- Villages fusionnés en une seule commune de
la rive droite de l’Ailette, près du lac de l’Ailette.
- 150
habitants
- Avant 1914,
les villages de Colligis et de Crandelain-et-Malval (distants d’environ un
kilomètre) forment deux communes séparées. Ils sont assez prospères, grâce à la
vigne – malgré le déclin de celle-ci – et aux carrières. Chaque village compte
environ 150 habitants quand la guerre éclate.
- « La riante vallée de l'Ailette était
en pleine moisson lorsque le tocsin appela les hommes à quitter leurs paisibles
travaux pour courir au secours de la France attaquée. Ils partirent calmes et
résolus, les femmes et les vieux achevèrent la moisson, attendant des nouvelles
qui se faisaient de plus en plus rares. »
- Les
Allemands arrivent après avoir surpris un convoi d’artillerie sur le plateau de
Montbérault. La population est alors réfugiée dans les carrières qui servent de
protection depuis toujours aux locaux, sauf Mme de Laminière, « digne petite-fille du vicomte de
Cerny, le carabinier de l’Empire ».
- A peine
rentrés chez eux, les habitants de Crandelain sont évacués vers Barenton-Bugny.
Les hommes de Colligis partent aussi, vers Laon (ils rentrent en 1915), tandis
que les femmes sont employées dans le lazaret installé dans la mairie. Le
quartier général allemand prend possession du château.
- Les
conditions de l’occupation sont assez strictes : la population a par
exemple interdiction de sortir du village (le maire, Montaudon, est exclu de
son poste par la kommandantur car jugé trop indépendant).
- Mars
1917 : la population restante à Colligis est évacuée vers Liesse puis la
Belgique. La carrière tutélaire est encore davantage mise en ordre de
bataille : « De nombreux
prisonniers russes furent employés à consolider les voûtes, à élever de
nouveaux piliers aux endroits faibles, à élargir certaines galeries ;
l’entrée du souterrain fut aveuglée en deux endroits par des boucliers de
ciment posés en chicane, tandis qu’une voie d’accès de vingt mètres, taillée
dans le banc de pierre en plan incliné et recouvert d’un escalier de bois,
était ouvert au nord vers le ravin de Lierval ; deux groupes électrogènes
furent installés pour fournir la lumière. Vingt mille hommes, disaient-ils,
étaient massés dans la carrière. » (M. de Sars)
- Les villages
subissent des bombardements intenses en vue de l’offensive Nivelle. Le front se
rapproche encore d’eux après le repli allemand sur l’Ailette à l’automne, mais
il devient peu actif jusqu’en mai 1918. Les deux villages sont libérés le 10
octobre 1918.
- Après la
guerre, Crandelain (plus touché que son voisin) est voué à la
disparition : plus de 40% de son territoire est classé en Zone rouge en
1922. Mais l’acharnement des habitants permet la reconstruction partielle du
village, avec le soutien de la ville d’Haguenau et du Puy-de-Dôme notamment. La
très belle église Saint-Martin de Crandelain, en grande partie détruite par les
bombardements de 1917, est classée aux Monuments Historiques et elle aussi
reconstruite. Seuls 30 personnes sont revenues au recensement de 1921 (50 dix
ans plus tard).
- Colligis est
rebâti (les travaux s’étalent dans les deux cas jusqu’au début des années 1930)
selon un plan qui reprend la disposition des bâtiments avant la
guerre (l’église Saint-Nicolas est déplacée); il ne reste de cette époque
que la porte d’entrée du cimetière et la fontaine située sur la place du
village. La population est de 85 habitants en 1921, 130 en 1931.
- Bien que
fusionnés en une seule commune en 1923, Crandelain et Colligis sont donc
toujours physiquement séparés.
Sources
principales :
- Maxime de
Sars et Lucien Broche, La commune de
Colligis-Crandelain, 1934
- Inès Guérin
– Base Mérimée
- Les
carrières de Colligis (au nord du village, dans le Bois retondu) sont classées
aux Monuments Historiques. On y trouve des traces rupestres faites à
différentes époques : carriers depuis le XVIe siècle, réfugiés
des villages en 1814 ou 1870, et surtout soldats allemands entre 1917 et 1918.
_
In the 1950's I was fortunate enough to stay with M. Henri Riche in Colligis who told me tales of the occupation during the WWI as well as the reconstruction. I believe his son still lives in the village, I made friends of him several years ago. He also may be able to add information.
RépondreSupprimer