dimanche 22 janvier 2012

R comme Réparties gauloises

- Après l’échec de l’offensive Nivelle, le 4e régiment de Zouaves se retrouve en première ligne pendant toute la deuxième moitié d’avril 1917, autour de la ferme de la Creute et du Monument d’Hurtebise.

- Dans le JMO du régiment, après le détail des opérations militaires figure un « compte-rendu anecdotique » rédigé par le capitaine Reynès, commandant du 3e bataillon.


- « Comme tous les engagements, tous les combats auxquels le 3e bataillon a pris part, ceux du 17 au 25 avril 1917 ont été particulièrement fertiles en “réparties gauloises”, en joyeux mots et aussi en belles phrases bien françaises que la vision de la mort semant des victimes à chaque pas ne saurait tarir. Malheureusement, toutes ne pas entendues, beaucoup ne sont pas retenues et, tel qui en avait été émerveillé, n’est plus pour en témoigner. »

- S’ensuivent plusieurs épisodes vécues et phrases prononcées par des soldats du régiment, dont voici quelques exemples …



- Dans la soirée du 25 avril (journée très difficile pour les Zouaves, qui doivent abandonner leurs tranchée sous la pression du 1er régiment de la Garde, avant de contre-attaquer victorieusement en fin de journée et de reprendre possession des ruines de la ferme de la Creute), les Français s’attendent à une attaque ennemie : « Sous la poussée d’officiers et de sous-officiers, dont nous percevons les vociférations à travers la canonnade, quelques Fritz sortent de leur boyau et cherchent à escalader notre barrage. Nos poilus ne perdent pas la tête. Le soldat Almon, qui est au premier rang, ajuste froidement son homme et, heureux du résultat de son tir, il s’écrie :
- “La guerre comme ça, ça me va.” »

- « Le zouave Couillout (II°) faisait partie d’une patrouille qui venait de mettre en fuite un groupe d’ennemis ; touché à la fesse, il s’écria, furieux d’une blessure aussi mal placée :
- “Il m’en ont foutu plein les fesses, mais on les a eus.” »


- « Le sergent Dufour, fouillant un abri boche, trouve une magnifique pipe. Il la bourre et sort heureux. La pipe aux dents, il se dispose à l’allumer, quand un éclat d’obus fracasse le tuyau. Dufour contemplant les débris à terre s’écria :
- “C’est comme à la foire aux pains d’épices, à chaque coup on abat une pipe !” »


- « Le zouave Gamard (II° compagnie), sous un bombardement intense, voyant tomber tous ses camarades, invectivait les Boches en ces termes :
- “Vous avez beau faire, tas de guignols, vous ne ferez pas ma bourgeoise veuve.” »





Pour consulter l’ensemble du document :
JMO du 4e Régiment de Zouaves (cote 26 N 839/4)

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-server/26_N_839_004/SHDGR__GR_26_N_839__004__0154__T.JPG

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-server/26_N_839_004/SHDGR__GR_26_N_839__004__0155__T.JPG

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