samedi 27 décembre 2008

B comme Beaurieux

(MAJ   décembre 2013)



- Village situé sur la rive droite de l’Aisne, sur les premières pentes menant au plateau du Chemin des Dames
- 750 habitants

- Beaurieux compte 620 habitants en 1914 ; c’est un village dynamique, avec une gare mais aussi un médecin, un pharmacien, un percepteur, un vétérinaire, etc.

- Les combats arrivent à Beaurieux le 2 septembre 1914, précédés par le passage de civils venus du nord et de militaires en retraite. Un « petit engagement » sur le plateau de Jumigny causent des blessés à l'armée française, qui les fait soigner dans l'école de garçons de Beaurieux ; parmi eux, un sous-lieutenant arrageois du 1er escadron de train, Louis-Alexandre Hacard, qui meurt le soir même.
- Les Allemands arrivent le lendemain. « Comme dans bien d'autres villages, ces premiers ennemis avaient été pris pour des Anglais. » (M. de Sars) 
- Le maire est pris comme otage afin que le défilé dans les rues se déroule correctement, tandis que l'occupant procède à des réquisitions d'avoine et d'essence.

- Après la contre-offensive de la Marne, les chasseurs d'Afrique sont les premiers soldats français à entre dans Beaurieux, qui va dès la stabilisation du front devenir une base importante pour tout le secteur du Chemin des Dames (d'autant plus qu'il est situé sur la contre-pente donc relativement peu bombardé : des civils de Pontavert ou Craonnelle viennent même s'y réfugier).
- « Le village est très coquet et loin d’avoir souffert comme Craonnelle. Des incendies provoqués par des bombes ont détruit pas mal de maisons. Des obus ont fait des trous assez grands dans des murs, mais dans l’ensemble le village est conservé ; d’ailleurs pas mal de civils sont encore là, qui depuis le début continuent leurs travaux. » (Arnaud Pomiro, le 31 mai 1917)
- « La relève s’est faite sans être bombardée. Nous cantonnons dans Beaurieux, dans des maisons évacuées, bâtiments, caves. Le bourg de Beaurieux, situé en haut et sur le penchant nord-est de la vallée de l’Aisne, n’est pas démoli, mais il a subi des dégâts importants par les bombardements à longue portée. Il n’y a plus que le tiers des civils par comparaison d’avant-guerre. Un obus a cassé la flèche du clocher de l’église. Beau clocher, entièrement en pierres de taille, pas de charpente, tout est en pierres. Depuis les lignes la nuit, nous entendons sonner les cloches. » (Paul Clerfeuille cité par R. Cazals, le 15 mars 1918)

- La vie dans Beaurieux s'organise, au milieu des forces françaises (puis britanniques au printemps 1918). La 36e DI y séjourne longuement, des soldats au repos faisant fréquemment office d'instituteur de remplacement. La maison du colonel de Tugny devient hôpital
- En 1915-1916, les pentes à l'abri sont cultivées, la plaine partiellement.

- C’est un lieu bien connu des soldats, à qui qui un attribue un rôle-clé dans le plan d'offensive en avril 1917. « Nous traversons l’Aisne. Un morceau de plaine, puis la dure montée de Beaurieux. Le 6e bataillon [du 327e RI], qui y cantonne, nous regarde passer. Les pipes font sur le seuil des cantonnements des points rouges dans les groupes bleus. Quelques interjections de « pays » qui se reconnaissent au passage et animent la fin de la traversée du village en pente. » (Jacques Vendroux, La génération du feu, cité par J.F. Jagielski dans « 1918 – De guerre lasse » publié par le CG02, p. 47)
- On y installe un camp à destination des 327 prisonniers allemands faits après la prise de la Caverne du Dragon, le 25 juin 1917.


- Le 27 mai 1918, l'essentiel de la population a le temps de fuir vers Fismes avant l'arrivée des Allemands grâce à une évacuation bien menée par le maire (Neveux) et l'instituteur (Geiswiller). Environ 75 habitants restent prisonniers et – originalité – c'est une femme, veuve d'un officier français, Mme Gaiffe, que les Allemands choisissent pour faire office de maire.
- La population est évacuée en août, avant que les bombardements français de fin septembre provoquent cette fois de gros dégâts au bourg. Le 10 octobre, ce sont les Italiens qui libèrent définitivement Beaurieux.


- Les évacués et autres réfugiés reviennent à partir de février 1919. Il n'y a plus ni portes ni fenêtres, utilisées pour le feu par les Allemands. Tous les 10 jours un convoi de ravitaillement est organisé par la préfecture, avec l'aide de l'instituteur déjà cité et du cultivateur Léon Cadet. Finalemen,t un boulanger s'installe à Maizy, puis la poste est rétablie le 24 avril. Le premier conseil municipal d'après-guerre de Beaurieux a lieu le 29 juillet.
- Commune la moins détruite de la vallée, Beaurieux sert de centre à la reconstruction du secteur. Le village lui-même est aidé par Winnipeg (Canada) puisque l’Aisne est le lieu de naissance du père Marquette.

- La population de Beaurieux retrouve rapidement son niveau antérieur (667 habitants en 1921), mais l’exode rural la touche jusqu’à la deuxième guerre.
- Un cimetière français établi pendant le conflit est transféré dans la nécropole de Pontavert.



Source principale (en dehors des témoignages de combattants) : Maxime de Sars, Histoire de Beaurieux, 1936

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5 commentaires:

  1. En complément, Beaurieux a accueilli l'escadrille SPA76 en 1917. Cette localisation permettait aux aviateurs de survoler le Chemin de Dames et de renseigner l'Armée sur les positions ennemies.

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  2. La commune a un Carré militaire ossuaire dans le cimetière communal - 141 tués lors des combats de Septembre et Octobre 1914 dont 16 inconnus http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/resultcommune.php?insee=02058&dpt=02&idsource=49845&table=bp08

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  3. bonjour

    j'ai dans mes ancêtres un grand oncle du nom de Fortin Edouard Emile - j'ai trouvé qu'il était décédé le 19 avril 1917 à Beaurieux - il était coporal au 110ème RI
    je ne trouve aucun renseignement concernant une inhumation au cimetière de Beaurieux ou peut-être sur un cimetière militaire - pourriez- vous éventuellement m'aider - bien cordialement Chantal Renard - mail
    labb19@aol.com
    merci d'avance

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  4. Pascal-Gabriel Carty,lieutenant au 34 d'infanterie,un cousin, est mort à Beaurieux le 13 mars 1914. Originaire de Pau et Saint-Jean de Luz (64)

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