Connaître et comprendre le lieu, les hommes, les événements et la mémoire du Chemin des Dames
dimanche 28 novembre 2010
A comme Ailles
- Village disparu de la rive gauche de l’Ailette, au NO d’Hurtebise
- En 1914, Ailles est un village d’environ 120 habitants fortement touché (comme toute la région) par l’exode rural dont la fierté est l’orme planté près de l’église Saint-Martin en souvenir de la bataille de Craonne de 1814 (les soldats de Napoléon seraient passés par Ailles lors de leur assaut vers le Chemin des Dames).
Voir les photographies et les mémoires d’Aristide Martin sur le blog de J.F. Viel / Dumultien
- A partir de septembre 1914, Ailles est occupé par les Allemands, qui y créent notamment un cimetière militaire.
- Au printemps 1917, en prévision de l’attaque française, la population est évacuée vers Fourmies. Par la suite, l’artillerie qui prépare l’offensive Nivelle anéantit entièrement le village.
- Les ruines d’Ailles deviennent finalement françaises lors du repli allemand sur l’Ailette, le 2 novembre.
- Après la guerre, Ailles se trouve entièrement en « zone rouge » : l’Etat exproprie puis finalement rétrocède une partie des terrains à la population. En 1923, le président de la République décrète la fin administrative de la commune d’Ailles, dont le nom et le territoire son rattachés à la voisine Chermizy.
- Des projets d’édification d’une chapelle puis d’un calvaire sont abandonnés face aux besoins financiers nécessaires à l’adduction d’eau à Chermizy. Seul un monument édifié par le Touring-Club de France (1932) rappelle l’existence du village d’Ailles. Quelques traces de fondations des maisons sont encore visibles dans les champs.
- Un monument allemand en l’honneur du 159e RI et des victimes des deux camps a été construit en 1915 sur le territoire d’Ailles, au-dessus du cimetière. Bombardé et laissé à l’abandon depuis, il est malheureusement aujourd’hui très dégradé, toutes les sculptures et inscriptions ayant disparu.
A lire : Lettre du Chemin des Dames n°2
Base Mérimée sur Chermizy-Ailles
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vendredi 26 novembre 2010
H comme HOE
- « Hôpitaux d’orientation et d’évacuation » ou « hôpitaux d’origine d’étapes » selon les sources …
- Hôpitaux mis en place pour les cas les plus graves, chargés d’évacuer ensuite les blessés vers des hôpitaux de l’arrière par trains sanitaires.
- Un HOE comprend un personnel d’environ 750 soignants
- Pour l’offensive Nivelle, en 1917, on en compte huit (un par corps d’armée), situés principalement dans la vallée de la Vesle, à l’abri (relatif) du front : Mont-Notre-Dame, Saint-Gilles, Courlandon, Montigny, Prouilly, Muizon, Bouleuse et Vierzy (sud de Soissons). Vasseny s’ajoute à la liste un peu plus tard
- Les HOE sont dépassés dès le début de l’offensive Nivelle : prévus pour 10 000 blessés, ils en reçoivent 10 fois plus : trop de blessés s’y rendent, au lieu de passer d’abord par les postes de soin situés tout près des combats. A Prouilly, par exemple, l’HOE est plein dès le 16 avril à 19 heures, avec trois files de véhicules de 2 kilomètres en attente
Photos et informations sur l’HOE de Prouilly :
http://champagnegoulard.blogspot.com/2010/04/hopital-dorientation-et-devacuation.html
Source principale :
R. Verquin, « 1917 Le Chemin des Dames » dans L’Aisne Hors-série de 2007
et son article dans la Revue de la Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie de l’Aisne
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- Hôpitaux mis en place pour les cas les plus graves, chargés d’évacuer ensuite les blessés vers des hôpitaux de l’arrière par trains sanitaires.
