- « Le versant sud de l'Aisne découvre, dans un tendre lointain bleu, son profil uni et paisible. » (Louis Mairet, Carnet d'un combattant)
- Le plateau
situé entre Aisne et Vesle n'a pas la même renommée que son voisin du Chemin
des Dames, même s'il lui ressemble beaucoup d'un point de vue géographique, avec
les deux vallées profondes qui l'encadrent, ses versants pentus (donc
difficiles pour les convois notamment) et son sommet relativement plan et à
découvert ; les altitudes sont similaires, s’élevant progressivement de
160 mètres à l’ouest à un peu plus de 200 mètres au-dessus de Trigny ou
Hermonville.
- Pour les
Français et leurs alliés, il joue cependant un rôle essentiel pendant le
conflit : premier lieu de repos (relatif) pour les hommes, le plateau est
une base d'intendance majeure, qui permet de ravitailler et soigner les unités
en première ligne. C'est aussi un lieu très utile à l'artillerie, puisque l'on
y a une bonne vision de certaines positions allemandes et des objectifs à
atteindre.
- « Il
y avait encore des champs qu'on cultivait ; et des paysans, des civils
dans ces fermes, des hommes que l'intérêt, peut-être l'amour, tenaient attachés
à ce coin de terre. C'était une région où l'on pouvait vivre. Une espèce de
paradis ça nous semblait à nous, à quinze, vingt kilomètres des lignes, et
fallait de gros obus, ou des bombes d'avions, pour nous atteindre. » (Eugène
Dabit, qui se souvient de l'automne 1917 alors qu'il quitte Fismes vers le nord
dans Le mal de vivre, 1939)
- Parfois
l'inclinaison de la ligne de front rapproche le plateau des premières lignes ;
c’est notamment le cas à l’ouest, près de la confluence entre l’Aisne et la Vesle.
- Cette région
de transit connaît deux occupations allemandes (les combats ayant lieu sur
l’Aisne ou sur la Vesle, rarement entre les deux rivières) : une brève
début septembre 1914, l’autre plus durable entre fin mai et septembre 1918,
avec des dégâts plus importants.
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