- Bois du versant sud du Chemin des Dames, à quelques hectomètres à l’ouest de la sucrerie de Cerny-en-Laonnois.
- Après les combats de septembre 1914, les Allemands parviennent à conserver le secteur, qui se retrouve cependant en première ligne pendant presque toute la durée de la guerre. Ils l’aménagent et le fortifient ; c’est ainsi que l’on construit une tranchée qui porte le nom de Paradis, parallèle au Chemin des Dames, sur les premières pentes, à proximité de l’arbre de Cerny. Un boyau porte aussi ce nom, qui relie le bois aux tranchées de premières lignes à proximité de Beaulne. On trouve encore les « Paradis Lagen », positions fortifiées sur les pentes du saillant qui domine Chivy. Enfin, un tunnel est construit et aménagé.
Cf. carte du 1er Régiment de Tirailleurs
- Le 16 avril, de violents combats se déroulent dans le ravin du Paradis pendant toute la journée. Les installations défensives allemandes jouent particulièrement bien leur rôle : non complètement détruites par les bombardements, les mitrailleuses de l’est du bois retardent considérablement l’avancée du 1er régiment de Tirailleurs. Elles tirent jusqu’au dernier moment, capturées ou anéanties par les vagues d’assaut.
- « La lutte dans le Bois du Paradis fut rude. Contrairement à ce que l’on croyait, la plupart des abris de l’ennemi adossés à la pente sud du ravin n’avaient aucunement souffert des effets de notre préparation d’artillerie ; ils étaient intacts et regorgeaient de monde. […] Cependant, l’ennemi se voyant traversé tourna ses mitrailleuses et prit par derrière les premières vagues d’assaut qui gravissaient la pente nord du Bois du Paradis jusqu’au moment où les nettoyeurs mirent fin à cet état de choses. » (JMO du 1er Régiment de Tirailleurs)
- Pendant ce temps, « les éléments de gauche du 1er mixte, dès leur débouché sur le plateau, se sont emparés de la sortie du tunnel de Paradis puis ils ont bondi sur l’entrée, vers le ravin, où, à coups de grenades incendiaires, ils ont enfermé et brûlé les boches. Ceux-ci se rendent, non sans nous avoir causé des pertes. » (témoignage du zouave Julien Marchal cité par R.G. Nobécourt, op. cit.)
- Vers 10 heures, la tranchée du Paradis est dépassée par les Français qui atteignent ensuite le Chemin des Dames.
- Le secteur reste aux mains des Français (jusqu’en mai 1918), mais il est très disputé, les Allemands reprenant même pied dans la tranchée du Paradis le 14 juillet et s’approchant des lisières du bois calciné …
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Connaître et comprendre le lieu, les hommes, les événements et la mémoire du Chemin des Dames
samedi 28 mai 2011
dimanche 22 mai 2011
P comme Panthéon
- Ferme de l’ouest du Chemin des Dames, entre la Royère et la Malmaison
- Avant 1914, le Panthéon est un point haut (193 mètres), occupé par une petite ferme.
- Les Allemands s’emparent de la position, relativement éloignée du front jusqu’au printemps 1917 lorsque leur avance va jusqu’à Vailly-sur-Aisne. Après les premiers combats de l’offensive Nivelle, ils se replient sur les hauteurs du Chemin des Dames qu’ils fortifient considérablement.
- C’est ainsi qu’une tranchée, qui longe la route, et un boyau, qui la relie aux carrières du Tonnerre, portent le nom de Panthéon.
- On s’y bat avec acharnement pendant plusieurs semaines (« bataille des Observatoires »), chacun prenant puis perdant la position (cf. le témoignage de Lucien Laby, du 294e RI, qui évoque plus souvent la ferme voisine des Bovettes).
- A la fin de l’été et jusqu’à la bataille de la Malmaison, la route constitue le no man’s land séparant les belligérants, qui se retrouvent à proximité immédiate les uns des autres.
- Le Panthéon est en possession des Allemands jusqu’au 24 et 25 octobre, lorsque l’attaque efficace des Français les repoussent sur le versant nord du Chemin des Dames puis au-delà de l’Ailette.
- La zone est à nouveau allemande entre le 27 mai et le début octobre 1918. Après la guerre, la ferme du Panthéon est reconstruite, plus vaste.
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mercredi 18 mai 2011
E comme Ettighoffer (Paul Coelestin)
- Soldat allemand
- Colmar 1896 – Zulpich (Rhénanie du nord) 1975
- Paul Coelestin Ettighoffer se porte volontaire pour combattre en 1914, à 18 ans. Presque immédiatement, il est blessé par un obus ; à nouveau hospitalisé en 1915, il suit une formation de tireur d’élite puis combat sur le front oriental à cause de ses origines.
