un petit moment après, arrive une voiture cellulaire encadrée de cavaliers. Le moment est des plus graves quand sort de celle-ci le condamné ; l’aumônier se tient près de lui. Le jour pointe ; blême, ce caporal écoute l’acte d’accusation et la sentence du conseil de guerre. Il se dirige vers le poteau, se retourne vers l’ensemble du carré et d’une voix pleine de sanglots, s’écrie : ‟Je demande pardon au Bon Dieu, à la France, aux copains, de la faute que j’ai commise.ˮ Deux secondes après, un ‟au revoirˮ qui nous glace d’effroi, il meurt courageusement sous la fusillade du peloton d’exécution. Il tombe à genoux et ensuite sur le côté, tout près de sa fosse qu’il n’aura sans doute pas dû apercevoir. Nos trois compagnies défilent devant le corps et nous rentrons à Oeuilly tout attristés de ce spectacle des plus douloureux. »
- Le 8 juin, avant son procès, il a écrit une lettre à sa femme saisie par la censure (orthographe originale conservée). « Je pense être aquitté mais je sui cassée de caporal et de grande chance que nous allons être changé de régiment […] Enfin cher petite femme ne te fait pas de mauvais sang, ce nempeche pas de avoire ma permission car ces un droit quand mon tour sera arrivé je partirai comme les autres, mes si tu savais cher femme que je pleure car mois qui a jamais été punis jent ai gros sur le cœur. […] Je termine cher femme ma lettre en desirent quelle te trouve en conne sante et ma cher petite fille. Ton mari qui aime pour la vie et qui ne cesse de penser en tois. Mils bon baisers avent de fermer la lettre. Tant que pour me recrire de ce moment attend que je te donne mon adresse. »
- Albert Truton repose aujourd’hui au cimetière de Cerny-en-Laonnois.
Source principale : Denis Rolland, La Grève des tranchées, page 268
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vendredi 15 mai 2009
S comme Soissons
- Ville et sous préfecture de l’Aisne, traversée par la rivière du même nom
- Près de 30 000 habitants aujourd’hui
- Soissons a une histoire très ancienne et prestigieuse, sur un axe de communication majeur depuis toujours : elle est importante sous les Romains puis devient la première capitale des Francs après la victoire de Clovis sur Syagrius en 486. Les XIIe et XIIIe siècles sont aussi une période de prospérité, comme en témoignent les édifices gothiques encore visibles aujourd’hui.
- Soissons compte 14 500 habitants en 1911, après une augmentation régulière de sa population durant le XIXe siècle.
- La ville est prise par les Allemands en août 1914 puis récupérée : le front se stabilise quelques kilomètres au Nord. Soissons connaît donc pendant plusieurs mois des bombardements allemands, mais son patrimoine est préservé tant bien que mal (« Toutes les maisons ont plus ou moins écopé, mais c’est moins abîmé qu’à Reims. » - Laby). Le début de l’année 1915 est particulièrement difficile, avec les combats pour Crouy et la défaite française (qui devient dans les médias « L’Affaire de Soissons »). C’est d’ailleurs à Soissons qu’Henri Barbusse écrit Le Feu, en partie basé sur son expérience de cette époque.
- Après le retrait allemand sur la ligne Hindenburg, début 1917, une tranquillité très relative revient, même si les bombes tombent encore parfois.
- Soissons est un lieu central au moment des mutineries, puisqu’il concentre les soldats au repos et fait se croiser les régiments, dont certains refusent de remonter au front.
- A l’abri après la victoire française de La Malmaison (octobre 1917), Soissons est à nouveau perdue puis regagnée en 1918. Encore relativement intacte avant l’été, la ville est en grande partie détruite à la fin de la guerre (la cathédrale est coupée en deux).
- En 1921, la population soissonnaise est équivalente à celle d’avant-guerre, avant d’augmenter à nouveau fortement (plus de 20 000 habitants dans les années 30), bénéficiant de l’exode rural et de l’installation d’anciens habitants de la zone du Chemin des Dames, qui préfèrent déménager vers la ville.
