- Pointe d’un saillant du plateau du
Chemin des Dames, au sud-ouest de Cerny, qui sépare les vallons de Chivy et
Vendresse-Troyon. L’altitude maximale du Mont Faucon est de 176 mètres,
dominant de plus de 80 mètres les parties basses. La zone est remplie de
creutes et en grande partie recouverte de forêts difficiles.
- Ce sont les
troupes britanniques qui sont chargées de prendre le Mont Faucon. Le 14
septembre 1914, le 1st South Wales Borderers y prend pied après
avoir occupé Vendresse. Les tentatives en direction de la sucrerie de Cerny
échouent les jours suivants, ce qui transforme les lieux en site défensif pour
les Tommies.
- Le 26,
d’importantes troupes allemandes (environ 4000 soldats des 24 et 25e
divisions) dissimulées par le brouillard lancent une attaque sur le Mont
Faucon, dont la capture mettrait en grande difficulté leurs ennemis, les
obligeant sans doute à se replier au sud de l’Aisne. Les premières lignes sont
prises puis un corps-à-corps s’engage dans un certain désordre, tandis que les
renforts britanniques arrivent. « Nous
progressâmes le long du pied de la crête et attaquâmes l’ennemi de flanc.
C’était un combat très confus et les balles venaient de toutes les directions.
Cela dura peu de temps, cependant, les Huns n’ayant aucune chance contre cette
attaque de flanc et ils disparurent vers le bas du versant est laissant un
grand nombre de morts au sommet de la crête » (capitaine Hubert Rees).
La levée du brouillard vers 9h permet aux Britanniques de mieux apercevoir les
troupes allemandes massées dans la vallée de Chivy et d’agir contre elles, par
obus et mitrailleuses (« Pour les
soldats en repli des 21e et 25 divisions cela devint une vallée des
morts moderne » - P. Kendall). L’attaque allemande a échoué.
- Pour
enterrer la masse de cadavres, on utilise des boyaux qui sont comblées
(l’état-major britannique ayant décidé de se servir des carrières comme
première ligne plus commode). Des centaines d’Allemands sont aussi mis en terre
par les soldats gallois et écossais, sur les hauteurs comme dans les vallées.
Carte du JMO du 63e RI (juillet 1916) |
- La situation
dans le secteur du Mont Faucon évolue alors très peu jusqu’en avril 1917, même
une fois les Britanniques relevés : le nord est aux mains des Allemands, le sud
est fortifié par les Français en s’appuyant sur les creutes. On crée ainsi le
« Centre de Montfaucon, cœur d’un dense réseau de tranchées et boyaux, qui
s’appuie sur l’artillerie installées sur les hauteurs plus au sud (Madagascar,
Mont Charmont). A noter que le chemin en terre qui contourne le Mont Charmont
au sud, l’actuel GR12, est baptisé « Chemin des Anglais » par les
Français.
- C’est le 1er
régiment de Tirailleurs marocains qui s’empare de l’ensemble de l’éperon le 16
avril 1917 avant de prendre possession de la tranchée de Fuleta et du bois du
Paradis pour parvenir au Chemin des Dames lui-même.
Le Montfaucon vu depuis le bas (près de Vendresse) |
Source (pour
ce qui concerne les Britanniques) : P. Kendall, op. cit.
Extrait du journal d'un officier du 2e escadron du 5e Hussards, en date du 30 janvier 1917.
RépondreSupprimerAvec mon poilu, je prends la route de Vendresse. Le jeune homme aime mieux suivre la route que le boyau, moi, je ne veux pas paraitre moins brave que le poilu et nous voilà défilant à 500 m. des tranchées boches pendant 2 km. Heureusement qu’ils sont gentils dans ce secteur. Tout se passe bien. Nous arrivons à Mont-Faucon au poste de commandement [d'une compagnie du 3e Bataillon du 172e RI]. Un capitaine en train de jouer du piano (s’il vous plait dans sa cagna) me fait les honneurs de ce coin.
Plus tard, avec un sergent, je file en première ligne ; d’un point X, on voit parfaitement la ligne boche descendant sur Beaulne et Chivy, le village très démoli. Malheureusement le temps très beau le matin commence à devenir brumeux et la neige se met à tomber. De Mont-Faucon, nous descendons par une tranchée baroque dite « toboggan » vers le village, traversons le ruisseau et arrivons à Beaulne. Il y a eu là, cette nuit un coup de main des Boches qui n’a pas réussi. Je continue vers les « 4 peupliers » et là, j’ai une vue superbe sur Mont-Faucon et Chivy. Les Boches tapent comme des sourds sur Mont-Faucon que nous venons de quitter.