Connaître et comprendre le lieu, les hommes, les événements et la mémoire du Chemin des Dames
samedi 28 février 2009
L comme Laffaux
- Village proche de la N2, au Nord de Soissons
- 150 habitants
- Environ 200 personnes vivent à Laffaux avant la première guerre ; le village est situé en bordure de plateau, sur les premières pentes. Situé sur une voie ancienne et stratégique, Laffaux a vu plusieurs batailles se dérouler sur son territoire.
- Le 16 avril 1917, Laffaux se trouve sur la ligne de front, côté allemand ; en janvier 1915, la population restée après l’invasion allemande a été évacuée vers Avesnes-sur-Helpe (59) et le village a été considérablement fortifié, accueillant notamment des nids de mitrailleuses difficilement expugnables.
- La 2e Division d’Infanterie coloniale s’empare du village le 19 avril (22e RIC) après une attaque venue de l’Ouest, depuis Neuville-sur-Margival. Mais les combats se poursuivent pour la prise du moulin tout proche, et la zone est très disputée jusqu’à la bataille de La Malmaison. Le « saillant de Laffaux » devient synonyme d’enfer pour les combattants des deux camps et provoquent plusieurs mutineries.
- De nouveaux combats acharnés ont lieu sur le site fin mai et, surtout, en septembre 1918.
- Le village, totalement détruit, est reconstruit à quelques hectomètres de son emplacement originel, sur le plateau. Cette reconstruction est particulièrement difficile, malgré les aides venues des Pyrénées-Orientales, d’Alsace et surtout de la ville de Cholon en Indochine. En effet, le président de la coopérative qui en est chargée, Guyot, et l’entrepreneur engagé pour les travaux, Santi Garibaldi (petit-fils de Giuseppe, le héros de l’indépendance italienne), détournent une partie des fonds à leur profit ; les vices de construction sont nombreux, les plaintes multiples et le chantier est même suspendu temporairement en 1925. Guyot est démis, tandis que Garibaldi disparaît sans laisser de nouvelles …
- Laffaux est peuplé de 116 habitants en 1921 (130 en 1926). Il obtient la Croix-de-guerre en 1921.
Source principale : N. Offenstadt, « “Voyageur, souviens-toi du moulin de Laffaux”. Laffaux, village-mémoire 1917-2004 » in N. Offenstadt (dir.), op. cit., pages 373 à 381
vendredi 27 février 2009
K comme Klingebiel (Jean)
(MAJ mars 2012)
- Poète français
- Bordeaux 1892 – La Ville-aux-Bois 1917
- Médecin-aide major au 4e RI, il meurt le premier jour de l’offensive Nivelle lors de la progression difficile des soldats le long de la Miette, près de La Ville-aux-Bois.
- Il est aujourd’hui inhumé dans la nécropole de Berry-au-Bac.
- En 1918 sont publiés ses Cahiers, qui regroupent textes et lettres de l’auteur.
- Jean Klingebiel fait partie des 560 écrivains combattants morts pour la France dont les noms figurent au Panthéon.
Fiche MPF
(source SHD)
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- Poète français
- Bordeaux 1892 – La Ville-aux-Bois 1917
- Médecin-aide major au 4e RI, il meurt le premier jour de l’offensive Nivelle lors de la progression difficile des soldats le long de la Miette, près de La Ville-aux-Bois.
- Il est aujourd’hui inhumé dans la nécropole de Berry-au-Bac.
- En 1918 sont publiés ses Cahiers, qui regroupent textes et lettres de l’auteur.
- Jean Klingebiel fait partie des 560 écrivains combattants morts pour la France dont les noms figurent au Panthéon.
Fiche MPF
(source SHD)
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mercredi 25 février 2009
V comme Venizel
- Village des bords de l’Aisne (rive gauche), très proche de Soissons, à l’Est
- 1 400 habitants
- Environ 350 personnes vivent à Venizel quand les Allemands l’occupent, début septembre 1914.
- Les troupes anglaises récupèrent le village à la fin du mois, occasionnant les premiers dégâts. Les bombardements allemands sur ce lieu, stratégique de par son pont, sont fréquents pendant plusieurs semaines (en décembre, le village est incendié).
- La poussée allemande de janvier 1915 (bataille de Crouy ou « affaire de Soissons) transporte le front sur l’Aisne : Venizel est donc au cœur des combats pendant plus de 2 ans. Vidé de sa population, le village est entièrement anéanti.
