Bois situé entre Braye-en-Laonnois et l’Ailette
Pendant trois ans, le secteur est allemand, avec ses creutes et ses
pentes qui offrent des abris bien aménagés par les occupants. A partir de la
fin du mois d’avril 1917, les combats se déroulent sur les hauteurs et le bois
se retrouve très proche des premières lignes, acquérant un rôle stratégique
essentiel.
Au moment de la bataille de la Malmaison, fin octobre, le 212e
régiment français est en première ligne ; après la victoire de ses
camarades plus à l’ouest, il guette un éventuel retrait ennemi.
Celui-ci se produit le 2 novembre. Les anciennes tranchées allemandes,
telle celle de Worms, sont franchies par les reconnaissances, qui se heurtent
cependant aux arrière-gardes chargées de permettre le repli en bon ordre. Dans
la soirée, le 5e bataillon parvient à la ferme Abia et surplombe le
bois de la Brosse. Le lendemain, le 212e RI occupe prudemment le
bois puis progresse jusqu’à l’Ailette, où la résistance allemande s’organise.
Après quelques jours de repos, la même unité revient dans le secteur afin
de l’organiser et de multiplier les patrouilles, qui toutes rencontrent la même
détermination ennemie lorsqu’il s’agit de tenter de franchir l’Ailette,
notamment autour du Grand-Pont (aujourd’hui Pont Réaux).
Le 22 novembre, « une patrouille de 18 Bavarois composée par 1
officier, 1 vice-feldwebel, 2 sous-officiers, 3 gefreite [caporaux], 25
hommes de la 4e compagnie et environ une force égale de la 2e
compagnie tombe à 18h30 dans une embuscade tendue au bois des Brosses par deux
sections de la 23e compagnie sous le commandement de l’adjudant
Daudon. Accueillie dans le plus grand silence, cette patrouille ne s’aperçoit
de la présence des soldats de la 23e compagnie qu’au moment où
ceux-ci se déplacent pour effectuer un mouvement enveloppant. Après un
engagement très vif au fusil et à la grenade où plusieurs ennemis sont mis hors
de combat, les Allemands se dispersent en hâte en laissant entre nos mains 4
prisonniers dont un sous-officier et un gefreite. Cette opération est effectuée
de notre côté sans aucune perte. » (JMO 212e RI)
Jusqu’au 27 mai 1918, date de l’offensive allemande sur le Chemin des
Dames, le bois de la Brosse est en première ligne. Le 12 octobre, il change une
dernière fois de main lorsque les Italiens s’en emparent dans leur marche vers
Laon.
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