« Au
fond d'un val sans horizons,
Dans un
site voilé d'ombrages,
Une église
et quelques maisons,
C'est là
Chérêt, humble village ! »
(Charles
Charpentier, poète)
- Village
proche de Bruyères-et-Montbérault, au sud-est de Laon
- 130
habitants
- Début
septembre 1914, les Allemands ne sont que passer à Chérêt (dont la population
est déjà de 130 habitants) ; seule une compagnie d'aérostiers s'installe,
qui va y faire des entraînements pendant environ 18 mois.
- Avec le
repli organisé consécutif à la bataille de la Marne, tout change : le
village devient une base arrière importante dans le dispositif allemand. C'est
un lieu de repos pour les soldats de retour de première ligne, un hôpital est
mis en place dans l'église.
- Un nouveau
cap est franchi début 1917, lorsque s'annonce l'offensive Nivelle. En février,
les hommes valides sont envoyés séjourner dans les carrières de
Parfondru : ils sont employés à la construction d'une gare près d'Eppes
destinée à amener hommes et matériel en renfort (le premier train utilisant
cette gare, chargé de munitions, la fait en grande partie exploser …). Au cours
de ce séjour dans les carrières, 4 hommes meurent à cause de leurs conditions
de vie et de travail.
- Pendant ce
temps, le reste du village est évacué (sauf deux familles) en direction de
Liesse ; la population entière survivante se regroupe autour de Trélon,
fin 1917.
- Lorsqu'elle
rentre à Chérêt, début 1919, il n'y a plus que ruines, champs incultes et
dépôts de munitions. Une coopérative de reconstruction rassemble les villages
du secteur, autour de Bruyères (dirigée par M. Ghidossi puis par le maire de
Bruyères, Pouillart, enfin par le docteur Devauchelle. Plus de 6 millions de
francs valeur 1914 de dégâts sont déclarés par les 292 propriétaires
participant. Les architectes Lhotellier et Muller et les entreprises Rey,
Bertin, Prainville et Gouverneur sont chargés des travaux (en 1925, une
coopérative plus petite est créée pour accélérer les travaux : elle
regroupent Chérêt, Martigny, Monthenault).
- Chérêt
reçoit la croix-de-guerre avec 45 autres localités de l'arrondissement de Laon.
- « Ces
souvenirs, tragiques ou émouvants, s'estompent aujourd'hui dans la grisaille du
passé, qui sera bientôt la nuit des temps. Le vallon de Chérêt a repris sa
ceinture verdoyante qui encadre la douce blancheur de ses maisons et le gris
bleu de ses toitures. La nature paraît oublier le violences qui lui ont été
faites pour prodiguer ses trésors aux hommes de bonne volonté. Il est bon que
ceux-ci conservent le souvenir des âges révolus, dont l'histoire est une leçon
pour qui sait la comprendre. »
Source
principale : Maxime de Sars, Chérêt et la commune de Bruyères, 1936
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