- Un HOE comprend un personnel d’environ 750 soignants
- Pour l’offensive Nivelle, en 1917, on en compte huit (un par corps d’armée), situés principalement dans la vallée de la Vesle, à l’abri (relatif) du front : Mont-Notre-Dame, Saint-Gilles, Courlandon, Montigny, Prouilly, Muizon, Bouleuse et Vierzy (sud de Soissons). Vasseny s’ajoute à la liste un peu plus tard
- Les HOE sont dépassés dès le début de l’offensive Nivelle : prévus pour 10 000 blessés, ils en reçoivent 10 fois plus : trop de blessés s’y rendent, au lieu de passer d’abord par les postes de soin situés tout près des combats. A Prouilly, par exemple, l’HOE est plein dès le 16 avril à 19 heures, avec trois files de véhicules de 2 kilomètres en attente
Photos et informations sur l’HOE de Prouilly :
http://champagnegoulard.blogspot.com/2010/04/hopital-dorientation-et-devacuation.html
Source principale :
R. Verquin, « 1917 Le Chemin des Dames » dans L’Aisne Hors-série de 2007
et son article dans la Revue de la Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie de l’Aisne
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mercredi 24 novembre 2010
H comme Héricourt (Pierre)
- Journaliste et écrivain français
- 1895 – 1965
- Pierre Héricourt prend part à la bataille du Chemin des Dames au sein du 418e RI au printemps 1917. Le 7 avril, son régiment arrive en première ligne au sud de Cerny-en-Laonnois ; il participe à l’offensive Nivelle le 16, sans pouvoir progresser au-delà de la sucrerie et de la deuxième ligne allemande.
- Retiré du front le 21, Héricourt y revient après quelques jours de repos le 7 mai, occupant pendant un mois des positions identiques puis un peu plus à l’ouest des précédentes.
- Il en part le 8 juin.
- Après la guerre, Pierre Héricourt devient un membre éminent de l’Action Française et défend les positions de l’extrême-droite dans les années 30 puis sous Vichy.
- En 1922 il publie ses souvenirs dans Le 418e, Un régiment. Des chefs. Des soldats
http://www.crid1418.org/doc/bdd_cdd/unites/DI153.html
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- 1895 – 1965
- Pierre Héricourt prend part à la bataille du Chemin des Dames au sein du 418e RI au printemps 1917. Le 7 avril, son régiment arrive en première ligne au sud de Cerny-en-Laonnois ; il participe à l’offensive Nivelle le 16, sans pouvoir progresser au-delà de la sucrerie et de la deuxième ligne allemande.
- Retiré du front le 21, Héricourt y revient après quelques jours de repos le 7 mai, occupant pendant un mois des positions identiques puis un peu plus à l’ouest des précédentes.
- Il en part le 8 juin.
- Après la guerre, Pierre Héricourt devient un membre éminent de l’Action Française et défend les positions de l’extrême-droite dans les années 30 puis sous Vichy.
- En 1922 il publie ses souvenirs dans Le 418e, Un régiment. Des chefs. Des soldats
http://www.crid1418.org/doc/bdd_cdd/unites/DI153.html
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dimanche 21 novembre 2010
V comme Vassogne
- Village des pentes sud du Chemin des Dames, proche de la Caverne du Dragon et de la Vallée Foulon
- 60 habitants
- Vassogne est repris difficilement par les Français le 13 septembre 1914 après la contre-offensive alliée de la Marne.
- "L’arrêt
(18 septembre -28 octobre)
La mission confiée au 4e Zouaves a été glorieusement remplie. Bien qu'il n'ait pu déboucher à Hurtebise, ni se maintenir à Ailles, une ligne solide s'organise sur les crêtes Nord de la Vallée Foulon, où nous abordons le Chemin des Dames.
On commence à parler de secteur de bataillon. De Paissy à Vassogne, des tranchées de soutien sont creusées. Les hommes font l'apprentissage de ces travaux de terrassement, qui vont désormais sillonner nos plaines et les marquer comme d'une blessure, de la Mer du Nord à l'Alsace.
On passe les nuits à manier le pic et la pelle et tandis qu'une ligne de tirailleurs tient les hauteurs avancées, des compagnies stationnent en soutien dans les creutes ou se creusent, dans la vallée, des abris individuels.
On connaît maintenant les jours de garde et l'heure des relèves. II y a des périodes de repos dans les villages de Jumigny, Moulins, Pargnan; mais quel repos ! Le bombardement n'est guère moins intense que sur la ligne des tranchées. De nuit et de jour, même en dormant ou en jouant aux cartes, on attend l'obus de surprise et il y a des morts. Les distributions, qu'on fait à Troyon, Vassogne restent difficiles. L'ennemi devine nos habitudes et harcèle nos convois. Malgré son tir on circule et l'on travaille. Ainsi passe cette fin de septembre."