- Près de 30 000 habitants aujourd’hui
- Soissons a une histoire très ancienne et prestigieuse, sur un axe de communication majeur depuis toujours : elle est importante sous les Romains puis devient la première capitale des Francs après la victoire de Clovis sur Syagrius en 486. Les XIIe et XIIIe siècles sont aussi une période de prospérité, comme en témoignent les édifices gothiques encore visibles aujourd’hui.
- Soissons compte 14 500 habitants en 1911, après une augmentation régulière de sa population durant le XIXe siècle.
- La ville est prise par les Allemands en août 1914 puis récupérée : le front se stabilise quelques kilomètres au Nord. Soissons connaît donc pendant plusieurs mois des bombardements allemands, mais son patrimoine est préservé tant bien que mal (« Toutes les maisons ont plus ou moins écopé, mais c’est moins abîmé qu’à Reims. » - Laby). Le début de l’année 1915 est particulièrement difficile, avec les combats pour Crouy et la défaite française (qui devient dans les médias « L’Affaire de Soissons »). C’est d’ailleurs à Soissons qu’Henri Barbusse écrit Le Feu, en partie basé sur son expérience de cette époque.
- Après le retrait allemand sur la ligne Hindenburg, début 1917, une tranquillité très relative revient, même si les bombes tombent encore parfois.
- Soissons est un lieu central au moment des mutineries, puisqu’il concentre les soldats au repos et fait se croiser les régiments, dont certains refusent de remonter au front.
- A l’abri après la victoire française de La Malmaison (octobre 1917), Soissons est à nouveau perdue puis regagnée en 1918. Encore relativement intacte avant l’été, la ville est en grande partie détruite à la fin de la guerre (la cathédrale est coupée en deux).
- En 1921, la population soissonnaise est équivalente à celle d’avant-guerre, avant d’augmenter à nouveau fortement (plus de 20 000 habitants dans les années 30), bénéficiant de l’exode rural et de l’installation d’anciens habitants de la zone du Chemin des Dames, qui préfèrent déménager vers la ville.
dimanche 10 mai 2009
O comme Orgeval
- Village proche de Martigny-Courpierre et de la D 1044
- 70 habitants
- L’armée allemande s’empare d’Orgeval en septembre 1914 ; le village compte alors environ 70 habitants. Ceux-ci subissent pendant plus de 4 ans les contraintes, réquisitions et évacuations imposées par l’armée d’occupation.
- Les préparatifs de l’offensive Nivelle puis la libération du village le 13 octobre 1918 par l’armée italienne entraînent d’importantes destructions.
- La population d’Orgeval est assez stable : environ 60 habitants au recensement de 1921.
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- 70 habitants
- L’armée allemande s’empare d’Orgeval en septembre 1914 ; le village compte alors environ 70 habitants. Ceux-ci subissent pendant plus de 4 ans les contraintes, réquisitions et évacuations imposées par l’armée d’occupation.
- Les préparatifs de l’offensive Nivelle puis la libération du village le 13 octobre 1918 par l’armée italienne entraînent d’importantes destructions.
- La population d’Orgeval est assez stable : environ 60 habitants au recensement de 1921.
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jeudi 7 mai 2009
B comme Bovettes
- Ferme proche du croisement du Chemin des Dames et de la D15 (monument de la Royère), au-dessus de Pargny-Filain. Elle se trouve à proximité de celle du Panthéon.
- En possession des Allemands depuis septembre 1914, la ferme des Bovettes voit le front se rapprocher dans les premiers jours de l’offensive Nivelle. Début mai, la ligne de front qui épouse presque les hauteurs du plateau passe à proximité ; les combats autour de la ferme sont très violents.
- Le 5 mai 1917, la ferme ruinée est conquise par les Français, qui s’installent difficilement dans ses ruines, sous les bombes. L’aspirant Laby y installe un poste de secours puis doit se replier plus en arrière face au déluge de feu « d’une intensité inouïe ».
- Courant mai, plusieurs offensives allemandes sont difficilement stoppées ; mais ceux-ci parviennent à leurs fins le 7 juin. La ferme (ou ce qu’il en reste) est sur la première ligne de front pendant plusieurs semaines … C’est là où René-Gustave Nobécourt reçoit son baptême du feu.
- La bataille de La Malmaison (fin octobre 1917) voit la prise de toute la zone par les Français, notamment grâce au repli allemand (dans ce secteur, la progression française est difficile, contrairement à la zone située plus à l’Ouest …).