- En 1917 cependant, il revient à l’ouest, devenu officier au 258e régiment allemand de réserve (78e D.R.), unité constituée essentiellement de Rhénans.
- A partir de fin mai 1917 et pendant l’été, Ettighoffer est dans la partie occidentale du Chemin des Dames, au mont des Singes et autour du « terrible saillant de Laffaux » (« der wilden Laffaux-Ecke »), « une position extraordinairement agitée » (cité par N.Offenstadt, op. cit., page 374).
- Peu engagé d’abord, son régiment subit de très grosses pertes lors d’attaques locales (le 20 juin notamment). Il est envoyé dans le nord-est au mois d’août.
- Ettighoffer est fait prisonnier lors de la deuxième bataille de la Marne pendant l’été 1918. Après plusieurs mois de captivité, il est renvoyé en Allemagne en 1920. Devenu écrivain, il cherche sa voie dans un pays en plein changement. Il publie notamment Eine Armee meutert. Frankreichs Schicksalstunde 1917 en 1937, qui évoque les mutineries. Il occupe cette fonction d’écrivain au sein de l’armée allemande pendant la deuxième guerre (il est capturé par les Britanniques).
Source principale :
http://www.polunbi.de/pers/ettighoffer-01.html
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- Colmar 1896 – Zulpich (Rhénanie du nord) 1975
- Paul Coelestin Ettighoffer se porte volontaire pour combattre en 1914, à 18 ans. Presque immédiatement, il est blessé par un obus ; à nouveau hospitalisé en 1915, il suit une formation de tireur d’élite puis combat sur le front oriental à cause de ses origines.
- En 1917 cependant, il revient à l’ouest, devenu officier au 258e régiment allemand de réserve (78e D.R.), unité constituée essentiellement de Rhénans.
- A partir de fin mai 1917 et pendant l’été, Ettighoffer est dans la partie occidentale du Chemin des Dames, au mont des Singes et autour du « terrible saillant de Laffaux » (« der wilden Laffaux-Ecke »), « une position extraordinairement agitée » (cité par N.Offenstadt, op. cit., page 374).
- Peu engagé d’abord, son régiment subit de très grosses pertes lors d’attaques locales (le 20 juin notamment). Il est envoyé dans le nord-est au mois d’août.
- Ettighoffer est fait prisonnier lors de la deuxième bataille de la Marne pendant l’été 1918. Après plusieurs mois de captivité, il est renvoyé en Allemagne en 1920. Devenu écrivain, il cherche sa voie dans un pays en plein changement. Il publie notamment Eine Armee meutert. Frankreichs Schicksalstunde 1917 en 1937, qui évoque les mutineries. Il occupe cette fonction d’écrivain au sein de l’armée allemande pendant la deuxième guerre (il est capturé par les Britanniques).
Source principale :
http://www.polunbi.de/pers/ettighoffer-01.html
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samedi 14 mai 2011
B comme Bois de la Mine
- Bois situé à proximité de la route qui relie Pontavert au carrefour du Choléra, au sud-est du Bois des Buttes. Il s’appelle aujourd’hui le « bois d’Aubréaux ».
- Le 14 septembre 1914, après la contre-offensive alliée, le front se stabilise entre ce bois qui ne possède pas encore de nom et le futur « bois des Allemands / Boches ».
- JMO du 8e R.I., 4 octobre 1914 : « Depuis trois jours le Génie travaille à l’établissement d’une mine partant de la tranchée la plus avancée (corne du bois situé à l’est du chemin La Pêcherie – Ville-au-Bois). Cette tranchée est à environ 30m de la tranchée allemande (corne S.E du bois de la Ville-au-Bois). Les travaux sont terminés et la mise de feu doit avoir lieu le 5 à 4 heures. » L’objectif est de s’emparer des tranchées allemandes pour enfoncer le front et progresser vers la Nationale 44.
- « A l’heure fixée (4h) la mine explose mais comme le boyau n’a pas pu être poussé jusque sous la tranchée ennemie, faute d’aération pour les travailleurs, le terrain est bouleversé surtout en avant du parapet. » Cependant, l’attaque se déclenche normalement, enlève la première ligne mais subit « un feu terrible de mitrailleuses et une fusillade intense d’une seconde ligne bien organisée » et ne peut résister à la contre-offensive ennemie.
- Le bois de la Mine est baptisé et conserve ce nom pendant toute la guerre, situé en première ligne jusqu’à l’offensive Nivelle d’avril 1917.
- Carte du JMO du 201e RI (janvier 1915)
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- Le 14 septembre 1914, après la contre-offensive alliée, le front se stabilise entre ce bois qui ne possède pas encore de nom et le futur « bois des Allemands / Boches ».