- L’opération Alberich dégage Venizel de la ligne de front ; il devient base de départ ou de repos pour les soldats français lors de l’offensive Nivelle et voit passer les colonnes de prisonniers. Après la victoire de La Malmaison, le maire obtient même de pouvoir faire reboucher les tranchées et enlever les barbelés pour pouvoir reprendre les cultures.
- Après l’offensive allemande de mai 1918, Venizel connaît à nouveau des combats lors de la reconquête alliée, en octobre.
- Une centaine d’habitants rentrent dans Venizel détruit, qui commence une lente et difficile reconstruction. Le recensement donne 342 habitants à Venizel en 1921.
Source principale (à consulter pour plus de détails)
- 1 400 habitants
- Environ 350 personnes vivent à Venizel quand les Allemands l’occupent, début septembre 1914.
- Les troupes anglaises récupèrent le village à la fin du mois, occasionnant les premiers dégâts. Les bombardements allemands sur ce lieu, stratégique de par son pont, sont fréquents pendant plusieurs semaines (en décembre, le village est incendié).
- La poussée allemande de janvier 1915 (bataille de Crouy ou « affaire de Soissons) transporte le front sur l’Aisne : Venizel est donc au cœur des combats pendant plus de 2 ans. Vidé de sa population, le village est entièrement anéanti.
- L’opération Alberich dégage Venizel de la ligne de front ; il devient base de départ ou de repos pour les soldats français lors de l’offensive Nivelle et voit passer les colonnes de prisonniers. Après la victoire de La Malmaison, le maire obtient même de pouvoir faire reboucher les tranchées et enlever les barbelés pour pouvoir reprendre les cultures.
- Après l’offensive allemande de mai 1918, Venizel connaît à nouveau des combats lors de la reconquête alliée, en octobre.
- Une centaine d’habitants rentrent dans Venizel détruit, qui commence une lente et difficile reconstruction. Le recensement donne 342 habitants à Venizel en 1921.
Source principale (à consulter pour plus de détails)
lundi 23 février 2009
S comme Sainte-Berthe
- Chapelle proche de la Royère, au-dessus de Filain et de la vallée de l’Ailette
- Une première chapelle est construite au XIIe siècle, détruite par les Russes en 1814. Un nouvel édifice est bâti en 1871 sur l’initiative de la famille Leduc, propriétaire de la ferme de la Royère.
- C’est un lieu de pèlerinage très fréquenté : à sa proximité se trouve en effet une source réputée pour guérir les fièvres.
- Début mai 1917, les troupes françaises parviennent à proximité de la chapelle, qui reste pendant plusieurs mois en plein sur la ligne de front : 294e RI (celui de l’aspirant Laby).
- Le 23 octobre, des combats très durs ont lieu dans cette zone après une offensive du 238e RI (une plaque commémore ce fait d’armes). Les troupes françaises sont bloquées par les Allemands, parviennent à progresser finalement, même peu. Le retrait sur l’Ailette laisse toute la zone, anéantie, aux Français.
- La chapelle est reconstruite en 1927, sur l’initiative de madame veuve Leduc.
Eté
Hiver
dimanche 22 février 2009
M comme Méplain (Anatole)
- Poète français
- Montaignet sur l’Andelot (Allier) 1891 – Berry-au-Bac 1917
- Anatole Meplain, soldat au 8e Cuirassier, meurt à la côte 108 le 21 avril 1917, tué par une explosion de mine allemande.
- On publie à titre posthume ses Œuvres de jeunesse.
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- Montaignet sur l’Andelot (Allier) 1891 – Berry-au-Bac 1917
- Anatole Meplain, soldat au 8e Cuirassier, meurt à la côte 108 le 21 avril 1917, tué par une explosion de mine allemande.
- On publie à titre posthume ses Œuvres de jeunesse.
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samedi 21 février 2009
C comme Chermizy-Ailles
- Village de la rive droite de l’Ailette, proche de la forêt de Vauclair et (aujourd’hui) du plan d’eau
- 70 habitants
- Près de 200 habitants vivent dans les deux villages avant 1914.
- La zone est entièrement occupée par les Allemands jusqu’en octobre 1917, date à laquelle ils se retirent sur l’Ailette. Chermizy reste en leur possession, tandis que les ruines d’Ailles redeviennent françaises.
