vendredi 26 février 2021

F comme Fauchey (Edouard)

 

Soldat français fusillé par les Allemands

 

Edouard Fauchey naît le 21 juillet 1862 à Nuits (Côte d’Or). Il est capitaine au 205e régiment d’infanterie quand la guerre commence, chevalier de la Légion d’honneur depuis 1909 ; il a 52 ans.

 

Le 205e régiment suit les ordres de repli à la fin du mois d’août 1914 alors qu’il se trouve autour de Maubeuge : il prend la direction du sud et bivouaque le 31 au soir près de Coucy-le-Château, avec les Allemands sur ses talons. Le 6e bataillon ne reçoit pas un ordre d’alerte porté par le lieutenant Malherbe, de l’état-major de la brigade, car ce dernier est tué par des uhlans. « A partir de ce jour, le 6e bataillon disparaît. »

      

La 24e compagnie parvient à rejoindre le reste de l’unité le 6 septembre, au nord de Provins. Pour avoir guidé ses troupes au travers des lignes ennemies, le capitaine Puntous devient chef de bataillon. La 21e compagnie (capitaine Pénéretti), récupérée par le 13e corps d’armée, fait de même le 6 octobre.

La 23e compagnie du capitaine Colbert de Laplace parvient un temps à échapper aux Allemands en prenant la direction des Ardennes. Cependant, une fois le front stabilisé, les occupants parviennent à les localiser près de Signy-le-Petit. Ils font enfermer les habitants du village dans l’église et font prévenir le capitaine que le bâtiment sera incendié s’il ne se rend pas. L’officier et sa compagnie sont faits prisonniers après avoir détruit leurs armes.

La 22e compagnie (capitaine Fauchey) passe par Laon puis tente de gagner Reims, très éprouvée par des attaques meurtrières de uhlans. On le retrouve dans les carnets de guerre d’Albert Theveniaud, le 2 septembre près de Chamouille puis de Neuville, où Fauchey croit reconnaître des Britanniques sur la crête du Chemin des Dames : « Quelle joie, nous voilà sauvés. Avec Dauphin, nous ne partageons pas la même idée, nous avons l’intuition que nos chefs se trompent, et j’en fais part au Capitaine qui est resté en tête avec nous. Malheureusement le brave homme (car c’en était un) ne veut rien entendre, il a foi dans ce qu’il a vu et nous dit d’activer l’allure, ah ! Le pauvre père Fauchey ! Quelle erreur de sa part, et qui lui a coûté la vie ». Il ne meurt pas ce jour-là, contrairement à ce que pense le caporal Theveniaud ; cependant, « le capitaine, traqué par les Allemands, refuse de se rendre ; il est arrêté et passé par les armes à Laon, le 27 novembre 1915 » (Historique), dénoncé alors qu’il vit sous un nom d’emprunt à Athies-sous-Laon. « Il avait été compris dans un recensement de la population effectué par les Allemands et désigné pour faire partie d’une équipe de travailleurs chargés de la construction des tranchées ? L’officier vécut ainsi pendant une année, attendant l’occasion propice de regagner les lignes françaises, lorsqu’à la suite de circonstances demeurées inconnues, il fut dénoncé à la Kommandantur par la femme d’un employé de chemin de fer chez lequel il logeait. »

Après la guerre, son corps est transféré dans la nécropole de « Soupir 1 ». Son nom (orthographié par erreur « Faucher ») figure sur la plaque commémorative érigée dans la citadelle de Laon.

 

 

 

Sources

Fiche MPF :

https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239e7af064c8/5242bda016e7d

Dossier Légion d’honneur sur la base Léonore :

http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH202/PG/FRDAFAN84_O19800035v0919783.htm

Carnet de guerre d’Albert Theveniaud : http://www.chtimiste.com/carnets/theveniaud.htm

Journal Le Matin du 14/01/1919

 

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