(MAJ septembre 2013)
- Terre de creutes, le Chemin des Dames est particulièrement concerné par les effondrements de grottes ou de caves qui touchent les armées au combat, surtout lors des préparations ou lors des batailles les plus intenses.
- Terre de creutes, le Chemin des Dames est particulièrement concerné par les effondrements de grottes ou de caves qui touchent les armées au combat, surtout lors des préparations ou lors des batailles les plus intenses.
Les Britanniques, dès
septembre 1914
- Cherchant à se maintenir sur
l'éperon de Beaulne, l'état-major du 1st Queen's Own
Cameron Highlanders s'installe dans une creute sur le versant sud ;
celle-ci sert aussi d'infirmerie et de lieu de repos.
- A 7h30 le 25 septembre, un obus
allemand explose sur le toit de la carrière, qui s'effondre sans que
personne s'en rende compte immédiatement, les troupes combattants
500 mètres plus en avant.
- Plusieurs survivants se trouvent
dans le fond. Il leur faut attendre une heure et demie avant que
leurs cris soient attendus et que les premiers secours s'organisent :
« Quand je revins à moi, ma tête sortait des gravats, mais
je ne pouvais pas bouger. Deux hommes vinrent m'aider et finalement
vers 10h je pus sortir. » (H. Rosher)
- La situation s'aggrave lorsque
plusieurs obus atteignent la creute, tuant notamment un des
sauveteurs. Le caporal Mitchell doit ainsi attendre huit heures
enseveli – et finalement évanoui – avant d'être secouru.
- Quatre hommes sont secourus ;
29 décèdent dans la creute effondrée. Il faut attendre plusieurs
jours pour que leurs corps puissent être récupérés.
(source : Paul Kendall, op. cit., pages 320 à 322)
Chez les Français : la
grotte du Petit Bois à la cote 132
- Le 12 janvier 1915, au plus fort
de la bataille de Crouy, l’état-major du 60e RI, en
difficulté face à l’offensive allemande, se réunit dans la
grotte du Petit Bois. Celle-ci est situé en contrebas de la cote
132, cible de l’artillerie allemande depuis que les Français ont
réussi à s’y implanter 4 jours plus tôt.
- « Mais vers 9h30, la
grotte voisine où se tenait en réserve la 8e
compagnie s’écroule sous les coups du bombardement allemand,
ensevelissant plus de 60 hommes dont deux prisonniers. Néanmoins,
les officiers continuent leur briefing, lorsque vers 10 heures, se
produit la seconde catastrophe : l’explosion d’un obus de 21
cm provoque l’effondrement de la grotte PC du Petit Bois où se
tenait la réunion. » (F. Beauclerc) Plusieurs officiers
sont tués, les plus proches de l’entrée pouvant être sauvés.
Dans les heures suivantes, la zone devient allemande.
- En mars 1917, après le retrait
sur la ligne Hindenburg, les Français reprennent possession de la
grotte. Lorsque la situation est un peu plus calme, en septembre, des
fouilles y sont réalisées. Le médecin aide-major de 21e
classe Gaston Giraud raconte : « Les crânes sont
intacts, à l’exception d’un seul, mais les corps brisés ont
gardé l’attitude tourmentée que leur donna, à la première
minute, l’éboulement brutal. Le commandant Thibaulot s’est
replié sous une avalanche de madriers. Il n’est plus qu’un
étroit amas d’ossements, refoulé dans une des encoignures de
roches. […] Les uniformes, les képis demeurent très
reconnaissables. Les galons dorés ont conservé leur éclat. […]
On a retrouvé même dans un retrait un tonnelet encore à moitié
plein de vin et les deux lampes à carbure qui éclairèrent les
dernières minutes des hommes qui sont là. » Le général
Marjoulet fait organiser une cérémonie sur les lieux lors de
l’inhumation des dépouilles le 17 septembre.
Source : F. Beauclerc,
op.cit., pages 71/72
Les Allemands
de la cave de Chevregny
- Les bombardements français sur
les positions avant et pendant la bataille de La Malmaison sont
particulièrement violents. Ils concernent aussi des villages
alentours afin de détourner l'attention ennemie quant aux plans
exacts. C'est ainsi que Chevregny, occupé principalement par le 218e
régiment d'infanterie de réserve allemand (47e
DR), reçoit quantité d'obus.
- Les soldats
cherchent désespérément tout lieu pour s'abriter dans le village
ruiné: beaucoup se réfugient dans une cave qui a la réputation
d'être la plus solide du lieu.
- Repérée, la cave
est ciblée et, sans doute entre le 25 et le 30 octobre, reçoit un
obus qui pulvérise l'escalier d'accès, tuant plusieurs soldats et
bloquant la porte. Tous les occupants de la cave meurent étouffés
avant que quelque opération de secours ait pu se mettre en place.
- Bombardements et
combats se poursuivent jusqu'au repli allemand sur l'Ailette le 2
novembre, puis le régiment est relevé: rien d'important n'a pu être
entrepris pour récupérer corps ou objets personnels.
- Ce n'est qu'en 1928 que les
lieux sont (re)découverts par le propriétaire du terrain et que 13
soldats peuvent être identifiés (on ne connaît cependant pas le
nombre exact de soldats décédés, aucune enquête officielle
véritable n'ayant pu être menée). Ils sont enterrés dans un angle
de la nécropole de Crécy-au-Mont.
(source: H.
Plote et D. Becquart, Lettre du Chemin
des Dames n°25, qui présente de
nombreux autres détails des faits et des conséquences de la
découverte de 1928)
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