- Les bombardements français sont intenses, avant le 16 avril puis pendant plusieurs semaines dans le courant de l’été.
- De nouveaux combats ont lieu en 1918, notamment en septembre lors de la contre-offensive alliée.
- Après guerre, l’Etat classe le territoire d’Ailles en zone rouge et rattache le village à la commune de Chermizy (1923), qui récupère donc les dommages de guerre. Ceci permet la reconstruction des bâtiments, entièrement détruits, notamment du lavoir-abreuvoir (Société coopérative d’Aizelles, Aubigny, Sainte-Croix, Chermizy et Bouconville). Le village est aidé par Monaco et la Tunisie mais la reconstruction est très lente et tous les projets ne sont pas menés à bien avant la deuxième guerre. L’église Sainte-Evence est achevée en 1927, sur les hauteurs du village.
- Il n’y a que 120 habitants recensés à Chermizy en 1921.
mercredi 18 février 2009
N comme Neuville-sur-Ailette
- Village de la rive droite de l’Ailette, aujourd’hui proche du lac formé par la retenue sur la rivière.
- 80 habitants
- Jusqu’en 1935, le village s’appelle Neuville-en-Laonnois
- Il compte environ 100 habitants avant 1914.
- Occupé par les Allemands, Neuville est à quelques kilomètres du front, qui se rapproche encore après le repli allemand sur l’Ailette à l’automne 1917.
- Le village est entièrement détruit par les combats et reconstruit en pierres du pays. Sa population est divisée par 2 lorsque se termine le conflit (puis environ 80 habitants dans les années 30).
- Le Center Parcs de la vallée de l’Ailette, inauguré en septembre 2007, est à cheval sur la commune de Neuville et sur celle de Chamouille.
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dimanche 15 février 2009
L comme La Malmaison (ferme)
- Ferme aujourd’hui située au bord du chemin des Dames, près de l’Ange gardien
- Avant 1914, l’immense ferme de La Malmaison est située légèrement en contrebas du plateau, sur le versant Nord. C’est une ancienne propriété de l’abbaye Notre-Dame de Soissons. « Entièrement construit en pierre de taille, l'ancien logis, long de cinq travées, était une imposante maison pourvue d'un étage. De nombreux bâtiments en constituaient les dépendances. Un pigeonnier à section carré occupait l'entrée de la propriété. Une mare, entourée d´un mur bas, prenait place au centre de la cour fermée. La ferme était approvisionnée en eau grâce à une machine hydraulique à mouvement perpétuel permettant la remontée d'une partie des eaux de la vallée. » Inès Guérin, Base Mérimée)
La ferme avant 1914
- Contrôlée par les Allemands, la ferme est un des premiers objectifs des Français le 16 avril 1917. Ils ne la prennent pas (le front est stabilisé un kilomètre au Sud environ), mais elle subit ses premiers gros dégâts.
- Elle est entièrement détruite lorsque commence l’offensive qui porte son nom, le 23 octobre de la même année, et qui entraîne sa prise par le 31e Bataillon de Chasseurs à Pied dès 5h45 (une demi-heure après le départ de l’assaut) : « le PC du Bataillon est dans la cave de la ferme, le fanion flotte sur ses ruines » (JMO du 31e BCP).
La ferme en ruines
- La ferme de La Malmaison est reconstruite à son emplacement actuel (un peu plus au Sud de son emplacement originel) par Harmel, industriel textile de Reims, qui y fait élever des moutons. Elle ne respecte pas le modèle à cour carré, le plus fréquent dans la région du Chemin des Dames, et possède un plan original pour la région.
L comme La Malmaison (creute)
- Creute située à quelques mètres de la ferme de La Malmaison (un peu plus loin au Nord aujourd’hui)
- Utilisée depuis longtemps comme carrière, elle est occupée par les Allemands dès septembre 1914 et transformée en casernement (pour une capacité d’environ 500 hommes), avec ouverture de nouvelles sorties en direction du front. Pour eux, c’est la Thuringer Höhle.
- Juste avant la proche carrière Montparnasse (1er BCP), la creute de La Malmaison est prise le 23 octobre 1917 par le 31e Bataillon de Chasseurs à Pied, sans trop de difficulté grâce à l’efficace préparation d’artillerie : les occupants se rendent à 9h50 et le bataillon y transfère son PC depuis la ferme de La Malmaison.
