Historien et homme politique français
Claude Cochin naît à Evry (Seine-et-Oise) en 1883. Issu d’une famille
très engagée dans la vie politique et artistique, il est le fils de l’écrivain
Henry Cochin, à qui il succède comme député du Nord en 1910 pour l’Action
libérale.
En 1914, à l’âge de 35 ans, il est mobilisé en tant que sous-lieutenant
au sein de l’état-major de la 55e DI, combat autour de Berry-au-Bac
puis de Soissons – où après un coup d’éclat il obtient le grade de lieutenant.
En parallèle, il continue d’écrire des articles dans la presse et cherche à
protéger des éléments du patrimoine, par exemple des manuscrits menacés de la
bibliothèque de Soissons.
Claude Cochin séjourne longuement au sud de Craonne, dans le bois de
Beaumarais, pendant les premiers mois de 1916. Il décrit son expérience sur ce
front « calme » un an plus tard, au moment de l’offensive Nivelle,
dans un article du Journal des Débats (5 mai 1917) : « Le pays de
Craonne, que nous venons d’arroser glorieusement du meilleur de notre sang,
était, en mai 1916, un pays d’idylle. […] Toute haine cédait à
l’invitation pacifique de la nature. […] Printemps aboli où, devant
Craonne, on pouvait, en pleine guerre, chasser, rêver et lire !. »
Cochin revient dans le secteur du Chemin des Dames en 1917 puis termine
la guerre en insistant sur la nécessaire préoccupation pour le patrimoine
historique.
Claude Cochin meurt de la grippe espagnole le dernier jour de l’année
1918. « Il n’est pas mort à la guerre, où il a bien servi, où il a mérité
d’être appelé brave par le général Mangin. Mais il est mort de la guerre. Il y
avait plus d’une fois respiré les gaz délétères ; et ʺquelle guerre,
écrivait-il ; tousser, pleure, cracher ! Est-ce se battre ?ʺ Quand il revint, tant
de fatigues l’avaient affaibli : un rhume devint une maladie et l’emporta
en peu de jours » (André Beaunier, Revue de deux mondes, janvier 1922).
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