(MAJ 07/2021)
Village de la rive nord de l’Ailette
En 1914, Lierval compte un peu moins de 200 habitants. Située à quelques
kilomètres de la ligne de front stabilisée, le long du ru du moulin d’Eduits et
sur les pentes du plateau, la zone sert de base arrière aux troupes allemandes
qui combattent autour de Soupir ; une partie de la population est obligée
de partir dès l’automne 1914.
Après les offensives et le repli allemand de 1917, le village (totalement
évacué de ses habitants le 11 mars) se trouve à proximité immédiate des combats
et subit davantage les dégâts provoqués par les obus.
Le 12 octobre 1918, le 48e BCP reprend les restes de Lierval
sans avoir à combattre, même si les Allemands protègent leur recul par des
bombardements dans la soirée.
Le 18 octobre 1918, un soldat originaire de la région écrit à sa famille
: « Chère Marthe et chère Gisèle :
Voici la nomenclature de mon voyage aujourd’hui. Je suis parti à cheval
pour faire ce que je t’avais dit hier. Je suis passé par Lierval : les maisons sont presque toutes démolies. La maison Tiercelin, frère du musicien, n’est
pas tombée mais traversée de part et d’autre ; la maison du maire est pareille
et enfin quelques maisons qui sont restées comme ça. L’église est démolie, enfin au pays plus
loin, c'est-à-dire à notre pays. Le gros chêne est abattu et tombé sur la
maison Chopart, la maison Bombard Edouard est encore debout mais assez
ébréchée. […] J’arrive au petit jardin, il reste le petit pommier du côté
Borgnard et le gros charlotte, l’arbre a été déraciné par un obus. Quelques
cassissiers restent ; j’ai été plus loin et je suis dans le grand jardin, il
reste à peu près tous les pommiers excepté le dixième en montant vers le cyprès
de la mère Octaire qui est aussi déraciné […] Bons souvenirs » (cité par
Stéphane Bedhome dans sa thèse Reconstruire le Chemin des Dames
1919-1939).
Au recensement de 1921, 120 habitants sont revenus dans le village.
L’église de la Nativité, classée aux Monuments historiques juste avant le
conflit, est très fortement endommagée par les bombardements et doit subir une
grosse restauration.
NB : c’est au-dessus de Lierval que se déroule au printemps 1917 le
célèbre duel aérien entre George Guynemer et Ernst Udet, ce dernier affirmant
dans ses mémoires que le pilote français l’a épargné en constatant que sa mitrailleuse
s’était enrayée.
Certes elle est classée et même "protégée" depuis le 9 mai 1914 !!! mais il n'y a pas de subvention pour éviter qu'elle ne tombe en ruines !!!
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