JMO du 31e BCP
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- Utilisée depuis longtemps comme carrière, elle est occupée par les Allemands dès septembre 1914 et transformée en casernement (pour une capacité d’environ 500 hommes), avec ouverture de nouvelles sorties en direction du front. Pour eux, c’est la Thuringer Höhle.
- Juste avant la proche carrière Montparnasse (1er BCP), la creute de La Malmaison est prise le 23 octobre 1917 par le 31e Bataillon de Chasseurs à Pied, sans trop de difficulté grâce à l’efficace préparation d’artillerie : les occupants se rendent à 9h50 et le bataillon y transfère son PC depuis la ferme de La Malmaison.
JMO du 31e BCP
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L comme La Malmaison (fort)
- Fort de l’Ouest du Chemin des dames, à quelques centaines de mètres à l’Est de la ferme de La Malmaison qui lui donne son nom.
- Le fort est construit en 1877 pour environ 800 hommes et une quarantaine de canons. Il appartient comme les forts de Condé et Montbérault au système de fortifications Séré de Rivières (responsable du service du Génie au ministère de la Guerre), qui a pour but d’éviter une nouvelle invasion vers Paris.
- Vite obsolète à cause de ses murs en terre et en pierre de taille (il sert d’ailleurs de laboratoire pour les obus à la mélinite en 1886, qui le condamnent), il est déclassé en 1912 et partiellement démoli.
- Il n’est pas utilisé comme point d’appui par les Français mais sert, comme les creutes, de casernement et d’élément de défense aux Allemands. Peut-être est-il relié par un tunnel aux carrières de Bohéry.
Voir ici
- Le 23 octobre 1917, à 6 heures, le fort de La Malmaison est repris par le 4e régiment de zouaves, dans lequel sert notamment Henri Giraud ; il n’est plus qu’un amas de ruines après plusieurs heures d’un bombardement intense.
- A nouveau conquis sans résistance par les Allemands le 27 mai 1918, il est définitivement aux mains des Français le 28 septembre (25e BCP).
- Aujourd’hui dangereux, le fort est interdit au public mais peut être visité avec un guide.
- On trouve une immense nécropole allemande entre le fort et la route. Il s’agit en fait d’un cimetière de regroupement de soldats de la deuxième guerre mondiale (combats de 1940 et percée d’Avranches de 1944). Inauguré en 1965, il rassemble près de 12 000 corps.
L comme La Malmaison (bataille)
- Bataille victorieuse menée par les Français à l’Ouest du Chemin des Dames
- Octobre 1917
- L’assaut est mené le 23 octobre après une préparation d’artillerie brève (elle commence le 17 octobre, prolongée à cause du mauvais temps) mais très intense et efficace, qui annihile en partie la résistance ennemie et bouleverse les tranchées. Le fort est rapidement pris et les Français progressent régulièrement vers l’Ailette.
- C’est cet assaut victorieux qui décide du sort de la bataille : les Allemands se replient du secteur du Mont des Singes et offrent une résistance faible à Pinon, investi le 25. La poussée se poursuit plus à l’Est vers Filain.
- Début novembre, les positions allemandes sur le Chemin des Dames ne sont plus tenables ; ils doivent alors se replier au-delà de l’Ailette, libérant les hauteurs.
- Dès 1917, beaucoup choisissent de faire de la victoire de La Malmaison (« victoire de l’Aisne ») la clôture de la bataille du Chemin des Dames, pour finir celle-ci de façon positive. « Monter à l’assaut de cette muraille en s’élevant de la plaine apparaissait une tâche formidable. Notre commandement ne la jugea pas au-dessus de la vaillance de nos soldats ; commencée à l’offensive du 16 avril, cette opération de longue haleine se terminait le 26 octobre par la magnifique victoire de La Malmaison. » (H. Carré, « La victoire de l’Aisne », Lectures pour tous, décembre 1917)
- Ceci permet aussi de mettre en avant la tactique de Pétain, contribuant ainsi au « mythe » né à partir de Verdun. « Les dernières opérations, qui ont exécutées selon la sage et prudent méthode qui fut naguère celle du général Pétain sur les rives de la Meuse et qui, sous l’impulsion énergique du même chef, commandant l’ensemble de nos armées, est appliquée aujourd’hui partout avec le minimum de pertes et le maximum de résultats. » (L’Argus soissonnais, 25 octobre 1917)
Source principale : Antoine Calagué, « La victoire de La Malmaison : l’exploitation d’un succès tactique », in N. Offenstadt (dir.), op. cit. (pages 393 à 396)
- Octobre 1917
- L’assaut est mené le 23 octobre après une préparation d’artillerie brève (elle commence le 17 octobre, prolongée à cause du mauvais temps) mais très intense et efficace, qui annihile en partie la résistance ennemie et bouleverse les tranchées. Le fort est rapidement pris et les Français progressent régulièrement vers l’Ailette.