(Historique du 4e Zouaves)
- De par sa position, relativement à l’abri grâce aux pentes du plateau de Paissy, et grâce à ses nombreuses creutes, le territoire de Vassogne devient une zone de stationnement majeure des soldats français. Sur ces pentes, au nord, on trouve un « village nègre » et un funiculaire permettant d’acheminer le matériel vers les premières lignes du plateau.
- Au printemps 1917, les tirs d’artillerie allemands qui répondent à la préparation de l’offensive Nivelle anéantissent le village, qui n’était jusque là « que » très endommagé.
- « Les obus tombent sur les ravins, sur les tranchées, sur le ravitaillement, dans les villages voisins : Paissy, Oulches, Vassogne. Ces villages sont détruits et complètement en ruines. L’église de Vassogne est encore debout, mais sans toiture. » (Paul Clerfeuille, 12 mars 1917, cité par R. Cazals)
- Le village est vidé de sa population à la fin des combats, alors qu’il comptait environ 140 habitants avant-guerre ; en 1921, 43 habitants sont recensés (chiffre qui double cinq ans plus tard et s’approche de la centaine dans les années 1930).
- La Reconstruction, parrainée par le Puy-de-Dôme, se fait dans le cadre de la coopérative de Beaurieux ; la plupart des maisons sont remises à leur propriétaire en 1925.
- Pendant toute la guerre, trois cimetières occupent le territoire de Vassogne : le cimetière militaire français, le cimetière de la fontaine et le cimetière du village. Les tombes sont transférées dans les années 20 vers la nécropole de Soupir. Les seules tombes militaires aujourd'hui situées dans le cimetière communal sont des sépultures britanniques. (Source : Base Mérimée)
A noter : Vassogne abrite depuis 2010 un Musée de l’outil ancien grâce aux efforts de Stéphane Bedhome, historien travaillant notamment sur la reconstruction des communes du Chemin des Dames.
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vendredi 19 novembre 2010
A comme Ailleval
- Ferme (aujourd’hui disparue) et vallon situés entre Vauxaillon et Pinon, à proximité du Mont des Singes
- De septembre 1914 à mars 1917, le vallon d’Ailleval est en zone allemande, concerné de loin par les combats qui se déroulent un peu plus au sud.
- Après l’opération Alberich de mars 1917, la ligne de front se rapproche considérablement ; le secteur est alors renforcé considérablement, garni de défenses.
- La ferme reçoit les bombes qui préparent l’offensive Nivelle en avril et entraînent sa destruction.
- Le 23 octobre 1917, aux premières heures de la bataille de La Malmaison, le 99e RI progresse en direction du « doigt d’Ailleval », ce qui permet aux Français d'avancer vers Pinon et l’Ailette.
- En septembre 1918, le ravin d’Ailleval est à nouveau une zone de durs combats lors de la reconquête alliée. Les 5e et 6e BCP attaquent le 14 et le 15 au petit matin, progressent mais sont stoppés par les mitrailleuses allemandes sur les hauteurs de Pinon, qui causent des pertes très importantes dans les rangs français. « En fin d’attaque, l’effectif est tellement réduit qu’on ne peut songer à occuper sérieusement le ravin d’Ailleval, et les lignes sont ramenées à la bordure est du plateau. » Le 16, « le Boche, qui a de la peine à prendre son parti de sa défaite, se regroupe dans le ravin d’Ailleval et, à 6 heures profitant de l’état de bouleversement du terrain, de la faiblesse numérique de la garnison, il tente une nouvelle contre-attaque. Mais les chasseurs ne se laissent pas surprendre, les grenades éclatent de tous côtés, pendant que les mitrailleuses crépitent » ; « dans la matinée du 17, les Allemands renouvellent leurs tentatives de contre-attaques pour essayer encore une fois de nous déloger, mais peine inutile, ils peuvent à peine déboucher et finalement sont rejetés dans le ravin, d’où ils seront plus tard obligés de partir pour commencer et précipiter leur mouvement de retraite, au cours de laquelle ils lâcheront la place de Laon. »
Historique 5e BCP
Historique 6e BCP
- La ferme d’Ailleval n’est pas reconstruite après 1918, et plus rien aujourd’hui ne marque son ancien emplacement.
