Soldat français fusillé par les Allemands
Edouard Fauchey naît le 21 juillet 1862 à Nuits (Côte d’Or). Il est
capitaine au 205e régiment d’infanterie quand la guerre commence,
chevalier de la Légion d’honneur depuis 1909 ; il a 52 ans.
Le 205e régiment suit les ordres de repli à la fin du mois
d’août 1914 alors qu’il se trouve autour de Maubeuge : il prend la
direction du sud et bivouaque le 31 au soir près de Coucy-le-Château, avec les
Allemands sur ses talons. Le 6e bataillon ne reçoit pas un ordre
d’alerte porté par le lieutenant Malherbe, de l’état-major de la brigade, car
ce dernier est tué par des uhlans. « A partir de ce jour, le 6e
bataillon disparaît. »
La 24e compagnie parvient à rejoindre le reste de l’unité le 6
septembre, au nord de Provins. Pour avoir guidé ses troupes au travers des
lignes ennemies, le capitaine Puntous devient chef de bataillon. La 21e
compagnie (capitaine Pénéretti), récupérée par le 13e corps d’armée,
fait de même le 6 octobre.
La 23e compagnie du capitaine Colbert de Laplace parvient un
temps à échapper aux Allemands en prenant la direction des Ardennes. Cependant,
une fois le front stabilisé, les occupants parviennent à les localiser près de
Signy-le-Petit. Ils font enfermer les habitants du village dans l’église et
font prévenir le capitaine que le bâtiment sera incendié s’il ne se rend pas.
L’officier et sa compagnie sont faits prisonniers après avoir détruit leurs
armes.
La 22e compagnie (capitaine Fauchey) passe par Laon puis tente
de gagner Reims, très éprouvée par des attaques meurtrières de uhlans. On le
retrouve dans les carnets de guerre d’Albert Theveniaud, le 2 septembre près de
Chamouille puis de Neuville, où Fauchey croit reconnaître des Britanniques sur
la crête du Chemin des Dames : « Quelle joie, nous voilà sauvés.
Avec Dauphin, nous ne partageons pas la même idée, nous avons l’intuition que
nos chefs se trompent, et j’en fais part au Capitaine qui est resté en tête
avec nous. Malheureusement le brave homme (car c’en était un) ne veut rien
entendre, il a foi dans ce qu’il a vu et nous dit d’activer l’allure, ah !
Le pauvre père Fauchey ! Quelle erreur de sa part, et qui lui a coûté la
vie ». Il ne meurt pas ce jour-là, contrairement à ce que pense le
caporal Theveniaud ; cependant, « le capitaine, traqué par les
Allemands, refuse de se rendre ; il est arrêté et passé par les armes à
Laon, le 27 novembre 1915 » (Historique), dénoncé alors qu’il vit sous
un nom d’emprunt à Athies-sous-Laon. « Il avait été compris dans un
recensement de la population effectué par les Allemands et désigné pour faire
partie d’une équipe de travailleurs chargés de la construction des
tranchées ? L’officier vécut ainsi pendant une année, attendant l’occasion
propice de regagner les lignes françaises, lorsqu’à la suite de circonstances
demeurées inconnues, il fut dénoncé à la Kommandantur par la femme d’un employé
de chemin de fer chez lequel il logeait. »
Après la guerre, son corps est transféré dans la nécropole de
« Soupir 1 ». Son nom (orthographié par erreur « Faucher »)
figure sur la plaque commémorative érigée dans la citadelle de Laon.
Sources
Fiche
MPF :
https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239e7af064c8/5242bda016e7d
Dossier
Légion d’honneur sur la base Léonore :
http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH202/PG/FRDAFAN84_O19800035v0919783.htm
Carnet
de guerre d’Albert Theveniaud : http://www.chtimiste.com/carnets/theveniaud.htm
Journal
Le Matin du 14/01/1919
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