- C’est cet assaut victorieux qui décide du sort de la bataille : les Allemands se replient du secteur du Mont des Singes et offrent une résistance faible à Pinon, investi le 25. La poussée se poursuit plus à l’Est vers Filain.
- Début novembre, les positions allemandes sur le Chemin des Dames ne sont plus tenables ; ils doivent alors se replier au-delà de l’Ailette, libérant les hauteurs.
- Dès 1917, beaucoup choisissent de faire de la victoire de La Malmaison (« victoire de l’Aisne ») la clôture de la bataille du Chemin des Dames, pour finir celle-ci de façon positive. « Monter à l’assaut de cette muraille en s’élevant de la plaine apparaissait une tâche formidable. Notre commandement ne la jugea pas au-dessus de la vaillance de nos soldats ; commencée à l’offensive du 16 avril, cette opération de longue haleine se terminait le 26 octobre par la magnifique victoire de La Malmaison. » (H. Carré, « La victoire de l’Aisne », Lectures pour tous, décembre 1917)
- Ceci permet aussi de mettre en avant la tactique de Pétain, contribuant ainsi au « mythe » né à partir de Verdun. « Les dernières opérations, qui ont exécutées selon la sage et prudent méthode qui fut naguère celle du général Pétain sur les rives de la Meuse et qui, sous l’impulsion énergique du même chef, commandant l’ensemble de nos armées, est appliquée aujourd’hui partout avec le minimum de pertes et le maximum de résultats. » (L’Argus soissonnais, 25 octobre 1917)
Source principale : Antoine Calagué, « La victoire de La Malmaison : l’exploitation d’un succès tactique », in N. Offenstadt (dir.), op. cit. (pages 393 à 396)
vendredi 13 février 2009
S comme Sapigneul
- Village disparu et mont des bords du canal de l’Aisne à la Marne, proches de Berry-au-Bac et de la côte 108
- Avant guerre, le village de Sapigneul se trouve près du canal, sur la rive côté N44-actuelle D 1044 ; il compte environ 90 habitants.
- Dès 1914, Sapigneul est âprement disputé. Les Français le reprennent en septembre et parviennent à repousser les Allemands début novembre. Ceux-ci se retranchent de l’autre côté du canal (sur la côte 92 ou Mont de Sapigneul), le front se stabilise. Déjà à cette date, le village est entièrement détruit (tout comme le pont sur le canal, les passerelles et les écluses.
Cf. http://vlecalvez.free.fr/plaques_sapigneul.html
- Le front est marqué par de fréquentes escarmouches mais reste stable en 1915 et 1916.
- Sapigneul fait partie d’une zone considérée comme essentielle dans l’offensive Nivelle du 16 avril 1917, autour de Berry-au-Bac et du contrôle des points hauts situés entre le plateau du Chemin des Dames et les Monts de Champagne (côte 108, Brimont, Mont Spin). C’est à Sapigneul que les Allemands organisent un coup de main (le 4 avril) et s’emparent de plans essentiels concernant l’attaque française.
- Le 16 avril, le 150e RI parvient à franchir les lignes ennemies et prendre pied sur les pentes du mont de Sapigneul, mais il ne peut s’y maintenir face à la bonne résistance allemande.
- Les combats se poursuivent dans les jours suivants, puis Nivelle ordonne une nouvelle tentative le 4 mai. Le secteur devient plus calme à la fin du mois.
- Le village n’est pas reconstruit après-guerre car non déminé et classé en zone rouge ; les habitants doivent donc s’installer à Cormicy.
- Aujourd’hui, il ne reste de l’ancien village de Sapigneul qu’un morceau de mur, monument et lieu de mémoire bâti sur l’ancien emplacement de l’église Saint-Laurent et inauguré en 1948.