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- De septembre 1914 à mars 1917, le vallon d’Ailleval est en zone allemande, concerné de loin par les combats qui se déroulent un peu plus au sud.
- Après l’opération Alberich de mars 1917, la ligne de front se rapproche considérablement ; le secteur est alors renforcé considérablement, garni de défenses.
- La ferme reçoit les bombes qui préparent l’offensive Nivelle en avril et entraînent sa destruction.
- Le 23 octobre 1917, aux premières heures de la bataille de La Malmaison, le 99e RI progresse en direction du « doigt d’Ailleval », ce qui permet aux Français d'avancer vers Pinon et l’Ailette.
- En septembre 1918, le ravin d’Ailleval est à nouveau une zone de durs combats lors de la reconquête alliée. Les 5e et 6e BCP attaquent le 14 et le 15 au petit matin, progressent mais sont stoppés par les mitrailleuses allemandes sur les hauteurs de Pinon, qui causent des pertes très importantes dans les rangs français. « En fin d’attaque, l’effectif est tellement réduit qu’on ne peut songer à occuper sérieusement le ravin d’Ailleval, et les lignes sont ramenées à la bordure est du plateau. » Le 16, « le Boche, qui a de la peine à prendre son parti de sa défaite, se regroupe dans le ravin d’Ailleval et, à 6 heures profitant de l’état de bouleversement du terrain, de la faiblesse numérique de la garnison, il tente une nouvelle contre-attaque. Mais les chasseurs ne se laissent pas surprendre, les grenades éclatent de tous côtés, pendant que les mitrailleuses crépitent » ; « dans la matinée du 17, les Allemands renouvellent leurs tentatives de contre-attaques pour essayer encore une fois de nous déloger, mais peine inutile, ils peuvent à peine déboucher et finalement sont rejetés dans le ravin, d’où ils seront plus tard obligés de partir pour commencer et précipiter leur mouvement de retraite, au cours de laquelle ils lâcheront la place de Laon. »
Historique 5e BCP
Historique 6e BCP
- La ferme d’Ailleval n’est pas reconstruite après 1918, et plus rien aujourd’hui ne marque son ancien emplacement.
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mercredi 17 novembre 2010
S comme Santerre (Augustin)
- Soldat français
- 18 ?? – La Neuville 1914
- Augustin Santerre appartient au 1er régiment d’infanterie. Depuis le 13 septembre 1914, celui-ci est dans le secteur de Loivre à la recherche d’une rupture qui permettrait de gagner la guerre au plus vite.
- Dans la nuit du 30 septembre, Augustin attend avec ses camarades de monter en première ligne près de La Neuville, sur les bords du canal de l’Aisne à la Marne. Tout en discutant, il « bat la semelle pour se réchauffer ». Bien que situé à 2 kilomètres environ des premières lignes, l’adjudant Dutemple exige le silence absolu ; il demande par trois fois à Santerre d’arrêter, mais celui-ci s’obstine (« Je me fous de ce que tu dis. J’ai froid aux pieds, je veux qu’on me laisse tranquille »).
- Dutemple avise alors le lieutenant Dancoeur, qui convoque le soldat et, sans attendre la réponse de Santerre, l’abat d’une balle de revolver dans la tête : « Des hommes comme ça, voilà ce que j’en fais. […] Que cela serve d’exemple aux autres ! »
- Apprécié de ses hommes pour le soin qu’il prend d’eux, Dancoeur a cependant la réputation d’être un homme nerveux à la gâchette facile, porté sur la boisson. Il meurt sur la Somme, en 1916.
- Une fois la guerre finie, les parents d’Augustin Santerre cherchent à obtenir sa réhabilitation ; cependant, il n’y a pas de révision possible en cas d’exécution sommaire. Pour atténuer leur douleur, on attribue la médaille militaire à titre posthume à leur fils en 1920, avec la mention suivante : « Brave soldat tombé glorieusement pour la France, le 30 septembre 1914, à Neuville. »
- En 1924, une loi rend possible la révision d’un fusillé sans jugement. Augustin Santerre est alors réhabilité car son lieutenant n’a fait aucune sommation et car les Allemands étaient trop loin au moment des faits.
