- Ferme et lieu-dit situés quelques
hectomètres à l’ouest de Soupir
- « La route départementale se prolonge
en ligne droite, au milieu de la vallée, vers Bourg-et-Comin. Il faut la
quitter ici, à sa bifurcation avec le chemin vicinal n°38, de Soupir à
Vendresse. Une belle croix de pierre, connue sous les noms de « Croix de
la Vignette » et de « la madeleine », se dresse à l’angle des
deux routes. A gauche, sur une éminence, s’étend plus que ne s’élève une maison
de campagne assez spacieuse, dont les jardins étagés dominent les alentours. C’est
le « Mont-Sapin », appelé autrefois « Vignon de Lin ». Il
est adossé contre le flanc de la colline des « Hyppes », dont l’éperon,
couronné d’un bois d’épicéas, s’avance vers la rivière toute proche, entre la
dépression de Chavonne et la gorge de Soupir. »
(Chanoine
Lebergue, Monographie de Soupir, Bulletin
de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1931)
- Après les
combats de l’automne 1914, la zone du Mont-Sapin est coupée en deux : le
bas de la pente, incluant la ferme, reste aux mains des Français, tandis que
les Allemands contrôlent l’essentiel du versant et les hauteurs, se trouvant
ainsi en position fortement favorable.
- A noter que
les Britanniques ont bâti en septembre 1914 un pont (surnommé ensuite « pont
des Anglais ») face à la ferme.
(carte issue du JMO du 355e RI en janvier 1917 - Source: SHD de Vincennes)
- Le 16 avril
1917, c’est le 25e BCP (127e DI) qui est chargé de la
prise du Mont Sapin, « véritable
clef de la toute première position allemande » comme le dit le JMO de
la division.
- A 6 heures l’attaque
se déclenche : 172e RI à droite, 355e à gauche. « Le barrage d’artillerie neutralise
les mitrailleuses ennemies. Le 25e BCP saute sur la tranchée de
Tirpitz. 30 prisonniers, mais la pente est presque à pic. Terrain bouleversé. Le
barrage d’artillerie s’éloigne à 100m, en 3 minutes bientôt les mitrailleuses
allemande reparaissent et ouvrent un feu violent sur les Chasseurs. Ceux-ci
continuent la progression dans le bois avec un barrage de V.B puis de grenades
quand il n’y a plus de V.B. Les 2e vagues, par petites fractions,
interviennent, manœuvrant avec hardiesse ; elles enveloppent un ouvrage
fermé qui couronne les carrières. Les grenadiers allemands sont réduits, les
mitrailleuses tournées et enlevées dans un vigoureux corps à corps, les
servants des minenwerfers cloués sur leurs pièces. »
- 300
prisonniers allemands (dont 8 officiers) des 186e et 418e
régiments allemands sont capturés lors de l’assaut du Mont-Sapin. Dans la
soirée, une contre-attaque violente est menée, que le 25e BCP, en
pointe par rapport aux autres unités de la division, réussit à stopper
difficilement (en partie grâce aux munitions allemandes récupérées).
- Les
Allemands recommencent le lendemain, dès 4h30, avec des troupes fraîches. La 3e
compagnie de chasseurs, « qui a
perdu tous ses officiers et la moitié de ses sous-officiers et qui es t
commandée par un sergent, résiste avec une énergie admirable ; les
Allemands sont repoussés et laissent de nombreux cadavres sur le terrain. »
- Toute la
journée, des combats acharnés se déroulent, très sanglants notamment en ce qui
concerne l’encadrement des compagnies. Ce n’est que lorsque les unités voisines
peuvent aborder le plateau que la résistance allemande diminuent et que le
Mont-Sapin est définitivement tenu.
- Le 25e
BCP perd 273 hommes lors de ces combats : 49 morts, 204 blessés et 20
disparus.
- Le
Mont-Sapin abrite aujourd’hui un
cimetière italien regroupant les corps des combattants morts notamment
lors des derniers combats autour de Soupir début octobre 1918.
Sources :
JMO 127e
DI (SHD de Vincennes)
Historique du
25e BCP