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mercredi 11 février 2009
M comme Mauregny-en-Haye
- Village proche de la D1044 au Sud-Est de Laon
- 420 habitants
- Le 1er septembre 1914, les 500 habitants de Mauregny voient arriver les Allemands, qui traitent le village comme tous ceux qu’ils occupent (fin 1916, les cloches sont fondues pour servir à la fabrication d’armes).
- Début 1917, la population est évacuée en partie en vue de l’offensive française.
- Mauregny-en-Haye est libéré par le 2e Corps italien le 13 octobre 1918.
- Il n’y a plus que 420 habitants au recensement de 1921. Mauregny reçoit la Croix de guerre en 1923, tandis que le village est reconstruit et modernisé (réseaux d’eau et d’électricité).
A consulter: http://www.lescahiersdhistoire.net/
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- 420 habitants
- Le 1er septembre 1914, les 500 habitants de Mauregny voient arriver les Allemands, qui traitent le village comme tous ceux qu’ils occupent (fin 1916, les cloches sont fondues pour servir à la fabrication d’armes).
- Début 1917, la population est évacuée en partie en vue de l’offensive française.
- Mauregny-en-Haye est libéré par le 2e Corps italien le 13 octobre 1918.
- Il n’y a plus que 420 habitants au recensement de 1921. Mauregny reçoit la Croix de guerre en 1923, tandis que le village est reconstruit et modernisé (réseaux d’eau et d’électricité).
A consulter: http://www.lescahiersdhistoire.net/
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mardi 10 février 2009
G comme Giraud (Henri)
- Militaire français
- Paris 1879 – Dijon 1949
- Diplômé de Saint-Cyr en 1900, Henri Giraud est fait prisonnier à Guise le 30 août 1914 ; il parvient à s’évader quelques semaines plus tard.
- Il devient commandant du 3e bataillon au 4e Zouaves en août 1917 et participe à la bataille de la Malmaison (octobre), notamment à l’assaut victorieux du fort.
- Le futur concurrent du général de Gaulle pour prendre la tête de la résistance française participe aux opérations de « pacification » dans les colonies après la guerre (notamment au Maroc) et progresse dans la hiérarchie militaire, devenant général en 1936.
- Paris 1879 – Dijon 1949
- Diplômé de Saint-Cyr en 1900, Henri Giraud est fait prisonnier à Guise le 30 août 1914 ; il parvient à s’évader quelques semaines plus tard.
- Il devient commandant du 3e bataillon au 4e Zouaves en août 1917 et participe à la bataille de la Malmaison (octobre), notamment à l’assaut victorieux du fort.
- Le futur concurrent du général de Gaulle pour prendre la tête de la résistance française participe aux opérations de « pacification » dans les colonies après la guerre (notamment au Maroc) et progresse dans la hiérarchie militaire, devenant général en 1936.
dimanche 8 février 2009
M comme Montparnasse
(Monument au 1er Bataillon de Chasseurs à Pied, près de Chavignon)
- Creute et auberge proches de Chavignon, au lieu-dit Le Bois d’Embron
- La creute Montparnasse sert de carrière de pierre dure depuis 1806 ; son nom vient peut-être de l’auberge qui faisait face à son entrée principale (on en trouve plusieurs, notamment une vers Vaudesson).
- Elle est prise par les Allemands (nommée par eux Barbarossa Höhle) et utilisée dès septembre 1914 comme abri fortifié. On peut y faire vivre jusqu’à 10 000 hommes selon les rumeurs de l’époque !
Plan de la carrière Montparnasse (la base Mérimée confond celle-ci avec la creute de La Malmaison …)
- La carrière Montparnasse est intensément bombardée (obus de 400, notamment) en prévision de l’offensive de La Malmaison, le 23 octobre 1917, rendant très difficile la résistance allemande.
- Le 1er Bataillon de Chasseurs à Pied s’empare de la creute dès le premier jour de l’assaut (secondé par le 31e BCP), malgré les mitrailleuses postées dans les ruines de l’auberge ; les soldats sont guidés par des prisonniers allemands qui se sont rendus un peu plus tôt, étourdis par le bruit, les éboulements et les gaz toxiques.
- Les Français à leur tour s’en servent comme lieu de repos et de réserve face au front de l’Ailette.
- A partir de 1919, la carrière Montparnasse est utilisée pour la reconstruction dans la région (notamment des chemins vicinaux et des murs de clôture).
- L’auberge est détruite et n’est pas rebâtie.
