(MAJ août 2010)
- Monument situé sur le plateau, en bordure de la D18, entre Craonnelle et Oulches-La Vallée Foulon
- Les anciens combattants de la 36e DI, basée dans le sud-ouest, décident en 1926 d’élever un monument sur les lieux où ils ont combattu. Un comité est crée, présidé par l’abbé Durquet, sous le haut patronage du maréchal Franchet d’Esperey ; une souscription nationale permet de recueillir des fonds importants.
- Le monument est de l’architecte Mathieu Forest et du sculpteur Claude Grange (qui a combattu en avril 1917 au Chemin des Dames) ; on l’édifie près d’un lieu que les soldats avaient baptisé le « carrefour de la mort ». Le simple paysan qui y figure regarde vers la vallée de l’Aisne et par conséquent tourne le dos au plateau qu’il fallait reprendre à tout prix : est-ce un hasard, mais il faut savoir que la 36e DI a été fortement touchée par les mutineries de juin 1917, notamment le 18e RI de Pau (rendu célèbre par Vincent Moulia).
- L’inauguration a lieu le 30 septembre 1928, en présence de 400 vétérans de la division et en l’absence de toute autorité civile ou de tout élu. « Ce monument réhabilite la statuaire de guerre et nous change agréablement de tous ces « navets » – trop communs hélas ! – belliqueux hors du danger qui trahissent aussi totalement qu’inconsciemment l’ultime et profonde pensée de ceux qu’ils prétendent glorifier. […] Au pied, face à la vallée, un paysan basque dans le costume du terroir. La face est grave et calme, comme il convient au lieu et à l’idée. […] Ni bravade, ni attribut militaire d’aucune sorte. L’homme regarde et pense ; cela ne s’agite pas un homme qui pense. […] Dans ce paysage aux souvenirs tragiques, il impressionne par son calme et sa force. Les trois généraux qui sont là en ont l’air un peu interdits. Visiblement, ils ont coutume qu’on leur présente autre chose. » (Lucien Hébert, La Dépêche de l’Aisne, 3 octobre 1928)
- Une cérémonie annuelle a lieu au monument jusqu’en 1972, en présence d’anciens combattants de la 36e DI.
- Le monument des Basques est classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 2003.
Sources :
Lettre du Chemin des Dames n°1, pages 4 et 5
N. Offenstadt (dir.), op. cit., pages 280/281 (détails de l’inauguration) et 291/292 notamment
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Le père de mon mari, Pierre Vignau, du Pays basque, a combattu sur le Chemin des Dames pendant toute la durée de la guerre 1914-1918. Il a été blessé à deux reprises, dès le début de la guerre, à Ville-aux-Bois, le 16 septembre 1914, et à Douaumont, le 24 mai 1916. Médaille militaire et citation ont fait suite à ce généreux soldat qui a combattu pour son pays. En lisant «Le Chemin des Dames» nous comprenons les souffrances endurées par tous ces hommes dans les tranchées à subir les bombardements, la faim et la soif. Depuis, personne, sans doute par ignorance de ce site, n'a commenté sur cette guerre horrible. J'espère que ce commentaire sera suivi d'autres opinions car tous ces soldats doivent avoir de la famille qui ont été témoins de témoignages de leur vie sur le Chemin des Dames. Il faut se rappeler de leur sacrifices.
RépondreSupprimerBonjour. Merci pour votre commentaire. Si vous avez plus de renseignements sur Pierre Vignau, je serais ravi de lui rendre hommage sur ce blog. Cordialement.
RépondreSupprimergilalcaix@gmail.com