Source : Jean-Yves Le Naour, Fusillés. Enquête sur les crimes de la justice militaire, Larousse, 2010 (page 279)
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- 18 ?? – La Neuville 1914
- Augustin Santerre appartient au 1er régiment d’infanterie. Depuis le 13 septembre 1914, celui-ci est dans le secteur de Loivre à la recherche d’une rupture qui permettrait de gagner la guerre au plus vite.
- Dans la nuit du 30 septembre, Augustin attend avec ses camarades de monter en première ligne près de La Neuville, sur les bords du canal de l’Aisne à la Marne. Tout en discutant, il « bat la semelle pour se réchauffer ». Bien que situé à 2 kilomètres environ des premières lignes, l’adjudant Dutemple exige le silence absolu ; il demande par trois fois à Santerre d’arrêter, mais celui-ci s’obstine (« Je me fous de ce que tu dis. J’ai froid aux pieds, je veux qu’on me laisse tranquille »).
- Dutemple avise alors le lieutenant Dancoeur, qui convoque le soldat et, sans attendre la réponse de Santerre, l’abat d’une balle de revolver dans la tête : « Des hommes comme ça, voilà ce que j’en fais. […] Que cela serve d’exemple aux autres ! »
- Apprécié de ses hommes pour le soin qu’il prend d’eux, Dancoeur a cependant la réputation d’être un homme nerveux à la gâchette facile, porté sur la boisson. Il meurt sur la Somme, en 1916.
- Une fois la guerre finie, les parents d’Augustin Santerre cherchent à obtenir sa réhabilitation ; cependant, il n’y a pas de révision possible en cas d’exécution sommaire. Pour atténuer leur douleur, on attribue la médaille militaire à titre posthume à leur fils en 1920, avec la mention suivante : « Brave soldat tombé glorieusement pour la France, le 30 septembre 1914, à Neuville. »
- En 1924, une loi rend possible la révision d’un fusillé sans jugement. Augustin Santerre est alors réhabilité car son lieutenant n’a fait aucune sommation et car les Allemands étaient trop loin au moment des faits.
Source : Jean-Yves Le Naour, Fusillés. Enquête sur les crimes de la justice militaire, Larousse, 2010 (page 279)
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dimanche 14 novembre 2010
T comme Tueries
- Ferme et ravin proches de Vauxaillon, à un kilomètre sud-ouest du village
- Allemande à partir de septembre 1914, la ferme des Tueries (certains documents de l’époque orthographient ce lieu-dit « Thueries ») redevient française en mars 1917 après l’opération Albérich.
- Située légèrement à l’abri des pentes, elle sert au repos et aux soins des soldats qui combattent vers le Mont des Singes au moment de l’offensive Nivelle, en avril, puis lors de la bataille de La Malmaison, en octobre (voir par exemple le témoignage de Maurice Laruelle)
- La ferme des Tueries change encore de main entre fin mai et début septembre 1918.
- On y trouve en 1917 une ambulance et – donc – un cimetière provisoire français, dont les corps non réclamés sont déplacés en 1924 vers la nécropole dite du Vieux-Moulin, à Vauxaillon.
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mercredi 10 novembre 2010
M comme mai-juin 1940
- En mai 1940, le Chemin des Dames connaît à nouveau des combats entre Français et Allemands en conquête, même s’ils sont évidemment moins longs (puisqu’ils ne se figent pas dans cette zone, contrairement à ce qui se passe en septembre 1914).
- A partir du lancement de leur attaque, le 10 mai, les Allemands bombardent les lieux stratégiques de l’Aisne : aérodromes, gares. Les chars de Guderian qui ont franchi les Ardennes parviennent dans le nord du département le 14.
- Leur avancée est régulière, même si le 17, le colonel de Gaulle parvient à l’enrayer à Montcornet. Laon est bombardé une première fois le 19, puis atteint le lendemain.
- Toute la journée du 20, les blindés français essaient d’arrêter la progression, d’abord au sud de Laon, puis sur l’Ailette, mais doivent se replier face aux infiltrations des unités légères allemandes. Des combats ont lieu à Hurtebise, près de la ferme (une plaque sur le mur de celle-ci rappelle cet événement). Il s’agit alors avant tout de retarder l’offensive, pour permettre le repli des troupes et du matériel.