Sources principales :
JMO du 1er BCP
Inès Guérin, Base Mérimée
vendredi 6 février 2009
P comme Pargnan
- Village du versant Sud du plateau du Chemin des Dames installé en bordure de falaise
- 60 habitants
- Pargnan est en 1914 un village troglodytique d’environ 160 habitants, qui sert d’abri aux soldats français dès septembre 1914 (pour les retarder, les Allemands avaient mis en scène une barricade avec casques à pointe et fusils pour faire croire à leur présence, alors qu’ils avaient abandonné le village – source RG Nobécourt). Gabriel Hanotaux y possède une belle demeure, que les combats vont endommager.
- Le 5 juin 1917, une mutinerie éclate au sein du 75e RI, en repos à Pargnan après de très lourdes pertes dans les semaines précédentes près de la Caverne du Dragon. Le 10, plusieurs mutins sont jugés par le Conseil de guerre. Le caporal Albert Truton est condamné à mort et exécuté le 18 juin, après refus de la grâce par le président Poincaré.
- Le village de Pargnan est sérieusement endommagé (mais pas détruit) par les combats, qui ont fait sensiblement baissé la population (même si elle est de 148 habitants en 1921, avant d’être touchée par l’exode rural). Les peintures murales de l’église sont cependant gravement touchées.
- Le cimetière communal de Pargnan abrite les tombes de 6 combattants britanniques et de 4 soldats français.
Avant
Aujourd'hui
mercredi 4 février 2009
C comme Courtois (René)
- Homme d’Eglise
- (Belgique) 1923 – Vauclair 2005
- René Courtois est ordonné jésuite en 1955. Passionné d’archéologie, il participe en Belgique à la création du groupe « Sources ».
- En 1966, il arrive au Chemin des Dames, à l’abbaye de Vauclair en ruines.
- Elle devient sa passion et il consacre tout le reste de sa vie à sa restauration (« Je suis au service de ce site. C’est ma patrie »)
- Le père Courtois s’intéresse aussi aux combats du premier conflit mondial et publie en 1987 le premier guide du Chemin des Dames depuis l’immédiat après-guerre puis un recueil sur des écrivains étant passé dans la région.
- Il est enterré dans l’abbaye.
- (Belgique) 1923 – Vauclair 2005
- René Courtois est ordonné jésuite en 1955. Passionné d’archéologie, il participe en Belgique à la création du groupe « Sources ».
- En 1966, il arrive au Chemin des Dames, à l’abbaye de Vauclair en ruines.
- Elle devient sa passion et il consacre tout le reste de sa vie à sa restauration (« Je suis au service de ce site. C’est ma patrie »)
- Le père Courtois s’intéresse aussi aux combats du premier conflit mondial et publie en 1987 le premier guide du Chemin des Dames depuis l’immédiat après-guerre puis un recueil sur des écrivains étant passé dans la région.
- Il est enterré dans l’abbaye.
mardi 3 février 2009
A comme Aizy-Jouy
- Villages formant une seule commune situés au Nord de Vailly-sur-Aisne, presque entièrement entouré par le plateau et par de nombreuses creutes, notamment celle dite du Caïd.
- 260 habitants
- Avant la première guerre, la population des deux villages s’élève à près de 300 personnes. Les Allemands occupent ce versant Sud du Chemin des Dames dès septembre 1914, parviennent à s’y maintenir malgré les tentatives alliées de reconquête. Les Allemands utilisent les villages comme base arrière (les mairies servent de casernements) et les vident de leur population en vue de l’offensive Nivelle.
- Les 19 et 20 avril 1917, le 355e RI pénètre dans les deux villages, mais est stoppé par des tirs de mitrailleuses ; une compagnie du 294e RI (celui de Laby) réussit enfin à se maintenir à partir du 22. Les Français ne parvenant pas à progresser davantage, Aizy et Jouy se situent sur la ligne de front et vivent au rythme des coups de main allemands et des tentatives françaises de prendre pied sur les hauteurs du Chemin des Dames.
- La victoire de La Malmaison offre un peu de répit à ce secteur à partir de l’automne, avant les derniers combats de 1918 (Aizy et Jouy sont définitivement libérés le 28 septembre).
- En 1917, Aizy est presque entièrement détruit. L’église Saint-Médard de Jouy, classée aux Monuments historiques en 1911, subit le même sort : il n’en reste que le portail sud. La nouvelle église est inaugurée en 1933.