- La ferme est reconstruite après guerre.
NDLA : il existe une autre ferme des Bovettes, aujourd’hui disparue, située face à Chavonne (au-dessus de Presles-et-Boves) sur la rive gauche de l’Aisne, dont la creute sert d’abri aux soldats français pendant presque toute la durée de la guerre. Voir l’article : http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article1631
dimanche 3 mai 2009
Z comme ... Z
- Compagnies chargées du « nettoyage » des creutes
- Constituées en juin 1915, les compagnies « Z » sont aussi appelées compagnies de gaz et dépendent du Génie. Il y en a 12 en tout, rassemblées en 4 bataillons.
- Chaque compagnie compte environ 450 hommes, dont un médecin et 6 infirmiers pour réagir en cas d’intoxication par les soldats qui utilisent les gaz.
- Les compagnies « Z » sont évidemment très utiles dans le secteur du Chemin des Dames, compte tenu de la densité de creutes présentes.
- Elles sont souvent employées, à la Caverne du Dragon par exemple, mais ne jouent pas un rôle central : les bombardements (Montparnasse) ou les compagnies Schilt composées de lance-flammes (Fruty) sont plus efficaces et moins dangereux pour les assaillants, notamment lors de la bataille de La Malmaison.
A consulter
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- Constituées en juin 1915, les compagnies « Z » sont aussi appelées compagnies de gaz et dépendent du Génie. Il y en a 12 en tout, rassemblées en 4 bataillons.
- Chaque compagnie compte environ 450 hommes, dont un médecin et 6 infirmiers pour réagir en cas d’intoxication par les soldats qui utilisent les gaz.
- Les compagnies « Z » sont évidemment très utiles dans le secteur du Chemin des Dames, compte tenu de la densité de creutes présentes.
- Elles sont souvent employées, à la Caverne du Dragon par exemple, mais ne jouent pas un rôle central : les bombardements (Montparnasse) ou les compagnies Schilt composées de lance-flammes (Fruty) sont plus efficaces et moins dangereux pour les assaillants, notamment lors de la bataille de La Malmaison.
A consulter
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vendredi 1 mai 2009
A comme Apreté
- Tranchée allemande au nom évocateur, située à proximité du ravin des Gobineaux, au Nord de la ferme Mennejean, parallèle à la RN2 (côté droit en allant vers Laon)
- La zone est allemande de septembre 1914 à octobre 1917. Après l’offensive Nivelle, les Français se sont considérablement rapprochés, et la tranchée de l’Apreté appartient à un réseau très dense situé de part et d’autre de la nationale.
- Le 23 octobre 1917, la tranchée est franchie lors des premières minutes de la bataille de La Malmaison.
- « Le mouvement se poursuivit sans arrêt. La 1ère compagnie à gauche. Capitaine MANILEVE, un peu en avance sur le 140ème R.I. De l’observatoire Esparcel, P.C. du Chef de Corps, on put suivre à la vue malgré l’obscurité, la progression des vagues d’assaut à partir de l’Apreté, on put constater que l’avance se poursuivait par des fusées à 6 feux lancées par des chasseurs impatients de suivre le barrage roulant. A 5 heures 50, les mêmes fusées qui dépassaient à peine en hauteur la crête Sud des Gobineaux, indiquèrent que les vagues d’assauts atteignaient l’objectif intermédiaire.
Surpris par l’intense préparation d’artillerie, par la violence du barrage roulant, l’ennemi n’avait opposé qu’une faible résistance pendant le franchissement des Tranchées Thiberge, du Cafard et de l’Apreté. Des coups de feu isolés, mais mal ajustés se firent entendre : l’artillerie allemande désemparée ne fit son barrage (par obus de 105 et 150) sur la tranchée Esparcel qu’une demi-heure après le départ. A partir de la route de Maubeuge, la résistance devint un peu plus sérieuse, quelques mitrailleuses vers 1435 et 1635 tentèrent d’arrêter notre progression : elles furent prises à part par les grenadiers V.B. et les fusiliers mitrailleurs des vagues d’assaut. »
Historique du 20e Bataillon de Chasseurs à Pied pendant la guerre 1914-1918, page 30
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