- Dans la soirée, le front se stabilise sur l’Aisne.
- Début juin, les combats reprennent de façon très intensive, notamment dans le Soissonnais et le long de la RN2, à nouveau près de l’ancien moulin de Laffaux. Le 5 et le 6, le 27e BCA subit de lourdes pertes sur les hauteurs de Soupir pour éviter le franchissement du canal de l’Aisne à l’Oise. Le 9, la rivière est franchie par les Allemands, qui foncent sur la Marne puis sur Paris.
- Même s’ils sont limités, les dégâts provoqués par ces combats existent. Des monuments construits après 1918 sont touchés, tel celui des Crapouillots.
- Des soldats, français ou britanniques, sont enterrés dans les nécropoles ou les cimetières communaux, aux côtés de ceux de la première guerre mondiale. L’immense cimetière allemand de La Malmaison (1965) regroupe les corps de soldats morts dans la région (et bien au-delà) entre 1940 et 1944.
A lire :
Lettre du Chemin des Dames° 19 (corpus photographique notamment)
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lundi 8 novembre 2010
D comme Dorme (René)
- Aviateur français
- Eix-Abaucourt (Meuse) 1894 – Reims 1917
- René Dorme obtient son brevet de pilote en avril 1915 à l’école de Pau et remporte ses premières victoires au printemps 1916 ; il rejoint « l’escadrille des Cigognes » à la fin de l’année . Devenu un « as », il est surnommé « le Père » ou « l’Increvable » ; 23 victoires officielles lui sont attribuées (lui en revendique plus de 60).
- En mars 1917, il arrive dans le secteur du Chemin des Dames, aux commandes de son SPAD VII. Sept avions allemands font partie de la liste officielle des victimes de René Dorme au cours de cette campagne, au-dessus de Fismes (31 mars et 19 avril), de Beaurieux (22 avril), d’Amifontaine (29 avril et 4 mai) et de Chivy-les-Etouvelles (10 mai).
- Dans la soirée du 25 mai 1917, l’avion de René Dorme est abattu près de Reims lors d’un vol d’observation et s’écrase dans les tranchées allemandes (on ne sait pas très bien qui est son vainqueur) ; le pilote meurt sur le coup.
Fiche MPF
Source principale
http://www.theaerodrome.com/aces/france/dorme.php
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- Eix-Abaucourt (Meuse) 1894 – Reims 1917
- René Dorme obtient son brevet de pilote en avril 1915 à l’école de Pau et remporte ses premières victoires au printemps 1916 ; il rejoint « l’escadrille des Cigognes » à la fin de l’année . Devenu un « as », il est surnommé « le Père » ou « l’Increvable » ; 23 victoires officielles lui sont attribuées (lui en revendique plus de 60).
- En mars 1917, il arrive dans le secteur du Chemin des Dames, aux commandes de son SPAD VII. Sept avions allemands font partie de la liste officielle des victimes de René Dorme au cours de cette campagne, au-dessus de Fismes (31 mars et 19 avril), de Beaurieux (22 avril), d’Amifontaine (29 avril et 4 mai) et de Chivy-les-Etouvelles (10 mai).
- Dans la soirée du 25 mai 1917, l’avion de René Dorme est abattu près de Reims lors d’un vol d’observation et s’écrase dans les tranchées allemandes (on ne sait pas très bien qui est son vainqueur) ; le pilote meurt sur le coup.
Fiche MPF
Source principale
http://www.theaerodrome.com/aces/france/dorme.php
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samedi 6 novembre 2010
A comme Aérostiers
(Tombe d'un aérostier français dans le cimetière de Bligny - Marne)
- En 1914, la France doit réorganiser en urgence les compagnies d’aérostiers dissoutes en 1911 ; en effet, les Allemands se montrent largement supérieurs grâce à leurs Drachens dans cette nouvelle guerre de position et d’artillerie où l’observation est si importante. La tâche est confiée en particulier au capitaine Saconney
- On produit alors 7 ballons captifs par mois au début de 1915, 30 au début de 1917 et 319 en août 1918.
- Au Chemin des Dames en 1917 (contrairement à la Somme l’année précédente par exemple), les Français n’ont pas la maîtrise du ciel ; ils doivent alors ruser, augmentant le nombre de ballons par section et alternant les ascensions de 2 engins pour garder une certaine permanence.