- La population est plus que divisée par deux (elle est de 150 habitants au recensement de 1921), avant de retrouver son niveau antérieur.
- Les calvaires et châteaux environnant (Vauxcelles, Volvreux, La Mivoie), sont détruits mais non reconstruits.
- Les deux communes fusionnent en 1971 ; chacune possède des bâtiments administratifs et religieux qui lui sont propres.
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dimanche 1 février 2009
M comme Mairet (Louis)
- « On voudrait être durable … on partira peut-être sans avoir fait quelque chose de bien. »
- Soldat et écrivain français
- Paris 1894 – Craonne 1917
- Etudiant brillant (il est admissible à l’ENS en 1914), Louis Mairet est mobilisé et appartient successivement aux 39e et 127e RI, participant aux batailles de la Somme et de Verdun entre autres.
- A partir de décembre 1916, il est sous-lieutenant au 8e RI, aux côtés de Paul Dubrulle notamment, et se retrouve au Chemin des Dames dans l’attente de l’offensive Nivelle (bois de Beaumarais, le 8 avril).
- Louis Mairet meurt dans l’attaque vers les bastions de Chevreux, près de Craonne, le 16 avril 1917.
- En 1919 on publie ses souvenirs de guerre dans Carnet d’un combattant, qui s’arrête à la veille de sa mort, le 15 avril.
- « La raison se perd devant le spectacle d’une lutte scientifique où le progrès sert au retour de la barbarie, devant le spectacle d’une civilisation qui se retourne contre elle-même pour se détruire. »
- « Le soldat de 1916 ne se bat ni pour l’Alsace, ni pour ruiner l’Allemagne, ni pour la patrie. Il se bat par honnêteté, par habitude et par force. Il se bat parce qu’il ne peut faire autrement. Il se bat ensuite parce que, après les premiers enthousiasmes, après le découragement du premier hiver, est venue, avec le second, la résignation. Ce qu’on espérait n’être qu’un état passager [...] est devenu une situation stable dans son instabilité même. On a changé sa maison contre un gourbi, sa famille contre des camarades de combat. On a taillé sa vie dans la misère, comme autrefois dans le bien-être. On a gradué ses sentiments au niveau des événements journaliers, et retrouvé son équilibre dans le déséquilibre. On n’imagine même plus que cela puisse changer. On ne se voit plus retournant chez soi. On l’espère toujours, on n’y compte plus »
http://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2002-2-page-95.htm
- Soldat et écrivain français
- Paris 1894 – Craonne 1917
- Etudiant brillant (il est admissible à l’ENS en 1914), Louis Mairet est mobilisé et appartient successivement aux 39e et 127e RI, participant aux batailles de la Somme et de Verdun entre autres.
- A partir de décembre 1916, il est sous-lieutenant au 8e RI, aux côtés de Paul Dubrulle notamment, et se retrouve au Chemin des Dames dans l’attente de l’offensive Nivelle (bois de Beaumarais, le 8 avril).
- Louis Mairet meurt dans l’attaque vers les bastions de Chevreux, près de Craonne, le 16 avril 1917.
- En 1919 on publie ses souvenirs de guerre dans Carnet d’un combattant, qui s’arrête à la veille de sa mort, le 15 avril.
- « La raison se perd devant le spectacle d’une lutte scientifique où le progrès sert au retour de la barbarie, devant le spectacle d’une civilisation qui se retourne contre elle-même pour se détruire. »
- « Le soldat de 1916 ne se bat ni pour l’Alsace, ni pour ruiner l’Allemagne, ni pour la patrie. Il se bat par honnêteté, par habitude et par force. Il se bat parce qu’il ne peut faire autrement. Il se bat ensuite parce que, après les premiers enthousiasmes, après le découragement du premier hiver, est venue, avec le second, la résignation. Ce qu’on espérait n’être qu’un état passager [...] est devenu une situation stable dans son instabilité même. On a changé sa maison contre un gourbi, sa famille contre des camarades de combat. On a taillé sa vie dans la misère, comme autrefois dans le bien-être. On a gradué ses sentiments au niveau des événements journaliers, et retrouvé son équilibre dans le déséquilibre. On n’imagine même plus que cela puisse changer. On ne se voit plus retournant chez soi. On l’espère toujours, on n’y compte plus »
http://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2002-2-page-95.htm