- JMO du 8e R.I., 4 octobre 1914 : « Depuis trois jours le Génie travaille à l’établissement d’une mine partant de la tranchée la plus avancée (corne du bois situé à l’est du chemin La Pêcherie – Ville-au-Bois). Cette tranchée est à environ 30m de la tranchée allemande (corne S.E du bois de la Ville-au-Bois). Les travaux sont terminés et la mise de feu doit avoir lieu le 5 à 4 heures. » L’objectif est de s’emparer des tranchées allemandes pour enfoncer le front et progresser vers la Nationale 44.
- « A l’heure fixée (4h) la mine explose mais comme le boyau n’a pas pu être poussé jusque sous la tranchée ennemie, faute d’aération pour les travailleurs, le terrain est bouleversé surtout en avant du parapet. » Cependant, l’attaque se déclenche normalement, enlève la première ligne mais subit « un feu terrible de mitrailleuses et une fusillade intense d’une seconde ligne bien organisée » et ne peut résister à la contre-offensive ennemie.
- Le bois de la Mine est baptisé et conserve ce nom pendant toute la guerre, situé en première ligne jusqu’à l’offensive Nivelle d’avril 1917.
- Carte du JMO du 201e RI (janvier 1915)
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samedi 7 mai 2011
B comme Bonnamy (Georges)
- Soldat français
- 18 ? – 19 ?
- On sait très peu de choses sur la biographie de Georges Bonnamy, peut-être sous-officier au 131e R.I. et qui a laissé son témoignage sur la guerre dans La Saignée, publié en 1920 (ouvrage où il critique aussi la façon dont l’offensive de 1917 a été menée).
- Début 1917, il arrive dans le secteur du Chemin des Dames pour la première fois : bois de Beaumarais, ferme du Choléra. Après un mois de mars consacré à l’instruction, le 131e participe à l’offensive Nivelle autour de la Miette en 2e ligne. « A 10 heures, l’ordre de nous mettre en route ne nous est pas donné, alors nous commençons à douter du succès de l’offensive. La journée entière s’écoule ainsi à regarder passer les blessés, refluer en désordre des convois de toutes sortes, des tanks, de la cavalerie. »
- Georges Bonnamy reste dans la région orientale du Chemin des Dames jusqu’au 22 janvier 1918, alternant présence en ligne et périodes de repos dans le Tardenois.
Source principale : J.F. Jagielski sur le site du CRID 14-18 (notamment pour des détails et des extraits de son témoignage)
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- 18 ? – 19 ?
- On sait très peu de choses sur la biographie de Georges Bonnamy, peut-être sous-officier au 131e R.I. et qui a laissé son témoignage sur la guerre dans La Saignée, publié en 1920 (ouvrage où il critique aussi la façon dont l’offensive de 1917 a été menée).
- Début 1917, il arrive dans le secteur du Chemin des Dames pour la première fois : bois de Beaumarais, ferme du Choléra. Après un mois de mars consacré à l’instruction, le 131e participe à l’offensive Nivelle autour de la Miette en 2e ligne. « A 10 heures, l’ordre de nous mettre en route ne nous est pas donné, alors nous commençons à douter du succès de l’offensive. La journée entière s’écoule ainsi à regarder passer les blessés, refluer en désordre des convois de toutes sortes, des tanks, de la cavalerie. »
- Georges Bonnamy reste dans la région orientale du Chemin des Dames jusqu’au 22 janvier 1918, alternant présence en ligne et périodes de repos dans le Tardenois.
Source principale : J.F. Jagielski sur le site du CRID 14-18 (notamment pour des détails et des extraits de son témoignage)
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dimanche 1 mai 2011
C comme Courtecon
- Village disparu situé sur les pentes nord du plateau du Chemin des Dames, entre Cerny et Braye-en-Laonnois
- En 1914, Courtecon est un petit village qui perd régulièrement de la population depuis la fin du XIXe siècle (73 habitants recensés en 1911 contre environ 110 une vingtaine d’années auparavant).
- Il est occupé par les Allemands à partir de septembre 1914, progressivement vidé de sa population, transformé en campement et équipé d’installations militaires défensives par ses occupants.
- Les bombardements français du début avril 1917 achèvent de détruire Courtecon. Le village doit être atteint à H+2 le 16 avril par le Régiment de Tirailleurs marocains (153e D.I.), mais ce n’est que le 2 novembre que les Allemands abandonnent les lieux pour se retirer quelques hectomètres au nord, en bordure de l’Ailette.
- Les communes de Pancy et Courtecon (en grande partie placées en Zone rouge) sont fusionnées en 1923; seul le premier village est reconstruit.
- En 1932 est inauguré sur l’emplacement de l’ancien Courtecon une chapelle commémorative.