- Les risques sont grands, les ballons étant une proie facile pour l’artillerie et surtout l’aviation ennemie (128 morts pour l’aérostation pendant la guerre, dont une moitié d’observateurs).
(sources : Isabelle Dumielle, 1914-1918. Au-dessus des lignes ; voir aussi http://aero.rigollot.com/aero1418verint.htm)
- Le 5 avril 1917, alors qu’il est près de Bourg-et-Comin dans la perspective de l’offensive Nivelle, le médecin Lucien Laby assiste à la scène suivante : « A la tombée de la nuit, un Aviatick arrive à toute vitesse sur un ballon-saucisse, presque au-dessus de nous. Avant qu’elle n’ait le temps de descendre, il en fait le tour en la mitraillant, à balles explosives : elle s’enflamme et descend brusquement. On paierait cher pour avoir un pareil spectacle ! Les deux observateurs sautent tour à tour de la nacelle, descendent en bolides… puis leurs parachutes s’ouvrent… ; la saucisse alors les rattrape et on voit les pauvres bougres flanquer des coups de pied pour tâcher de descendre plus vite, car s’ils sont pris dans la colonne de flammes, ils sont perdus. L’un d’eux passe si près du feu qu’on tremble pour lui. Il ne s’enflamme pas, heureusement. Mais le vent les pousse chez les Boches. Ils jettent alors leurs papiers, leurs photos, etc. Ils réussissent à atterrir près des lignes. (Quelques jours plus tard, on a vu le même coup mais l’Aviatick a fait demi-tour et a tué à la mitrailleuse les deux observateurs sans défense) » (page 226-227)
- Léon Crémière (né à Fontainebleau en 1884) est quant à lui lieutenant au 1er Groupe d’Aérostation chargé de l’observation du champ de bataille.
- Le 1er mai 1917, son ballon est incendié par un avion allemand ; pour se sauver, il saute en parachute mais s’écrase aux abords de Chassemy et décède.
(Fiche MPF)
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- En 1914, la France doit réorganiser en urgence les compagnies d’aérostiers dissoutes en 1911 ; en effet, les Allemands se montrent largement supérieurs grâce à leurs Drachens dans cette nouvelle guerre de position et d’artillerie où l’observation est si importante. La tâche est confiée en particulier au capitaine Saconney
- On produit alors 7 ballons captifs par mois au début de 1915, 30 au début de 1917 et 319 en août 1918.
- Au Chemin des Dames en 1917 (contrairement à la Somme l’année précédente par exemple), les Français n’ont pas la maîtrise du ciel ; ils doivent alors ruser, augmentant le nombre de ballons par section et alternant les ascensions de 2 engins pour garder une certaine permanence.
- Les risques sont grands, les ballons étant une proie facile pour l’artillerie et surtout l’aviation ennemie (128 morts pour l’aérostation pendant la guerre, dont une moitié d’observateurs).
(sources : Isabelle Dumielle, 1914-1918. Au-dessus des lignes ; voir aussi http://aero.rigollot.com/aero1418verint.htm)
- Le 5 avril 1917, alors qu’il est près de Bourg-et-Comin dans la perspective de l’offensive Nivelle, le médecin Lucien Laby assiste à la scène suivante : « A la tombée de la nuit, un Aviatick arrive à toute vitesse sur un ballon-saucisse, presque au-dessus de nous. Avant qu’elle n’ait le temps de descendre, il en fait le tour en la mitraillant, à balles explosives : elle s’enflamme et descend brusquement. On paierait cher pour avoir un pareil spectacle ! Les deux observateurs sautent tour à tour de la nacelle, descendent en bolides… puis leurs parachutes s’ouvrent… ; la saucisse alors les rattrape et on voit les pauvres bougres flanquer des coups de pied pour tâcher de descendre plus vite, car s’ils sont pris dans la colonne de flammes, ils sont perdus. L’un d’eux passe si près du feu qu’on tremble pour lui. Il ne s’enflamme pas, heureusement. Mais le vent les pousse chez les Boches. Ils jettent alors leurs papiers, leurs photos, etc. Ils réussissent à atterrir près des lignes. (Quelques jours plus tard, on a vu le même coup mais l’Aviatick a fait demi-tour et a tué à la mitrailleuse les deux observateurs sans défense) » (page 226-227)
- Léon Crémière (né à Fontainebleau en 1884) est quant à lui lieutenant au 1er Groupe d’Aérostation chargé de l’observation du champ de bataille.
- Le 1er mai 1917, son ballon est incendié par un avion allemand ; pour se sauver, il saute en parachute mais s’écrase aux abords de Chassemy et décède.
(Fiche MPF)
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mercredi 3 novembre 2010
W comme Waldtunnel
- Tunnel allemand ("de la forêt") situé sous le plateau de Vauclerc
- Son entrée nord se situe dans le bois nommé par les Français « B1 », contigu à la forêt de Vauclerc ; il possède plusieurs sorties au sud, en première ligne allemande (tranchée von Lutwiz). le tunnel passe sous la route départementale.
- Le 5 mai 1917, lors de la relance de l'offensive Nivelle, le 123e RI attaque dans ce secteur à partir de 9 heures. « La progression se poursuit jusqu’à la tranchée d’Offenbourg au nord du Bois B1 cependant que des éléments désignés interdisent toute sortie à l’ennemi qui, du tunnel dit ‟Wald Tunnelˮ, pourrait chercher à déboucher pour nous prendre à dos. Des 5 groupes d’appareils Schilt adjoints aux fractions de nettoyage, 3 sont affectés à l’entrée sud et les 2 autres à l’entrée nord du Tunnel. »
- « A 16 heures le Wald Tunnel exploré renfermerait 300 prisonniers et 80 blessés. […] Dès lors l’opération est terminée et il reste à organiser le terrain conquis. »
- Le 6, « le Wald Tunnel est exploré par le génie qui installe à la sortie nord un barrage en sacs à terre. Les effets du tir d’une mitrailleuse allemande qui battait l’entrée sont ainsi évités. »
(JMO du 123e RI, avec cartes)
- Le « tunnel de la forêt » est dès lors intégré au système de tranchées français, et ce jusqu’au 27 mai 1918 où il sert à acheminer des renforts face à l’avancée rapide des Allemands, ce qui permet de retarder – brièvement – le déferlement des troupes d’assaut.
- « Le site fut très bien conservé en raison de sa fossilisation liée à la présence d´arbres. Les galeries sont aujourd'hui en partie comblées étant donnés leur effondrement et leur effritement. L'emprunt du tunnel présente actuellement un réel danger. »
(Base Mérimée)
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- Son entrée nord se situe dans le bois nommé par les Français « B1 », contigu à la forêt de Vauclerc ; il possède plusieurs sorties au sud, en première ligne allemande (tranchée von Lutwiz). le tunnel passe sous la route départementale.
- Le 5 mai 1917, lors de la relance de l'offensive Nivelle, le 123e RI attaque dans ce secteur à partir de 9 heures. « La progression se poursuit jusqu’à la tranchée d’Offenbourg au nord du Bois B1 cependant que des éléments désignés interdisent toute sortie à l’ennemi qui, du tunnel dit ‟Wald Tunnelˮ, pourrait chercher à déboucher pour nous prendre à dos. Des 5 groupes d’appareils Schilt adjoints aux fractions de nettoyage, 3 sont affectés à l’entrée sud et les 2 autres à l’entrée nord du Tunnel. »
- « A 16 heures le Wald Tunnel exploré renfermerait 300 prisonniers et 80 blessés. […] Dès lors l’opération est terminée et il reste à organiser le terrain conquis. »
- Le 6, « le Wald Tunnel est exploré par le génie qui installe à la sortie nord un barrage en sacs à terre. Les effets du tir d’une mitrailleuse allemande qui battait l’entrée sont ainsi évités. »
(JMO du 123e RI, avec cartes)
- Le « tunnel de la forêt » est dès lors intégré au système de tranchées français, et ce jusqu’au 27 mai 1918 où il sert à acheminer des renforts face à l’avancée rapide des Allemands, ce qui permet de retarder – brièvement – le déferlement des troupes d’assaut.
- « Le site fut très bien conservé en raison de sa fossilisation liée à la présence d´arbres. Les galeries sont aujourd'hui en partie comblées étant donnés leur effondrement et leur effritement. L'emprunt du tunnel présente actuellement un réel danger. »
(Base Mérimée)
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